vendredi 31 mai 2013

La valeur n'est pas un produit...

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"La valeur n'est pas un produit.
La valeur n'est pas un objet.
La valeur n'est pas dans les objets.
Elle est dans le cœur de l'homme, dans SES DESIRS et dans SON JUGEMENT.
Elle est dans les relations entre homme (anthropos) et homme (anthropos) [1].
La valeur marchande est la mesure de l'intensité du désir ou, pour mieux dire, de la tension entre deux ou plusieurs hommes (anthropoi) dont les désirs convergent sur un objet et s'excluent mutuellement.
Mais rien n'est plus VARIABLE que le désir qui peut se changer en indifférence et même en dégoût.
Et la cause la plus ordinaire de l'extinction du désir, c'est son ASSOUVISSEMENT.
Si donc l'assouvissement est FACILE, l'objet qui le procure reste sans valeur marchande, même s'il correspond parfaitement aux besoins les plus élémentaires et les plus forts, comme par exemple l'air, l'eau et la lumière.
Il faut donc que l'objet soit rare et d'obtention difficile, mais de possession possible.
Tous les biens spirituels sont rares et d'obtention difficile, c'est pourquoi ils ont une valeur, et pour mieux dire ils SONT DES VALEURS -, mais ils sont de possession impossible en ce sens qu'on en jouit d'autant mieux qu'on en jouit en commun ; et ceux qui les désirent, désirent que d'autres les désirent et les obtiennent : Tels sont les biens de la participation, la musique par exemple ou la vérité.
Ils ne comportent pas de valeur marchande, ils sont SANS PRIX."
(In Les quatre fléaux. LANZA DEL VASTO.)
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Voyez-vous, ce n'est pas par hasard que j'ai choisi de vous partager ce texte. Il me semble qu'il s'applique particulièrement bien aux Veilleurs, et qu'il constitue le socle de la résistance dans laquelle il convient que nous rentrions pour nous opposer à la culture de mort et d'hédonisme, voulu par le monde politique, nos actuels gouvernants en tête. Je ne sais comment cette résistance va s'incarner concrètement dans l'espace public ; j'ai mon idée, bien sûr, mais avant de vous l'exposer sûr, je vais en faire part à quelques amis. Il faut croire à la force de la vérité et du témoignage personnel, pas seulement dans le domaine qui fait débat en ce moment, mais dans tous les domaines où l'homme est abîmé.
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[1] J'ai précisé anthropos pour signifier qu'il s'agit du nom générique de l'être humain, et non du mâle.

jeudi 30 mai 2013

Nuit des Veilleurs : un témoignage (deuxième billet de ce jour)

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Ma chère et vaillante cousine Catherine m'envoie ce témoignage reçue par elle d'un ami.
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"Retour sur la nuit du 26 au 27 mai : ambiance sublime parmi les « Veilleurs » de Paris

Dans la nuit de dimanche à lundi dernier, un fait inouï a échappé aux grands médias de la « Pensée unique » officielle : car ceux-ci se bornent étrangement à relayer les mesures gouvernementales de destruction de la civilisation et les violences spectaculaires mais stériles qui ébranlent la société. Un millier de « veilleurs » pacifiques, défenseurs de la famille, du vrai mariage et de l’avenir de l’enfance, a pu se déplacer à Paris le 26 au soir de l’esplanade des Invalides jusqu’aux abords du Palais de l’Elysée, pour y passer une nouvelle nuit de méditation, sous la garde de policiers d’abord agacés et tendus, puis déconcertés, puis étonnés et souvent conciliants. Après avoir traversé en silence le Pont Alexandre III vers une heure du matin, ces centaines de veilleurs devenus ambulants ont pu s’installer en quelques secondes sur une pelouse voisine de l’avenue des Champs-Elysées, ce lieu symbolique devenu la véritable hantise du pouvoir, qui y avait envoyé une escouade de gendarmes.

 « Nous étions là pour montrer aux gouvernants de notre pays que désormais le peuple ne lâcherait jamais rien », résume une étudiante. Il est désormais près de 2 heures du matin : les veilleurs ne bougeront pas de cette pelouse jusqu’à 6 heures. Entre temps, des amis leur lanceront des croissants…  Certains en proposeront à des policiers, qui ne pourront pas s’empêcher de rire… On a lu un texte de Saint-Exupéry. Une organisatrice de ce rassemblement pacifique demande : « Qui est prêt à rester jusqu’à l’abrogation de la loi Taubira ? », et des centaines  de mains se lèvent. D’après un reporter du journal  « Famille chrétienne », les veilleurs présents « ont tous les âges, tous les styles », il y a « des pères, des mères, des enfants, des étudiants, de jeunes couples, des prêtres ». Un prêtre va confesser quelques personnes sous les yeux médusés de quelques CRS. Des gens prient à genoux pendant des heures, devant les bougies devenues autant de flammes d’espérance. D’autres dorment un peu. D’autres discutent tranquillement avec des policiers amusés et amadoués.

Peu après 6 heures du matin, c’est le moment de quitter les lieux : la police reconduit les veilleurs jusqu’au métro le plus proche, en secouant quelques récalcitrants, mais sans procéder à aucune arrestation sur place. « Vous n’avez rien fait de mal, mais vous devez partir », glisse un CRS à un groupe de ces manifestants d’un profil nouveau : leur dignité et leur sagesse ont su inspirer le respect et la compréhension de policiers qui, d’expérience, savent faire la différence entre la violence d’un casseur et la démonstration pacifique d’un « veilleur ». Les dirigeants actuels du pays sauront-ils comprendre ce message à temps ? Cela leur permettrait de ne pas rester coupés de ce mouvement de fond du peuple français, qui veut seulement la vraie liberté et la vraie justice."
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Je vous invite très vivement à regarder l'esclandre de monsieur DUPONT-AIGNAN face à des journalistes qui nous rebattent les oreilles de leurs mensonges et de leurs approximations. Vous serez édifiés du courage de l'un et de la lâcheté des autres ; voici le lien

http://www.francetvinfo.fr/dupont-aignan-provoque-un-esclandre-sur-canal_83611.html
 
 
 
 
 
 

Considérer la sagesse passée pour préparer l'avenir

Dans la confusion actuelle des esprits, il est bon de se tourner vers les enseignements des antiques sagesses pour préparer l’avenir d’une part, et de puiser son énergie dans la Parole de Dieu, pour ceux d’entre nous qui désirons être des disciples de JESUS d'autre part. Deux parties donc dans ce premier billet du jour. Il est long, mais je vous demande d'avoir la patience de le lire jusqu'au bout. Comprenez bien que je ne désire pas faire  aujourd'hui, ni hier, ni demain, le cuistre ou le pédant, mais agir en chercheur de la vérité de l'homme et que disposant de temps je ne cesse de lire et de réfléchir.
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Sagesses anciennes.
 
 Depuis très longtemps je vais au Collège de France suivre les cours du Pr KELLENS sur les langues et civilisations iraniennes anciennes. J’ai suivi les cours d’avestique récent, langue ancienne dans laquelle l’Avesta, le livre liturgique des Zoroastriens a été partiellement rédigé (l’autre partie l’ayant été en avestique ancien). Notre jeune professeur, Céline R… est absolument formidable. La langue est épouvantablement difficile ; elle nous la fait aimer.
 
Il existe un texte avestique, le Hadoxt Nask, qui faisait probablement partie il y a des siècles, d’une cérémonie dérivée de la liturgie dite longue ; il s’insérait dans le récitatif ordinaire avec d’autres textes. On ne possède plus aujourd’hui que le texte totalement découplé de la liturgie proprement dite et l’on ignore donc où et comment il s’y intégrait. Voici comment le Hadoxt Nask fait parler l’âme féminine qui va quatre jours après la mort à la rencontre de l’entité masculine subsistant. La traduction est celle du Pr KELLENS :
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"Alors que j’étais aimée, tu m’as rendue plus aimée ;
Alors que j’étais belle, tu m’as rendue plus belle ;
Alors que j’étais admirée, tu m’as rendue plus admirée ;
Alors que j’étais assise en avant, tu m’as fait asseoir encore plus avant.
Ce sont des choses que tu as bien pensées, que tu as bien dites et que tu as bien faites."
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Il me semble que ce texte parle merveilleusement de la rencontre de la féminité et de la masculinité, et qu’il s’inspire très simplement des réalités humaines et de l’attirance naturelle qui porte l’homme vers la femme et la femme vers l’homme. Ce sont ces réalités-là que la folie de nos gouvernants, obéissant à d’obscurs motifs qui nous échappent en partie et pourraient bien dépasser le cadre pur de l’idéologie, s'efforcent de démolir. Il est bon de se rappeler que l'homme pauvre et simple voit les choses comme elles sont, sans élucubrations cérébrales, avec poésie et sensibilité.
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Poursuivant mes lectures, et sans l’avoir cherché, j’ai trouvé ce poème chinois (traduction de Jacques PIMPANEAU) :
 
 "Ayant longtemps dormi dans le sein de l’obscur,
L’esprit partait en rêve, toujours vers d’autres rêves.
Tandis que ma personne demeurait sans bouger,
Mille vues dans le vide pour moi se déployaient.
Depuis l’automne trompeur apparaissent des lois,
En fait n’est là personne ; soudain voici quelqu’un.
Très loin au fond de moi réside la conscience ;
Les rêves dispersés, je vois le vrai du ciel."
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L’intérêt du texte vient de ce qu’il fait surgir au milieu du vide et de l’obscur, depuis l’automne trompeur et ses lois baignant dans la tromperie, la voix de la conscience qui apparaît comme une personne, apte à voir le ciel. C’est, en changeant ce qui doit être changé (l’époque et le contexte chinois), ce qui est en train de se passer dans notre patrie (n’en déplaise à monsieur Guillaume GAVEN). Le nez sur le guidon, nos journalistes et nos hommes politiques ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont donnée à la force de la conscience et à la liberté de juger, de penser et d’agir, notamment contre la tyrannie de l’argent et du sexe. Il y a des sphères auxquels l’homme-personne aspire, et ce ne sont pas celles dans lesquelles naviguent à vue les apprentis sorciers.
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Parole de Dieu.
Comment alors ne pas terminer sur ce passage de l’épitre aux Romains que nous devons au génial Paul de TARSE (Ro 5, 1-5) :
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 "Frères, Dieu a fait de nous des justes PAR LA FOI ; nous sommes ainsi en PAIX avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a donné, par la foi, l’accès au monde de la grâce dans lequel nous sommes établis ; et notre orgueil à nous, c’est d’espérer avoir part à la gloire de Dieu. Mais ce n’est pas tout : la détresse elle-même fait notre orgueil, puisque la détresse, nous le savons, produit la persévérance ; la persévérance produit la valeur éprouvée, la valeur éprouvée produit l’espérance ; et l’espérance ne trompe pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit saint qui nous a été donné."
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La conclusion est claire : espérance, non-violence, témoignage public, persévérance, humilité. C’est pourquoi il faut continuer le mouvement des Veilleurs. Il ne sert à rien de lancer des imprécations contre les personnes, comme je l’ai fait peut-être de manière un peu trop appuyée. Nous rentrons dans un autre cycle, celui de la résistance spirituelle. Nous devons pouvoir répondre de ce qui nous anime à ceux qui nous interrogent, le feraient-ils avec ironie, de le faire sereinement, rationnellement, charitablement. Ne nous inquiétons pas de ce que nous aurons à dire. « L’Esprit Saint nous enseignera à ce moment-là ».

 

 

mercredi 29 mai 2013

Témoignage

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Chers amis et lecteurs, je vous livre ce témoignage reçu d'un ami très cher et très proche. Il confirme sur de nombreux points ce que j'ai vu moi-même le soir du 26 mars avenue de Breteuil. J'ose affirmer que nous sommes gouvernés par des politiciens qui ont perdu tout sens de la mesure, et se comportent de plus en plus comme des totalitaires. Raison de plus pour résister !
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"1)     La manifestation
Dimanche 26 mai je me rends à la grande Manif pour tous contre la loi Taubira, au départ de la porte Dauphine vers 14h pour y retrouver des amis. Nous battons le pavé comme il se doit dans l’ambiance festive et familiale fidèle à ce mouvement. La Manif se poursuit dans la même ambiance sur les Invalides jusqu’à 19h30.  Durant la semaine précédant le26 mai, le collectif de La Manif avait dans ses emails officiellement appelé les gens à rester sur place de façon pacifiste après 19h30, notamment pour rejoindre les «veilleurs». C’est donc pour cela qu’avec des amis nous nous sommes posés sur les pelouses pour diner et discuter. Très vite, vers  20h30, nous entendons à l’angle de la rue de l’université des ; « casseurs » « milices d’extrême droite » « insurgés » « fachos » « intégristes » « rebelles » … (à chaque journaliste son adjectif) ; commençant à se rassembler pour provoquer les CRS. 
Nous nous attroupons, comme beaucoup de gens, par curiosité mal saine pour observer. Je vous passe les détails, sur ces ultras, qui sont déjà dans la presse et pas si éloigné de la réalité bien qu’ils n’ont parlé que des débordements minoritaires et peu du reste… Néanmoins nous avons vu des scènes hallucinantes non relevées par la presse de la part des policiers en civil très reconnaissables à leurs oreillettes, le petit brassard dans la poche, la matraque télescopique ou autres. Ils étaient dissimulés avec les casseurs pour déclencher l’étincelle des débordements (scène déjà vue lors de la manif pour tous à Versailles, ou le collectif a porté plainte contre la préfecture de police pour ces actes ; vidéo à l’appui)
Je vous relate quelques évènements qui m’ont marqué :
-Un journaliste (je crois de BFM) filmait de très près les casseurs dont les policiers en civil, un des policiers prend son casque de moto et lui donne très violement un coup à la tête puis un sur sa camera. Nous accourons pour extrader le journaliste de la foule  et la une bonne dizaine de policiers (brassard au bras) sortent les matraques télescopiques et tapent le journaliste ainsi que les manifestants (dont des membres de la sécu Manif pour tous) qui essayaient de sortir ce cameraman…
- Etant complètement encerclé par les CRS, qui ne voulaient clairement plus nous laisser quitter les lieux, une manifestante se met à genou devant les CRS afin de se distinguer des casseurs. Un civil (toujours avec son brassard) vient vers elle et lui donne un fort coup de pied dans le ventre accompagné d’un « arrête de sourire ».
Lors de notre garde à vue les 250 "terroristes" que nous étions avons passé la soirée à échanger nos anecdotes sur les violences  vues de la part des policiers en civil...Les autres témoignages sont tout aussi hallucinants !
Aux alentours de 22h la moitié des invalides est quadrillée par 6 rangées de CRS en 2 fois 3 lignes. Bref c’était impressionnant de voir autant de forces de l’ordre mais surtout en nombre bien supérieure aux manifestants. Nous devions être 1000 personnes dans ce large carré avec encore 200 excités. Nous cherchions à sortir mais chaque rangée de CRS nous interdisait le passage avec comme seul réponse « allez au coin de la rue de l’université vous sortirez par-là ». Nous nous dirigeons tranquillement vers le lieu indiqué. Comme nous étions dispersés nous avons eu le droit à une charges violente des policiers en civil, matraque et gazeuse à la main, pour nous forcer à nous regrouper rapidement vers la rue de l’université.
Pour ma part, j’accompagnais à ce moment ma sœur journaliste qui grâce à sa carte de presse a évité le coup de matraque et la rafle, j’avais beau crier au policier que j’accompagnais ma petite sœur journaliste et que je ne la laisserai pas seul au milieu de ces violences (quel bon grand frère protecteur…) il m’a attrapé par le dos me disant « vous sortirez par la rue de l’université ». Me voilà donc rassuré de pouvoir enfin quitter ce lieu. J’avance comme les autres vers l’angle de la rue. Une fois tous regroupés, les CRS ont refermé le cercle sur nous. Nous sommes tous restés très calmes et silencieux, persuadés que les CRS dégageaient l’esplanade des derniers casseurs (qui n’étaient pas avec nous…) avant de nous laisser rentrer. Nous avons vite saisie le piège quand les paniers à salades sont arrivés en grand nombre.
2)     La garde à vue (GAV)
C’est à 23h15 que nous avons donc tous été embarqué dans des bus surchargés,  sans lumière et sans nous mentionner la raison et l’objet : contrôle d’identité ou garde à vue, qui légalement doit être mentionné dès l’arrestation.
Le cortège file sirènes hurlantes en direction du commissariat du 18eme, lieu bien connu des manifestants, car il a l’avantage de pouvoir stocker un nombre important de personnes…
Arrivé sur place, nous sommes dans une cours à l’extérieure avec grillage et barbelé, sans toujours savoir l’objet et la cause. L’ambiance est plutôt bonne enfant notamment par la présence de mineurs de 15 à 17 ans… et la présence de « veilleurs » guitare à la main. Nous discutons et rions pas mal avec les CRS qui nous gardent, étonnamment nous nous comprenons et leurs discours est très proche du notre sur la loi Taubira, les gardes à vue arbitraires et les ordres qu’ils définissent comme politiques avant tout. 
Nous rentrons au compte goute dans le commissariat pour être reçus par un officier de police judiciaire (un OPJ pour les habitués des GAV). Etant donné notre nombre important, il a fallu plus de 3 heures avant que les derniers soient reçus. L’OPJ n’était pas là pour nous auditionner mais pour nous informer que nous sommes en GAV pour 24 h pour « NON DISPERSION APRES UN RASSEMBLEMENT » et nous devions tous signer la même déclaration pré-imprimée. Il nous était fortement déconseillé de demander un avocat ou un médecin, car cela retarderait la procédure sachant que « vous sortirez bientôt, ne perdez pas de temps avec ça » !
N’étant pas un habitué des services de polices, je ne sais pas où se trouve la limite entre la procédure et la légalité, donc je signe dans l’espoir de rentrer chez moi rapidement. 
Nous sommes ensuite entassés par terre dans les couloirs vite pleins, où nous avons gouté à la désorganisation totale de l’administratif à la française…Le but était de nous dispatcher sur d’autres commissariats pour poursuivre notre GAV. Il y eut un vas-et-viens non-stop des policiers venant avec nos dossiers pour nous appeler à les rejoindre. Sauf qu’aucun nom appelé ne correspondait aux personnes présentes… Ils appelaient des personnes qui étaient soit déjà parties soit pas en GAV et cela jusqu’à 6 heure du matin pour moi. L'appel frôlait la lecture du bottin mondain...
La procédure suit son cours, je passe une énième fouille au corps (pas de TR…) je vide toutes mes poches, lacets, ficelle de sweat et autres. Je suis parqué dans une cellule de 16 personnes. Nous essayons de dormir à même le béton les néons dans la figure.  Vers 10 h du matin on me place dans un commissariat de Paris, où je suis conduit menotté tout le long du trajet… Me revoilà en cellule où je retrouve deux manifestantes. Je suis assez rapidement reçu par un autre OPJ, qui très sympa et très compréhensif avec nous, m’assure que je sortirai rapidement… Il comprend très bien que je ne fais pas partie des casseurs et confirme que c’est politique et qu’il faut du chiffre pour le ministre… ! Sans suit la prise des empruntes et les photos pour le fichage. 
Je retourne en cellule collective où je suis avec une armoire à glace bien sombre en treillis et rangers, arrêtée  pour être rentrée dans une bibliothèque avec un couteau militaire, un petit butagaz de camping et une lacrymo !!! Le rapprochement avec les affaires de la Défense et de Londres était vite fait pour les OPJ… Il était assis, ne bougeait pas et fixait le mur droit devant. Je me suis mis sagement dans le coin en fixant le moindre de ses mouvements, bref pas très rassuré !
Heureusement, rapidement, un OPJ voyant cela a demandé au gardien de me mettre dans une cellule individuelle, à la déco charmante : pas de couchette, les murs tapissé de crachats séchés, des toilette à la turc bouché et une odeur de clochard bourré… mais heureusement mitoyenne des deux autres manifestantes. Nous avons pu discuter, chanter, jouer au petit bac d’une cellule à l’autre sans se voir. La situation était assez cocasse ! Encore merci à elles d’avoir pu canaliser mon impatience. Nous étions surnommés par les policiers les trois Catho (mais de façon amicale). C’est vers 21h après avoir passé 22 heures 30 en cellule que l’on ou annonce que la GAV n’est pas prolongé de 24h, car il en a été question à plusieurs reprises, et que nous pouvons sortir avec un simple rappel à l’ordre… Nous sommes donc reçu une dernière fois par une OPJ très gentille et s’excusant presque de ce geste qui malheureusement est politique… Elle nous informe qu'elle n'enverra pas nos fiches et que nous ne serons donc pas fichés par la police.  Merci à tous pour votre soutien, j’étais ravi d’avoir autant de sms, messages ou email en récupérant mon téléphone. 
On ne lâche rien, mais évitez les GAV car ça gave vraiment."
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Demain, je vous ferai part de quelques suggestions de résistance pacifique. Nous ne gagnerons l'opinion pas à forcer d'injures, mais à force de patience, de longanimité et d'opposition VISIBLE et DURABLE à ce régime devenu fou. Je rêve de voir des groupes de Veilleurs naître dans tous les chefs-lieux de canton, et s'installer devant la mairie un samedi par mois (au moins), sans autre projet que celui d'être silencieux, recueilli et résolu.
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A demain. Si mon idée vous plaît, dites-le. Prenons contact avec les différents groupes existants. Recrutons !Mobilisons, et plaignons les deux "mariés de Montpellier" dont le "mariage" médiatisé était d'une tristesse dramatique.
 

Petit message à l'intention de Guillaume Gaven

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Cher Guillaume GAVEN, dans un article signé de votre main et publié sur le site de France Info, vous ironisez sur la Manif pour tous, oh ! pas méchamment, mais avec cette condescendance insupportable de ceux qui n'ont rien à craindre de leurs jugements de valeur parce qu'ils sont dans le vent des puissants. Voyez-vous, cher Guillaume, je n'ai aucunement l'âme d'un martyr des médias. Et à coup de patte, coup de griffe. Vous ironisez (expressions en rouge dans la citation)  à propos de l'opinion de Tugdual DERVILLE sur le réveil de l'âme de la France. J'aurais compris que vous dissiez : "on peut contester cette analyse" ou "je ne vois pas ce réveil". Non, ce n'est pas votre opinion ou votre analyse que vous donnez, c'est un JUGEMENT de valeur sur les propos de votre interlocuteur. Et c'est non seulement intolérable mais significatif d'une faiblesse incroyable de raisonnement, d'une immodestie journalistique fort bien portée à gauche (pour l'instant). Il faut donc vous ouvrir un peu les yeux, et accepter de les laisser ouverts toute une nuit avec les Veilleurs. Mais peut-être cette salutaire activité oculaire, vous la pratiquez dans d'autres lieux plus tendance...  Vous écrivez donc avec la fausse innocence d'un chaton qui n'a pas peur d'être pris en faute :
 
"Au lendemain de la dernière mobilisation contre le mariage homosexuel, quel bilan ? Quelques centaines d'interpellations, "des incidents que je condamne", selon l'un des porte-parole de la Manif pour tous, invité de France Info ce soir. Et surtout, "l'âme de la France qui est en train de se réveiller". Pas moins...
Aucun parti politique n'est capable de rassembler de telles foules." "Notre mouvement est extrêmement prometteur", ajoute-t-il. "C'est l'âme de la France qui est en train de se réveiller." Comment ? Mystère... "
 

Il faut être bien aveugle pour ne pas comprendre (a) que l'on ne jette pas sur le pavé des centaines de milliers de manifestants sans qu'il y ait de bonnes raisons pour eux de la faire ; il me semble qu'hormis le jugement implicite de ringardise, d'extrémisme de droite, de catho-culs coincés, vous n'avez pas fait l'effort de comprendre en profondeur ce mouvement qui dépasse très largement celui du Mariage pour tous, mais s'inscrit dans un élan plus vaste, celui des droits de la conscience, de la liberté et de la vie spirituelle ; (b) que de telles manifestations étaient parfaitement inattendues et qu'elles témoignent de la prise de conscience qu'il n'est pas permis à l'homme de tout faire ; (c) et que les moyens du réveil sont parfaitement identifiables : il s'agit, outre des manifestations (elles ne font que commencer, croyez-moi) du mouvement des Veilleurs, initiative parfaitement spontanée, venue d'une partie de la jeunesse qui ne s'identifie pas à l'image que veulent en rendre les médias, dont celui dans lequel vous travaillez. Allez passer, disais-je, sans préjugé ni parti-pris, une partie de la nuit avec ces jeunes, et dites-alors, mais seulement alors et en connaissance de cause, ce que vous avez compris  et ressenti, mais de grâce de donnez pas de réponse à des questions auxquelles vous ne cherchez d'autres issues que celles de l'ironie. Lisez PEGUY, lisez BERNANOS, hommes que l'on peut taxer d'extrémisme de droite, et peut-être un début de lumière d'intelligence de l'invisible germera-t-il dans votre cerveau. Il n'y a pas de mystères aux moyens employés : celui de l'intériorité, de la paix intérieure, de la non violence et de la prière. Je vous le dis : allez donc voir les Veilleurs, et vous changerez d'avis.
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Je souhaite vivement que vous puissiez prendre connaissance de ce billet, et que vous preniez le temps d'y répondre, en pesant vos mots. Et donnez-vous la peine de lire mon billet d'hier !
 

mardi 28 mai 2013

Résistance

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Prenant le ton inspiré d'un chanoine sentencieux, monsieur HOLLANDE, Président de la République, déclare qu'il ne faut pas utiliser le mot "Résistance" pour qualifier le profond mouvement de protestation contre la loi dite TAUBIRA qui secoue notre patrie. Il n'a strictement rien compris, et pour une raison qui lui échappe, et lui échappera à tout jamais, à moins d'une conversion du regard intérieur : il ne croit pas à l'esprit, à la vie de l'esprit, au sens de la vie, aux fins de la vie, à ces impalpables beautés qui installent l'homme à qui elles sont données, dans un univers qualitatif et non point quantitatif. Monsieur HOLLANDE est un matérialiste affirmé. Les protestataires sont des amoureux de l'esprit et des chercheurs de vérité. Les positions sont irréconciliables, à vues humaines. Mais le vent, le vent de l'Esprit, nul ne sait d'où il vient, et nul ne sait où il va. Il souffle, il se contente de souffler ; formons le vœux qu'il vienne effleurer les joues de monsieur HOLLANDE.
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C'est bien d'une résistance, absolument inespérée d'ailleurs, qu'il s'agit. N'importe quel homme sensé s'interrogerait. Quelle force motive ces centaines de milliers de Français pour les mettre sur le chemin de manifestations dignes, paisibles - quoi qu'en disent les médias à la botte - et résolues ? On peut y trouver, bien entendu, des motifs politiques d'opposition au socialisme. Mais c'est faire une erreur d'analyse complète que de n'y voir que cela. Il s'agit de bien autre chose ; il s'agit du sentiment qu'un combat essentiel se livre en faveur de la dignité humaine et du respect de la nature de l'homme. Et sur ce point, j'ai l'avantage d'avoir discuté avec d'autres manifestants pendant toutes les manifestations organisées par la Manif pour tous pour l'affirmer, ce que les journaleux n'ont point fait. Diantre, il leur fallait pondre du feuillet. Bien entendu, monsieur HOLLANDE ne voit point cet aspect de l'opposition à sa loi. La chose n'est pas illégitime pour qui  aspire au pouvoir et se croit appeler à l'exercer : monsieur HOLLANDE est dans la logique du pouvoir, le prendre, s'y maintenir et en jouir le plus longtemps possible. Il se peut même qu'il croit faire le bien de son pays... Et il est donc essentiel de lui faire, au moins provisoirement, le crédit de la bonne foi. Quant à lui faire celui de chercheur de vérité, il y a un pas qu'il n'est pas possible de franchir, car pour lui la vérité se résume à la question de PILATE : Quid est veritas ?
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Nul n'est tenu d'obéir à des lois qui violent la conscience. C'est bien le procès que l'on fit aux exécutants des ordres de HITLER. Ils disaient, en tuant, qu'ils obéissaient et n'avaient pas le moyen de faire autrement. Il aurait suffi que la moitié d'entre eux refusent d'exécuter ces œuvres de mort pour remettre en cause le pouvoir diabolique du tyran. Il y aura des maires, sans doute pas si nombreux qu'on le désirerait, pour refuser en conscience de marier des homosexuels. Il y aura des milliers de Français, aussi longtemps qu'il le faudra, pour dénoncer un coup de force fait à leur liberté. Nous entrons en résistance, en effet, car ce qui est en cause, au-delà de cette loi qui est anecdotique par rapport à l'essentiel, c'est la liberté. Nous n'avons pas à obéir, nous ne devons pas obéir à des lois iniques. Nous ne sommes pas des moutons, mais des personnes.
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Demain soir, muni cette fois-ci d'une couverture, je vais me joindre aux Veilleurs. Espoirs de notre patrie, ces jeunes sont admirables de patience, de bienveillance, de respect pour l'autre. Surtout, si vous en avez la possibilité, rejoignez-les.
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Je ferai tout à l'heure un autre billet sur un article légèrement ironique produit par monsieur Guillaume GAVEN sur le site de France Info. Il lui reste encore beaucoup de chose à apprendre, à monsieur Guillaume GAVEN... au nombre desquelles je placerai la modestie du propos et l'esprit de curiosité.

lundi 27 mai 2013

Même le plus noir nuage...

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"Même le plus noir nuage a toujours sa frange d'or..." Voilà comment se terminent les deux premiers couplets de la chanson que le mouvement des Veilleurs a choisi de prendre comme hymne.
 
J'ai passé trois heures hier soir en leur compagnie. Je suis encore sous le coup d'une puissante émotion intérieure, de cette émotion qui fait perler aux yeux quelques larmes adamantines. Je vais tâcher de vous rendre compte de ce qui me semble essentiel. D'abord quelques faits, ensuite une atmosphère. 
 
Tandis que des centaines de jeunes gens et jeunes filles forment sur l'esplanade des Invalides trois groupes de Veilleurs, quelques deux cents personnes, elles, se réunissent sur la pelouse de la belle avenue de Breteuil, au droit du trottoir qui borde la place Vauban. Un groupe d'un peu plus d'une dizaine de jeunes à la tête duquel, ce soir, se trouvent Gauthier, Marianne et Eléonore, prend les choses en main. Nous nous asseyons en rangs serrés, en alternant un homme une femme. Les plus prévoyants, et ils ont eu raison, ont apporté avec eux une couverture et certains, même, un sac de couchage. On dîne tout en partageant, avant de commencer la veille.
 
D'abord quelques éléments  sans doute superficiels mais qui permettent de se faire une idée de l'ambiance extérieure de cette mémorable soirée. Trois ou quatre faits méritent d'être rappelés. En premier lieu, et sans que je puisse en savoir la raison, nous entendons les sirènes des ambulances de la Croix Rouge. J'en ai vu passer environ une trentaine (au moins), les unes venant par l'avenue de Breteuil, les autre (plus rares), de l'avenue de Villars, et enfin d'autres passant juste derrière les Invalides, dans un sens ou dans un autre. Sur la place Vauban, à droite, quand on regarde le dôme, stationnent des camions verts du service de nettoyage de la ville de Paris. Deux d'entre eux, volontairement ?, resteront un bon moment, moteurs allumés dans la contre-allée de l'avenue de Breteuil, et ils couvriront ou tâcheront de le faire, la voix des lecteurs, des chanteurs ou des animateurs, avant de gagner eux aussi la place Vauban. Je suis au premier rang. Je vois se rassembler sur le trottoir donnant sur la place, et progressivement, une quinzaine d'hommes dont certains portent une oreillette. Ce sont manifestement des policiers en civil ; arrive à leur portée une voiture ; il en descend un homme qui semble donner quelques instructions. Ces hommes ont l'air malcommode. Curieusement, après que la voiture est partie, ils se rassemblent en un cercle étroit et épais, un peu comme des joueurs de rugby ou de foot avant une rencontre décisive ; sans doute font-ils le point avant d'agir. Pour quoi faire ? Je ne le sais. Puis ils traversent en bloc et d'un pas résolu la place Vauban et se dirigent manifestement vers l'esplanade des Invalides par la droite. Jusque vers 20 heures 30, il y a encore quelques policiers sur la place Vauban. Chose curieuse, des manifestants discutent avec eux fort paisiblement. Nous voyons passer, venant de gauche toute une colonne de véhicules de la police nationale (blancs).  A 21 h 25, alors que nous sentons des odeurs bizarres et piquantes, et tandis que Gauthier indique que les policiers, indistinctement, ont aspergé de gaz lacrymogène les trublions et les veilleurs (à 20 heures environ, il y avait encore 10.000 personnes sur l'esplanade), arrive une jeune fille qui nous demande de diffuser sur les réseaux sociaux son témoignage. Elle désirait se rendre sur l'esplanade pour rejoindre l'un des trois groupes de Veilleurs. Un policier d'un groupe de sécurité l'en empêche, avec semble-t-il, peu d'aménité. Or elle constate que ces mêmes policiers laissent pénétrer plusieurs jeunes gens arborant visiblement des insignes nazis. Pour elle, la chose est claire : les policiers ont ordre de laisser passer ceux que Manuel GAZ appelait de ses vœux pour nous dissuader de manifester, j'ai nommé les "fameux groupuscules". Je note que dans le ciel montent parfois des sorte de fusée qui en redescendant forment une toute petite boule rouge en laissant dernière elles une trace de fumée.
 
Voilà pour les épiphénomènes. L'essentiel n'est pas là. Il est dans la détermination sans faille, la douceur, la volonté de non violence de ces jeunes qui nous entraînent maintenant dans une plongée intérieure : travail de fond, recherche de la vérité, silence impressionnant (il n'est pas permis d'applaudir, seulement d'agiter les deux mains en les levant, dans un mouvement rapide de marionnette). Lecture de textes superbes : KIPLING, une nouvelle de GIONO, des phrases de NIETZSCHE, un texte exceptionnel d'un Veilleur anonyme, et à plusieurs reprises le chant de l'hymne, une réflexion sur le prophète JONAS, célébré tant par les chrétiens que par les juifs ou les musulmans (qui le connaissent sous le nom de YUNES). Une jeune fille interprète (superbement) le Salve regina sur une mélodie grégorienne ancienne. Tandis qu'elle prie en chantant, l'attention et le regard intérieur se font plus intenses. Cette petite foule est impressionnante de sérénité et de paix. Oui, le travail entrepris est un travail de longue haleine, un travail d'intelligence, un travail sur soi, avant d'être une violence contre autrui. Je n'ai jamais vu autant de maturité, d'engagement personnel, de force paisible et de résistance civique s'affirmer publiquement avec autant de force chez des jeunes gens. Or j'en ai côtoyés tous les jours et pendant 40 ans, de par mon métier. ANTIGONE a bravé CREON et a donné une sépulture décente à ses frères ; GANDHI a conquis l'indépendance de l'Inde sans verser de sang. La non violence, le silence, l'être-là, sans l'autorisation du Préfet de police ! Nous existons ! Et nous n'avons pas besoin de télévision, de couverture médiatique, car le travail est un travail de renouvellement intérieur. La Vérité triomphe dans les cœurs.
 
Comme ils me paraissent faibles, ringards, vieux,  ces responsables politiques qui ne savent qu'envoyer des policiers, utiliser les moyens de la violence, manipuler les médias. Ils ont perdu la jeunesse, celle des banlieues qui ne connaît que le désespoir, le trafic, la haine et la rapine ; celle des étudiants, des jeunes salariés, des jeunes couples qui désormais vit en les ignorant superbement et s'engage dans la désobéissance contre leur pouvoir tyrannique, qui broie du vide, gouverne au service d'une minorité, s'abreuve d'une idéologie déicide, une idéologie qui veut diviniser l'homme. Ils ont perdu la guerre, nos dirigeants, ils sont battus. Ils règnent sur un pays qui n'existe que dans leur tête ; et seul le vent de l'indifférence répond à leurs gesticulations dérisoires.
 
Pour terminer, voici le premier couplet de l'hymne des Veilleurs. (Je retournerai cette semaine, mais j'y passerai la nuit, avenue de Breteuil, et j'emporterai une bonne couverture et un siège, car mes hanches sont trop usées pour m'autoriser à rester longtemps assis en tailleur.)
 
"Le front penché sur la terre
J’allais seul et soucieux,
Quand résonna la voix claire
D’un petit oiseau joyeux.
Il disait : « Reprends courage,
L’espérance est un trésor
Même le plus noir nuage 
A toujours sa frange d’or. » (bis)" 
 
 
 
 
 
 
 
 

dimanche 26 mai 2013

La naïf et son maître

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Pour introduire une anecdote chinoise qui date du IIIe siècle après J.-C., Jacques PIMPANEAU (In Lettre à une jeune fille qui voulait partir en Chine. Editions Philippe Picquier, Le Mas de Vert [Arles], 1990 ) avant d'en présenter la traduction, décrit  en ces termes les hommes politiques. Je lui laisse la responsabilité de ses propos, mais je commenterai très brièvement l'historiette.
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"Tous les hommes politiques, quels qu'ils soient, sont des gangsters. Lisez les livres sur les Yakuzas, la mafia japonaise : à part les aspects pittoresques, tatouages et phalanges coupées, ce sont exactement les méthodes de tous les États. Il n'y ; c'est un document qui en apprend au moins autant sur les mécanismes du pouvoir en général que sur une sociétés de malfrats. Il n'y a pas plus de bons politiciens qu'il n'y a de bons flics ou de bons gardiens de prison ; et tous les enseignants sont des éducato-castreurs (sic) ; croyez-moi, je suis payé chaque mois pour le savoir. Le système est plus fort que la bonne volonté des individus. Il n'y a que les magouilleurs véreux pour croire à la politique, et les naïfs invétérés pour penser que les rivalités de partis ont plus d'intérêt que de savoir si c'est Radis rose ou Rose de mai qui va gagner la troisième course à Longchamp. Les gogos des journaux feraient bien de réfléchir sur cette histoire qui s'est passée en Chine au IIIe siècle :
 
 
LE NAÏF ET SON MAÎTRE.
 
 
CAO CAO avait l'habitude de dire qu'il éprouvait un pressentiment quand il était menacé d'être assassiné. Aussi il enjoignit à l'un de ses subordonnés qu'il connaissait bien : 'Cache un poignard sur toi et approche-toi de moi à la dérobée. Je dirai que je ressens un pressentiment, te ferai fouiller, arrêter et punir. Mais ne révèle surtout pas que c'est moi qui t'ai demandé de faire cela, et ne t'inquiète pas, il ne se passera rien ; au contraire, je te récompenserai avec largesse.'
Quand l'homme fut arrêté, il avait toute confiance, sûr qu'il n'avait rien à craindre ; et il fut décapité. Jusqu'au dernier moment, il ne se rendit pas compte de ce qui lui arrivait. Les subordonnés de CAO CAO crurent à une tentative d'assassinat et ceux qui complotait une rébellion préférèrent dès lors penser à autre chose."
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Changeons ce qui doit être changé, notamment le pressentiment du souverain qui ne jours ne craint pas d'attentat à sa vie, mais suppute des révélations sulfureuses. CAO CAO, changeons-le en François HOLLANDE, et l'homme chargé de l'assassiner en Jérôme CAHUZAC ; on goûtera alors cette historiette relookée avec la délectation de celui qui comprend que le premier a sacrifié le second pour se refaire une virginité morale bien mal en point, en feignant d'ignorer les agissements de celui qu'il avait choisi comme ministre du Budget.
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Je vous rejoins tout à l'heure à la Manif pour tous et j'irai ce soir aux Invalides prier avec les veilleurs.
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samedi 25 mai 2013

Ils crèvent de peur

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Rentré à peine d'un voyage dans ma chère Alsace, et après avoir travaillé à ma déclaration de revenus, un invraisemblable casse-tête qui oblige à remplir des feuilles innombrables pour déclarer 65 euros de fermages sur quoi sont prélevés plus de 30 euros de taxes et d'impôts divers, je déprime. Le soleil se cache ! La pluie menace MAIS il y a demain ! Il y a cette grande manifestation de ceux qui ne veulent pas s'en laisser conter par un gouvernement sourd, aveugle et constitué en grande majorité d'incapables. Je voulais attirer votre attention sur trois points qui signent la grande manipulation en train de se dessiner contre les organisateurs de la Manif pour tous et contre les manifestants.
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Premièrement, je tiens de source ultra-sûre que Frigide BARJOT hésite à participer à cette manifestation non pour des raisons de fond, mais parce qu'elle craint pour sa sécurité. Elle a reçu des menaces de mort, et, il y a deux jours, un colis qui contenait un mouchoir trempé de sang lui a été livré. Certes, comme dans toute organisation humaine, et parce que les responsables sont fatigués, il n'est pas impossible qu'il y ait quelques dissensions entre les responsables des mouvements participants. C'est bien entendu le motif que vous allez entendre sur les ondes, à la téloche et dans les moulins à prière des médias d'état. La raison de ces dissensions est que certains veulent, outre l'abrogation de la loi TAUBIRA, interdire la création d'une union civile en faveur des personnes homosexuelles alors que d'autres présentent cette solution comme une alternative crédible et compassionnelle à des situations difficiles.
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Ensuite et deuxièmement, monsieur VALL déconseille aux familles de venir manifester. Que craint-il ? Que la police, sensées contenir la foule pactise avec elle ou au contraire qu'elle la massacre ? On essaye de nous faire croire que c'est une manifestation d'extrême-droite ; c'est comme ci on nous disait que la fête destinée à honorer le titre de champion du PSG ne comptait parmi les fêtards que des casseurs ! C'est un peu court comme explication. Et si des gens d'extrême droite sont contre cette loi, c'est leur droit ; tant qu'ils ne cassent rien, je ne vois pas ce que l'on a à redire. On ne fait pas tant d'histoire quand ce sont les représentants de l'extrême gauche qui se manifestent. Que ces messieurs, après d'énormes et ridicules mouvements de menton, destinés à stigmatiser les casseurs du TROCADERO dont on ne parle plus et qu'on ne retrouvera pas, assimilent nombre de jeunes gens et jeunes filles à cette racaille est d'une rare indécence. Mais comment ne voient-ils pas qu'ils amplifient notre colère, notre refus et notre aversion pour leur politique ?
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Enfin, ces messieurs sont en train de ficher les officiers chrétiens en général et catholiques en particulier. On se croirait revenu au bon temps de l'affaire des fiches où des officiers promus généraux en raison de leur appartenance à la franc-maçonnerie fichaient leurs pairs en fonction de leurs sympathies politiques et confessionnelles, au mépris de leurs qualités professionnelles. Voilà qui nous a valu une belle brochette d'officiers généraux nuls, responsables par leur impéritie de la mort de milliers de jeunes gens pendant la guerre de 14, surtout à ses débuts. Vous ai-je dit que ma grand-mère, obligée de quitter au début de la première guerre mondial, la région de LAON où elle vivait, et dans l'impossibilité de gagner PARIS, les routes étant saturées par les troupes montant au combat, a dû suivre le front jusqu'à REIMS dont elle a vu brûler la cathédrale au début du mois de septembre 1914 et qu'elle a été le témoin direct d'exécution de soldats par des gendarmes à cheval, des soldats harassés, qui ne pouvaient plus avancer, accablés par le poids de la fatigue ; ils avaient jeté leurs fusils dans les pattes des chevaux. Oh ! les journaux ne se sont pas vantés de ces exécutions qu'il faut bien qualifier de sommaires. Je tiens ce témoignage de sa bouche même, elle qui a vu de ses yeux ces jeunes gens mourir sous les balles de leurs compatriotes.
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Savez-vous pourquoi ils les fichent de nouveau les officiers, nos imbéciles bernanosiens ? Parce que, paraît-il, beaucoup de jeunes Veilleurs seraient des fils et des filles d'officiers. Prétexte ? Crainte ? Ils crèvent de peur. Continuons de les harceler, toujours sans violence, avec humour si possible, en faisant du bruit, sans injures mais avec constance. Ils finiront bien par partir, recrus de honte, la tête basse, et peut-être le cœur plein de regrets. Pour qu'une mesure suscite un tel rejet, il faut qu'il y ait de profondes raisons. Finalement, tout n'est pas pourri au royaume de France !
 

mardi 21 mai 2013

Il faut inventer le bonheuromètre

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Les médecins, notamment les neurologues, ont inventé un appareil auquel ils ont donné le nom de "doloromètre" ou "dolorimètre". Dans certaines formules, on demande aux patients qui se plaignent de douleurs, de graduer celles-ci sur une échelle de 1 à 10, ce dernier degré étant le plus élevé. Dans d'autres, le médecin utilise un appareil faisant pression sur les zones douloureuses, et il mesure la pression à laquelle la douleur est perçue. Bref, il est possible de la mesurer d'une façon un peu objective (nombre de dolorimètres évaluent mécaniquement la douleur). Il est évident que dans son appréciation, il intervient un élément subjectif. Certains patients, très résistants, supportent des seuils de douleurs qui sont perçues comme intolérables par d'autres. Du reste, il n'y a probablement pas que des éléments subjectifs qui rendent compte de ces différences, mais peut-être également des éléments objectifs, comme le degré d'innervation sensitive, par exemple. Ce qu'il est important de noter, c'est qu'il est possible de faire évaluer la douleur subjectivement et objectivement, et qu'il y aurait intérêt à mettre au point un dolorimètre purement subjectif.
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Je rêve d'un appareil que l'on appellerait le "bonheuromètre". Il ne servirait qu'à mesurer cet aspect très personnel de notre vie que l'on appelle le bonheur. KANT voit dans le bonheur "la satisfaction de toutes nos inclinations, tant en extension, c'est-à-dire en multiplicité, qu'en intensité, c'est-à-dire en degré, et en protension, c'est-à-dire en durée" (In Critique de la raison pure. Method. transc., chap. II, 2e section ; cité par LALANDE dans son Dictionnaire technique et critique de la philosophie, 4e édition. Tome I, article bonheur. Quatrième édition. Félix Alcan Editeur, Paris, 1938.) LALANDE critique avec pertinence cette définition et il y substitue, avec d'autres philosophes, celle-ci que je propose d'adopter pour le billet de ce jour : "Le bonheur est un état de satisfaction complète qui remplit toute la conscience".
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Je vois dans cette dernière définition une limite : elle ne s'intéresse qu'à l'instant. Et l'instant n'a pas d'existence, aussitôt né, aussitôt rejeté dans le passé. KANT a raison de parler de durée. Car il est impossible d'avoir un état de conscience durablement satisfait. Je proposerai donc que le bonheuromètre mesure le degré de bonheur moyen ressenti par une personne dans des conditions bien définies. Pour éviter des biais importants, il conviendrait en effet (a) d'aider à l'évaluation de ce sentiment de bonheur par un questionnaire ; (b) de limiter l'évaluation du bonheur moyen à une période définie de temps, quitte à procéder à plusieurs mesures, portant sur plusieurs périodes de temps de la vie du sujet.
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"Qui nous fera voir le bonheur ?" dit le Psaume 4, verset 7. Il est évident que JÉSUS appelle l'homme au bonheur. Le paradoxe de cet appel est qu'il nous oblige à passer par la croix. Muni d'un bonheuromètre, et dans les conditions succinctement définies plus haut, je pense qu'il y aurait une expérience de sociologie, d'anthropologie,  de psychologie, de théologie et de pastorale à réaliser ; elle consisterait, muni de cet appareil, à interroger deux séries de personnes sociologiquement représentatives de la population française, les unes chrétiennes pratiquantes, les autres n'appartenant pas à cette catégorie (quitte après à affiner l'enquête en subdivisant cette deuxième population en athées, agnostiques, musulmans, juifs, autres, etc.). On serait très surpris du résultat. Je fais l'hypothèse que le degré de bonheur (même en présence de "croix") serait infiniment et significativement plus élevé chez les chrétiens. Je proposerais ensuite que l'on refît la même expérience sur des populations plus restreintes (adolescents ; jeunes adultes ; jeunes couples ; etc.) de façon a affiner le tableau.
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Je rêve, bien sûr. Mais je forme le vœu ardent que cette expérience soit un jour réalisée dans des conditions scientifiquement inattaquables. Respectant le jardin intérieur, ne mesurant que l'opinion de ces personnes, elle apporterait  sans doute bien des réponses sur la vanité dans laquelle baigne la satisfaction de tous les désirs, indistinctement de leur origine et de leur nature, et sur la plénitude vers laquelle tend l'homme en quête d'unité intérieure, de dépassement de la dualité du bien et du mal, et sur le point d'effleurer la lumière. Bienheureux les pauvres en esprit, bienheureux les affamés, bienheureux ceux qui pleurent, bienheureux ceux qui sont persécutés, bienheureux sont-ils tous qui en dépit des écueils, des vents contraires, des mers déchaînées, voire des naufrages provisoires, tiennent bon le cap : la recherche du bonheur est difficile ; il n'y a pas de raccourci pour y accéder (BENOIT XVI). Et qu'on ne vienne pas nous chanter comme tant d'imbéciles bernanosiens le refrain de l'opium du peuple. Il n'est pas facile d'être chrétien aujourd'hui.
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Rendez-vous le 26 mai à PARIS. J'ai cru comprendre qu'un cortège partirait de la porte de Saint-Cloud, un autre de la porte Maillot, et le troisième à partir d'un point proche de la gare d'Austerlitz. Prenez un parapluie, un ciré, que sais-je. Car le ciel, hélas, pleure et ce n'est pas qu'une image.
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Je m'absente jusqu'à samedi soir. Reprise des billets dimanche, à moins qu'aujourd'hui, saisi d'une inspiration soudaine, je publie un second billet.

lundi 20 mai 2013

Des livres et des hommes

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A l'image des rencontres, il y a des lectures qui peuvent radicalement changer la perception que l'on a du monde, remettre en cause ses convictions et conduire à un profond remaniement psychique.
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Des rencontres ? J'écoutais hier soir Daniel CORDIER, l'ancien secrétaire de jean MOULIN ; 94 ans ! et une vivacité d'esprit, une fraîcheur d'âme qui forcent l'admiration. Daniel CORDIER, camelot du Roi, royaliste engagé, s'embarque le 21 juin 1940 sur un bateau belge en partance pour l'Angleterre et il y rejoint le général DE GAULLE. Il vient d'avoir 17 ans. Hier, dans l'émission de Michel DRUCKER, Vivement dimanche, il raconte avec infiniment de pudeur sa première rencontre avec Jean MOULIN. Et il explique que d'antisémite qu'il était, lui qui voulait, encore à LONDRES, que l'on fusillât Léon BLUM, s'est soudain trouvé envahi de honte en voyant à PARIS - il était retourné en France - un vieillard et un enfant assis sur un banc, portant l'étoile jaune. Il n'en avait jamais vu puisqu'il résidait en zone libre. Il nous dit, avec ses beaux yeux clairs, embués de quelques larmes discrètes, que cet antisémitisme est le seul regret, la seule honte, qu'il garde de sa vie passée. Notons deux choses : (a) contrairement aux mensonges d'état, nombre de Français de droite ont - bien avant les communistes qui en 1940, en vertu du pacte germano-soviétique - étaient les alliés de HITLER, se sont sentis trahis et se sont révoltés contre la lâcheté des responsables politiques de l'époque, PETAIN en tête ; d'ESTIENNE d'ORVES, l'un des premiers résistants fusillés par les allemands, le 29 août 1941 (alors que les allemands viennent d'attaquer la Russie le 22 juin). D'ESTIENNE d'ORVES appartenait à une vieille famille aristocratique de Provence, il était catholique et il était royaliste ; (b) Daniel CORDIER avoue que jamais il n'aurait rallié Londres, s'il n'avait pas trouvé dans la doctrine du nationalisme intégral de MAURRAS, des raisons de continuer la lutte contre l'occupant.
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La rencontre de Daniel CORDIER avec Jean MOULIN va le pousser à abandonner peu à peu ses opinions royalistes et il optera pour un socialisme humaniste. Voilà deux rencontres, deux inconnus sur un banc, un homme ferme et remarquable et une vie qui bascule vers la résistance et la compassion. Des encontres, une rencontre...
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Des lectures ? Je vais vous confesser que c'est la lecture de l'œuvre remarquable de René GIRARD, Des choses cachées depuis la fondation du monde qui m'a convaincu, il y a maintenant 16 ans, que JÉSUS était un maître de vérité, un maître en humanité, et que je ne pouvais me dérober à sa lumière, sans être profondément infidèle à ce que me disait mon cœur.  Mais jusqu'à un très récent passé (quelques jours), j'avais tendance à voir dans son enseignement une leçon sur le bien et le mal. A vrai dire, je voyais bien que JÉSUS n'a jamais fait de leçon de morale. Et trop souvent, dans mes billets, j'ai fait allusion à cette dualité desséchante, culpabilisante. Je le regrette très profondément. En vérité, c'est la loi sur le mariage homosexuel et la lecture d'un livre décapant qui me font prendre conscience de la nature réelle de la révolte qui anime tant de Français devant cette loi. Dans le livre auquel je fais allusion, et que l'on doit à Éric EDELMANN (Jésus parlait araméen. Enquête sur le message initial des Évangiles. Éditions Le Relié, Paris, 2012), il est dit ceci : (je vous prie d'excuser la relative longueur de ce billet) :
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"[...]. Le mot araméen khtahayn, rendu par 'péché', signifie exactement 'erreur' au sens du mot familier ratage. Autrement dit, si le point précis est raté, on passe à côté du but, de la vérité. C'est ce que souligne dans un tout autre univers culturel ce texte du CH'AN, en Chine : S'en éloigne-t-on de l'épaisseur d'un cheveu, c'est comme un gouffre profond qui sépare le ciel de la terre. Les conséquences qui en résultent sont donc d'une particulière gravité parce que, la cible étant manquée, la pensée se déploie dans une fausse direction et ne fait qu'amplifier la distorsion par rapport à la vérité." (j'aime que l'on cite des maximes tirées de la très profonde sagesse chinois, je ne peux pas le cacher.)
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EDELMANN poursuit, quelques lignes plus loin : "Le péché est bien une faute, mais dans un sens identique à celui d'une faute d'orthographe ou d'une erreur dans un calcul arithmétique. Il s'agit donc d'une erreur objective, d'un manquement à ce qui est juste. En grec, hamartia (que l'on traduit par péché, NDT) signifie erreur, hamartanô, manquer le but, et c'est principalement dans ce sens qu'il est utilisé dans le Nouveau Testament puisqu'on le retrouve - ou avec des termes de la même racine hamart - deux cent-quatre-seize fois alors que adika dans le sens d'iniquité qui relève de la terminologie juridique, est employé vingt-deux fois et parabasis, la transgression d'ordonnance divine, quatorze fois".
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L'opposition de nombreux Français à la loi TAUBIRA n'est pas de nature politique comme nombre d'imbéciles se plaisent à le dire, surtout à gauche, elle n'est pas davantage morale, elle est dans le refus de l'erreur sur l'homme, sa nature, sa destinée dont témoigne cette loi. EDELMANN poursuit et ceci est capital : "L'erreur, le fait d'être dans la non-vérité, est quelque chose d'intime, de personnel à chacun, et même si l'erreur se produit à tout moment et en tous - ce qui rend le phénomène quasi universel -, cela ne veut pas dire que l'affranchissement est global et collectif."
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Notre résistance, à l'image de celle de Daniel CORDIER contre le nazisme, n'est qu'une lutte pour la vérité. Le Président de la République (notez que pour la première fois j'utilise ce terme dans mes billets pour désigner monsieur HOLLANDE, car c'est tout simplement la vérité factuelle, et désormais je l'utiliserai, sauf dans des billets d'humeur où j'utiliserai des sobriquets déjà connus) devrait au moins reconnaître l'objection de conscience, à quoi du reste, les opposants à la loi appellent tous les maires de France, au moins ceux qui ont signé le manifeste contre son élaboration.
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Tous à PARIS le 26 mai. Non à l'erreur ! Oui à la lumière ! Oui à la vérité !
Prière pour notre patrie, et pour les responsables politiques.
Non violence.
Bienveillance vigilante !
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dimanche 19 mai 2013

Appel de la Manif pour tous

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Voici l'appel que lance la Manif pour tous et que j'ai reçu ce matin : Je vous demande de le faire connaître.
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" A l'aube de ce jour,  18 mai 2013,  la loi dénommée « Mariage pour tous » a été promulguée par le Président de la République.

Cette loi consacre l'abolissement du principe fondamental du mariage homme-femme ; elle implique, par l'adoption plénière pour tous, qu'un enfant peut être prétendument né de deux hommes ou de deux femmes ; elle consacre la loi du genre en dépit du caractère universel des identités sexuelles féminine et masculine. Il s'agit d'un bouleversement majeur de civilisation !

Nous n'avons pas cessé, depuis des mois, d'alerter M. Hollande sur ces enjeux.

Nous sommes profondément heurtés de l'arrogance et du mépris affichés depuis des mois, aussi bien par la Président de la République que par le gouvernement, les parlementaires et le CESE.

Alors qu'ils sont élus par nous, citoyens français, et qu'ils sont censés nous représenter, ils ont totalement ignoré l'opposition de la majorité des Français à cette loi inique.

Dans leur superbe, ils ont aussi ignoré les nombreux corps intermédiaires qui ont exprimé leur opposition, parmi lesquelles l'Union Nationale des Associations Familiales, l'Académie de médecine ou encore l'Académie des Sciences morales et politiques.

Cet abus de pouvoir d'un exécutif aux mains d'un lobby ultra-minoritaire affaiblit les institutions de la 5e République.

Cette loi annoncée comme un progrès pour les homosexuels sera génératrice d'homophobie car elle les fait passer pour responsables du « droit à l'enfant » qu'implique « l'adoption pour tous ».

La loi est aujourd'hui promulguée : le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !

Notre mouvement d'opposition, immense lame de fond, ne s'arrêtera pas, tout simplement parce qu'il est né du refus inné, profond, d'une loi fondée sur ce mensonge qui consiste à faire croire qu'un enfant pourrait avoir pour parents deux hommes ou deux femmes.

Contrairement à ce qui est dit - mensonge parmi tant d'autres -, cette loi concerne tous les Français parce que tout être humain, demain, sera susceptible d'être privé d'un père ou d'une mère.

Notre mouvement est l'expression profonde de ce que ressentent un nombre formidable de Français : la succession des générations, l'avenir de l'humanité, ne peut être fondée que sur la reconnaissance de la réalité de l'Homme.

C'est pourquoi, nous, Français, n'accepterons jamais une loi prétendant qu'il puisse y avoir des  générations spontanées !

Nous n'accepterons jamais une loi créant des orphelins de père ou de mère.

Nous n'accepterons jamais les projets de PMA pour tous et de légalisation de la GPA.

Nous n'accepterons jamais que M. Hollande utilise les institutions françaises au profit de l'idéologie du genre, fondement de la loi « mariage pour tous ».

Nous refusons que la politique française soit dictée par un lobby ne représentant même pas l'ensemble des personnes homosexuelles, et encore moins l'ensemble du peuple français.

Nous refusons que la politique française se détourne de l'essentiel : les préoccupations urgentes des citoyens qui, aujourd'hui, font face à une situation économique et sociale dramatique.

Nous défendons le respect de la vraie démocratie : un tel bouleversement de civilisation ne peut se faire en refusant le débat avec l'ensemble du peuple français. Car il est clair que le seul débat dans l'enceinte parlementaire et dans des cercles aussi étroits que le Conseil constitutionnel ne saurait suffire sur un tel sujet.

Dans l'histoire récente, des lois votées et promulguées ont été retirées ou n'ont jamais été appliquées.

Pour que cette loi soit retirée, nous appelons tous les citoyens français à être plus mobilisés que jamais : dimanche 26 mai, la présence de tous est absolument nécessaire. Pas un Français conscient du scandale de cette loi ne peut manquer à l'appel !

Au-delà, nous continuerons sans relâche à défendre le mariage homme-femme, la filiation père-mère-enfant, et les familles, cellules de base de toute société, lieux de solidarité par excellence, sources de toutes les richesses humaines et économiques de la société.

Quoi qu'il arrive la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas : elle est appelée à se renforcer et à se déployer toujours davantage. Elle continuera d'édifier cette digue qui, seule, stoppera la vague des projets mettant à mal les enfants, les parents, les familles, l'éducation des jeunes, c'est-à-dire l'intérêt général, l'avenir de la société, la démocratie, les valeurs de la République française, le respect de l'Homme.

La bataille perdue ce jour ne sera qu'une étape vers la Victoire !

Les générations à venir comptent sur nous.

On ne lâchera rien, jamais, jamais, jamais !

Vive la France !"
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Monsieur HOLLANDE, jusqu'ici, n'a été capable que de violenter ses concitoyens. Il n'est pas digne d'occuper les fonctions de premier magistrat de la République. Certes, il a été élu, (dans de mauvaises conditions si l'on se place du point de vue des pourcentages de votants qui lui ont apporté positivement leur suffrage), et le respect de la démocratie voudrait qu'on tienne pour légitime cette très mince élection. Mais la démocratie s'exerce dans les deux sens ; cette loi qui n'améliore en rien les conditions de vie de plus en plus difficiles des Français et les divise, aggravant ainsi le climat politique déjà très lourd ; elle a été votée dans des conditions honteuses et témoigne du mépris profond dans lequel cet homme, ses amis, ses sicaires et ses sbires tiennent le peuple. Nous ne ferons rien de violent pour le contraindre à quitter un pouvoir qu'il a usurpé par la ruse et le mensonge (chaque jour qui passe témoigne du cynisme de cet homme), mais nous ne ferons rien pour le retenir. Du train où vont les choses, on peut imaginer que de lui-même il abandonne une partie qu'il est incapable de jouer.
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Nous ne lâcherons rien. Tous à Paris le 26 mai ! Ecrivez aussi au Conseil Constitutionnel. J'ai mis hier en billet un projet de lettre au Président de cette instance suprême.  J'attends un retour des responsables de la Manif pour tous. Gardons en tête que le pouvoir souverain est détenu par le peuple, et qu'il revenait à celui-ci de se prononcer. Nous nous serions inclinés, oh ! avec tristesse certes, mais en enfin démocratiquement, si le peuple français avait dit oui à ce projet à l'occasion d'un référendum. Las, l'argent de monsieur Pierre BERGE, les intrigues de monsieur AUGIER, et les très probables secrets qu'ils détiennent, ont contraint les hommes au pouvoir. à aller au bout de leur manœuvre ténébreuse. L'affaire n'est de loin pas terminée.  Après le 26 mai, il y aura le 14 juillet ; il y aura les déplacements ministériels qui nous donnerons l'occasion de dire à ces messieurs notre manière de penser. On attend qu'ils règlent les problèmes de FLORANGE, de PETROPLUS, des retraites, de la dette, des dépenses excessives de l'état, du délabrement de l'éducation nationale, de la violence dans les banlieues dites à risque, et non qu'ils satisfassent aux désirs insensés d'un lobby minoritaire.
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