vendredi 7 octobre 2022

BILLET DU 07 OCTOBRE 2022. DE L'UTILITE D'UN BLOG ?

 Chers amis, vous êtes peu nombreux à lire mes billets. Je m'interroge donc sur l'utilité de me donner beaucoup de mal pour toucher un public très restreint. J'ai abandonné l'idée arrogante qu'il était possible de changer le monde et le mode de pensée de la société. D'autres centres d'intérêt, comme la prière, la méditation et l'enseignement me sollicitent. J'arrête donc, et cette fois-ci définitivement dé rédiger un billet tous les jours. Inutile, chronophage et improductif.

Merci à ceux qui ont eu le courage ou l'amitié de me lire.

jeudi 6 octobre 2022

BILLET DU 06 OCTOBRE 2022. LE PARADOXE DE LA LIBERTE : INDIVIDU CONTRE ADMINISTRATION.

 "Car tel s’avère le paradoxe de la liberté selon les modernes : l’émancipation des individus de la contrainte primordiale qui les engageait envers une communauté supposée les précéder quant à son principe d’ordre, et qui se monnayait en très effectives attaches hiérarchiques d’homme à homme, loin d’entraîner une réduction du rôle de l’autorité, comme le bon sens, d’une simple déduction le suggérait, a constamment contribué à l’élargir. L’indéniable latitude acquise par les agents individuels sur tous les plans n’a aucunement empêché, mais au contraire a régulièrement favorisé, la constitution, à part et en sus de la sphère de l’autonomie civile, d’un appareil administratif prenant de plus en plus largement et minutieusement en charge l’orientation collective. Plus du tout sous le signe de l’imposition d’une loi extérieure, intangible, échappant à la prise des hommes puisqu’antérieure à leur volonté. Sous le signe, fondamentalement, de l’organisation du changement, de la maîtrise de l’évolution, de la définition de l’avenir — de la production de la société par elle-même dans le temps."

Marcel GAUCHET.

La démocratie contre elle-même. (Collection "Tel", N°317.)

Gallimard, Paris, 2002.


Nous avons dans cette analyse lumineuse d'un livre de première grandeur tout le drame de notre époque qui est en train de se jouer sous nos yeux. Le principe d'ordre ancien était féodal, puis il est devenu "ordinal"  en ce sens que l'on décomposait la société en ordre, doté chacun d'une fonction sociale, comme dans toutes les sociétés indo-européennes ainsi que l'a démontré magistralement DUMEZIL. Le seul principe d'ordre qui prévaut aujourd'hui n'est même plus celui du mérite puisque l'on voit comment le copinage, le magouillage, l'effarante manière de juger qu'a la justice en sont les éléments principaux, monnayés en normes de droit positif. Je n'ai pas envie de donner des exemples. Il y en a trop dans l'actualité. Et puis, pour des raisons qui me sont personnelles, je ne crois pas utile d'impliquer des personnes précises, alors qu'en réalité ce que nous voyons est le résultat de la neutralité axiologique de la politique, c'est-à-dire l'absence de tout aspect moral dans la détermination des normes du droit, et en vérité le fruit de la blessure originelle de l'homme, telle que la raconte le livre de la Genèse.

mercredi 5 octobre 2022

BILLET DU 05 OCTOBRE 2022. LE MONDIALISME EST IMMORAL...

 Cet extrait de l'ouvrage de Léo STRAUSS (né en 1899 et mort en 1973), Nihilisme et politique (Payot et Rivages, Paris, 2004) est époustouflant. En voici un petit extrait qui nous plonge au coeur même du problème politique européen actuel, un problème où l'Allemagne joue un rôle central.

"Quel est le mobile, dit Léo STRAUSS, qui sous-tend la mise en cause de l'esprit de l'Occident et en particulier de l'Occident anglo-saxon ?

"La réponse doit être la suivante : il s'agit d'une protestation morale. Cette protestation vient de la conviction que l'internationalisme inhérent à la civilisation moderne, ou plus précisément, que l'établissement d'une société parfaitement ouverte qui est, pour ainsi dire, le but de la société moderne et par conséquent toutes les aspirations liées à ce but sont inconciliables avec les exigences fondamentales de la vie morale. Cette protestation vient de la conviction que la racine de toute vie morale est essentiellement, et par conséquent éternellement, la société close ; de la conviction que la société ouverte est vouée, sinon à être immorale, du moins à être a-morale : le lieu où se retrouvent ceux qui cherchent le plaisir, le profit, un pouvoir irresponsable, où se retrouvent en fait toutes les irresponsabilités et l'absence de sérieux."

Et bien je crois que la protestation quasi-unanime du monde non occidental, et non anglo-saxon (voir l'actuelle Italie par exemple) trouve sa racine dans cette quasi certitude qu'il n'y saurait y avoir de monde juste dans une stricte neutralité axiologique (pas de règles morales en politique, rien que des intérêts et du droit positif qui assure à ceux qui l'édicte la permanence dans le pouvoir.) La mondialisation est immorale, l'amour de sa patrie est au contraire fondamentalement moral et repose sur des fondements moraux solides, et passablement transcendant. Merci à Léo STRAUSS. Il nous permet de comprendre (sans les excuser bien sûr) les arguments avancés par monsieur POUTINE pour conduire une guerre parfaitement injuste, elle-même fruit du mondialisme occidental.

mardi 4 octobre 2022

BILLET DU 04 OCTOBRE 2022. LE VACCIN DE LA CHARITE ET LE VACCIN CONTRE LA COVID 19.

 Si vous ne connaissez pas les ouvrages d'Alexandre JOLLIEN, je vous invite à vous les procurer sans tarder. Il y a de lui un petit livre tout à fait remarquable qui s'appelle "Vivre sans pourquoi. Itinéraire spirituel d'un philosophe en Corée". (Collection Points N°P4464, L'Iconoclaste/Edition du Seuil). A la page 40 de ce livre de réflexion, il y a ce paragraphe qui a retenu mon attention :

"Comme si se détourner du temps de nous-même nous permettait de reprendre notre souffle, de continuer. Mais il faut être terriblement libre pour soutenir gratuitement notre prochain sans vouloir le posséder ni en tirer quelque avantage. Un puissant vaccin m'y aide : (JOLLIEN cite ici Agostino GEMELLI, Le message de saint François d'Assise au monde moderne. P. Lethielleux, Editeur, Paris, 1935) 'La charité doit aplanir la différence de niveau entre celui qui mendie et celui qui donne, mais peu nombreux sont les donateurs qui savent se mettre au même niveau que les mendiants : et si du pain leur est donné et servi au nom du Seigneur, cela n'ôte point toujours au pain d'autrui son effroyable amertume'."

Vous l'aurez compris, c'est l'expression "vaccin", le vaccin de la charité qui m'a incité à vous faire part de ce passage. La vaccination qu'on nous a lancé dans la figure à l'occasion de la "pandémie" de Covid 19 ne me semble pas être le vaccin de la charité, mais le vaccin de l'argent trompeur. Il y a eu des volontaires bénévoles pour contrôler la validité des passes-sanitaires à l'entrée des restaurants ; il y a des médecins qui ont refusé de soigner des personnes non vaccinées ; il y a des infirmières etc infirmiers, des pompiers, du personnel soignant qui ont perdu leur emploi en toute charité politique, puisque c'était paraît-il pour leur bien. 

Nous vivons un régime politique où la neutralité axiologique est la règle (pas de référence à un système de valeurs morales), où seul compte le droit positif. Voilà un bien drôle de vaccin que ce vaccin qui n'a pas empêché le Président de Pfizer, "vacciné" quatre fois de faire au moins une Covid 19 si ce n'est deux. Voulaient-ils vraiment ne pas nous posséder les Olivier VERAN, les Jérôme SALOMON, les Martin HIRSCH ? Sont punis aujourd'hui les PERRONNE, les FOUCHE, les RAOULT, les PAVAN et j'en passe, des gens intègres et libres. Pour achever, en toute charité, de les discréditer, on va s'acharner à détruire la qualité scientifique de leurs travaux. Voilà donc un vaccin très charitable que ce vaccin au rendement juteux.

dimanche 2 octobre 2022

BILLET DU 03 OCTOBRE 2022. NE PAS CONFONDRE CREATION DE RICHESSE ET RENTE...



Je sais. Joseph STIGLITZ n'a pas bonne presse dans les milieux libéraux, néo-libéraux, et financiers. Je m'en moque complètement et j'approuve 99 % de ses propositions. Tenez, voici un constant qui figure page 25 dans son livre Peuple, pouvoir et profits. Le capitalisme à l'heure de l'exaspération sociale. Editions LLL, Paris, 2019.

"3. Il ne faut pas confondre la richesse d'un pays et celle de membres particuliers de sa population. Certaines entreprises réussissent grâce à de nouveaux produits que les consommateurs veulent acquérir. D'autres réussissent en faisant usage de leur pouvoir de marché pour exploiter les consommateurs ou leur propre personnel. Ce n'est qu'une redistribution de revenu, rien de plus : cette méthode n'ajoute rien de plus à la richesse globale de la nation. Le terme technique par lequel on la désigne est "rente". La "recherche de rente" est la tentative pour s'assurer une plus large part du gâteau économique national. La "création de richesse" est l'effort pour accroître la taille du gâteau. Les pouvoirs publics doivent cibler tout marché où il y a des entes excessives, car elles indiquent que l'économie pourraient fonctionner plus efficacement: elle est affaiblie par l'exploitation qui sous-tend ces rentes exagérées. Si on combat avec succès la recherche de rente, il y aura réorientation de ressources vers la création de richesse."

Il est évident que toute position monopolistique, notamment en matière d'information, est une situation de rente. Que le système Google ait réussi à étouffer toute concurrence dans les systèmes d'accès à l'information quelle qu'elle soit est une situation de rente. Je ne parle même pas de l'activité de censure dans les référencements des  items. Bien sûr, Google est utile. Mais le contraindre à orienter ses profits vers la création de vraies richesses, de nouveaux produits surtout, plutôt que de nouveaux et pléthoriques services, serait une initiative de salubrité publique.

BILLET DU 02 OCTOBRE 2022. J'AI PRIS DU RETARD.

 Pour des raisons personnelles, j'ai pris du retard dans la publication de mes billets. Reprise demain lundi.

mercredi 28 septembre 2022

BILLET DU 28 SEPTEMBRE 2022. REMETTRE LES PENDULES A L'HEURE

 Oh, je sais, le vicomte de BONALD a mauvaise presse. C'est un auteur polygraphe, sans aucun doute. Mais il ne ne dit pas que des bêtises, et sa réflexion est souvent profonde, parfois dérangeante, mais toujours intéressante. Dans sa Démonstration philosophique de la société, il dit ceci qui me paraît assez juste :

"Un des plus grands maux qu'ait à l'Etat et à la famille la révolution, a été d'inspirer l'ambition des places et des honneurs, disons mieux, la fureur de sortir de leur condition, à une foule d'individus heureux jusque-là dans la vie privée, tourmentée aujourd'hui par des désirs que la loi d'admissibilité générale ne leur donne ni les moyens ni l'occasion de satisfaire, et d'avoir ainsi encombré toutes les carrières de médiocrités mécontentes, inutiles à leurs familles, à charge à l'Etat, qui ne peut cependant laisser sans moyens de subsistance ce nombre immense de jeunes gens à qui l'éducation des arts et des lettres qu'ils ont reçue, presque toujours aux frais du public, ne permet plus de reprendre les travaux utiles et lucratifs de la maison paternelle. Aujourd'hui que les particuliers. ne sont plus assez riches ou assez généreux pour payer les chefs-d'oeuvre des arts, l'Etat, pour faire vivre les artistes, commande des tableaux aux uns, des modèles en plâtre aux autres, des projets de monuments d'architecture qu'on n'exécutera jamais, et se ruine ainsi pour faire éclore des talents malgré la nature, comme on fait venir en serre chaude des fruits qui n'ont ni couleur ni saveur. Les écoles ont tué ces études solitaires qui fait le génie, et qui le font à leur tour."

Nous manquons de chauffeurs de bus, de cuisiniers, de personnels de restaurants, de maçons, de plombiers, de couvreurs, tous métiers artisanaux qui firent et la fortune et le moyen de progression sociale de nombre de ces jeunes gens auxquels BONALD fait allusion. Tout détenteur d'un baccalauréat se voit prix Nobel, tout maître ès sciences, est déjà agrégé, et l'opinion publique n'a qu'un mépris muet pour ces métiers nobles et utiles à la société. J'ai passé des heures à regarder des carreleurs ou des peintres en bâtiments, ou des élagueurs, tout rempli d'étonnement et d'admiration. Ces deux passions, je dois le dire avec tristesse, m'ont déserté quand je vois un fonctionnaire des impôts (je salue toutefois leur courtoisie) qui applique sans le moindre état d'âme des règles idiotes où pour avoir dépasser le plafond de revenus d'auto-entrepreneur de 90 euros, il vous accable de 3000 euros d'impôts sur le revenus (sans pénalité pour raison de bonne foi). Cette histoire est authentique... J'en ai été la victime. 

Ce sont les effets de seuil paraît-il. Je ne me plains pas. Je fais partie des privilégiés, mais ces privilèges je les ai acquis par mon travail, et non par voie d'héritage. Je trouve normal de payer des impôts. Je préfèrerais qu'ils servissent à aider mes compatriotes plutôt qu'à loger dans des hôtels fort coûteux des familles entières venus clandestinement d'Afrique ou du Proche-Orient. Je ne vois pas pourquoi, citoyen Français, je dois me plier à la loi (ce que je fais de bonne grâce) mais n'ai pas le droit de dénoncer des libéralités qui nous ruinent et détruisent le tissu social national.

Les Maliens ne veulent plus de Français chez eux. Très bien. Ils ont raison. Nous, nous ne voulons plus de Maliens chez nous. C'est aussi simple que cela. Il est temps de remettre les pendules à l'heure et de de ne plus envoyer se faire tuer nos jeunes soldats pour des pays qui retournent à la violence et à la barbarie, et n'ont pas la moindre gratitude pour l'aide que la France leur a apportée avant qu'ils ne la chassent et la conspuent.