vendredi 27 janvier 2012

Pensée du jour avant relâche

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Je m'absente jusqu'à mercredi inclus. Mais je ne voudrais pas vous quitter sans vous avoir fait part de cette pensée du grand Blaise PASCAL, sans doute un des plus grands génies que notre patrie a engendrés.
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"C'est folie pour l'homme que de vouloir guérir lui-même sa propre misère."
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Avis aux divers candidats qui entendent faire notre bonheur sans même savoir en quoi il consiste.
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A jeudi prochain.
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jeudi 26 janvier 2012

Lettre ouverte d'un député alsacien à un imbécile

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Je reprends plus tardivement que prévu, mes billets et prie mes lecteurs réguliers de ne m'en point tenir rigueur. Comme beaucoup d'entre vous le savez, j'ai vécu en Alsace pendant près de 35 ans. La quitter a été un crève-coeur. Et pas seulement la région, mais aussi et surtout ses habitants. Leur calme, leur humour qui n'a rien à envier à celui plutôt gras des parisiens, leur sens de la nature, leur tolérance, tout cela n'avait pas de prix pour moi. J'y ai encore bien des amis. L'un d'eux m'envoie copie de la lettre ouverte d'un député alsacien, Jean-Philippe MAURER, à un imbécile (au sens de BERNANOS : celui qui croit tout savoir en regardant dans son cerveau plutôt qu'autour de lui), j'ai nommé François MITTERRHOLLANDE. Voilà une raison de plus pour ne jamais voter pour ce dernier : dans sa proposition de candidat, destinée à capter les voix mélanchoniques, il révèle son sectarisme, et surtout son ignorance totale de l'histoire de l'Alsace (et en particulier des réactions autonomistes qui s'y sont développées quand, après la première guerre mondiale, les radicaux-cassoulets qui fricotaient leur programme dans les loges maçonniques, ont voulu s'attaquer justement au régime concordataire). J'aurai l'occasion, bientôt, de vous faire part d'autres découvertes sur le fonctionnement de la démocratie dans notre pays, et sur la corruption morale des élites auto-proclamées. Ça ne fait pas honneur, hélas, aux années qui viennent de s'écouler.
Je livre maintenant cette lettre ouverte et prie mes lecteurs alsaciens de la faire connaître à leurs amis.
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"ASSEMBLEE NATIONALE
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
LIBERTÉ - ÉGALITÉ - FRATERNITÉ

23 janvier 2012

Lettre ouverte â François Hollande

J'aime cette Alsace des vallons, des plaines, des montagnes et des petits recoins qui ne se retrouvent dans nulle autre région française. J'aime Strasbourg avec ses quartiers si différents et si riches de coeurs gros, fiers d'appartenir à cette métropole capitale chargée d'Histoire. Et surtout, j'aime les Alsaciens car ils ne ressemblent à personne.

Ce sont des dizaines de nationalités qui ont creusé cette terre et pourtant il n'y a aucun étranger car tous ceux qui restent en Alsace l'aiment et la défendent.

Qu'est-ce qui fait que nous sommes ce que nous sommes ? Notre géographie bien sûr, mais d'abord notre Histoire. Aujourd'hui, un candidat éminent à l'élection présidentielle veut définitivement rendre notre région « normale ». Monsieur Hollande, puisqu'il s'agit bien de vous, il y a déjà quelque mois Jean-Luc Mélanchon, votre ancien ami et votre futur allié demandait la suppression du Concordat. Je lui avais écrit mon opposition. Il n'a jamais daigné me répondre.

Peut-être un député alsacien de la République ne mérite pas qu'il s'abaisse à cela ? Aujourd'hui vous voulez inscrire la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l'Etat dans la Constitution alors que le principe de laïcité y est cité en son article 1. Cela ne laisse aucun doute sur votre objectif : vendre l'histoire de l'Alsace à une alliance électorale avec cette extrême gauche qui a toujours haï les Alsaciens parce qu'ils sont profondément modérés, républicains et démocrates. Sachez, Monsieur Hollande que si vous ne l'êtes pas, nous, nous sommes lucides sur les conséquences de votre choix. la suppression des textes dits concordataires, malgré la bonne volonté de mon collègue député socialiste de Strasbourg, sera le premier échelon d'un engrenage fatal.

Au nom de l'égalité, il faudra supprimer bientôt aussi le droit local, le bilinguisme et, enfin, le régime local de la sécurité sociale d'Alsace-Moselle. Est-ce de l'exagération de ma part ? Malheureusement, je ne le crois pas. C'est en partie sur ces acquis de l'histoire que notre région a bâti sa richesse, ses universités, qu'elle a pu accueillir les entreprises étrangères conscientes de tous ces avantages qui permettent le maintien de la cohésion sociale.

Soyez conscients que les Alsaciens et les Mosellans ne vous suivront pas. Nous les Alsaciens, avons un coeur mais aussi une tête. Elle est bien faite et vous ne la couperez pas aussi facilement.

Permanence parlementaire
60 route du Polygone - Boîte Postale 50019 - 67027 STRASBOURG CEDEX
Tél.:0388845530- Fax ;0388410605

Mail : depute@ipmaurer.info - Site wb : http://www.jpmaurer.info/
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Je serais heureux d'avoir le maximum de commentaires et de réactions.

samedi 21 janvier 2012

Cartel des gauches, Union de la gauche, Gauche plurielle, Forces de gauche...

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Petite perle trouvée dans le livre assez étonnant de Léon DAUDET : La police politique. Ses moyens et ses crimes. Le style en est flamboyant, féroce, drôle. Il ne m'appartient de juger de la valeur des graves accusations qu'il porte contre les hommes politiques des années 1930. Mais le livre est truffé de précisions historiques qui ne font pas honneur à la gôôôôche. Je reviens à la perle après cette très courte digressions.
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"On sait ce qu'est le cartel des gauches : une association électorale des radicaux socialistes et des socialistes, leur permettant de mener une politique extérieure continuatrice de celle de BRIAND, c'est-à-dire de trahison, de prodition et d'abandon, d'écraser d'impôts le contribuable et de dilapider l'épargne publique à l'aide de lois imbéciles et funestes, comme celle des Assurances sociales."
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Politique extérieure de trahison ? C'est très exactement la politique qu'entend mener la grande MITTERRHOLLANDIE. Déjà, François HOLLANDE entend que notre  patrie présente des excuses à l'Algérie pour la colonisation qu'elle y a conduite pendant près d'un siècle et demie. Ce qui est une insulte à la mémoire des soldats qui y sont morts pendant la guerre, déclenchée par la gauche, avec la bénédiction d'un Ministre de l'Intérieur qui disait d'un ton martial : "La seule négociation, c'est la guerre". Il s'appelait, voyons,... je cherche : ça commence par François, ça finit par MITTERRAND. Les harkis massacrés, les pieds-noirs obligés de fuir un pays un pays qu'ils avaient créé de toutes pièces  par leur travail, pour ne citer que ces deux injuria, et c'est de cela qu'il faut s'excuser ? Et nous devons accepter les injures et le mépris d'immigrés - pas tous, bien sûr - qui crachent dans la soupe en faisant la queue à la Sécu. Fort heureusement, il se trouve qu'une représentante emblématique de ce courant qui se fout de nous, madame Houria BOUTELDJA, présidente de l'association "Les Indigènes de la République", vient d'être mise en examen pour injure raciale à l'égard des Français. Voilà pour la trahison qui se profile. Je précise que l'indépendance de l'Algérie a été une bonne chose. Mais je précise aussi : chacun chez soi. Suis-je assez clair ? L'Algérie est riche et a le moyen d'assurer une vie décente à tous ses citoyens. Il y faudrait moins de corruption et une meilleure répartition des fruits de la vente du pétrole et du gaz. Louchons du côté des généraux algériens... La solution se trouve cachée derrière leur képi, mais pas sous leurs étoiles. Nous n'avons pas à accueillir sans discernement (le mot est ici important) tous les étrangers qui se pressent à nos portes et souvent les forcent.
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Association électorale ? Mon Dieu, que oui ! On a bien vu à quoi se sont abaissés François MITTERRHOLLANDE et madame JOLY, pour s'échanger la rhubarbe et le séné. La seconde se présente aux élections présidentielles, non pour gagner, mais pour créer "un rapport de force" qui oblige le candidat socialiste à négocier avec elle son soutien contre la promesse d'investiture de la gôôôôche aux élections législatives. On appelle ça un homme d'Etat.
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Dilapidation de l'épargne publique ? En doutez-vous, quand vous apprenez que le Département de France le plus endetté (relativement) est le Département de la CORREZE, présidé par François MITTERRHOLLANDE ? Quand vous vous souvenez de la déconfiture du Crédit Lyonnais, alors nationalisé, qui a perdu près de 20 milliards d'euros ? Je ne parle pas des subventions accordées à brassées aux "Associations" qui ne sont que des relais socialistes de manipulation sociale, je ne parle pas des subventions accordées à des initiatives culturelles anti-chrétiennes, ou pornographiques, ou artistiquement nullissimes mais électoralement très payantes.
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Lois funestes et imbéciles ? La retraite à 60 ans, les 35 heures, et tant d'autres qui empêchent les entrepreneurs d'entreprendre, les enseignants d'enseigner, les cultivateurs de cultiver, mais pas les fonctionnaires de fonctionner. Ces gens ont la manie des lois, des règlementations, des décrets, ces commissions, des comités, des circulaires. Rien que d'y penser, je me sens des boutons pousser par tout le corps. Ils veulent faire le bonheur de l'homme malgré lui, sans lui laisser la moindre responsabilité, à l'exception peut-être de celle de jouir et j'utilise à dessein ce mot.
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Ecraser d'impôts le contribuable ? Inutile de gloser. C'est l'évidence. Tant que ces gens, tous des imbéciles (au sens de BERNANOS : intellectuels déconnectés de la réalité), regarderont dans leur cerveau au lieu de regarder autour d'eux, ils continueront de nous abaisser. Monsieur François MITTERRHOLLANDE estime qu'on est riche à partir de 4000 euros de revenus mensuels (Demandons-lui quelles sont ses ressources mensuelles, à monsieur MITTERRHOLLANDE). A vos ceintures, "classes moyennes supérieures et classes supérieures", qui par votre travail permettez à la patrie de survivre, et aux organismes sociaux de satisfaire les appétits voraces, non pas des pauvres - ceux-là sont discrets - mais des profiteurs de la plèbe.
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Je n'entends pas beaucoup, venant de la droooooite, des penseurs qui expliquent à nos concitoyens en quoi les idées défendues par la gôôôôche, et mises en oeuvre depuis des décennies, sont nocives, et en quoi elles ont conduit notre pays au bord du gouffre. Etonnez-vous après que 27 % des gens de la campagne, et 22 % des ouvriers indiquent qu'ils voteront Marine LE PEN.
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Nous avons eu le Cartel des Gauches, l'Union de la Gauche, la Gauche Plurielle, et maintenant la Gauche Gourmande. Mais c'est toujours la même politique qui se cache derrière ces appellations ronflantes. Et nous n'avons même pas le réflexe d'apprendre les leçons de l'histoire.  
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Je reviendrai sur mon billet "A mon voleur..." Je dois m'absenter pendant 4 jours et reprendrai le cours de mes réflexions, mardi soir ou mercredi matin.
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Je prie mes lecteurs d'excuser les fautes d'orthographe que j'ai laissé subsister dans la première version de ce billet.


vendredi 20 janvier 2012

A mon voleur...

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Si vous lisez ce message, madame ou monsieur, qui abusant de ma gentillesse m'avez escroqué de 2786,40 euros, toutes mes liquidités, en prenant l'identité d'une amie, en prétendant avoir été agressé(e) à LONDRES et dépouillé de tous vos papiers, chéquiers, etc. et réclamant mon aide, sachez que vous avez commis plusieurs erreurs, et que vous aurez à rendre compte, plus tôt que vous ne le croyez, de votre infâmie. Ce n'est pas l'argent volé qui me navre, c'est l'endurcissement de votre coeur. Vous vous en moquez, ça j'en suis bien sûr. Mais vous n'êtes pas à l'abri "de la colère qui vient".
J'ai bien l'honneur de vous saluer.
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mercredi 18 janvier 2012

Mythes

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En sciences sociales, un mythe, dit Alfred SAUVY, "est une simple représentation de faits contemporains, qui se modifient à l'étude approfondie du sujet".
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Avec une malhonnêteté rare, les médias, et les responsables de l'opposition, clament sur tous les toits que la perte du triple A, est le résultat d'une politique économique lamentable. Le journal Marianne qui est l'un des plus venimeux, titre même, L'homme qui a fait perdre 500 milliards à la France, sur un semis de portaits de Nicolas SARKOZY.
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Il est intéressant par conséquent de revenir aux faits, rien qu'aux faits.
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Il existe trois agences de notation : Standard and Poor's, celle qui a dégradé la note de la France de AAA à AA+ ; les agences Fitch, et Moody qui ont maintenu le triple A, la dernière spécifiant qu'elle n'avait pas l'intention de changer cette notation dans l'année qui vient. Le lendemain de la "dégradation" par la seule agence Standard and Poor's (je ne suis pas sûr d'orthographier correctement ces noms), la France empruntait dans la journée 8 milliards d'euros à des taux inférieurs à ceux qu'on lui opposait avant cette "dégradation".
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Deux candidats à la présidentielle, messieurs de VILLEPIN et MORIN estiment que pour ramener les comptes du pays à l'équilibre, il serait nécessaire faire passer à 37 heures hebdomadaires la durée légale du travail. On la ramènerait à 35 heures une fois cet objectif atteint. Les deux, qui ont du prendre des informations auprès des économistes, estiment que cette mesure ferait gagner 0,4 point de croissance. On peut donc estimer que le passage des 39 heures au 35 heures, réalisées sous la très démagogique houlette de madame AUBRY, a probablement coûté à la France 0,8 points de croissance par an depuis 5 ans. Calculez le montant de la perte de richesse pour notre pays ! Et ils vont accuser l'actuel président du marasme dans lequel nous a plongé leur propre aveuglement ? Ils se foutent de nous, qu'on me pardonne cette trivialité. Ils n'ont aucune solution, aucun remède, aucune idée, aucun projet, et par-dessus tout aucune vision de l'homme qu'une politique ambitieuse pourrait servir. Le mythe est bien là. La représentation médiatique des faits économiques actuels n'est pas  la réalité.
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Il y a un autre mythe, encore plus dangereux. Il consiste à confondre la richesse d'un pays avec les signes monétaires (l'argent pour le dire plus simplement) avec les biens que produit ce pays. Admettons que, comme du bon temps de la Révolution, on déclare que le patrimoine des grandes fortunes est transformé en bien national. Répartissons les signes monétaires ainsi nationalisés entre tous les citoyens. S'il n'y a pas de biens disponibles, à quoi servira cet argent ? Vous me direz : mais il reste le patrimoine immobilier. Bien sûr ! Qui va l'acheter ? On a bien vu ce qu'a donné la vente à l'encan des biens nationaux sous la Révolution. Outre la démolition irréparable de l'abbaye de CLUNY, vendue comme carrière de pierres à bâtir (cet exemple est emblématique de la rage des Conventionnels), la mesure a permis à quelques corrompus de se faire à peu de frais un patrimoine énorme, à quoi, du reste, ils ont souvent ajouté une particule pour faire classe. Autre exemple, celui de la Russie contemporaine. Des fortunes inimaginables se sont faites sur le dos de la patrie, des fortunes engrangées par des anciens membres de la Nomenklatura communiste.
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Chiche, monsieur MELANCHON. Prenez le pouvoir ! Nationalisez, confisquez, faites rentre gorge à tous ces richards qui nous mangent la laine sur le dos. Et vous, cher monsieur MITTERHOLLANDE, imitez votre maître et achevez la France en achevant son oeuvre de démolition.
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La civilisation technique que nous soutenons de toutes les fibres de notre corps est une civilisation tout se paye, et où par conséquent, il n'est jamais utile de dire merci, l'argent tenant lieu de gratitude. C'est du reste la grande erreur de jugement du Président SARKOZY. L'homme n'est pas qu'un Homo oeconomicus... Ces messieurs qui font un tour de piste sous nos yeux ne pensent pas assez et réagissent trop. Le mythe a la peau dure.
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C'est tout pour aujourd'hui.

mardi 17 janvier 2012

Florilège

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J'ai déjà parlé de ce livre fort intéressant de Stéphane LENEUF (Le goût du pouvoir. Rencontres avec les jeunes loups de la politique. Bourrin éditeur, Paris, 2010). Il a interviewé de jeunes responsables politiques. Ils lui ont répondu sans langue de bois. Il publie leurs réponses.
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D'Aurélie FILIPPETTI, qualifiée de valeur montante du PS : "Je n'ai pas de fascination particulière pour François MITTERRAND, contrairement à beaucoup de gens au PS qui l'admirent parce qu'il a réussi à remporter les élections. C'est très bien mais cela ne suffit plus. Dans l'exercice du pouvoir, il y avait beaucoup trop de cynisme. Notre génération peut apporter un renouvellement des pratiques de la vie politique. [...]. Mais en tout cas, les courants au sein du PS tels qu'ils existent actuellement n'ont pas vocation à se pérenniser si ce n'est pour servir à l'écurie présidentielle. Mais aucun des jeunes de la nouvelles génération n'a envie de cela." Bien vu, très juste et courageux.
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De Bruno LE MAIRE critiquant (à mon avis à tort) Lionel JOSPIN qui avait dit à la Télévision que l'Etat ne pouvait pas tout faire : "Quand vous êtes un homme politique, vous ne pouvez jamais dire cela ! si l'on pense qu'il faut se résigner à dire que ce n'est pas possible, il vaut mieux faire un autre métier. Je crois qu'il y une chose que les électeurs ne peuvent plus admettre et ne supportent plus, c'est l'impuissance publique. Il faut un discours qui dise les choses telles qu'elles sont pour chacun, dans les limites du raisonnable, dans les limites de ce qui a du sens, de ce qui est en notre pouvoir avec le plus de raison et le plus de lucidité possible;" Là, je ne comprends plus. L'Etat ne peut pas tout faire, c'est une évidence. Pourquoi ne faudrait-il pas le dire ? La France crève de cette utopie : reviendrait à l'Etat de trouver des solutions à tous les problèmes personnels qui se posent au citoyen. C'est évidemment faux et c'est donner aux administrations un pouvoir sans limite, puisque c'est l'administration qui exécute les décisions politiques. Et il me semble qu'il est très lucide et rationnel de rappeler l'Etat à la modestie, et l'Education Nationale à l'enseignement du civisme lequel inclut l'éducation à la responsabilité.
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Curieux paradoxe où l'on voit une femme se réclamant valeurs de la gauche prendre du recul par rapport aux valeurs de son propre parti, et un homme se réclamant des valeurs de droite critiquer la limitation constitutive du pouvoir de l'Etat alléguée par un de ses adversaires politiques. Le monde à l'envers. Voilà qui méritait bien ce petit florilège.
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lundi 16 janvier 2012

Des cloîtres pour les hommes libres...

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Toujours dans Pascal BRUCKNER, cette citation de Paul VALERY en ouverture du chapitre IX de son ouvrage Misère de la prospérité.
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"Il faudra bientôt construire des cloîtres rigoureusement isolés où ni les feuilles ni les ondes n'entreront... On y méprisera la vitesse, le nombre, les effets de masse, de surprise, de contraste de nouveauté et de crédulité. C'est là qu'à certains jours, on ira, à travers les grilles, considérer quelques spécimens d'homme libres."
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Il y a sans doute du vrai dans ce que dit notre bon Paul. Et c'est à se demander si la course à l'argent, à l'argent comme signe monétaire bien entendu,  n'est pas le péché capital de notre monde. "Combien ça coûte ? Chez Dupont, c'est pas cher !" nous crient les murs du Métro, les encarts publicitaires et la séquences télévisée. Nous n'avons que ce que nous méritons : un dessèchement des relations humaines, la mort de l'autre à nos yeux. Ce sont les petits et les pauvres, les anawim qui empruntent le bon chemin. Juste ici, une petite anecdote. Je rends visite tous les mercredis à une très vieille dame, qui ne peut plus se déplacer. Je vais tout simplement lui porter la communion. Rien de bien glorieux dans l'acte, catéchèse irremplaçable à son contact. Il y a 15 jours, en effet, alors qu'elle est vraiment très pauvre, elle m'a donné un billet de 20 euros pour que je distribue cette somme (à fragmenter, bien sûr) à des Sans Domiciles Fixes. Je l'ai fait (pas encore entièrement), en spécifiant chaque fois que ce don vient de Thérèse et qu'il est fait au nom de Jésus. Je garde pour moi les réactions émerveillés de ceux qui ont bénéficié des dons de Thérèse. Voyez-vous, ça une autre allure que les bonus de monsieur MESSIER, les jetons de présence de monsieur SCHWEITZER et les traitements mirobolants d'incapables élites (elles ne le sont pas toutes, bien sûr ! Gardons-nous bien de généraliser). Mais celles dont on parle suscitent bien des interrogations.
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Au lieu de nous empoisonner avec les quantités, les sous, les flux, les taux, les pourcentages, les hommes politiques ne pourraient-ils pas donner l'exemple et vanter la qualité ? Qu'est-ce qui les en empêche ? Certes, ils ne sont pas tous des saints Louis, mais enfin ils pourraient peut-être faire un petit tour du côté de VINCENNES pour y chercher l'inspiration, non ?

dimanche 15 janvier 2012

Ils ne manquent pas d'air !

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Monsieur HOLLANDE, avec un aveuglement qui laisse mal augurer de l'avenir, impute à la politique conduite par le Président SARKOZY et son équipe, la perte du triple A. Et le journal Libération fait sa une, en titrant en haut de page "S RKOZY," le A du patronyme ayant chuté en bas de page.
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Plusieurs choses à dire à propos de ces réactions désolantes.
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La première a trait aux agences de notation. Qui les a instituées ? Pourquoi ont-elles un tel pouvoir sur les politiques financières et économiques des États ? Qui les payent ? Car enfin, elles vivent et leurs personnels ne semblent pas pleurer la misère, même si leurs travaux peut y pousser nombre de leurs frères en humanité Il faut de toute urgence supprimer ces agences qui n'existent que par le bon vouloir et le pleutrerie des États, qui ne conçoivent les rapports humains qu'en termes de finances et d'économie, et qui sont très largement inspirées par les intérêts américains (ce que l'on ne peut leur reprocher, certes, mais que l'on doit prendre en compte pour évaluer leur degré d'impartialité). On peut se demander si les ricanements de ces messieurs n'est pas une approbation donnée à ce monde dont ils ne cessent de critiquer les défauts, mais dont ils portent le joug avec allégresse.
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Ensuite, il faut se demander pourquoi ces agences ont fait chuter d'un cran la crédibilité ou solvabilité de notre pays. Il se trouve que pour payer les retraites et les fonctionnaires, et financer la politique sociale, l'Etat est obligé d'emprunter, et d'emprunter à intérêt, aux banques. De la part d'un parti qui par sa démagogie a contribué à creuser la dette, il y a un certain cynisme à reprocher au gouvernement d'endosser le costume de leurs imbécilités. Qui a instauré les 35 heures ? Qui a instauré la retraite à 60 ans ? Qui a dénoncé avec virulences les (très timides) mesures prises pour "rassurer" les marchés ? Qui a refusé l'une des plus emblématiques qui consistait à inscrire dans la Constitution l'obligation de présenter un budget en équilibre ? Qui, par des mesures léonines, a fait croître le coût du travail dans des proportions telles qu'il est moins coûteux de produire en Chine ou en Inde des produits que nous fabriquions jadis sur notre sol, en aussi grandes quantités et de bien meilleure qualité ? Qui a ouvert les portes de la France à une mondialisation aujourd'hui honnie ? Qui est à la tête du Département le plus endetté de France ? Qui a doublé en dix ans le nombre de fonctionnaires territoriaux, tandis que les pouvoirs publics s'efforçaient de diminuer ceux de la fonction publique ? Qui, en ne cessant de dénoncer les riches, sans prendre aucune mesure utile pour les empêcher de placer leur fortune ailleurs que dans leur patrie, a contribué à appauvrir celle-ci ? Qui trouve normal de maintenir en place et de promouvoir une élite d'énarques, souvent de sensibilité de gauche, des hommes souvent médiocres et/ou incompétents, qui sont cousus d'or et ne cessent de réclamer des traitements, des bonus, des jetons de présence dont le montant donne le vertige ? (Voir les livres sur le sujet) .
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En vérité, si l'on peut reprocher à la majorité une politique étroitement économiste et financière, et des erreurs symboliques irréparables, on ne peut la condamner d'avoir voulu prendre des mesures qui tendaient à diminuer le poids de l'Etat et la charge de la dette. On peut en revanche reprocher à monsieur JOSPIN de ne pas avoir utilisé les 4 % de croissance de sa magistrature pour apurer les comptes, et d'avoir préféré rémunérer sa clientèle au lieu de voir le bien de la Cité.
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Qu'ils soient de droooooîte ou gôôôôôche, pour avoir voulu le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière, les Français vont devoir payer leur égoïsme. Le temps des épreuves n'est pas fini. Les marchands de ceinture ont de beaux jours devant eux.

vendredi 13 janvier 2012

Liberté et nécessité

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Glanée dans le livre de Pascal BRUCKNER dont j'ai récemment parlé, cette affirmation de SPINOZA : "La liberté est l'intelligence de la nécessité".
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La formule ressemble à celle que MARX lui-même a dite (et je dois ce rappel à mon ami Yves) : "La liberté est la conscience de la nécessité".  Ce n'est pas tout à fait la même chose. On peut avoir conscience sans comprendre...
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Tout le problème est donc de savoir ce qu'est la nécessité. Il me semble que c'est cette propriété des êtres et des choses qui fait qu'elles cesseraient d'être si l'on s'avisait d'y toucher un tant soit peu. Je ne demande pas à mes lecteurs de partager cette définition. Mais si elle est exacte, alors il est non moins exact qu'une politique juste et qui promeut la liberté est une politique qui tient compte de la nécessité. Y a-t-il dans ce qui fait que l'homme est l'homme des caractéristiques qui relèvent de la nécessité ? Ce ne peut être le désir, ni le plaisir, ni même le savoir, ce me semble. Mais alors quoi ? Il m'apparaît que ce qui tient à la nécessité dans la nature humaine est cette double propriété que l'on peut résumer en une formule : l'homme n'est homme que s'il est un sujet social ; j'ajouterai "et qui aspire à l'éternité".
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Toute politique qui tend à faire de l'individu (comme le fait le rationalisme hérité des Lumières) l'objet unique de l'action publique est fausse. Inversement, toute politique qui ne voit comme objet de l'action publique la collectivité, est tout aussi fausse. Combien plus l'est celle qui utilise comme moyen l'action sur la collectivité pour épanouir l'individu. Il y a là une insupportable contradiction, et cette contradiction mine le socialisme à la française.
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Je vous renvoie à la définition de la liberté que donnait Simone WEIL. J'ai fait un billet là-dessus. Dans ce que je viens de dire, il n'y a rien de contradictoire avec ce que dit cette grande philosophe, pour qui la liberté est d'abord l'accord de la pensée (pas l'idée) avec l'action. Il y a une part d'empirisme dans la mise en oeuvre de cette liberté-là. Je dirai aussi que la liberté va de pair avec la vérité : "Ma vérité vous rendra libre" a dit Jésus. C'est bien vrai.
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C'est tout pour ce soir.

jeudi 12 janvier 2012

Lecture recommandée

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Puis que je vous dis que j'ai des manies !  Rentrant d'un petit voyage dans la capitale des Gaules (et LYON n'aurait jamais dû être détrôné de ce statut de métropole de la France, tant la ville est bien située, agréable à vivre, belle entre toute), je retrouve avec joie mon bureau et mes livres, et parmi mes livres ceux qui parlent de la Chine. Donc,  reprenant mes bonnes habitudes, j'ai parcouru le DA XUE (ou DA HIO), que nous traduisons par "La grande études". La traduction des extraits que je vous livre est celle de Georges PAUTHIER, un sinologue du milieu du XIXe siècle dont les travaux ne font pas l'unanimité en raison des lunettes particulières dont il chaussé son nez pour "lire" ces textes anciens. Il n'est sûr que la langue chinoise ait possédé dans son vocabulaire un mot équivalent à celui de philosophie, par exemple. Voici cependant deux sections de cet ouvrage très court, et tout à fait intéressant, que les anciens Chinois attribuaient à l'école de CONFUCIUS.
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"1. La Loi de la Grande Étude, ou de la philosophie pratique, consiste à développer et remettre en lumière le principe lumineux de la raison QUE NOUS AVONS REÇUE DU CIEL, à RENOUVELER LES HOMMES, et à placer sa destination définitive DANS LE SOUVERAIN BIEN (les majuscules sont de votre serviteur)."
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"3. Les êtres de la nature ONT UNE CAUSE et des EFFETS ; les actions humaines ont UN PRINCIPE et des CONSÉQUENCES : connaître les causes et les effets, les principes et les conséquences, c'est approcher de très près la méthode rationnelle avec laquelle on parvient à la perfection."
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Tout est dès le début de ce texte très court. Le Souverain, ou l'homme politique, ne doivent pas chercher la cause dans leur système de pensée, et ils doivent peser, autant qu'il est possible, la chaîne des effets que leur choix peut entraîner. L'unicité de la cause n'entraîne pas celle du choix, certes, et il est tout à fait légitime de privilégier en conscience droite celui qui semble le plus adapté. Mais tous les choix ne se valent pas, et surtout ceux qu'inspirent la passion du pouvoir et la haine de l'autre.
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Avis aux candidats à l'élection présidentielle.

dimanche 8 janvier 2012

Petite absence

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Je m'absente jusqu'à jeudi. Reprise des billets donc en ce jeudi qui vient.

Anathèmes...

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Que voulez-vous, je n'y peux rien. J'ai déniché pour deux euros un petit livre fort instructif de Pascal BRUCKNER intitulé Misères de la prospérité. La religion marchande et ses ennemis. Pour une occasion, c'est une occasion. Je n'ai eu que le temps de le feuilleter. A croire que la providence des bloggeurs était avec moi, et qu'elle est venu au secours d'une muse qui parfois s'endort ; voici ce que je lis à la page 45 de cet ouvrage, sous le titre LES IMPASSES DE L'ANATHEME :
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"De là que renaisse de façon débridée à la gauche de la gauche comme dans la droite extrême la rage critique. C'est un alcool d'autant plus fort qu'il ne débouche sur rien de concret, s'épuise souvent dans la hargne, dans un tête-à-tête stérile avec l'objet de son aversion. Car pour l'instant du moins l'antimondialisation est un discours qu'on oppose de façon conjuratoire à la méchanceté des choses : les propositions concrètes restent balbutiantes, sinon l'appel à manifester, chaque fois que les grands de ce monde se réunissent quelque part sur la planète. Comme si de la religion on avait banni la dimension de l'espérance pour ne garder que celle de la malédiction : on piétine cet univers profane que rien ne peut profaner, on se veut les comptables moroses de l'enfer contemporain. [...]. On s'adonne jusqu'à la nausée au bonheur de pouvoir dire du mal de cette société afin d'en exorciser toute l'amertume, on ressort l'artillerie lourde antifasciste toujours utile quand on est à court d'arguments. Nous voici repartis, pour reprendre un terme sartrien, dans la déconnade totale."
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Et à la page 49, ce petit chef-d'oeuvre d'observation :
"Elle est étrange à vrai dire, cette attirance pour la figure du rebelle qui hante plus spécialement artistes, journalistes, intellectuels, écrivains politiques. Il faut y voir bien sûr une des valeurs refuges du narcissisme contemporain à une époque où le consensus nivelle les individus  (BRUCKNER fait allusion au politiquement correct) et les camps, et les rend tous semblables..." (Ils ont un métabolisme à assurer, ces pauvres gens, et ils prennent l'argent là où il se trouve...)
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Et encore ceci, page 177 :
"Tisser le lien social avec le seul argent (le pouvoir d'achat, hein monsieur HOLLANDE et de tant d'autres, y incluse la majorité actuelle), l'imposer en tiers dans tous les rapports, c'est bâtir sur du sable. La vrai lien se forge sur le long terme, s'enrichit de tous les aléas de l'existence, constitue une création collective qui nous dépasse. L'argent est un grand facilitateur mais cette facilité se paie à son tour en rétrécissement, en indigence..."
Et il poursuit :
"Autrement dit, quand la logique monétaire devient coercitive à son tour et cannibalise le vivant, il faut, par équilibre, raviver les logiques non marchandes, même si elles furent jadis contraignantes : prôner un conservatisme intelligent qui sache faire à l'individualisme et à l'égalitarisme leur JUSTE PLACE tout en corrigeant leur excès. Parce que le monde n'est pas né avec moi et ne s'éteindra pas à ma mort, une certaine conversation avec le passé constitue une sauvegarde indispensable face aux dérives de la modernité, une chance d'échapper aux tyrannies de l'immédiat. Critiquer le capitalisme ne suffit pas puisque c'est une autre façon de l'alimenter. Il s'agit plutôt de borner les territoires où l'argent ne saurait imposer sa loi sans dommages graves, et avant tout l'école."
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Sur ce dernier point, je suis d'accord, mais sans doute BRUCKNER ne souscrirait pas à ma solution. Oui, il faut soustraire aux marchands de savoir la possibilité d'offrir un enseignement de qualité aux seules familles capables de payer un écolage élevé. Il suffit pour cela que la puissance publique attribue à toutes ces familles une allocation d'enseignement pour chacun de leurs enfants et donne aux parents la liberté de les inscrire dans des établissements, agréés par l'Etat certes, dont les méthodes, l'esprit et les résultats correspondent à leur désir. Ce n'est pas à coup de cartes scolaires et d'abandon des sanctions contre les fauteurs de troubles scolaires que l'on y parviendra. Voilà un moyen de trouver un juste équilibre entre individualisme et égalitarisme.
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Je ne partage pas, loin de là, toutes les analyses de BRUCKNER qu'une lecture superficielle du livre m'a mises sous les yeux, mais il y a une conclusion qui me plaît. J'y reviendrai, tout en notant qu'elle relève plus de la conjuration verbale que du réalisme.
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J'ai fini.

samedi 7 janvier 2012

L'anti-idéologie n'est pas une idéologie. Réponse à un ami

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Dans un commentaire à mon billet d'hier, MARJOU se demandait si l'anti-idéologie systématique n'est pas une idéologie. La question est fine et mérite une réponse réfléchie.
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Dans un très ancien billet, je reprenais une définition de l'idéologie, tirée de la lecture d'un ouvrage de BAECHLER intitulé justement : Q'est-ce que l'idéologie ? J'en avais tiré la conclusion que l'idéologie est un système de valeurs dont les hommes se servent pour accéder au pouvoir et s'y maintenir. Il est vrai que depuis l'ouverture de ce Blog, j'ai combattu l'idéologie. Mes détracteurs diront que j'ai matraqué surtout la gôôoôôche, et assez peu la drôôôôite. Cela est vrai et mérite une explication. L'idéologie de la droite avance masquée, (elle est bien réelle, et s'il faut y revenir, j'y reviendrai), mais elle est plus diffuse et plus polymorphe que l'idéologie socialiste. Celle-ci chemine à grand coups de trompettes : solidarité, dénonciation des riches, apitoiement sur les misères du peuple, (duquel elle exclut absolument les vrais pauvres : ceux-là ne font pas de bruit et drapent dignement leur pauvreté dans le silence du dénuement absolu, et dans lequel elle inclut sa clientèle électorale, essentiellement les fonctionnaires, les salariés du secteurs public, et nombre de salarié du secteur privé : les commerçants, les artisans, les agriculteurs sont rejetés dans les ténèbres extérieures, celui des exploiteurs, des riches, des empêcheurs de tourner en rond, des emmerdeurs qui ont le toupet de vouloir habiter leur vie) redistribution, libération des individus par un état centralisé.
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Je n'ai aucune envie de prendre le pouvoir, cher Marcel. Je n'ai même pas l'intention  de voir triompher dans l'espace public des idées qui me sont chères. Je m'efforce de parler du réel (lequel est ce qui nous résiste), de partir des faits, et de rappeler, à temps, à contre-temps, (a) que le Royaume de Jésus glorifié en Christ n'est pas de ce monde et (b) que le Royaume est à l'intérieur de nous. Je m'efforce de combattre le mensonge, les manipulations médiatiques, les interprétations malveillantes, les simplifications outrancières, et je suis bien obligé de reconnaître que les critiques portées par un François HOLLANDE ou par l'un quelconque de ses collaborateurs sur le Gouvernement actuel  sont d'une telle faiblesse, les solutions avancées tellement irréalistes, oui floues, ou irresponsables, qu'il m'est impossible de gober leurs blablas sans réagir.
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Mais je dénonce le pouvoir de l'argent et la cupidité universelle qui frappe aussi bien les hommes de droite que les hommes de gauche. Et je suis bien obligé de constater que monsieur SARKOZY a payé au Fouquet's,  de ses deniers personnels ses consommations abhorrées par la presse, tandis que messieurs DSK, GUERINI ou KUCHEIDA ne semblent pas avoir eu cette délicatesse pour d'autres genres de consommation. C'est tout ce que je veux dire. Mais bien des responsables de droite peuvent être accusés de ces dérives. Et nous ne les acceptons plus.
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Vers 1789, la corruption de la noblesse de cours n'avait pas atteint le niveau de celle qui sévit dans les sphères du pouvoir, lequel ne réside pas forcément là où on le croit. J'en reparlerai. D'ores et déjà, je peux prédire que de très graves événements sociaux pourraient bien se produire, si le peuple, le vrai, vient à apprendre comment les puissants, de droite comme de gauche échangent entre eux la rhubarbe et le séné.
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C'est tout pour aujourd'hui.
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vendredi 6 janvier 2012

J'ai craqué

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Je m'étais promis de ne plus parler de mon très cher Gustave (je veux parler de Gustave THIBON) pendant un certain temps, disons un mois. Mais, entendant les âneries d'Eva JOLY, les phrases creuses de François HOLLANDE, les rodomontades de Jean-Luc MELANCHON, et pensant toujours à la belle définition du comportement de l'idéologue et du fer rouge qui marque le front des idéologies (de toutes les idéologies ; souvenez-vous : leur caractéristique est de ne pas se soucier de l'homme concret [voir mon, billet d'hier pour un horrible exemple des méfaits de l'idéologie]), j'ai craqué. Voici donc ce que le philosophe-vigneron dit (il le dit en 1935, mais le propos n'a pas pris une ride ; il a même rajeuni, à croire que les socialistes contemporains ont barbouillé leur catéchisme avec une crème revitalisante de l'Oréal, par ce qu'il le vaut bien) :
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"« Personnalisme » de l’homme moderne, imprégné de socialisme. – Le socialisme veut favoriser l’épanouissement de la personne. Loin d’être niveleur, nous dira-t-on, il tend, en libérant l’individu de toute contrainte (classes, traditions, religions, etc.) à conduire chacun à son optimum de rendement personnel ou social. « Dans une démocratie, écrit HERRIOT, l’individu ne connaît d’autres limites à son ascension que celles de son propre effort.»

"Je réponds : le socialisme est déjà niveleur à la clef en tant qu’il supprime entre les hommes toutes différences autre que celles des aptitudes et des réussites individuelles (à n’user que de ce critère, souvent superficiel, on désorganise la hiérarchie sociale qui exige des bases lointaines, des racines profondes…) Mais ceci n’est encore rien. Cet homme soi-disant « concret » que le socialisme veut délivrer, qu’est-il donc en vérité ? Un microcosme fermé, asphyxié, un individu que ne baigne plus le fluide vital des grandes continuités humaines (hérédité, patrie, religion…), un être séparé de la plus concrète réalité humaine, quelque chose d’abstrait, d’arraché, - au sens le plus précis et le plus cruel du mot. L’homme concret authentique : il a le sens de sa dépendance et de sa finalité organique, le sens de cette destinée extra-individuelle qui limite et harmonise sa liberté… Mais l’homme « concret » au sens de la mentalité actuelle, quelle froide abstraction ! Cet individu absolu qui n’a plus d’aïeux, plus de patrie, plus de Dieu, comment pourrait-il vivre ? Trouve-t-on en soi-même l’air qu’on respire ? " (In Parodies et mirages ou la décadence d'un monde chrétien, page 102).
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TAINE, THIBON, RIFKIN, FENG YOULAN, tous ces penseurs et historiens que l'on ne cite pas car ils pensent mal (notamment aux yeux des Sociétés de Pensée que nous connaissons et qui ont fait plus de tort à notre patrie que les hordes d'ATTILA, des Normands, des Wisigoths et des Ostrogoths réunies) ont comme mérite de parler de l'homme concret, de l'expérience incarnée, de la vie dans ce qu'elle a de quotidiennement relationnelle, d'organique, de joyeux, d'émouvant ou de dramatique. Et c'est pourquoi je vous en ai souvent parlé. Nous en avons ras la casquette de tous ces anathèmes fulminés par des hommes qui ont le verbe haut, le goût des abstractions, et sont capables de vous dire que la neige est noire et qu'il fait nuit en plein midi. Si je fustige la gauche, c'est qu'elle dénigre, critique, démolit tout ce que font les responsables, mais qu'elle ne dit pas avec quel ciment elle entend reconstruire ce qu'elle a si allègrement pulvérisé. Des imbéciles, vous dis-je, des imbéciles au sens de BERNANOS.
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C'est tout pour aujourd'hui.

jeudi 5 janvier 2012

Les guerres de Vendée, un détail de l'histoire ?

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L'Assemblée Nationale, sur proposition de madame BOYER, vient de voter une proposition de Loi, tendant à sanctionner les négationistes du génocide arménien. Avec cette arrogance, héritée tout droit des philosophes des Lumières et de leur prétention à penser l'universel, les Français entendent  donner des leçons de morale au monde entier. Il n'était pas nécessaire de faire la loi dite GAYSSOT qui punit les auteurs négationistes de la shoah. Les faits parlent d'eux-mêmes, et la science historique n'a nul besoin d'être encadrée par des lois tendant à lui dicter ses conclusions. Les horreurs des camps de concentration, racontées par des films, des témoignages, des photos suffisent amplement à démontrer la monstruosité des initiatives diaboliques de HITLER. Mais la loi a été voté à l'unanimité. Monsieur HOLLANDE ne la qualifiait pas d'électorele que je sache. Inclinons-nous, en regrettant toutefois que les représentants du peuple français n'ait pas fait confiance au bons sens de leurs concitoyens. Et l'opinion qui a sanctionné d'une réprobation unanime le "détail de l'histoire" a eu parfaitement raison.
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Qu'est-ce qu'un génocide ? Un génocide est l'anéantissement délibéré et méthodique d'un groupe d'hommes, en raison de sa race, de son appartenance ethnique, de sa nationalité ou de sa religion, dans le but de le faire disparaître totalement et ce au nom d'un principe raciste ou d'une conception idéologique de ce groupe. La définition est parfaitement claire et ne souffre aucune ambiguïté.
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C'est pourquoi, il faut bien accuser les responsables du projet d'anéantir ses ennemis en les gazant. "Par des mines, des fumigations ou autres moyens, on pourrait  détruire, endormir, asphyxier l'armée ennemie" disait ce responsable politique avant d'envoyer en mission un savant qui partageait ses vues.


"Je vous demande l'autorisation expresse ou un décret pour brûler toutes les villes, villages et hameaux de ce pays qui ne sont pas dans [le bon sens qui convient]."

"Je vous donne l'ordre de livrer aux flammes tout ce qui sera susceptible d'être brûlé et de passer au fil de la baïonnette tout ce que vous rencontrerez d'habitants sur votre passage.".

Voyons un peu : est-ce point là les ordre du Gauleiter de Tchécoslovaquie ? Ou ceux des responsables nazis qui rencontrent quelques difficultés dans leur offensive en Russie ? GOEBBELS ? HIMMLER ? Vous n'y êtes pas, mais pas du tout. Le premier de ces trois messages émane d'un certain ROSSIGNOL qui demande au Comité de Salut Public d'envoyer le chimiste FOURCROY pour éradiquer l'insurrection vendéenne par des moyens chimiques. Le second vient de l'affreux TURREAU qui présente au Comité de Salut Public son plan personnel. Il l'a soigneusement exécuté. Que sa mémoire soit à jamais souillée par l'horreur des crimes qu'il a commandés, encouragés, organisés et approuvés.  Quant au troisième, il a été rédigé par GRIGNON dans un ordre du jour adressé à ses soldats. Il y a des dizaines de textes officiels ou privés qui PROUVENT l'intention génocidaire du Comité de salut Public.
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Je demande instamment à la représentation nationale de reconnaître que la République Française a commis un génocide épouvantable en tuant près de 180.000 personnes (estimations basses) pour assurer le triomphe de son utopie. Diriger les armes contre ses propres compatriotes est une infamie. La République l'a commise. Puisqu'elle entend donner des leçons aux peuples étrangers, qu'elle se les donne aussi à elle-même. Chiche, monsieur HOLLANDE, chiche monsieur BAYROU, chiche monsieur SARKOZY ?

mercredi 4 janvier 2012

Foule au portillon

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A considérer les luttes féroces qui, au sein même des partis, déchirent les prétendants à un siège de député, on s'étonne, comme on s'étonne de ce curieux phénomène qui consiste à représenter le Pas-de-Calais après avoir député de BLOIS, puis à chercher un autre point de chute après avoir été rebuté par les adhérents du parti dont on se faisait le champion pour le prochain scrutin. Les élections législatives approchent et elles exhalent le délicieux fumet du pouvoir, rétribué largement en argent, en nature et en notoriété, avec notre sous à nous et la complicité des médias.
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Tout de même, il y a des remarques qui méritent d'être portées à la connaissance des citoyens. Dans ses Considérations sur la France, le très savoyard Joseph de MAISTRE s'étonne : "C'est peu-être une illusion de ma part, mais ce salaire qu'un néologisme vaniteux appelle indemnité, me semble un préjugé contre la représentation française. L'anglais, libre par la loi, et indépendant par sa fortune, qui vient à LONDRES représenter la nation à ses frais, a quelque chose d'imposant. Mais ces législateurs français qui lèvent cinq ou six millions tournois sur la nation pour lui faire des lois ; ces facteurs de décrets, qui exercent la souveraineté nationale, moyennant huit myriagrammes de froment par jour, et qui vivent de leur puissance législative ; ces hommes-là, en vérité, font bien peu d'impression sur l'esprit ; et lorsqu'on vient à se demander ce qu'ils valent, l'imagination ne peut s'empêcher de les évaluer en froment."
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Le coût  de l'entretien des députés français est ici évalué en froment et en  tournois. Remplacez ces mots par euros (en ajustant les dépenses à la valeur de cette monnaie), imaginez que vous êtes en 2012, et non point en 1822, date de l'édition que je possède de cet ouvrage, écrit plus tôt, vers les années 1800, et vous aurez une exacte idée de ce que sont un grand nombre de nos représentants. Il serait injuste de les fourrer tous dans le sac de l'intérêt personnel et de la bouffissure de l'ego, mais enfin on peut en nommer certains, avec l'assurance qu'ils sont les incarnations de ce portrait général. On comprend qu'il y ait foule au portillon ; un siège où manger à sa faim, c'est mieux qu'un picotin rempli des (souvent maigres) fruits de son travail.
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C'est tout pour aujourd'hui.
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mardi 3 janvier 2012

Que faire ?

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Je désire répondre en détail aux commentaires que CORATINE avait fait de mon antépénultième billet. Elles sont à la fois trop précises, trop douloureuses, et, je me permets de le dire, parfois assez injustes, pour que je réponde dans la précipitation, sur le coup de l'émotion, sans avoir réfléchi..
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CORATINE a jugé bon de supprimer ces commentaires. Je n'ai donc pas eu le temps de les analyser en profondeur. Mais, me souvenant de la teneur générale de ses propos, j'en résumerai la tonalité par quelques mots : révolte, difficultés matérielles difficiles à supporter, appel à une juste solidarité, recours à l'état, et une malicieuse et gentille ironie pour mes naïves paroles.
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A qui a le nécessaire et même le superflu, ce qui est mon cas, il est facile de prêcher, et d'inonder ses proches ou ses lecteurs, de paroles lénifiantes. Je ne voudrais pas qu'on me compare à ce pharisien qui, dans le Temple de Jérusalem, se vantait de jeûner, de payer la dîme, de suivre scrupuleusement le sabbat et qui regardait de haut, le publicain, caché dans l'ombre au fond du sanctuaire et qui pleurait sur son péché. Je serais vraiment désolé ; ce n'est pas mon intention, et je suis tout à fait conscient de mes limites et de mes honteuses retenues en matière de partage et de solidarité.
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Cependant, il y a une chose que tout le monde peut faire : tenir compte de l'autre, y faire attention, lui sourire, lui parler. Cette ouverture me semble indispensable au maintien du lien social. Les exemples que j'ai donnés dans ce domaine sont vécus. Ils ne sont pas exemplaires, attention, mais anecdotiques et indicatifs. Déjà, de l'air et du liant. C'est dans cet esprit que, résolument, j'arpente l'espace public, fréquenté par autrui.
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Si j'étais conséquent, ce que je ne suis pas, je donnerai tout mon superflu à ceux qui manquent de tout. Je n'ai fait qu'effleurer le sujet, mais enfin je l'ai effleuré. Et très franchement, l'urgence du partage me travaille. Je fais ce que je peux. "Peut faire mieux" me dit ma conscience.
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Que faire alors ? Il me paraît évident que la situation de nombre de nos concitoyens, sans parler du reste de l'humanité, est inhumaine. Et il est non moins évident qu'aucun de nous n'est tout puissant et ne peut à lui tout seul résoudre cette insupportable quadrature du cercle. Je ne crois pas non plus que le recours à l'impôt soit la solution à tous les problèmes. Le développement des technostructures et de l'administration de l'Etat engloutit des sommes considérables pour les résultats que l'on connaît. Recruter des fonctionnaires pour engranger plus d'impôts pour faciliter la redistribution pour etc., c'est consommer la moitié des sommes collectées. Il est absolument nécessaire que nos concitoyens prennent conscience de ce fait. Utiles, ces structures le sont dans le monde tel que nous le voulons. Efficaces, c'est un autre problème.
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Il y aurait un moyen plus simple, qui consisterait à court-circuiter toutes ces administrations, et à laisser aux citoyens le soin de donner à qui il veut une portion (imposée par la loi en fonction de la richesse de chacun) de ses revenus. Il suffirait simplement, toujours par la loi, de définir les associations agréées (nécessairement encadrées par des bénévoles, et scrupuleusement contrôlées a posteriori, avec des statuts obligeant à la rotation régulière des responsables et des membres du conseil d'administration) susceptibles de recevoir ces contributions. Pour éviter que le contribuable ne triche, ces prélèvements seraient opérés a priori, après que le salarié ou le rentier ou le pensionné, ou l'artisan, ou le commerçant eussent choisi l'association bénéficiaires. Révolution ! Mais quel est l'homme politique qui accepterait de dessaisir l'Etat du pouvoir de nous tondre la laine sur le dos ? Comment flatterait-il sa clientèle électorale ? Il faudrait à l'Etat de quoi fonctionner, c'est l'évidence. Mais il lui resterait la TVA qui représente la plus grosse part des rentrées, et un impôt sur les sociétés complètement redéfinis et incluant les versements aux associations agréées. L'intérêt de ce système est que nous toucherions du doigt la détresse du prochain et que nous aurions le sentiment PERSONNEL de l'avoir concrètement touchée.
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Ainsi, chère CORATINE, je ne crois pas que l'Etat soit tout-puissant, je ne crois pas que l'on doive accuser le Président de la République des maux qui frappent une partie de nos concitoyens ; c'est collectivement que nous sommes responsables, par excès d'égoïsme, d'individualisme, d'indifférence. Et j'ajoute que demander à l'Etat ce que des enfants ou des proches pourraient, que dis-je ?, devraient  faire pour leurs parents, me semble renforcer le climat d'immoralité et d'égoïsme dans lequel notre société contemporaine moisit, se décompose ou se noie.
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Je ne sais pas si j'ai répondu. Je désire simplement que CORATINE prenne mes propos comme ceux d'un homme qui cherche, voit bien ses limites, et se heurte à celle de l'humaine nature.
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lundi 2 janvier 2012

Un peintre chinois contemporain

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Une condisciple m'envoie copie d'un tableau de ce grand peintre chinois contemporain qu'est ZHAO WUJI (趙 無 極 en caractères traditionnels). Je n'ai pas pu avoir une photo plus grande. Mais je n'hésite pas à vous montrer en petit format une oeuvre sublime de cet artiste. On y retrouve toute la subtilité de la peinture chinoise, jusqueset y compris dans cette sorte de cloisonnement de l'espace du tableau par des travées de couleurs plus sombres.
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Tout le monde suit le mouvement

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Je prie mes lecteurs habituels de m'excuser. Une fausse manoeuvre a fait que le billet qui leur était destiné hier n'a pas paru. Le voici donc avec retard.
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Un journal télévisé du 31 décembre nous présentait les dispositions prises par la Préfecture de Police de PARIS pour empêcher les débordements prévisibles des festivités organisées par la foule la nuit de la saint Sylvestre. Barrières de sécurité, conseils donnés au commerçants et aux enseignes des Champs Elysées de baisser leur rideau vers 18 heures pour éviter les pillages, déploiement policier imposant, vérification du dispositif par le Ministre de l'Intérieur soi-même.
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Le même journal nous disait hier soir que, dans l'ensemble (????) les choses s'étaient bien passées, qu'il n'y avait pas eu d'incidents. Et une courte séquence filmée nous montrait des fêtards en train de déboucher des bouteilles de champagne dont il faisait gicler le contenu dans de grands éclats de rire, d'autres, coiffés de bonnets de Noël s'égosiller dans toutes les langues à crier Bonne Année (enfin je suppose que c'était cela). Il planait sur cette foule un insondable parfum d'artifice, une joie controuvée et fausse, les signes extérieurs d'une grande détresse intérieure, rien qui rappelât la vraie convivialité de rencontres fraternelles. Une infinie tristesse. Et je pensais à la remarque que notre Gustave THIBON (chez THIBON, tout est bon !) que je vous livre, moi-même saisi d'une grande tristesse devant tant de vide !
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"Tout le monde « suit le mouvement ». Mais qui donne l’impulsion ? On n’en sait rien. Des files sans chef de file. Dans ce serpent qui rampe vers je ne sais quelle absence de but, on ne distingue pas la tête de la queue - ou plutôt tout est queue et la pensée se distingue à peine du réflexe."