samedi 24 juillet 2010

Vacances

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Je m'absente pour quelques jours et reprendrai mes billets le samedi 31 juillet. Il y aura une nouvelle interruption de leur publication à partir du 2 août jusqu'au 8-9 août. Je reprendrai à cette date. Bonnes vacances à tous, tandis que, de mon côté, je m'apprête à garder mes petits-enfants pour une semaine.
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vendredi 23 juillet 2010

Cinq et quatre font neuf

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Madame Claire THIBOUT (et non TIBOUT comme je l'ai écrit dans quelques anciens billets) a donc été licenciée de chez madame BETTENCOURT. Elle a reçu, à titre d'indemnité de licenciement, 400.000 euros ; et la fille de madame BETTENCOURT, en procès avec sa mère, et pour ne pas être en reste, a de son côté donné 500.000 euros à la même Claire THIBOUT, pour honorer, aux dires de l'avocat, un souhait donné de son vivant par feu André BETTENCOURT. Au total, madame THIBOUT a donc touché 900.000 euros.
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Je ferai remarquer à mes lecteurs qu'il aurait fallu à madame WOERTH cinq ans de travail chez CLYMENE, et qu'il faut à un professeur des Universités de 15 à 20 ans (selon son grade) pour engranger des traitements qui équivalent à cette somme. Notez aussi que le don allégué de 150.000 euros à l'UMP pour soutenir la campagne du candidat Nicolas SARKOZY fait petite et pâle figure à côté de ces sommes.
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Madame THIBOUT, forte de son petit pécule indemnitaire, n'a pas hésité à charger son employeur, et rendue plus forte encore du royal cadeau de la fille de madame BETTENCOURT, elle en remet contre celle à qui elle doit sa fortune. Je dis, maintiens et prétends, que le royal cadeau est de nature à fausser le témoignage de madame THIBOUT, et qu'il y a tout lieu de penser qu'il a l'allure d'une tentative de subornation de témoin. Je n'accorde aucun crédit à une personne qui a un portefeuille à la place du coeur, et qui se comporte aussi bassement. Elle peut raconter ce qu'elle veut, cela n'a aucun poids, aucune valeur, aucun crédit, aucune vérité (en tout cas, au moins à mes yeux) ; elle a du reste déjà changé plusieurs fois de versions. Elle ne sait plus les dates des retraits, ni celle des dons. Je doute du reste qu'elle ait été conviée aux dîners semi-officiels au cours desquels les enveloppes d'argent liquide auraient changé de main.
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Bref, attendons-nous à de sérieux rebondissements, et à une version modernisée de l'arroseur arrosé. Affaire à suivre (bien malgré moi).
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jeudi 22 juillet 2010

Dialogue sans ride

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Ayant retrouvé par hasard dans mon fatras de livres Les Pléiades de GOBINEAU (je vous ai dit comment), je me suis mis à relire frénétiquement ce livre que j'avais lu lorsque j'étais jeune homme (en juin 1965 ; je date toujours mes lectures !). Il y a au tout début de l'ouvrage un dialogue savoureux entre deux protagonistes du roman, LAUDON (un aristocrate qui vit dans la divina otiosa, ce qui m'aurait personnellement profondément déprimé) et LANZE (un sculpteur). Voici ce petit chef-d'oeuvre d'humour et de concision.
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-Voulez-vous que je vous dise mon sentiment, LAUDON ?
-Je n'y mets aucun obstacle.
-Les gens de notre génération sont des sots.
-Amen !
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Il me semble que rien n'a changé depuis GOBINEAU. Bien entendu, "les gens" forment cette foule imaginaire, qui n'a aucune existence concrète, autre que celle qu'en rapporte l'opinion publique et les représentations que nous pouvons nous en faire quand, dans la rue, dans le métro, dans le train, dans les magasins et les boutiques, nous croisons un fâcheux, un malotru, un vulgaire. Comme il est libérateur pour la colère, que nécessairement l'on doit contenir, de se dire in petto : "Tout de même, les gens sont mal élevés". Ce serait trop de dire : "Cette personne est mal élevée". Mais il est tellement plus simple de se gonfler un peu la boufigue en s'extrayant de la tourbe, de la masse informe, dont pourtant nous faisons partie, de s'individualiser en une exception, une heureuse exception.
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Avez-vous remarqué que lorsque l'on parle de tel ou tel événement, des prévisions météorologiques, des possibles circulations de trains en période de grève : "Ils ont dit à la radio que..." ? Nul ne saurait préciser qui est ce "Ils". Mais le dire donne l'illusion d'une référence scientifique à une source qui d'ordinaire est complètement tarie ou ne débite qu'une eau boueuse ou sulfureuse. LANZE a raison : les hommes de notre génération sont des sots, mais nous en faisons partie. Il faut trouver le moyen de sortir de la sottise et des idées toutes faites : ce ne peut être que par l'étude, le dialogue, le discernement, la réflexion, bref tout ce qui marque l'activité de pensée.
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A demain.

mercredi 21 juillet 2010

Réflexions sur un commentaire

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J'ai très longuement réfléchi après le commentaire que cette amie avec qui j'avais déjeuné la semaine dernière a fait sur le billet qui concernait nos échanges sur la "droite" et la "gauche". Elle y disait que quelle que soit l'opinion que j'émets, je finis toujours par conclure "à droite", c'est-à-dire dans le sens de la conservation.
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Ainsi que mes lecteurs le savent, je suis biologiste. Pendant toute ma carrière professionnelle je me suis intéressé aux phénomènes extraordinaires qui caractérisent la vie et la rendent si merveilleuse. Ce qui caractérise un être vivant, c'est la croissance, c'est à dire cette capacité à augmenter par sa propre activité sa masse de matière dite vivante, d'une part, et à se multiplier, de l'autre. Pour que cette croissance puisse se développer harmonieusement, il faut que les phénomènes qui la déterminent et qui sont nombreux, soient d'une part intégrés les uns aux autres, et d'autre part qu'ils soient prédictibles et reproductibles. En d'autres termes, d'un être vivant à un autre être vivant de la même espèce, les processus biochimiques essentiels sont les mêmes. Et ils sont les mêmes dans leurs descendances respectives. Le propre de la vie est donc la reproduction conforme. Il est un deuxième aspect qui souligne l'élan extraordinaire avec lequel cette vie tend à se perpétuer identique à elle-même au sein d'une espèce donnée, c'est celui de l'hybridation. Des espèces différentes, mais voisines, peuvent à la rigueur hybrider (ainsi un cheval et un âne peuvent-ils engendrer un mulet, un tigre et un lion, un tigron). Mais les hybrides sont TOUJOURS stériles, comme si la vie s'interdisait des fantaisies qui feraient dévier de leur route les espèces multiples qui se sont développées depuis l'origine du monde.
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Tenons donc pour acquis que la vie est essentiellement stable. Mais, car il y a un mais, il peut apparaître au cours de la reproduction des mutations. (a) dans la nature, ces mutations sont toujours aléatoires ; (b) elles sont de trois types. Premièrement, il y a des mutations avantageuses qui apportent un avantage sélectif au mutant (il croît plus rapidement, ou bien est plus résistant à l'environnement, par exemple). Deuxièmement, il y a des mutations neutres. Elles n'apportent rien de bien particulier, et elles sont conservées parce qu'elles ne perturbent pas la survie de l'espèce (on peut penser que de nombreux caractères portés par des gènes existants sous diverses formes dites alléliques résultent de ce type de mutation ; la couleur des yeux est sous la dépendance d'un gène de ce type). Enfin, et nous le savons hélas trop bien, il y a des mutations délétères qui déterminent des maladies, des malformations, voire la mort (la mutation est alors dite létale (on ne doit pas dire léthale ; c'est une faute d'orthographe et un non sens étymologique).
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Est-il possible d'assimiler la société à un organisme vivant ? C'est la thèse que soutenaient des chercheurs comme Pierre TEILHARD de CHARDIN. Sans aller jusqu'à l'identification totale, on peut penser que l'analogie entre un organisme vivant et la société humaine est fondée en raison. Et de fait, on observe, au moins dans les sociétés primitives ou moins "développées" (c'est ce que disent les soi-disants "savants", les "observateurs" et les journalistes), que les formes d'organisation sociales tendent à la conservation de la société et au maintien en son sein d'un ordre qui en assure la paix et un certain confort. Ces sociétés évoluent lentement, mais elles évoluent. Car il y a des mutations essentiellement techniques qui leur font faire des sauts extraordinaires : la découverte de la poterie, au néolithique, du bronze deux millénaires avant J.-C., du papier, en Chine 5 ou 6 siècles après J.-C. sont de ces mutations, parfaitement dues au hasard, et conservées grâce au sens de l'observation de nos lointains ancêtres.
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Et puis il y a les mutations imposées ou quasi imposées Certaines gardent un caractère aléatoire. D'autres non. Les mutations de la Révolution, les mutations de la Révolution Culturelle en Chine, et de toute autre sorte de Révolution, sont des mutations imposées, non aléatoires, dépendantes d'une idéologie et d'un système. Les mutations imposées, aléatoires, sont souvent dépendantes de sauts technologiques, dont la propagation par les médias, la publicité, et les grandes firmes internationales, pour des raisons économiques dans ce cas, provoquent des changements sociaux considérables : ainsi de la pilule contraceptive, ou d'internet, ou du téléphone mobile, plus anciennement de l'électricité ou de l'automobile.
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Je suis donc classable à droite, parce que je pense que le premier devoir d'un homme politique est d'assurer la conservation de la société dont il a la charge, fut-elle partielle. Bien entendu, cela ne veut pas dire qu'il faut rester immobile, mais simplement qu'il faut discerner les possibles effets des mutations sociales : toutes celles qui dépendent d'une idéologie, hélas, ont des effets imprévisibles sur le moyen terme, et encore plus sur le long terme. Celles qui dépendent d'un saut technologique ont sans doute des effets plus faciles à imaginer, encore que nous ne savons absolument pas ce que l'usage intensif, réitéré, de la pilule contraceptive, aura comme effet sur la fertilité humaine et sur la démographie. L'exemple de la Chine et des avortements destinés à prévenir la naissance d'une petite fille l'indique à l'envi, quoique cet exemple ne tienne pas à l'usage de la pilule contraceptive, mais au développement de l'échographie prénatale : il y a dans la province du SHANDONG 130 naissances de garçons pour 100 naissances de filles (le ratio naturel est de 104-105 garçons pour 100 filles). Que deviendrons ces garçons à l'âge nubile ? Iront-ils se battre pour trouver une femme ? Curieux pour un pays qui il y a 1000 ans pratiquait très largement la polygamie...
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Je conclus donc à l'intention de ma très chère amie : si être à droite consiste à se soucier de l'avenir de l'espèce humaine, je suis à droite. Mais j'aurais avec elle un plus long échange par courriel.
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mardi 20 juillet 2010

La caserne philosophique

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Par nature, par goût et par éducation, le peuple français est porté à l'idolâtrie des systèmes, à l'amour des idées, au culte de l'abstraction. De l'homme concret, il se soucie peu, et il doit ce trait de caractère à l'enseignement dont ses enfants ont été et sont toujours accablés. Il ne s'agit pas de condamner les enseignants. J'ai déjà eu l'occasion à de multiples reprises d'en vanter le dévouement, la compétence et l'enthousiasme. Il s'agit d'une emprise beaucoup plus subtile, qui remonte aux origines de la troisième république, mal assurée de sa pérennité et qui pour ne point périr, a froidement décidé de laver les cerveaux (j'en reparlerai, car il y a des choses proprement incroyables que l'on nous cache), et de faire exactement et par les mêmes moyens, ce qu'elle reprochait, avec quelque vraisemblance, à l'Église catholique et à son clergé : imposer ses dogmes, son échelle de valeur, et des comportements prétendument républicains. L'entreprise était totalitaire. Elle a réussi au-delà de toutes les espérance de ses promoteurs.
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Je voudrais ici vous citer la conclusion que donne TAINE au Livre consacré à la Révolution et à la survenue de BONAPARTE en conclusion des crimes et des excès des soi-disants porteurs de la Liberté, dans son magistral ouvrage : Les origines de la France contemporaine.
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Selon BONAPARTE, le régime qu'il apporte est (et je commence ici la citation) : "l'alliance de la philosophie et du sabre". Par philosophie, ce qu'on entend alors, c'est l'application des principes abstraits à la politique, la construction logique de l'État, d'après quelques notions générales et simples, un plan social uniforme et rectiligne ; or, comme on l'a vu, la théorie comporte deux de ces plans, l'un anarchique, l'autre despotique. Naturellement, c'est le second que le maître adopte, et c'est d'après ce plan qu'il bâtit, en homme pratique, à sable et à chaux, un édifice solide, habitable, bien approprié à son objet. Toutes les masses du gros oeuvres, code civil, université, concordat, administration préfectorale et centralisée, tous les détails de l'aménagement et de la distribution, concourent à un effet d'ensemble, qui est l'omnipotence de l'État, l'omniprésence du gouvernement, l'abolition de l'initiative locale et privée, la suppression de l'association volontaire et libre, la dispersion graduelle des petits groupes spontanés, l'interdiction préventive des longues oeuvres héréditaires, l'extinction des sentiments par lesquels l'individu vit au-delà de lui-même, dans le passé et dans l'avenir. On n'a jamais fait une plus belle caserne, plus symétrique et plus décorative d'aspect, plus satisfaisante pour la raison superficielle, plus acceptable pour le bon sens vulgaire, plus commode pour l'égoïsme borné, mieux tenue et plus propre, mieux arrangée pour discipliner les parties moyennes et basses de la nature humaine, pour étioler ou gâter les parties hautes de la nature humaine - Dans cette caserne philosophique, nous vivons depuis quatre-vingts ans." (La Préface de l'ouvrage est datée de 1884.)
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Bien entendu, il n'y a rien à rajouter à cette analyse. Elle n'a pas pris une ride. Et s'il y avait un homme politique suffisamment libre d'esprit, suffisamment intègre dans ses comportements, il s'efforcerait de modifier la structure et les moeurs politiques de notre patrie, en écoutant ce que disent leurs concitoyens de leurs désirs, de leurs rêves, de leur vie concrète.
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A ce point, il vaut la peine de vous livrer ici l'incipit de la Préface du Livre consacré à la Révolution et au Gouvernement révolutionnaire. C'est un extrait tiré d'un commentaire de CLEMENT d'ALEXANDRIE, repris à son compte par TAINE et développé avec une intelligence stupéfiante et une méthode rigoureuse dans son application à la Révolution.
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"En Égypte, dit CLEMENT d'ALEXANDRIE, les sanctuaires des temples sont ombragés par des voiles tissus d'or ; mais si vous allez vers le fond de l'édifice et que vous cherchiez la statue, un prêtre s'avance d'un air grave, en chantant un hymne en langue égyptienne, et soulève un peu le voile, comme pour vous montrer le dieu. Que voyez-vous alors ? Un crocodile, un serpent indigène, ou quelque autre animal dangereux ; le dieu des Égyptiens paraît : c'est une bête vautrée sur un tapis de pourpre."
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Et c'est ainsi que TAINE, par son travail méticuleux, par le dépouillement de milliers de pièces d'archives, par son esprit critique, a montré combien le régime qui nous semble si beau aujourd'hui (je veux parler du Gouvernement révolutionnaire et de Bonaparte), est en réalité une bête dangereuse cachée derrière des voiles tissus d'or. Et c'est ce dieu-là qu'on nous apprend à encenser à l'école. Je ne marche plus dans cette honteuse combine.
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dimanche 18 juillet 2010

Confucius et l'enseignement

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Donc, je le disais hier, tout être humain est en puissance membre d'une Pléiade. Où que je tourne ma pensée et mon regard, je constate que, toujours, les philosophes ont considéré qu'il était important d'apprendre auprès d'un Maître, un Maître qui fût aussi un Sage, pour devenir cet homme aux potentialités accomplies. C'est à ce prix, mais à ce prix-là seulement qu'accédant à la connaissance, antichambre de l'amour, on peut trouver le bonheur.
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Dans le livre remarquable qu'il a consacré à CONFUCIUS, Jacques SANCERY dit ceci de l'éducateur né que fut Maître KONG : "Selon la conception de CONFUCIUS, tout homme a le droit de pouvoir bénéficier d'une instruction, son statut social d'origine ne devant, en aucune manière, être un obstacle au désir ou à la faculté d'être éduqué. Ainsi, dans son école, ses leçons pouvaient être écoutées par quiconque désirait apprendre, et n'étaient pas réservées aux seuls gens de condition ou aux fils de dignitaires. C'était une extraordinaire innovation, qui bouleversait une tradition séculaire, et allait à l'encontre des antiques préjugés."
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Deux conditions, qui du reste de sont point exclusives l'une de l'autre, étaient requises pour suivre les leçons du Maître. Il ne vérifiait pas a priori que ses auditeurs y satisfaisaient. Leur seule présence suffisait à le garantir, puisque nul n'était obligé de venir l'entendre. Ces conditions sont très claires : le désir et la faculté.
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Il y a dans l'énoncé de ces conditions et les modalités de leur exercice bien des leçons à tirer pour aujourd'hui. (a) Il est impossible d'enseigner à des élèves qui n'en ont pas le désir. On peut tout juste leur apprendre quelques notions, mais il est difficile de les faire accéder à la connaissance. Il est donc, selon moi, indispensable de chercher les moyens de susciter le désir de connaître. Et, paradoxalement, ce n'est pas en présentant le contenu de l'enseignement de manière ludique qu'on y parvient, car on n'arrivera jamais à le présenter comme un jeu aussi attractif que les vrais jeux. (b) La question de la faculté, ou des aptitudes si l'on préfère, est d'une importance tout aussi capitale. Outre les notions de base, indispensable socle sur lequel s'édifie la connaissance, accessibles à tous et à toutes moyennant effort et exercices nombreux, il y a les multiples disciplines de l'esprit et du corps. Les uns, sous le charme de la langue, seront portés vers la littérature, la philosophie, le théâtre, ou que sais-je encore. D'autres, plus soucieux des faits et de l'expérience, se sentiront du goût pour les sciences de l'ingénieur, pour les disciplines scientifiques, le commerce. Quelques uns, encore, amoureux du silence, de la nature, de la vie au grand air, préféreront se lancer dans l'agriculture ou l'élevage. Ravis de voir prendre forme sous leurs yeux un beau meuble, de trouver une nouvelle jeunesse à une vieille guimbarde, de redonner vie à des machines tombées en panne, de construire de belles maisons ou des immeubles, certains choisiront d'être ébéniste, garagiste, plombier, maçon. Et comme il est très rare que le désir ne s'accorde pas aux aptitudes quand on est libre de lui donner cours, il y a là une voie à explorer de toute urgence. Elle exclut que le monde de l'éducation nationale donne, aussi bien symboliquement que factuellement, la prééminence aux carrières purement intellectuelles et considère les filières techniques ou professionnelles comme dévalorisées et dévalorisantes.
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Selon moi, ce dernier point est capital. Il n'y a aucune raison de trouver qu'un BEP de maçon a humainement et socialement moins de valeur qu'un doctorat en mathématiques. Il y a des maçons heureux ; ils excellent dans leur métier et croulent sous la demande. Il y a des docteurs en mathématiques malheureux (j'en ai connu !) qui végètent derrière leur ordinateur. Tant que notre société jettera un regard négatif sur les premiers et admiratif sur les seconds, on n'est pas près de changer les choses. On ne risque pas de rendre heureux les hommes et les femmes d'aujourd'hui. Or c'est la condition exigée pour devenir grand. Car on ne peut devenir grand si l'on n'est pas heureux.
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samedi 17 juillet 2010

Gobineau, toujours

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Nous étions au premier étage d'un restaurant italien. Je déjeunais avec une très chère amie et sa cousine. Conversation pétillante sans être superficielle, profonde sans être ennuyeuse, savante sans être cuistre. Tout à trac, cette amie, qui lit assez régulièrement mes billets, me dit : "Finalement vous êtes un homme de droite." Silencieux d'abord, je regardais un moment couler la Seine qui scintillait sous le soleil radieux. Je ne savais que répondre, et me défendis mollement contre ce jugement (qui ne semblait pas correspondre à ce que je pense être vraiment). Je n'y décelais même pas cette teinte d'accusation voilée si chère à nos têtes pensantes et politiquement correctes. C'était un constat. Après tout, on peut être classé de droite ou de gauche sans pour autant être infâme.
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Et puis le mot dans ma tête a fait son chemin. Ces catégories, issues tout droit de la Révolution, puis de la République de laquelle elle fut engendrée, me paraissent complètement inadaptées à l'homme concret. Certes, elles correspondent à des systèmes politiques et idéologiques, auxquels nous sommes obligés de nous référer par la force des choses, celle des partis et des élections. Mais je déteste le conservatisme petit bourgeois qui semble marquer certaines personnalités emblématiques dites de droite ; et je vomis la haine qui suinte de tous les pores de la peau de certains hommes et femmes politiques dits de gauche. Bien entendu, je m'efforce de ne pas généraliser. Il y a de part et d'autre des responsables politiques très respectables. Mais ils se réfèrent à une idéologie, à un parti. On sait ce que Simone WEIL pense des partis. Elle m'a entièrement convaincu de la justesse de ses analyses.
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J'en étais là de mes réflexions, lorsque, hier, rangeant l'invraisemblable amas de livres qui dorment dans un box, faute de pouvoir être logés chez moi, je tombe sur un ouvrage remarquable du Comte Arthur de GOBINEAU, Les Pléiades. Il n'y a pas de hasard. Combien de fois l'ai-je dit dans mes billets ! Non, il n'y a pas de hasard. Ce roman met en scène des personnages très divers de par leur origine sociale, leur culture, leur métier. Mais tous sont des Pléiades, c'est-à-dire des gens qui habitent leur vie, et portent à leur plus haut degré les dons qu'ils ont reçus du ciel. Et je me disais (a) que je partage l'analyse du Comte ; (b) que le but de toute politique est de permettre à tous de faire partie de cette constellation brillante. Alors, j'extrais, pour votre plaisir et votre réflexion, ces quelques pensées, avant de les commenter, en y apportant quelques bémols dans certains de leurs aspects qui peuvent paraître choquants s'ils ne sont pas éclairés.
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"On n'est pas grand, on ne le devient pas, quelque effort qu'on y fasse, quand on est pas heureux. Être heureux, c'est une vertu et une des plus puissantes."
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Et plus loin, ceci :
"Le monde moral est en tous points semblable à ce ciel étoilé dont s'arrondissent en ce moment les magnifiques profondeurs. Mon regard n'y découvre, n'y cherche, n'y veut voir que les êtres étincelants qui, le front couronné de scintillements éternels, se groupent intelligemment dans les espaces infinis, attirés, associés, par les lois d'une mystérieuse et irréfragable affinité... constellations, réunions, groupes, soit fixes soit errants, cela seul est digne d'admiration et d'amitié... cette idée présente, toujours, dans tous les siècles, sous toutes les formes de sociétés... à la pensée des honnêtes gens, des gens de conscience et de puissance, des hommes qui savaient penser et exécuter, et qui n'ont jamais manqué, en s'isolant de la foule, de se qualifier de Pléiade."
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Je tiens pour acquis que la division de la société en "classes" est un moyen absolu d'empêcher les Pléiades qui les habitent de se reconnaître et d'entraîner l'ensemble du corps social par la réunion de leurs vertus. Je tiens pour non moins évident que multiplier les prestations sociales à nombre de nos concitoyens, revient à leur ôter la dignité d'une relation symétrique avec tous ceux qui n'en bénéficient pas. Il n'y a pas trente-six moyens de rentrer en relation avec l'autre ; il n'y en a qu'un qui consiste à le considérer comme son semblable absolu et à établir avec lui des échanges de sujet à sujet, et non pas de sujet à objet, comme c'est hélas trop souvent le cas. Comment peut-on, sauf à être membre d'une Pléiade, reconnaître à l'autre sa dignité de sujet quand on l'abreuve d'une montagne de papiers à remplir, à un guichet servi par un fonctionnaire qui trouve son pain en assurant à grand peine celui des pauvres ? Cela est impossible ou demande un effort sur soi-même considérable. Il y a sans aucun doute des pourvoyeurs de prestations qui joignent à la considération pour l'autre une grande délicatesse. Et c'est en cela qu'ils sont grands. Tous devraient l'être. Même raisonnement pour tous les professionnels, tous les métiers, toutes les fonctions sociales.
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Bien entendu, une Pléiade n'attend pas d'être sollicitée pour partager, ni de voir sa sensibilité ébranlée par des médias pleurnichards pour voler au secours de la misère, et soutenir de son vote, l'homme qui propose de justes solutions pour répartir équitablement les richesses. L'homme concret, il le voit ; les communautés naturelles, il les voit, les aime, les respecte et les défend : famille, commune, province, corps de métier, etc.
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Une Pléiade ne confond pas le plaisir et le bonheur : il est des moyens d'être heureux, sans avoir de Mercédès ni de château, ni de majordome (dangereux, ça, un majordome), ni de comptes en banques dispersés un peu partout. Mais il sait qu'il n'est pas possible de donner sa mesure sans avoir une idée juste du bonheur, mélange subtil d'une nature dont les besoins matériels essentiels sont satisfaits et d'un esprit qui trouve sa joie dans la contemplation de la nature, l'art et la beauté, l'amitié, l'amour. Voilà des énergies renouvelables... Et c'est mieux que le vent, non ?

jeudi 15 juillet 2010

L'Iran, Gobineau et le Ketmân

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Peut-être vous souvient-il que, dans un récent billet, j'avais fait allusion à des remarques que le Comte de GOBINEAU avait faites sur le caractère dissimulateur des Persans ? J'avais à tort attribué ces remarques à son ouvrage remarquable Trois ans en Asie. C'est dans un autre livre du diplomate qu'on les trouve, et qui lui a pour titre Les religions et les philosophies dans l'Asie centrale. Bien entendu, nos énarques, élites, ambassadeurs, experts de toutes sortes dédaignent les leçons du passé en général, et de GOBINEAU en particulier, car ils parent ce dernier de toutes les tares d'un racisme insupportable pour avoir commis son (très mauvais) Essai sur l'inégalité des races. [Sur ce point, GOBINEAU n'a rien à envier à Jules FERRY, dont dans un autre billet, j'ai cité en détail un discours abject sur l'impérieuse nécessité faite aux "races supérieures" d'apporter la civilisation aux "races inférieures".]
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Il est impossible de rien comprendre à cette Asie mystérieuse si l'on ne cueille pas les fruits de l'expérience d'un homme comme GOBINEAU, qui pratiquait fort bien la langue persane. Je vais donc vous rapporter ses propos. Vous comprendrez comment et pourquoi monsieur AMADHINEDJAB roule les occidentaux dans la farine, et pourquoi la reprise des négociations de l'Union Européenne avec l'Iran, inspirée par l'inénarrable madame ASHTON, (madame who ?), censée représenter la position diplomatique unanime de susdite Union, n'est qu'une erreur de perspective et une idiotie de plus.
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"[...] Il est des cas - dit GOBINEAU - où le silence ne suffit plus, où il peut passer pour un aveu. alors on ne doit pas hésiter. Non seulement il faut alors renoncer à sa véritable opinion, mais il est commandé d'accumuler toutes les ruses pour que l'adversaire prenne le change. On prononcera toutes les professions de foi qui peuvent lui plaire, on exécutera tous les rites que l'on reconnaît pour les plus vains, on faussera ses propres livres, on épuisera tous les moyens de tromper. Ainsi seront acquis la satisfaction et le mérite multiples de s'être mis à couvert ainsi que les siens, de n'avoir pas exposé une foi vénérable au contact horrible de l'infidèle, et enfin, d'avoir, en abusant ce dernier et en le confirmant dans son erreur, imposé sur lui la honte et la misère spirituelle qu'il mérite."
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"C'est là ce que la philosophie asiatique de tous les âges et de toutes les sectes connaît et pratique, et que l'on appelle le Ketmân. [...] Le Ketmân enorgueillit celui qui le met en pratique. Un croyant se hausse, par ce fait, en état permanent de supériorité sur celui qu'il trompe, et fût ce dernier un ministre ou un roi puissant, n'importe. Pour l'homme qui emploie le Kêtman à son égard, il est, avant tout, un misérable aveugle auquel on ferme la droite voie, qui ne la soupçonne pas..."
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GOBINEAU parle ici de la pratique courante des Persans. Il me semble que nous aurions grand profit à méditer ce passage, et à être des plus prudents dans les négociations qui s'annoncent avec l'Iran.
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samedi 10 juillet 2010

Réponse à un lecteur

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Dans l'impossibilité de répondre par le voie ordinaire au commentaire d'un lecteur, je me décide mettre le mien sous la forme d'un billet.
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Cher monsieur,
J'ai le regret de vous dire que vous utilisez les mêmes arguments que les journalistes et que vous mélangez deux affaires totalement différentes : celle du financement occulte de l'UMP par madame BETTENCOURT - l'accusation semble avoir fait long feu. Et celle de son évasion fiscale. Votre manière de présenter les choses, en amalgament les deux affaires, revient tout simplement à accuser monsieur WOERTH de prévarication, voire de concussion dans la première affaire. Si c'est ce que vous pensez, dites-le, au conditionnel bien sûr, mais clairement. Ne laissez pas vos lecteurs fantasmer, et imaginer de ténébreuses histoires.
Madame WOERTH était payée 180.000 euros par an. C'est beaucoup, mais ce n'est même pas le double de ce que gagnait pendant le même temps le majordome indélicat de la vieille dame. De ce qu'elle était bien rétribuée, il ne s'ensuit pas qu'on l'ait engagée pour commettre des actes délictueux. Compte tenu de sa situation, il y a même fort à parier qu'elle n'a rien fait dans ce sens au sein de la société CLYMENE. Il faudrait aussi prouver qu'elle gérait directement et spécialement la fortune de madame BETTENCOURT.
Bien que je désapprouve ces pratiques, il n'est pas illégal d'être gestionnaire de patrimoine et membre d'un Conseil d'administration. Cette situation est anormale. La loi doit l'interdire, comme elle doit interdire d'être membre de plusieurs Conseils d'administration à seule fin d'en toucher les jetons de présence. Et il n'y avait aucune honte (légale, cela s'entend) à prétendre à être membre du Conseil d'administration de la société HERMES. La correspondance saisie par les enquêteurs portait peut-être sur cette nomination à laquelle monsieur de MAISTRE était hostile.
Que les enquêteurs saisissent toutes les pièces utiles à la manifestation de la vérité (correspondance, bulletins de salaires, ordinateurs, etc.) ne prouvent aucunement que ces pièces soient accusatrices. Et remettre la Légion d'honneur à un ami, quelque temps après qu'il a recruté votre épouse ne prouve pas que ce recrutement ait été assorti d'un petit clin d'oeil de bienveillance. C'est bien mal connaître les règles de nomination et de promotion dans cet ordre honorifique. Il faut remplir un volumineux dossier, fournir toutes sortes de pièces, être entendu par les renseignements généraux, etc., avant la publication du décret de nomination ou de promotion, un an au bas mot. L'argument fourni par la presse, est, je le dis en toute franchise, d'une rare faiblesse et d'une bassesse insigne. Mais enfin c'est la presse. Vous n'êtes pas obligé de vous faire le diffuseur de ces arguments-là.
Vous faites allusion a ce que dit monsieur de MAISTRE quant à la satisfaction (toute supposée) du ministre de voir sa femme recrutée chez Clymène. C'est ce que DIT monsieur de MAISTRE. Pour que cet argument soit recevable, il faudrait que monsieur WOERTH ait exprimé directement sa satisfaction à monsieur de MAISTRE en l'assortissant d'un petit clin d'oeil d'indulgence pour les manoeuvres fiscales que ce dernier viendrait à faire ou aurait faite . C'est en tout cas ce que vous suggérez sans le dire, et c'est ce que je trouve insupportable. On peut simplement penser que quelqu'un qui voit les revenus du ménage gonfler de 180.000 euros par an ressente une certaine satisfaction et c'est semble-t-il la satisfaction que prête à son ami monsieur de MAISTRE.
Les poursuites en matière de fraude fiscale sont mises en oeuvre par le Parquet. Ce n'est pas au ministre du Budget à le faire. Et du reste le Parquet était saisi. Il faudrait savoir qui, dans cette noble institution et pourquoi, a pris l'initiative de ne rien entreprendre. Je doute fort que ce soit le ministre du Budget qui a certainement d'autres soucis en tête que de prendre connaissance quotidienne de la liste des fraudeurs. Je reconnais toutefois que ce point demande à être éclairci au plus vite.
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Voilà ce que je voulais dire. Mais je termine sur une opinion personnelle : s'il apparaît que monsieur WOERTH a négocié le recrutement de son épouse contre des indulgences fiscales, il doit être lourdement condamnés. Nombre de ceux qui, du temps du Président MITTERRAND, disparus comme lui de ce monde, et qui n'ont pas eu le malheur d'être condamnés pour leurs malversations doivent dans leurs tombeaux pousser un ouf de soulagement.
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Je ne reviendrai plus sur cette affaire, sauf événements nouveaux et imprévus.

Pour quelques journalistes

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Je compte parmi mes lecteurs quelques connaisseurs de la langue et de l'histoire de la Chine. Ils savent combien j'aime ce pays, fascinant à tous égards, et qui a vu naître quelques uns des plus grands génies que l'humanité ait connus. CONFUCIUS et certains de ses continuateurs font partie de cette petite cohorte.
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J'achève la lecture d'un livre remarquable de Jacques SANCERY, Confucius, publié aux Éditions du Cerf, en 2009. Il est truffé de citation du Maître et de ses disciples. Il en est une, page 210, qui me plaît tout particulièrement, et que je dédie aux journalistes qui ne connaissent point la pratique de "l'heptaglossogiration antédiscursive", ou art de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. On la doit à ZHU XI (1130 - 1200 ; ZHU XI a fait de remarquables commentaires sur les oeuvres du Maître). En voici la traduction par S. COUVREUR.
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"Parler des choses extraordinaires, c'est exciter les hommes à ne pas suivre les règles ordinaires ; parler des actes d'audace et de violence, c'est affaiblir les hommes dans les sentiments de douceur ; parler de résistance aux lois ou à l'autorité, c'est porter les hommes à violer la justice ; parler des esprits, c'est brouiller les idées de ceux qui écoutent."
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Il n'y a rien, absolument rien qui fasse date dans ce constat. Si vous aller sur le site MSN, vous pouvez voir la photo de ce poulpe géant supposé donner à coup sûr les résultats de la coupe du monde foot-ball ! Et en cherchant bien, le site fourmille de références à des animaux ou des faits mystérieux. Violence et audaces ? Faut-il redire ici que les journaux regorgent de ces faits divers d'agressions violentes, de vol, de coups de main, qui surviennent chez nous et partout dans le monde ? Résistance aux lois et à l'autorité ? Avec quelle délectation, les journaux ne racontent-ils pas le "coup d'éclat" de ce pauvre Claude BARTOLONE qui réclame à l'Etat 120 millions d'euros qui seraient dus au Département dont il préside le Conseil Général, ou encore la fronde de ces instituteurs du Sud-Ouest (il semble me rappeler qu'ils sont localisés en cette région) ; ils sont en tout cas du midi) et qui désobéissent aux instructions venues du ministère ? J'entends bien qu'ils peuvent trouver ces mesures inadéquates, injustes, ou inapplicables. Mais comment pourraient-ils exiger de leurs petits élèves qu'ils respectassent la loi, si eux-mêmes ne donnent pas l'exemple ? Il y a d'autres moyens pour faire connaître son désaccord. Les esprits ? Vous croyez qu'ils ont été évacués de nos préoccupations. Pas plus tard que ce mois, il y a eu des reportages dans des journaux gratuits sur le satanisme, les adeptes du gothique, ou les profanateurs de tombes.
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ZHU XI est un esprit profond. On dirait qu'il a sondé le coeur de l'homme en ses plus intimes profondeurs. Comprenez-vous maintenant pourquoi je me passionne pour cette pensée qui semble avoir déserté notre civilisation occidentale. Comprenez-vous encore pourquoi, il y a quatre siècles, Matteo RICCI, missionnaire italien arrivé en Chine à la fin du XVIe siècle, avait tracé de CONFUCIUS le portrait d'un homme proche de la sainteté, et pourquoi les jésuites, dits "Figuristes" voyaient dans nombre de traités de philosophie chinois les traces d'une révélation originelle ? Certes, les Figuristes étaient dans l'erreur, mais RICCI ne l'était pas. Et il est très dommage que des querelles de clochers et des rivalités humaines, aient fait condamner la méthode "d'adaptation" qu'avait longuement pensée et élaborée cet homme de génie, si bienveillant pour un pays auquel il a donné sa vie.
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PS : pour des raisons incompréhensibles, mes commentaires du billet d'hier ont été publiés chacun (sauf un) quatre fois ! C'est trois de trop.
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vendredi 9 juillet 2010

Quand les baudruches se dégonflent, la grenouille éclate

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Nous connaissons depuis hier le nom, jusqu'ici tenu secret, de la comptable de madame BETTENCOURT dont monsieur Edwy PLESNEL est censé rapporter les confidences dans son journal Mediapart. Il s'agit de madame Claire THIBOUT. Il convient d'abord de rapporter les propos de cette indélicate personne : "C'est totalement faux, dit-elle de ce que lui fait dire Edwy PLESNEL. C'est de la romance de Mediapart. Je n'ai jamais dit que des enveloppes étaient remises à monsieur Sarkozy". Voilà qui a le mérite d'être clair.
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Voyons maintenant comment la presse rapporte la marche arrière de ladite Claire THIBOUT. Je me suis intéressé aux journaux gratuits car ils sont très lus à PARIS par les voyageurs des Transports en commun. J'observe d'abord qu'aucun de ces journaux ne fait une manchette ou un gros titre de ces rétractations. 20 minutes titre : "La comptable fait machine arrière", et le commentaire en sous-titre - chose très révélatrice - continue "Devant la police, l'ex-collaboratrice de Liliane BETTENCOURT serait revenue sur une partie de ses accusations visant WOERTH et SARKOZY". Vous noterez avec moi la petite vacherie qui consiste à mettre au conditionnel la rétractation de l'intéressée. Ainsi, on peut laisser filer le doute, plutôt que de reconnaître que l'on a été un peu vite en emboîtant le pas au sinistre PLESNEL. Direct matin ne fait pas de gros titre sur le sujet. Il met en titre marginal : "L'ancienne comptable se rétracte en partie", ce qui est factuel, mais laisse subsister un doute puisque l'on ne sait sur quoi porte le maintien des accusations. Mais la palme de la manipulation revient à Metro : aucun titre sur le sujet qui pourtant a fait sa une en manchettes énormes plusieurs jours de suite, autant que j'ai pu en juger, car je ne lis plus ce torchon. Il faut aller en page 6 de la livraison de ce jour pour voir, en bas de page, un petit articulet titré "Affaire Bettencourt : l'ancienne comptable revoit ses comptes", ce qui absolument dépourvu de contenu informatif. L'accusation fut énorme de la part des rédactions de ces journaux, tout acquises aux passions de l'opposition ; le démenti est mou, conditionnel, putatif, supputatif, hypothétique.
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Voyons maintenant la réaction de Mediapart, car curieusement, c'est sous ce nom là qu'elle paraît, non pas sous celui d'Edwy PLESNEL. Mediapart affirme avoir "scrupuleusement retranscrit" les propos de Claire THIBOUT. Soit. Mais il a retranscrit des propos mensongers, trop heureux de sauter dessus, et de se refaire une petite santé financière sur un faux scandale, alors qu'il traverse une mauvaise passe.
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Que disent les avocats ? Celui de madame BETTENCOURT produit une photocopie d'une page litigieuse du carnet, celle du retrait d' argent liquide. Il y a eu des retraits certes, mais à chaque fois leur utilisation est justifiée (les journaux, disent "semble", on se demande pourquoi). Rien ne prouve que les 50.000 euros dont on trouve la trace dans le carnet ont été versé à madame BETTENCOURT pour qu'elle puisse les remettre en mains propres à monsieur WOERTH ou à monsieur SARKOZY. Par ailleurs, madame THIBOUT, qui disait avoir retiré ces 50.000 euros en espèces dans une agence de la BNP le 26 mars 2007, n'est plus tout à fait sûr de la date, et même pas sûr du tout : "ce n'est pas la bonne date" affirme-t-elle.
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L'avocat de madame THIBOUT, maître GILLOT, prétend que c'est sous la pression de la police et du parquet que sa cliente a cédé. C'est de bonne guerre, mais (a) je ne crois pas que quelqu'un puisse persister dans un mensonge aussi considérable ; (b) je crois que l'on tient bon quand on ne ment pas ; (c) je trouve normal que les enquêteurs, devant une accusation aussi grave, poursuivent avec assiduité leurs investigations.
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On aurait pu penser que les journalistes, enfin ceux qui méritent ce nom, fassent leur mea culpa, et présentent au Président de la République leurs excuses pour avoir diffusé des informations controuvées, non vérifiées, et d'une telle gravité qu'elles méritaient d'être traitées avec la plus grande circonspection. Mais rappelez-vous. On a commencé par attaquer monsieur SARKOZY sur la l'achat et la vente d'un appartement qu'il possédait à NEUILLY, dans des conditions obscures ; il a pu prouver, facture à l'appui, qu'il y avait fait faire des travaux (cf. le "menuisier du Président"), et qu'avant d'acheter cet appartement, il avait pris la précaution de demander à l'administration fiscale de donner son aval au prix proposé ; idem pour la vente, pour autant qu'il m'en souvienne. Cette machination a fait long feu, comme, avant elle, la ténébreuse affaire Clearstream où monsieur SARKOZY a été faussement accusé de détenir des comptes frauduleux au Luxembourg.
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Je vais vous dire pourquoi on s'acharne contre lui : c'est que cet homme, à défaut de culture et de bonnes manières, a du courage, et la volonté de réformer son pays, pour son bien. Il ne vise pas le court terme, mais le long terme. Et il se moque du corporatisme et des féodalités. C'est sa qualité principale. Quant à ceux qui l'accusent de fébrilité, on peut affirmer sans crainte d'être contredit que s'ils avait été à sa place, ils auraient créé des commissions, comités, commissariats, bref des groupuscules Hippolyte et Théodule, dont les rapports eussent finis leur vie dans les poubelles de l'histoire et des ministères. C'est que pour ces messieurs, il n'y a jamais d'urgence, il n'y a que des gens pressés. Ah, c'est sûr, ceux-là se hâtent lentement !
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Quand les baudruches se dégonflent, la grenouille éclate...
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A demain.

jeudi 8 juillet 2010

Un appel venu de l'Inde, à prendre avec esprit critique

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Une très fidèle et très chère amie me transmet le message lancé par le "Provincial des franciscains en Inde". La presse française se fût étranglée d'indignation si des mosquées ou des synagogues avaient été détruites en Inde, en aussi grand nombre que le prétend le message. Mais il s'agirait d'églises, de chrétiens, et qui plus est de catholiques, sottes espèces, quantité négligeable, suppôts des curés. Cependant dans le cas précis, il est probable que ce message est un canular. Toutefois, plutôt que de semer des ragots, distiller des rumeurs ignobles, messieurs les journalistes de France Info (pour ne citer qu'eux) pourraient peut-être faire un reportage sur ces chrétiens de l'Inde, sur ces églises bien plus anciennes que les nôtres, puisque la tradition, très fondée, attribut à l'apôtre THOMAS la fondation de l'Eglise syro-malabar. Mais je digresse. Voici le message livré intégralement, sans adjonction ni suppression, par "le Père Provincial". Je ferai toutefois quelques remarques bémolisantes sur l'authenticité du message, et je vous renverrai à des sources vérifiées et fiables.
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"Priez pour l'Église de l'Inde. Des extrémistes bouddhistes, en Inde, ont incendié 20 églises la nuit dernières. Ce soir ont planifié détruire 200 églises de la province d'OLISABANG. Ils ont l'intention de tuer 200 missionnaires pendant les prochaines 24 heures. En ce moment tous les chrétiens sont en train de se cacher dans les hameaux. Priez pour eux et envoyez ce mail à tous les chrétiens que vous connaissez. Demandez à Dieu d'avoir pitié de nos frères et soeurs de l'Inde. Lorsque vous recevrez ce message, je vous prie de l'envoyer d'urgence à d'autres personnes. Priez pour eux notre Seigneur Tout Puissant et Victorieux."
P. Samuel M. CHETCUTI OFM Conv.
Père Provincial des Franciscains conventuels.
Republique street VALLETTA 1110, Malte,
Tél (356)21241167 ;
Fax (356)21223556 ;
Mob[ile] (336 [sans doute une erreur ; il faudrait lire 356]) 99865668.
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Ma source est de bonne foi ; elle me transmet une information reçue d'une amie sûre. Néanmoins, j'aurais plutôt attendu que les persécuteurs fussent des hindouistes et non des bouddhistes. Ceux-ci sont très minoritaires en Inde (environ 3%) -, pays qui pourtant a vu naître SIDDHARTA GAUTAMA, le futur Bouddha -, et en règle général, ils refusent toute violence. Mais le message mentionne bien des bouddhistes. Le Provincial dit résider à MALTE. J'ai vérifié que le code d'appel 356 est le bon pour ce pays. Mais je reste étonné de voir qu'un Provincial de l'Inde réside si loin de ce pays. En outre, le message n'est pas daté. De sorte que je ne sais pas quoi penser. En vérité, les motifs de craindre pour les chrétiens des Indes sont assez nombreux sans qu'il soit nécessaire d'appeler au témoignage d'un très problématique "Père Provincial". Je vais donc me renseigner sur l'authenticité du message. Mais les chrétiens sont persécutés en Inde, à un point inimaginable sans que quiconque s'en émeuve.
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Je vous suggère donc d'aller sur le site www.aed-france.org/observatoire/pays/inde ; vous y trouverez tous les motifs qu'il y a de prier à l'intention des indiens qui sont disciples de Jésus.

mercredi 7 juillet 2010

C'est encore lui...

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Savez-vous qui a fondé Médiapart, cette officine qui se repaît de ragots, de rumeurs, d'insinuations, et par-dessus tout de la haine de l'humanité en général et de ses adversaires idéologiques en particulier ? C'est monsieur Edwy PLESNEL. Oui, cet homme respire la haine associée à la mégalomanie. Chassé de la rédaction du Journal Le Monde, il lui fallait bien trouver de quoi alimenter son métabolisme. Je n'ose vous donner le nom exact et peu ragoûtant de ce dont se nourrit cet homme. Il lui fallait aussi montrer son importance. Aurait-il des complexes ?
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Il convient de rappeler que monsieur PLESNEL est ce monsieur qui, grâce aux révélations par lui faites dans Le Monde, a facilité le travail de la police néo-zélandaise et a permis l'arrestation et l'emprisonnement de deux de nos compatriotes, les faux époux TURRENGE, qui, sur ordre des autorités, avaient participé à la désastreuse expédition contre le Rainbow Warrior. Ne me faites pas dire que j'approuve ces méthodes, que, paraît-il, feu le Président MITTERRAND ignorait. Ainsi, lui qui mettait sur écoute de paisibles citoyens dont il craignait qu'ils révélassent l'existence de sa fille, ne savait pas qu'on tramait cet attentat. On ne peut pas tout surveiller. Monsieur PLESNEL, après ce premier "succès", a récidivé et a poussé monsieur BEREGOVOY au suicide, en révélant les prétendues avantageuses conditions d'un prêt que lui avait consenti monsieur Roger-Patrice PELAT. J'ai entendu sa pitoyable défense, son éloquence à la fois molle et grandiloquente, sa nullité morale, j'ai vu dans ses yeux l'enténèbrement du jugement et du discernement, lors d'une émission consacrée au suicide de cet honnête homme, émission dont j'ai du reste parlé dans un billet. Maintenant, monsieur PLESNEL récidive en révélant ce qu'il appelle des faits, qui ne sont pour l'essentiel que des insinuations, des approximations, enrobant quelques éléments factuels - inutile de le nier - mais interprétables de bien des manières.
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Observez, je vous prie, le développement de la manoeuvre, à laquelle est associée toute la rédaction de France Info. (Ils nous prennent pour des imbéciles, ces "journalistes".) . On commence petit, on dit que..., on utilise des conditionnels, puis les titre changent de place et de graphie : la "presse cerne monsieur WOERTH", "il y a une crise politique","Pourra-t-il tenir" etc. On fait monter la mayonnaise. Ma parole, ils prennent leurs désirs pour des réalités. Ils sont les fabricants de la prétendue crise. Ils s'agitent, ils pérorent, ils censurent, ils suggèrent. Moi, si j'ai un conseil à donner à monsieur WOERTH (qui a commis aussi un autre crime aux yeux des syndicats, la fusion des Directions du Trésor et du Budget, chose que monsieur Christian SAUTER n'avait pu faire en son temps, et qui lui valut d'être démissionné par le Président MITTERRAND, en raison des remous, grèves, pétitions, manifestations suscités par les syndicats à l'annonce de ce projet, des syndicats qui se partageaient le gâteau de la clientèle dans chacun de ces services), c'est bien de rester à son poste. Donc il y a machination, longuement ourdie et mûrie. Monsieur Pascal B... le majordome millionnaire et indélicat a disparu de la circulation. Il en va de même pour l'insaisissable madame Claire T... qui est introuvable et "s'est mise au vert" (selon les dires de son avocat). Il serait du reste intéressant de savoir depuis quand monsieur PLESNEL est détenteur de ces "informations". Jusqu'à preuve du contraire, monsieur WOERTH s'est montré très compétent, discret, efficace. Il a un abord austère, certes, mais ne baisse pas les yeux quand il parle. Son verbe est court, un peu sec. Ah, c'est tout le contraire de monsieur PLESNEL. Les raisins seraient-ils trop verts pour le fondateur de Médiapart qui n'atteint pas à la hauteur du petit orteil du ministre ?
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Pensez-donc, on a retrouvé un carnet de cette comptable avec les notes des entrées et sorties d'argent. Quand on sait tout ce qu'il est possible de faire avec des écritures, on prend un certain recul devant ces éléments factuels. N'importe qui peut prétendre qu'il m'a donné 50.000 euros (j'eusse préféré de beaucoup 200.000), peut inscrire la somme dans un carnet, à n'importe quelle date, simplement pour me nuire. Et puisque monsieur PLESNEL a l'esprit "un peu beaucoup tordu", qu'il pousse la logique de l'esprit critique jusqu'au bout et qu'il nous explique comment il a eu ces renseignements, de quelle manière il les a sollicités, s'il les a rémunérés et si oui, combien. Je n'ai de toute façon aucune confiance dans la parole d'un scatophage.
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Et qu'il nous dise, par exemple, comment il propose de payer les pensions de retraites, de développer une production abondante, peu vorace en énergie, de qualité, susceptible de donner du travail à des gens qualifiés ; comment il entend régler le problèmes des banlieues dites "sensibles", euphémisme charmant pour dire qu'elles sont le repaire de trafiquants, de gangsters, d'asociaux et de violents ? Voilà ce qui nous intéresse, monsieur PLESNEL. Vous portez plainte contre monsieur BERTRAND qui traite vos méthodes de nazies. Je serais très curieux de savoir la différence qu'il y a entre celles-ci et celles-là. Mais peut-être allez-vous nous l'expliquer ?
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mardi 6 juillet 2010

Les ignobles, la finance et la patrie

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On a prêté assez peu d'attention aux insinuations qu'a portées la Tribune de Genève quant aux supposés voyages réguliers de madame WOERTH dans la ville du même nom. Je vais, moi, vous dire ce que je soupçonne derrière toute cette affaire parfaitement artificielle montée par la presse, la gauche et les puissances d'argent réunies. Monsieur WOERTH a démasqué des fraudeurs français qui avaient déposé de l'argent en quantité dans les Banques suisses. Il a obtenu ces informations par des moyens détournés (la transmission frauduleuse de listings nominatifs, par un employé français d'une de ces Banques ; je donne ces informations de mémoire, et il se peut qu'elles soient incomplètes ou approximatives, mais le fond reste le même), et j'avoue que cela ne me plaît guère. Mais il a réussi, pour autant qu'il m'en souvienne, à trouver un accord avec ces Banques, et à obtenir la levée (au moins partielle) du secret bancaire. C'est une chose que l'argent trompeur ne pardonne pas...
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Il est donc plus que vraisemblable, il est très probable et j'ose dire qu'il est certain que l'attaque dont le ministre est l'objet est en partie montée par ces puissances d'argent qui veulent se venger de ce mauvais coup.
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Monsieur WOERTH a pensé, préparé et proposé une réforme des régimes de retraites. Il se peut que certains aspects, beaucoup d'aspects, voire tous les aspects de cette réforme soient mauvais. Il faut alors expliquer, arguments à l'appui, en quoi elle est mauvaise, qu'elles en sont les conséquences fâcheuses pour le pays, et quelles solutions alternatives l'on propose pour éviter de continuer à emprunter sur les marchés internationaux afin de payer les pensions. Comme il n'y a aucune solution crédible opposée à ces propositions, la réforme sera adoptée. Mais l'on s'attaque à un mythe, un mythe mitterrandien, un mythe errant de la gauche à l'extrême-gauche, de la CFDT à la CGT. Cela est inacceptable. Il faut attiser les haines et les passions, quitte à déchirer le pays. Car le pouvoir a de telles délices, qu'il vaut bien des accusations infondées, des attaques ignobles, des interprétations malveillantes. Tout cela est fondé sur des enregistrements frauduleux d'un certain Pascal ... et les dires d'une certaine comptable qui ne veut pas révéler son nom et qui prétend avoir remis en main propre des enveloppes d'argent liquide à monsieur WOERTH, à monsieur SARKOZY et tutti quanti de la part de madame BETTENCOURT. Et puis, figurez-vous, monsieur SARKOZY, maire de NEUILLY, a été invité A PLUSIEURS REPRISES chez cette honorable ancêtre. Je vais vous faire une confidence. Je suis rentré, moi, par une porte dérobée à BUCKINGHAM PALACE et j'ai donné en main propre un paquet de Carambars à la Reine d'Angleterre. Ne le répétez pas surtout, car je risquerai d'avoir des ennuis. Je conviens que des carambars, ça a moins d'allure que les bottines à 2.000 euros de monsieur Roland DUMAS. Mais tout de même, c'est très, très compromettant...
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Il est intéressant de constater que ces ragots ou ces confidences, ces misérables trahisons, jetés sur la place publique en pâture à une opinion en mal de sensations fortes, viennent de personnes qui méritaient jadis le si beaux noms de "domestiques", "personnes de la maison", "familiers", et qui ne sont plus que de pauvres employés, mieux payés que quiconque dans le présent cas, mais pleins de ce ressentiment qu'éprouvent les médiocres devant tout ce qui les dépasse. Car un pauvre, avec un coeur de pauvre, un vrai pauvre, pas un majordome à 100.000 euros d'appointements annuels, ne se serait jamais abaissé à ces vilenies. Par moment, je me demande si NIETZSCHE n'avait pas tout bien vu.
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Il y a une troisième raison. Aux puissances d'argent, aux syndicats et aux partis dits de gauche, il faut ajouter tous ceux qui, à droite, cherchent à contrer les (très hypothétiques) intentions du Président de la République pour les prochaines élections présidentielles. Il y a monsieur de VILLEPIN qui mélange le grandiloquent au venimeux, la vengeance recuite aux fielleux regrets. J'ose espérer que monsieur JUPPE n'est pas dans cette conspiration. Il est sans doute, à droite, le seul homme d'état, et lui, il n'a pas trahi celui à qui il doit sa carrière. Monsieur SARKOZY n'a qu'un tort : il ne respecte pas les codes de conduite de cette basse-cour politique, de gauche et de droite. Ils m'écoeurent tous - et dans la tempête le Président, lui, fait preuve, enfin, de dignité ; il n'est jamais trop tard -, ils me dégoûtent, ils sont pratiquement tous indignes de briguer la magistrature suprême, non pas par leur incompétence - il en est de compétents, partout - mais par leur bassesse d'âme, leur petits calculs, leurs grandes manoeuvres. Je préfère un homme qui s'attaque à régler nos immenses difficultés, à des prêcheurs qui gèrent le ministère de la parole. Attendons les primaires au PS pour que se dévoilent toutes les combines, les luttes, les rancoeurs. Tous ce qui est caché sera dévoilé.
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Non, ils sont presque tous ignobles. Ils ne raisonnent qu'en termes de fric (ah ! le pouvoir d'achat !). Ils donnent un spectacle ridicule, celui d'un théâtre d'ombres, de fantoches qui s'esbignent à lutter contre des moulins à vent. Du souci de la patrie ? Ils n'en ont cure. Alors que nous avons besoin d'unité, de partage, de répartition plus équitable de nos richesses, de respect mutuel des opinions, ils passent leur temps à s'envoyer des noms d'oiseaux. Bien sûr, on pourrait m'accuser du même travers. Mais je vous rappelle que je ne cesse de réclamer de tous les partis politiques de la décence, de la courtoisie, de la discussion, et des compromis. Personne ne veut céder. Comment est-ce que tout cela finira ? J'espère que ce ne sera pas mal, mais je n'ose en être sûr.
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lundi 5 juillet 2010

Quand Lamartine parle des Persans

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On l'ignore, et pourtant... LAMARTINE a écrit une volumineuse Histoire de la Turquie, en huit volumes, publiés à Pars en 1836, Aux bureaux du Constitutionnel. J'ai le bonheur de posséder cet ouvrage, complet, dans l'édition originale. Le poète manifeste là une grande hostilité vis-à-vis de la Russie qui pousse alors en direction des mers chaudes, du mépris pour les Byzantins et les Grecs, et une partialité un peu trop bienveillante pour les Turcs dont il se complaît, pourtant, à décrire les atrocités. Quand les Turcs envahissent la Perse pour y installer la dynastie des Seljoukides après en avoir chassé les souverains légitimes, LAMARTINE, au Livre quatorzième, décrit le peuple persan avec une admirable pénétration. On verra que cet esprit lucide a cerné bien des traits du peuple iranien, lesquels expliquent en partie l'attitude des dirigeants actuels, et la patience avec laquelle le peuple subit leur tyrannie.
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"Les Perses dans leur nom antique, les Persans dans leur nom moderne, sont un peuple primitif, né de lui-même dans le berceau ténébreux des âges anté-historiques. Ils n'apparaissent pour la première fois dans la fable ou dans l'histoire qu'avec ce caractère de haute civilisation, de maturité et presque de décadence politique, morale et littéraire, qui indique l'extrême vétusté des nations. On pourrait les appeler les Grecs et les Italiens de l'Orient et ils ne datent de personne. La nature autant que la civilisation les doués d'une incontestable supériorité d'intelligence et de sociabilité sur es races qui leur disputent la haute et la basse Asie ; aussi héroïques que les Tartares, aussi philosophes que les Indous (sic), aussi religieux que les Arabes, aussi industrieux que les Chinois, aussi conquérants que les Turcs, ils ont de plus que chacune de ces nations auxquelles ils confinent cette promptitude d'intelligence, cette souplesse d'esprit, cette élégance de moeurs, cette grâce héroïque de chevalerie, cette activité de moeurs, de travail, d'industrie, de politique, d'arts, de lettres, de poésie, de philosophie, de religion, qui font de la Perse un des foyers les plus éclatants de l'esprit humain. On peut aussi dire qu'ils ont les vices de leur supériorité, le dédain des races moins douées qu'eux par la nature, l'instabilité de leurs institutions, la facilité de changement, la promptitude à la révolte, le jeu avec les serments, la diplomatie poussée jusqu'à la ruse, l'hypocrisie qui leur fait prendre ou quitter tous les rôles, selon leurs intérêts plus que selon leur conviction ; la souplesse dans la tyrannie, l'insolence dans la liberté, le courage par élan, le découragement par lassitude, l'adulation, cet abus de la politesse, la foi peu sûre, cette défaillance de caractère le plus essentiel à l'honnête homme, la vérité ; en un mot, tout à la fois dans les moeurs d'un peuple, la noblesse de la nature et la décadence de la corruption.
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Les nations en leur concert, pourront toujours essayer de dialoguer avec le régime des ayatollahs et de monsieur AHMADINEDJAB ; elles seront toujours flouées ; elles se sont pas de taille à lutter avec ces esprits subtils et sans scrupules. Mais on n'humilie pas un grand peuple à coups d'oukases et de menaces et, loin d'affaiblir le régime, chaque intervention internationale brutale ancre davantage le peuple iranien dans un nationalisme exacerbé par la crise économique et la pauvreté qui découlent de la politique économique du régime. Les Chinois sont partout en IRAN, ils achètent tout, et les Iraniens sont dépossédés des richesses nationales au profit de l'Empire du Milieu. (Ils en sont fort mécontents, comme me le disaient plusieurs étudiants iraniens amis que je rencontre dans divers cours et conférences. La prudence m'invite à ne pas dire lesquels ni où.) L'élection présidentiel a été truquée. Quelques jours avant le scrutin, un grand ponte du régime annonçait le pourcentage avec lequel le favori du clergé serait élu. Des urnes ont été bourrées.
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Des opposants sont pendus, des femmes lapidées ; les châtiments corporels sont fréquents et inhumains ; les homosexuels sont pourchassés et eux-aussi pendus. Mais le peuple iranien est en train de devenir athée et révolté ; c'est du peuple iranien si bien doué par la nature - comme le dit LAMARTINE - que viendra le salut, et non des comités HIPPOLYTE et THEODULE des Nations Unis, dont l'inefficacité est directement proportionnelle au volume des émoluments versés à leur membre par une Institution très bonne mère pour ses enfants, un peu marâtre pour les peuples qui souffrent.
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J'aime l'IRAN, son peuple, ses arts, sa littérature. Et je souhaite à ce grand peuple paix et prospérité.

dimanche 4 juillet 2010

Ah ! Simone Weil, que n'êtes vous encore parmi nous !

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En ce dimanche estival, tout baigné de soleil et de lumière, je grappille dans les Écrits historiques et politiques de Simone WEIL, quelques beaux fruits délectables. Et comme j'aime mes lecteurs, il n'est point question de ne pas les leur faire goûter aussi.

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Nos hommes politiques se réclament tous du Progrès. Il y a même des partis qui se qualifient de "progressistes". Les responsables syndicaux, qui ne veulent pas être en reste, mais ne désirent point se commettre dans leurs discours avec ce qu'ils ne contrôlent pas, parlent "d'avancées significatives". Simone WEIL fait litière de ce concept avec une allégresse contagieuse. Que nous dit-elle ?

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"On peut tout accorder au Progrès, car on ignore tout à fait ce qu'il demande. Qui a jamais tenté de définir un progrès ? Si l'on proposait ce thème dans un concours, il serait sans doute instructif et amusant de comparer les formules. Je propose la définition que voici, la seule à mon avis pleinement satisfaisante et qui s'applique à tous les cas : on dit qu'il y a progrès toutes les fois que les statisticiens peuvent, après avoir dressé des statistiques comparées, en tirer une fonction qui croît avec le temps. S'il y a en France - simple supposition - deux fois plus d'hôpitaux qu'il y a vingt ans, trois fois plus qu'il y a quarante ans, il y a progrès. S'il y a deux, trois fois plus d'automobiles, il y a progrès. S'il y a deux, trois fois plus de canons, il y a progrès. S'il y a deux, trois fois plus de cas de tuberculose... mais non, cet exemple ne conviendra que le jour où l'on fabriquera de la tuberculose. Il convient d'ajouter à la définition ci-dessus que la fonction doit exprimer l'accroissement de choses fabriquées."

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Qui ne voit que cette notion de Progrès, si joliment et drôlement définie par ma chère Simone, en vigueur dans le champ politique et économique nous conduit tout droit dans le mur ? On nous parle de développement durable : vaste plaisanterie s'il s'agit de remplacer telle machine par telle autre, moins gourmande en énergie, plus propre. Il s'agit toujours d'objets fabriqués, dévoreurs de matières premières, d'énergie, de techniques déshumanisées. Je comprends que l'on dise de jeunes tourtereaux "qu'ils vivent d'amour et d'eau fraîche". Amour rime avec toujours, et l'eau fraîche, celle qui court dans les prés, jaillit aux fontaines des collines, cette eau là n'est pas bien chère. Encore faut-il en trouver. Aujourd'hui, on fore, on capte, on fait des réservoirs, on construit des châteaux d'eau, on installe des conduites, des canalisations, des siphons, des vannes, des électrovannes, on édifie des barrages de retenue, et l'eau jadis si pure n'a jamais été si rare, si mauvaise et si chère. On n'arrête pas le progrès.

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Merci, chère Simone WEIL, de nourrir notre pensée par la vôtre, si riche, si rigoureuse, austère certes, mais riche de vie et pleine de promesses.

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samedi 3 juillet 2010

Vous devez lire Taine

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TAINE est un homme admirable. Vous devez lire pendant vos vacances son oeuvre majeure : Les origines de la France contemporaine. Il faudrait tout citer, tout mémoriser de cet ouvrage monumental, tant l'analyse est fine et le jugement lumineux. Je vous recommande tout particulièrement la troisième et dernière partie, intitulée "Le Régime moderne" et dans cette partie, le livre sixième, L'école. Vous comprendrez pourquoi le système de l'éducation nationale est une entreprise totalitaire. Du reste, le résumé de ce livre, porte en son milieu cette phrase significative : L'objet du corps enseignant est l'adaptation de la jeunesse à l'ordre établi.
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Je vais, pour aujourd'hui, vous livrer deux extraits significatifs de ce monument d'érudition, me réservant le droit d'y puiser à nouveau quand il le sera nécessaire. TAINE a tout vu, prévu, prophétisé. Et le lamentable état de notre patrie n'est que le résultat de l'action de songe-creux qui ont placé le système avant le réel. J'affirme que la faillite de l'enseignement et ses conséquences sociales ne sont aucunement de la responsabilité des enseignants dont le dévouement est admirable ; il résulte de l'incurie, de la démagogie et de la fausseté de conception de nos responsables politiques quelle que soit leur affiliation partisane.
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Première citation du Livre sixième.
"Au fond, le jacobin est un sectaire, propagateur de sa foi, hostile à la foi des autres. Au lieu d'admettre que les conceptions du monde sont diverses et de se réjouir qu'il y en ait plusieurs, chacune adaptée au groupe humain qui le professe et nécessaire à ses fidèles pour les aider à vivre, il n'en admet qu'une, la sienne, et se sert du pouvoir pour lui conquérir ses adhérents. Lui aussi a ses dogmes, son catéchisme, ses formules impératives, et il les impose. - Désormais, l'éducation sera non seulement gratuite et obligatoire, mais laïque et purement laïque. Jusqu'ici, la très grande majorité des parents, la plupart des pères et toutes les mères avaient souhaité qu'elle fût en même temps religieuse. Sans parler des chrétiens convaincus, beaucoup de chefs de familles, même tièdes, indifférents ou sceptiques, jugeaient que cette mixture valaient mieux pour les enfants, surtout pour les filles. Selon eux, la science et la croyance ne devaient point entrer séparés, mais combinées et en un seul aliment, dans les très jeunes esprits ; du moins dans le cas particulier qui les concernait, cela, selon eux, valait mieux pour leurs enfants, pour eux-mêmes, pour la discipline intérieure de leur maison, pour le bon ordre à domicile dont ils étaient responsables, pour le maintien du respect et la préservation des moeurs."
Cette vue prophétique explique le succès de l'enseignement libre catholique, rend compte de la démission de nombreux parents dans l'éducation de leurs enfants, et permet à madame ROYAL de donner ses chèques contraceptions aux jeunes lycéennes de sa région. C'est que dans son esprit, le plaisir passe avant le bonheur.
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Mais ce n'est pas tout. Deuxième citation du Livre sixième.
"Le jeune homme a subi trop de crève-coeur. Quelquefois avec ses intimes, aigris et fourbus comme lui, il est tenté de nous dire : Par votre éducation, vous nous avez induit à croire, ou vous nous avez laissé croire que le monde est fait d'une certaine façon ; vous nous avez trompé ; il est bien plus laid, plus plat, plus sale, plus triste et plus dur, au moins pour notre sensibilité et notre imagination ; vous les jugez surexcitées et détraquées ; mais, si elles sont telles, c'est par votre faute. C'est pourquoi nous maudissons et bafouons votre monde tout entier, et nous rejetons vos prétendues vérités qui, pour nous, sont des mensonges, y compris ces vérités élémentaires et primordiales que vous déclarez évidentes pour le sens commun, et sur lesquelles vous fondez vos lois, vos institutions, votre société, votre philosophie, vos sciences et vos arts. - Et voilà ce que la jeunesse contemporaine, par ses goûts, ses opinions, ses velléités dans les lettres, dans les arts et dans la vie nous dit tout haut depuis quinze ans."
Ainsi s'achève, prophétiquement, ce chef d'oeuvre d'histoire. Là encore TAINE a tout vu : le phénomène des bandes, le rejet de l'ordre établi, les extravagances vestimentaires ou musicales, les soûleries dans les boîtes. Oui, voilà ce que nos institutions offrent comme grain à moudre à la jeunesse contemporaine. TAINE ne serait point étonné de la voir en cet état.
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Allons, un effort, messieurs et mesdames les responsables politiques. Vous voyez bien qu'il n'y a pas d'égalité, car dans toutes les couches de la société, il y a des avantages ; il n'y a pas davantage de liberté, accablé que nous sommes par la réglementation et les contrôles de toutes sortes. Ne parlons pas de la fraternité, dont le substitut pâlot est la solidarité, laquelle n'est qu'une solidarité fiscale, et non point existentielle. Nous sommes en train de crever de l'idéologie prétendue "républicaine" qui ne fait droit ni à la diversité d'opinions, ni à la responsabilité des familles, ni aux communautés naturelles.
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vendredi 2 juillet 2010

A l'intention des tentés...

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Le premier Empereur QIN SHIHUANGDI, fondateur de l'éphémère dynastie des QIN, cet Empereur qui fit édifier pour lui une tombe somptueuse gardée par des milliers de soldats grandeur nature en terre cuite, fut un véritable tyran. Pour unifier l'Empire, il n'hésita pas à combattre impitoyablement les Lettrés confucéens (on raconte qu'il en fit enterrer vivants plus de 400 !), ordonna de brûler tous les Livres, autres que de médecine, d'agriculture et de technique, et s'entoura, pour gouverner, de conseillers de l'école des Légistes. Ces derniers prirent des mesures exclusivement fondées sur la répression, le châtiment et la récompense, et le contrôle. Quiconque, par exemple, était pris en possession d'un des Classiques confucéens, était mis à mort.
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De tout temps, les détenteurs du pouvoir ont eu à coeur d'étendre leur puissance par le moyen des Lois et des Règlements. Nos actuels régimes n'échappent pas à la tendance : contrôles, fiscaux, contrôles de la vitesse, contrôle du travail (inspecteurs du travail), contrôle douanier, contrôle de toutes sortes d'activités (inspecteurs de la répression des fraudes), contrôle des activités de téléchargement d'oeuvres protégées, etc. Il n'est pas question de nier que certains de ces contrôles soient nécessaires. Il est tout à fait possible de s'interroger sur leurs modalités et sur l'état d'esprit dans lequel les fonctionnaires chargés de les opérer agissent.
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LANZA del VASTO (j'en ai déjà tellement parlé !) dans cet ouvrage décapant (je l'ai si souvent cité), Les quatre fléaux, dit ceci à propos des contrôles.
"D'aucuns pensent que par un contrôle sévère et complet, on peut coordonner l'économie, supprimer les abus. De fait, le Régime Libéral peut guérir de sa fièvre en mourant. On peut écraser l'actif, inventif, astucieux Commerçant sous le poids du Fonctionnaire inerte, inepte et soucieux de conserver sa place : préférer au parasite sautillant, du type de la puce, le parasite planté à même la chair, de l'espèce de la tique. C'est alors que le permis, la patente, le certificat, le ticket, la fiche, le timbre, le visa, la montagne des papiers, barrent tous les chemins et bouchent l'horizon. C'est alors que petits et grands, à la queue, vont mendier, à la grille des guichets, la permission de vivre. C'est alors que les bateaux s'encroûtent dans les ports, que les stocks pourrissent dans les gares, que le gâchis public remplace tous les excès passés du profit personnel et l'incurie des bureaux l'injustice des tyrans."
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Je me demande (a) si ce n'est pas cette société-là que les hommes politiques, de droite comme de gauche, nous préparent, au nom de l'utopie de l'égalité ; (b) si nous ne préférons pas la servitude du confort administré à la liberté de vivre en assumant les risques de la vie ; (c) si nous arriverons un jour à sortir de ce faux dilemme : liberté ou égalité.
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En matière de contrôle, je crois que le socialisme a une longueur d'avance sur le soi-disant libéralisme. Rien n'indique cependant que celui-ci ne rattrapera pas celui-là. La tyrannie réglementaire des bureaucrates de BRUXELLES met effectivement de l'ordre dans ce décalage des distances. Comment ne pas évoquer de nouveau Joseph de MAISTRE : "Étant données la population, les moeurs, la religion, la situation géographique, les relations politiques, les richesses et les bonnes et les mauvaises qualités d'une certaine nation, trouver les lois QUI LUI CONVIENNENT." Ces messieurs de BRUXELLES concoctent leurs potions pour un Européen idéal, un Européen qui n'existe pas. Et de cela, moi je ne veux pas, car je suis Français.
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Alors, à l'intention des tentés par la réglementation, le contrôle, l'encadrement de la société, à la manière du totalitaire PLATON (voir mon billet "J'aime pas PLATON"), je suggère la lecture des Quatre Fléaux de LANZA del VASTO, né Prince LANZA di TRABIA, qui n'a point dédaigné travailler de ses mains, cultiver la terre, élever des moutons, jeûner, vivre pauvrement, mais toujours dans les cimes de la pensée (pas des idées !), d'une pensée nourrie de méditation, de prière, de bienveillance. S'ils ont du temps, et s'ils en trouvent les l'oeuvres, ils liront avec profit les Considérations sur la France du Comte Joseph de MAISTRE.
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