jeudi 31 décembre 2009

Des voeux en forme de credo

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Je formulerai pour mes lecteurs des voeux en forme de credo. En d'autres termes, les souhaits que j'exprimerai représenteront ce qui me semble être le substrat du bonheur civique, du bonheur familial, du bonheur personnel.
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Bonne et heureuse année pour notre patrie. Je souhaite que nous puissions exposer dans l'espace public nos oppositions et nos critiques mutuelles avec bienveillance, sans complaisance certes, mais dans le respect de l'adversaire politique ; je souhaite qu'on ne le considère jamais comme un ennemi, mais comme un compatriote qu'il s'agit de convaincre par une argumentation serrée et des propositions concrètes, dont les raisons et les conséquences possibles ont été soigneusement pesées à l'aune du réel et non de l'idéologie. Je souhaite pour mon pays une prospérité qui ne soit pas concentrée sur quelques privilégiés de la chance ou de la spéculation, mais qui provienne d'un travail honnêtement réalisé mais non idolâtré. Je souhaite du travail pour nos jeunes, tous nos jeunes, et un respect réciproque des différences. Je souhaite pour ma patrie, une patrie que je chéris pour tout ce qu'elle a représenté et représente encore à mes yeux, de briller sans brûler, de donner avec élégance aux peuples démunis sans faire peser sur eux l'arrogance d'une reconnaissance exigée ou escomptée. Bref, je souhaite que la France reste ce qu'elle a toujours été : une sorte de lumière très particulière faite de légèreté, de compréhension, de générosité et de précision.
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Bonne et heureuse année aux familles. Je souhaite que les époux qui s'aiment puissent renouveler leur alliance et que ceux qui ne peuvent plus vivre ensemble sachent se séparer sans blesser la sensibilité des enfants qu'ils ont eus, sans cupidité, sans petitesse d'esprit. Aux enfants, je souhaite qu'ils puissent admirer leurs parents sans les mettre sur un piédestal, qu'ils puissent leur parler librement, demander leur avis sans forcément le suivre, avoir des amis avec qui ils peuvent échanger, rêver, construire, expérimenter. A tous, parents et enfants, je souhaite qu'ils comprennent que le bonheur n'est ni dans la possession ni dans la consommation, mais dans la relation et l'échange. Et par-dessus tout, dans une vie intérieure illuminée par le souci de la vérité.
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Bonne et heureuse année à chacun d'entre vous. Je souhaite que vous puissiez vous alléger de tout ce qui encombre et vous empêche de voir le chemin qui mène à ce bonheur tant recherché. Il y a certes autant de chemins que de personnes, mais je doute fort que ces chemins puissent conduire à d'autres sommets que celui du Thabor.
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Bonne et heureuse année à tous. Bien amicalement.

samedi 26 décembre 2009

Nadine et le verlan : quand la presse dérape

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Le journal Métro titrait sur les propos de Nadine MORANO : "MORANO sur la mauvaise pente" et commentait ainsi son titre : "Les propos de la secrétaire d'état sur les jeunes musulmans suscitent la polémique".
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Je vais d'abord démasquer la manipulation du journaliste, qui titre et sous-titre comme je viens de le dire, en citant exactement les propos du ministre : "Moi ce que je veux du jeune musulman, quand il est français, c'est qu'il aime son pays, qu'il trouve un travail, qu'il ne parle pas le verlan, qu'il ne mette pas de casquette à l'envers. " Première manipulation : le journaliste parle de la condamnation des jeunes musulmans et ne précise pas qu'il s'agit des musulmans français, et il utilise un pluriel là ou le ministre met son propos au singulier, de sorte, deuxième manipulation, que l'on passe d'un souhait portant pour une personne à une condamnation de toute une catégorie. J'appelle cela de la malhonnêteté intellectuelle.
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Si les propos de madame MORANO peuvent paraître maladroits, il suffit de faire un petit effort pour comprendre, au contraire, qu'ils expriment le voeux que ce jeune français musulman puisse partager la langue et la culture de tous les jeunes français de son âge, et trouver du travail. Lui demander qu'il aime sa patrie est bien le moins que l'on puisse exiger de lui. Bien entendu, le détail vestimentaire n'est qu'un détail, et après tout, des joueurs de tennis portent aussi leur casquette à l'envers. Petite erreur du ministre. Voilà, en première analyse, ce que l'on peut dire de ces propos.
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Monsieur MOSCOVICI s'étrangle et s'offusque ; "ce débat sur l'identité nationale devient n'importe quoi, entraîne des dérapages". Fort bien. Je lui demande, et il n'y a pas d'ironie, s'il prendrait un jeune français musulman - fût-il diplômé - comme attaché parlementaire si le dit attaché s'obstinait à parler en verlan et portait sa casquette à l'envers. Honnêtement, je le crois pas, pas plus qu'ailleurs on ne prendrait ce jeune comme employé, dans un magasin ou une boutique. Il pourrait trouver, et encore, un métier dans lequel le contact avec le public n'est pas constamment requis.
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Vouloir qu'un jeune s'exprime correctement dans la langue de son pays, ait un travail et manifeste un comportement qui ne heurte pas ses compatriotes n'a rien de choquant. Ce qui me choque, c'est que l'on puisse se satisfaire de l'état de ségrégation linguistique, culturelle, sociale de ces milliers de jeunes gens qui, reconnus dans leurs qualités et leurs valeurs personnelles, sont capables du meilleur : j'en ai fait l'expérience avec mes étudiants et mes élèves.
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Le mot de la fin revient à François CHENG, de l'Académie Française. Dans ce petit live merveilleux qui s'intitule Dialogue, voici ce qu'il dit de la langue : [...] un idiome n'est pas seulement un instrument objectif de désignation et de communication ; il est également le moyen par lequel chacun de nous se fait progressivement, ce par quoi chacun se forge un caractère, une pensée, un esprit, un monde intérieur mû par des sensations et des sentiments, des désirs et des rêves. Une langue prend en charge notre conscience et nos affectivités. Et à un degré plus haut, elle est ce par quoi l'homme est à même de se dépasser en accédant à une forme de création, puisque toutes nos créations, au sens large, sont un langage. Je parlais du mystère du langage humain ; je suis prêt à affirmer à présent que c'est dans le langage, toujours au sens large, que réside notre mystère. C'est bien au moyen de notre langue, à travers notre langue, que nous nous découvrons, que nous nous révélons, que nous parvenons à nous relier aux autres, à l'univers des vivants, à quelque transcendance en laquelle certains d'entre nous croient."
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François CHENG est arrivé en France à la fin de la deuxième guerre mondiale. Il venait de Chine pour entreprendre des études à PARIS. Il ne parlait pas un mot de cette langue française dans laquelle, après l'avoir maîtrisée, (et comment !), il a choisi de s'exprimer, sans jamais renier, dans sa poésie notamment, l'influence déterminante des auteurs chinois. C'est un des écrivains les plus attachants, les plus raffinés, qui soient. Franchement, ne peut-on souhaiter à nos jeunes compatriotes d'origine étrangère, sinon un même parcours, du moins une pénétration intellectuelle aussi fine ? Vouloir le meilleur pour NOS jeunes, n'est-ce pas le souhait que tout être qui aime autrui, doit former pour lui.
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Les misérables sont ceux qui se satisfont de cette situation, l'encouragent même, pour des raisons idéologiques ou électorales. Ils ont du chemin à faire avant d'arriver au petit orteil de François CHENG.
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Ps : je m'absente jusqu'au 29 inclus. Reprise des billets le 30 décembre
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jeudi 24 décembre 2009

Remerciements

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Je remercie celui de mes lecteurs qui, grâce aux pages blanches, a retrouvé mon adresse et m'a envoyé ses voeux et ses souhaits pour les fêtes de la Nativité. Il n'a pas voulu mettre sa propre adresse ni son nom. Je suis donc contraint de répondre par la très officielle voie du Blog : à lui aussi, bonnes fêtes de Noël et que l'année 2010 lui soit douce et bénie.
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Nuit de la nativité

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En complément de mon billet de tout à l'heure, ce poème de François CHENG sur la nuit. Je viens juste de le découvrir dans un petit ouvrage absolument remarquable, Dialogue, publié chez Desclée de Brouwer et Les Presses littéraires et artistiques de SHANGHAI, en 2002, dans la collection "Proches lointains". (J'en reparlerai à propos du verlan et de Nadine MORANO). Le contexte du poème n'est pas celui de la nativité, mais les quatre vers que j'en extrais s'y appliquent à merveille.
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"Vraie Lumière
celle qui jaillit de la Nuit.
Vraie Nuit
celle d'où jaillit la Lumière.
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Il n'y a rien à rajouter.

Dans la montagne de Judée

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"Il fait froid. Le vent vient du nord par petites rafales. Depuis longtemps, à Bethléem, on a éteint les lampes à huile ; de là où nous sommes je pouvais les voir trembler sur le rebord des fenêtres. Je n'arrive pas à dormir. Jean et Syméon le peuvent. Je ne sais pas comment ils font. Ils se sont assoupis, près du maigre feu, bien enveloppés dans leur houppelande de grosse laine. Le ciel est d'une pureté que je ne lui ai jamais connue ; la nuit est profonde ; les étoiles scintillent et, vers l'Est, je vois une comète, un astre qu'aucun de nos prêtres et de nos chefs ne nous avaient annoncé. Elle m'étonne mais ne m'inquiète pas. Les brebis dorment, serrées les unes contre les autres. Je ne sais pas pourquoi, mais il me semble que toute la nature est en attente. Et moi aussi"
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"Ai-je la berlue ? D'où vient donc cette lumière, à cette heure ? Une lumière que je n'avais jamais vue, d'un éclat qui n'offense pas la vue mais illumine pourtant toute la montagne où nous faisons paître nos troupeaux. Jean et Syméon en sont réveillés. Nous cherchons d'où elle peut venir. Elle tombe du ciel, de partout dans le ciel. Oui, c'est une lumière qui vient du ciel, pour sûr. Et ces chants, des chants d'une beauté, d'une harmonie, que j'en ai le coeur tout bouleversé : 'Gloire à Dieu, au plus haut des Cieux. Pays sur la Terre aux hommes qu'Il aime'. Des anges ! Mais ce sont des anges. Je me frotte les yeux : des anges ? Pour nous ? Pour nous pauvres bergers qui n'avons pour biens que notre manteau et notre tunique ? Qui gardons des moutons dont nous ne sommes même pas les propriétaires ? Que disent-ils donc ? Ah ! Une grotte, un nouveau-né ? Il faut aller l'adorer ?"
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"Dans une mangeoire, un tout petit dort ; il est en paix. Il sourit. Et sa maman le regarde avec amour, tandis que le père s'affaire pour que l'enfant n'ait pas froid. Un peu de paille ici, et là, un manteau, par-dessus les petites jambes. Jamais je n'ai vu une telle beauté ; jamais mon coeur n'a été dans cette plénitude de paix, de joie, d'espérance. Nous avons eu raison d'écouter les anges. Quel cadeau ! Nous nous en souviendrons, hein Jean ?"
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"Te souviens-tu Jean ? Il y a trente-trois ans ? Cet homme, ce plus beau des enfants des hommes, tu as vu ce que nos chefs et nos prêtres en ont fait ? Il n'a plus figure humaine, et pourtant, il n'a rien fait de mal, il n'a fait que du bien. Et notre lâcheté est telle, que nous ne sommes même pas au pied de la croix, avec Marie et Jean de Zébédée. Maintenant, je te le dis. Je sais que c'est Lui. D'ailleurs le centurion l'a bien dit : 'vraiment, celui-ci était le Fils de Dieu'. Alors si un centurion romain le dit... "
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"Jean, Syméon, mes amis, j'ai une nouvelle à vous transmettre, que je n'arrive pas à y croire ! L'homme que nous avons vu vendredi dernier cloué sur la croix, il est ressuscité. Je le sais, c'est Marc qui me l'a dit. Même qui les a accompagnés, lui et Cléophas, sur la route d'Emmaüs. Alors, c'était pour ça, les anges, c'était pour ça les chants venus du Ciel ! C'était pour apporter la Bonne Nouvelle aux pauvres, libérer les captifs et les prisonniers, faire parler les muets, et marcher les boiteux. Maintenant, je comprends, et mes yeux, à moi aussi, se sont ouverts. Ah, je me souviendrai ma vie durant de cette nuit dans la montagne de Judée. Oui, c'était Lui, c'est bien Lui. Et il demeurera pour toujours."
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mercredi 23 décembre 2009

Quand les religions mettent un pays laïc en feu...

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Il est tout de même curieux de constater que dans un pays dit "laïc", la question des religions tiennent une place si importante dans l'espace public, l'espace politique par excellence lequel est réputé avoir confiné le religieux à l'espace privé, celui de la famille : question de la burqa, problème des minarets suscitent des commentaires de tous les milieux politiques. Ainsi, on apprend que monsieur BESANCENOT s'élève avec vigueur contre une possible loi destinée à empêcher le port de la burqa dans ledit espace. On aurait pu imaginer qu'il s'élève avec vigueur contre les persécutions qui frappent les chrétiens en Chine, à Cuba, ou dans les états hindouistes de l'Inde, voire en Egypte où l'on affame les coptes en tuant les porcs qui servent à les nourrir, sous le prétexte que ce sont des animaux impurs. De cela, les tenants de l'idéologie de gauche n'en ont cure. Je ne suis pas certain que les motifs invoqués par les idéologue de droite pour soutenir l'initiative qui vise à interdire le port de la burqa soient d'un autre tonneau que celui de la gauche : le tonneau électoral. Peut-être pourrait-on demander aux Français ?
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La véritable question, me semble-t-il, est la suivante : est-il acceptable de laisser se constituer en France des communautés, musulmanes pour la plupart, dans lesquelles le politique et le religieux se confondent ? On peut répondre oui. On peut répondre non. Tout dépend. On peut simplement envisager qu'un jour, ces communautés fortes de millions de citoyens, réclament pour elles, et un territoire là où elles sont installées, et des lois particulières qui s'accordent à leur foi.
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Nous avons, hélas, des exemples en Europe, de ces questions soulevées par la présence de fortes communautés musulmanes dans des pays chrétiens. Faut-il rappeler l'histoire récente de la BOSNIE, où - c'est épouvantable - on a massacré des milliers de musulmans parce qu'ils étaient musulmans, ou celui du KOSOVO, injustement soustrait à la souveraineté de la SERBIE, parce qu'il est peuplé de sujets musulmans albanophones ? Comment faut-il concilier la légitime liberté de culte et de foi, avec le respect des règles du bien vivre ensemble ? C'est une vraie question, et l'on ne peut y répondre par des références idéologiques. On peut inversement rappeler le génocide des ARMENIENS par les TURCS, perpétré pour les mêmes raisons que celui des Musulmans de SREBRENICA.
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De mon point de vue, seul le dialogue, un véritable dialogue, avec les lettrés et les intellectuels musulmans, en général de très haute volée, et l'appel à la responsabilité, peut permettre de trouver des issues à ces apparentes impasses. On peut également promouvoir dans les milieux musulmans des études exégétiques historico-critiques du Coran de même nature que celles que les chrétiens ont entrepris sur le Bible, promouvoir également une très forte éducation civique, et travailler à apaiser le ressentiment des peuples et des hommes qui se sentent humiliés par l'arrogance occidentale. Et puis monsieur BESANCENOT pourrait aussi prendre la relance de soeur EMMANUELLE dans les bidonvilles du CAIRE. Voilà qui mettrait en accord la théorie et la pratique. Mais, comme disait (authentiquement) ma grand-mère : "Grand parleux, p'tiot faiseux".

mardi 22 décembre 2009

Eloge de la fourmi

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J'ai trouvé dans le Livre des Proverbes, au chapitre 6, versets 6-9, ce petit texte que je dédie à Fourmi, lecteur fidèle et plein d'acribie de mes billets :
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"Va vers la fourmi, paresseux ! Considère sa conduite et deviens un sage ! Elle n'a pas de surveillant ni de contremaître ni de patron. En été elle assure sa provende, pendant la moisson, elle amasse sa nourriture. Jusques à quand, paresseux, resteras-tu couché ? Quand surgiras-tu de ton sommeil ?".
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C'est un petit clin d'oeil matutinal qui sera suivi ce soir d'un billet plus fourni. Bonne journée.

lundi 21 décembre 2009

Identité nationale, encore

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J'ai pour monsieur JUPPE le plus grand respect. Il m'apparaît comme l'un des rares hommes d'état que nous ayons en France. Je n'en suis que plus à l'aise pour exprimer mon désaccord catégorique à son refus du débat sur l'identité nationale. Sa critique porte en elle-même son propre principe de destruction. Selon lui (je cite de mémoire), "il est détestable de dresser les communautés les unes contre les autres".
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Il admet donc qu'il existe en France diverses communautés, de tradition, de culture, de langue, et de religion diverses. Dès lors il est normal de chercher, ce qui, à travers ces différences fait l'unité de la Patrie. Et il est normal de se demander si les principes républicains dont se gargarisent les uns et les autres ne sont pas en contradiction formelle avec l'existence reconnue de ces communautés.
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Je trouve assez piquant, du reste, que de nombreuses voix se soient élevées à gauche comme à droite pour refuser d'inscrire dans la constitution le droit de protéger les langues régionales minoritaires. La France est, après la Russie, le pays d'Europe qui héberge le plus grand nombre de langues : alsaciens (francique et allemanique), lorrain (bas-allemand), flamand, breton(s), basque, occitan, nissard, welsh, etc. Il est tout de même curieux de voir qu'elle a panthéonisé le fossoyeur des langues régionales, le fameux et scandaleux abbé GREGOIRE. Ainsi, le propre fonds de notre histoire culturelle est à mettre aux oubliettes, mais nous devons accepter que s'installent chez nous des communautés de langue arabe, turque, ouolof, etc. Je le voudrais bien si toutes les autres langues pratiquées chez nous étaient mises sur le même pied. Mais le République est déclarée une et indivisible, et l'esprit fédéraliste est mort avec les Girondins qui le défendaient, à juste titre.
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C'est tout simplement cette contradiction que nombre de Français, dont je suis, trouvent insupportable. Imposer à ce qu'il faut bien appeler "les Français de souche" des contraintes linguistiques, culturelles, légales, que l'on se refuse à imposer à des compatriotes (je dis bien compatriotes) venus de loin n'est tout simplement pas supportable. Je pense que les défenseurs de ce principe visent à rejeter les citoyens qui partagent ce point de vue dans les bras de l'inénarrable monsieur LE PEN. Ils peuvent toujours attendre en ce qui me concerne. Je ne ferai pas à monsieur JUPPE l'injure de lui supposer des intentions électoralistes en cherchant à retenir dans son vivier électoral potentiel des Français de sensibilité intermédiaire. Il me semble que le bon sens et la justice consiste à regarder la réalité en face. Et après tout, je croirai à la bonne fois des Pierre MOSCOVICI, Martine AUBRY, etc., le jour où ils habiteront à BARBES ou à SAINT DENIS, quand ils viennent en session parlementaire à PARIS.
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Je rappelle à mes lecteurs, en citant de mémoire, ce que disait Jean JAURES : "La Patrie est le seul bien qui reste aux pauvres". Les politiciens devraient bien méditer la parole de ce grand homme, qui appartient à la France, et non pas à la gauche.

samedi 19 décembre 2009

Une Fourmi antipapiste ?

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Fourmi est-elle antipapiste ? Certes non ! Mais il fallait bien que je trouve un titre percutant pour répondre aux objections qu'elle a émises dans le commentaire très pointu de mon dernier billet.
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Le reproche massif que fait Fourmi aux propos de Benoît XVI sur amour et vérité, est qu'il ne s'adresse qu'à des croyants, ou en tout cas - puisqu'il s'adresse aussi aux hommes de bonne volonté - à des esprits disposés à écouter ce qu'il a à dire.
Il m'apparaît qu'il est très difficile de demander au pontife une parole humaine qui puisse avoir valeur pour la totalité de l'humanité. Cela reviendrait à prendre une posture de tyran de la pensée. Benoît XVI parle au nom de Celui en qui il croit, et il indique qu'il n'est pas déraisonnable de suivre l'exemple de son Maître. Le propos est donc nuancé, même s'il est prononcé de manière un peu sèche et très "intellectuelle", ou plutôt abstraite.
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Si le recours à la raison n'est pas de nature à entraîner un début d'adhésion à cette parole, à quoi faut-il s'adresser ? Il me semble que c'est la position de Fourmi qui présuppose la foi en Jésus. Le seul recours à la raison est insuffisant, nous avons certes une intelligence qui en est le siège, mais nous avons aussi une sensibilité et une volonté. De plus, je l'ai dit souvent, la vérité n'est jamais au bout d'un raisonnement. C'est un chemin et une rencontre.
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S'il n'y a pas d'ordre dans la nature, à quoi sert le travail des chercheurs ? J'accepte tout à fait l'idée que c'est l'intelligence de l'homme qui l'y met ; mais je crois plus juste, et en tout cas plus conforme à mon expérience de chercheur, de dire que l'homme par son intelligence le découvre, et s'en émerveille : il faut avoir vu, comme je l'ai vu, des fibres musculaires en culture dans une boîte de Petri, innervées par de moelle épinière, se contracter rythmiquement pendant des mois, pour être en admiration devant l'ingéniosité que déploie la vie.
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Si la nature n'a rien à nous dire, à quoi sert la revendication écologique ? Bien entendu, la nature ne "pense" pas, mais elle est dans un équilibre fragile qui peut vaciller au moindre choc. Et le déséquilibre produit des effets nocifs. Nous le voyons bien avec la question de la déforestation, de la perte de la biodiversité, de la pollution de l'eau, de l'air et de la terre, dont nous sommes, nous les hommes, responsables et comptables. La question de la nature s'étend aussi à celle de la nature humaine. Qu'est-ce qu'un homme ? Une machine à produire ? Une machine à consommer ? Un être de parole ? Quelqu'un qui cherche du sens ? Un être de relation ? Peut-on penser qu'il existe de multiples réponses à ces questions ?
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Ainsi, il est juste de faire appel à l'ordre naturel comme fondement d'une politique juste et vraie. (C'est toute la raison du sommet de COPENHAGUE.) Il en découle que nos comportements doivent s'y adapter. Il ne s'agit pas seulement de nos comportements "animaux", mais aussi de nos comportements "moraux", notamment dans le domaine de la sexualité et du respect de la vie. Ainsi, les Chinois paieront très cher la politique l'enfant unique, et le déséquilibre du "sex ratio" qui fait naître dans certaines provinces 130 garçons pour 100 filles (en raison des avortements qui sont pratiqués quand la première grossesse d'une jeune femme prévoit la naissance d'une fille).
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Ainsi, il n'est pas d'ordre politique juste et moralement fondé qui viole les lois de la nature. C'est tout ce que Benoît XVI veut dire. J'ajoute qu'il est absolument indispensable de pouvoir justifier devant autrui les prémisses rationnelles de la foi, laquelle bien évidemment suppose autre chose. Je reviendrai un jour sur cette question si importante. Mais j'ai de nombreuses raisons de croire que Jésus est bien celui qu'il a dit être.
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jeudi 17 décembre 2009

Amour et vérité se rencontrent

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Un ami lecteur qui m'est très cher, me fait parvenir par courriel un texte qui reprend une catéchèse de BENOÎT XVI, donnée hier à Rome. Je pensais vous parler aujourd'hui des critiques idiotes qui portent sur les propos tout à fait justifiés de madame MORANO. Je le ferais plus tard. Mais je le ferai, tout en produisant un petit commentaire sur le ministre si bêtement attaqué.
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Que dit donc BENOÎT XVI ? Ceci : « L'action sociale et politique ne doit jamais être détachée de la vérité sur l'homme et sur sa dignité ». Il a délivré cette catéchèse lors de l'audience consacrée au théologien médiéval de l'école de Chartres, Jean de SALISBURY, en présence de quelque 9000 personnes rassemblées dans la salle Paul VI du Vatican.
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A la fin de sa catéchèse, Benoît XVI a rappelé que dans son encyclique Caritas in veritate, il s'est adressé « aux hommes de bonne volonté, qui s'engagent afin que l'action sociale et politique ne soit jamais détachée de la vérité objective sur l'homme et sur sa dignité ». Vérité et amour sont indissociables. Et de citer ce passage : «La vérité et l'amour que celle-ci fait entrevoir ne peuvent être fabriqués. Ils peuvent seulement être accueillis. Leur source ultime n'est pas, ni ne peut l'être, l'homme, mais Dieu, c'est-à-dire Celui qui est Vérité et Amour. Ce principe est très important pour la société et pour le développement, dans la mesure où ni l'une ni l'autre ne peuvent être produits seulement par l'homme. La vocation elle-même des personnes et des peuples au développement ne se fonde pas sur une simple décision humaine, mais elle est inscrite dans un dessein qui nous précède et qui constitue pour chacun de nous un devoir à accueillir librement» (Caritas in Veritate, n. 52).
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BENOÎT XVI souligne les présupposés spirituels et les conséquences sociales de cette conception de l'homme : « Nous devons rechercher et accueillir ce dessein qui nous précède, cette vérité de l'être, afin que naisse la justice, mais nous pouvons les trouver et les accueillir qu'avec un coeur, une volonté, une raison purifiés dans la lumière de Dieu ».
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De son côté, Radio Vatican titre sur le risque d'une « dictature du relativisme » qui est un effet de la déconnection « préoccupante dans certains pays », « entre la raison et la liberté. La raison, a souligné BENOÎT XVI, a pour rôle de « découvrir les valeurs éthiques liées à la dignité de la personne humaine ». Et la liberté, « a le devoir de les promouvoir ». Le pape a souligné que le développement d'une société n'est pas un « produit », mais qu'elle plonge ses racines dans le dessein d'amour de Dieu pour ses créatures. Et le pontife a enfin souligné les implications très concrètes et l'actualité du « rapport entre loi naturelle et organisation juridique », dont parle jean de Salisbury en son temps. : « Peut-être Jean de Salisbury nous rappellerait-il aujourd'hui que ne sont conformes à l'équité que les lois qui protègent le caractère sacré de la vie humaine et qui repoussent la légalisation de l'avortement, de l'euthanasie et des expériences génétiques irresponsables, des lois qui respectent la dignité du mariage entre l'homme et la femme, qui s'inspirent d'une laïcité de l'Etat correcte - une laïcité qui comporte cependant toujours la protection de la liberté religieuse -, et qui recherchent la subsidiarité et la solidarité au niveau national et international ».
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« S'il en était autrement, poursuit le pape, ce que Jean de Salisbury définit comme la «tyrannie du prince» ou, dirions-nous, «la dictature du relativisme» finirait par s'instaurer : un relativisme qui, comme je le rappelais il y a quelques années, « ne reconnaît rien de définitif et ne laisse comme mesure ultime que le moi et ses envies».
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Je ne pensais pas que cette catéchèse illustrerait si pertinemment mon billet d'hier. Je citais quelques extraits du "Désenchantement du monde", et je rappelais que les droits de Dieu s'imposent à ceux de César. Cela revient à dire que l'événement réellement fondateur de la société est l'acte créateur de Dieu, et non pas la Révolution française ou un quelconque événement antérieur. Il se trouve en outre que madame MORANO, dont je parlerai demain, a pris en matière de bioéthique des positions très contestables, notamment dans son approbation des mères porteuses pour le compte d'autrui. Comme quoi l'on peut dire à la fois des choses justes quand il s'agit d'analyser des faits, et émettre des jugements de valeur tout à fait contestables quand il s'agit de morale, d'éthique et de comportement. Que voulez-vous, nul n'est parfait, ni votre serviteur, ni madame MORANO.

mardi 15 décembre 2009

En s'accrochant, on peut comprendre...

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J'ai déjà parlé de ce livre d'accès difficile mais tellement intéressant, je veux parler du Désenchantement du Monde, de Marcel GAUCHET. Je trouve a chapitre intitulé "Dynamique de la transcendance", ce constat qui me semble être au coeur des difficultés que traverse notre monde contemporain :
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"Le pensable nouveau - que la société a son principe de constitution en elle-même - est à comprendre au regard de la réalité de l'État souverain, cet État ramassant en lui, avec le principe actif de la cohésion collective - ce qui continue de tenir la société ensemble -, le droit général d'administration inhérent à l'autosuffisance de la sphère terrestre. Or, à partir du moment où il est ainsi d'un côté devenu concevable que le lien de la société procède d'un acte originaire d'instauration, et où il est en pratique posé, de l'autre côté, que la somme de ce qui fait être la société comme elle est se trouve au moins potentiellement concentré dans l'instance politique, une dynamique est irrésistiblement enclenchée qui garantit à plus ou moins longue échéance l'interpénétration de deux dimensions, la fusion de l'idéal et de l'agi, l'alignement du fonctionnement social au présent sur la norme illustrée par le passé fondateur. Car la condensation dans l'État d'un fondement collectif supposé tenir à des raisons d'ici-bas signifie la subversion et la ruine du principe hiérarchique."
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Le texte est difficile, j'en conviens. On peut essayer de comprendre ce qu'il veut dire, et qui rejoint ce que j'ai eu l'occasion de suggérer dans nombre de mes billets. (a) Le régime politique sous lequel nous vivons fait référence à un acte fondateur relativement récent au regard des temps historiques : celui de la Révolution. Cet acte fondateur est présenté (mensongèrement selon moi) comme un idéal, et la politique actualisée, celle que les générations qui se sont suivies depuis l'avènement de la République ont promu, l'a été et l'est comme une mise en oeuvre, un agi de cet idéal fondateur. (b) Le pouvoir en place est l'organe souverain qui, selon le mot de GAUCHET, "accroît son contrôle, et sa prise en charge de la vie sociale", et en conséquence, "défait l'image organisatrice d'antériorité-supériorité de l'ordre social". Il en résulte que cet ordre social apparaît "comme issu de la volonté d'individus qui, en droit, lui préexistent", et qui "en fonction de cette indépendance primitive et de la suffisance de chacun à lui-même [...] ne peuvent être conçus que comme abstraitement égaux". (c) L'appareil administratif faisant peser de plus en plus lourdement son autorité, l'imposition de règles à des inférieurs par des supérieurs n'est plus légitime, et la logique de la représentativité devient de plus en plus évidente : ce mouvement explique les effarouchements des beaux esprits après le vote des Suisses sur les minarets. Les Suisses n'ont pas pour acte fondateur une Révolution, mais des pactes successifs entre petites régions et la volonté farouche de défendre la liberté de ces dernières et de donner au peuple toujours le dernier mot. En Suisse, l'ordre social vient moins de l'État que du Peuple. La représentativité des élus y a moins d'importance que chez nous. (d) Le système démocratique à la française a détruit tous les corps intermédiaires et il laisse le citoyen seul et désarmé devant l'État ; ceci est le corollaire de la disparition de la hiérarchie, présentée comme inégalitaire et injuste.
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Mais dit plus loin GAUCHET, "A côté, ou plutôt au-dessous de l'être social, pris au-dehors dans le réseau des contraintes communautaires et des obligations envers César, il y a [...] un homme intérieur, absolument indépendant en ultime ressort, au fond de lui-même dans sa relation à Dieu. A l'acteur lié par les appartenances de ce monde répond, en chaque croyant, la personne déliée par l'engagement envers l'autre monde." Il me semble que ce constat résume à lui tout seul l'impasse dans laquelle la démocratie s'est fourvoyée, et les raisons pour lesquelles les tenants de la République ont tellement voulu détruire l'Église, et tout spécialement l'Église catholique. Pour eux, la volonté collective (une idée parfaitement abstraite, dépourvue de toute réalité) doit être placée au-dessus des volontés individuelles, surtout quand celles-ci refusent de s'incliner, pour de bonnes raisons, devant César. La démocratie a un côté totalitaire et elle l'ignore.
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Selon moi les droits de la conscience éclairée sont au-dessus des lois humaines, et nul n'est tenu d'y obéir si elles heurtent manifestement la justice, la vérité, les exigences de la nature et, j'ose le dire, celles de Dieu. Encore faut-il y croire. Ainsi le conflit a des causes clairement identifiées : les droits de Dieu contre ceux de l'Etat.

Trahison et ralliement !

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Le Parti Socialiste n'a pas eu de mots assez durs pour monsieur Eric BESSON qui, après avoir été conseiller de madame ROYAL, a rejoint les rangs de la majorité. C'est un traître, un renégat, un vendu, dit-il.
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A-t-on seulement prêté attention au changement d'étiquette de monsieur Jean-Luc ROMERO, ci-devant chargé à l'UMP des questions du SIDA, en relation avec l'homosexualité. Monsieur ROMERO a rejoint le PS, et figure sur la liste de monsieur HUCHON pour les élections régionales. Tiens, là ce n'est pas un traître, ni un renégat, ni un vendu. C'est un homme lucide qui a enfin ouvert les yeux, dit le Parti Socialiste qui lui ouvre grand les bras. Monsieur ROMERO n'a sans doute pas l'envergure de monsieur BESSON, mais enfin c'est une personnalité qui n'est pas négligeable. Il a, en outre, révélé publiquement son homosexualité et c'est un atout quand il s'agit de piper des voix.
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Et si tout simplement on reconnaissait aux hommes politiques le droit à l'erreur, sans leur faire de procès d'intention quand ils changent de camp ou d'opinion ? On peut toujours chercher des arrière-pensées à ces modifications d'appartenance. On peut aussi admettre qu'ils résultent d'une combinaison de l'analyse rationnelle des situations et de l'intérêt personnel. Bref, on peut désapprouver ces changements, ces volte-faces, sans y voir la trace de sombres manigances. Monsieur BESSON tout comme monsieur ROMERO avaient le droit de choisir un nouveau camp. Si j'en crois les sondages, monsieur ROMERO a toute chance d'être élu. Tant mieux pour lui. Espérons qu'il défendra, sans complaisance mais sans confusions, la dignité des homosexuels, trop souvent bafouée, sans accorder à l'homosexualité une place que ni la nature ni l'intérêt de la société n'exigent.
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lundi 14 décembre 2009

San Antonio et le miroir

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J'ai passé quelques jours à la campagne chez mon frère. C'est un grand amateur des aventures de San Antonio, et un admirateur du style picaresque et de la débordante imagination de Frédéric DARD. Il a dans sa bibliothèque les oeuvres complètes des aventures du commissaire le plus célèbre de notre littérature, Maigret excepté. Vous dire que je passerai mon temps à lire les dizaines de volumes qui relatent les folles aventures de San An. et de Béru serait faux. Mais il m'arrive de temps à autre de me dilater la rate en en lisant les meilleurs feuilles. Bien m'en a pris pendant mon séjour ; voici ce que l'auteur met dans la bouche de son héros. On passera sur quelques crudités de la langue pour ne s'attacher qu'au fond et aux idées.
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"Je crois que", fait dire à San Antonio Frédéric DARD, "pour changer le monde, faudrait commencer par supprimer les miroirs. A force de ne plus pouvoir narcisser, les gens finiraient par s'oublier un peu, du moins par perdre cette fausse notion d'eux-mêmes qui leur entartre l'esprit. La chiasserie" [oh ! pardon, se permettra de dire ici votre serviteur] "vient de ce qu'ils s'admirent, s'auto-vénèrent. Ils sont leur propre religion, leur vraie politique, leur seul horizon, l'ambition de leur vie. Ils prennent envie d'eux sitôt qu'ils ouvrent les yeux sur leur image. Ah ! oui, brisons les miroirs pour qu'entre nous la glace soit enfin rompue. On écoperait peut-être de sept années de malheur, mais on serait tellement heureux ensuite."
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Au delà de la désespérance et de la mélancolie de ces lignes, qui témoignent bien de la profondeur d'esprit de Frédéric DARD, il y a une vérité. Il ne me paraît pas nécessaire de commenter davantage... Jamais, en effet, on a mieux fustiger ce que j'appelle "l'auto-ombiloscopie", habitude qu'ont nos contemporains de se contempler le nombril.

dimanche 13 décembre 2009

Démocratie et minarets

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Les citoyens de la Confédération Helvétique ont donc voté : ils ne veulent pas que l'on construise de minarets dans leur pays. Ils n'ont pas dit "mosquées", ils ont dit "minarets". Ce vote a entraîné la réprobation de nombreuses organisations, partis, personnalités, et c'est surtout en France que la réprobation a été la plus incisive et la plus venimeuse.
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Première observation : ce vote a été rendu possible, au titre des référendums d'initiative populaire, parce que le nombre requis de citoyens l'ont expressément demandé. Il y a eu un débat avant le vote. L'alternative était claire : oui ou non ; en ce sens elle satisfaisait au théorème de CONDORCET qui dit que l'opinion majoritaire ne peut être connue si plus de deux choix sont ouverts au suffrage. Enfin, comme le veut la constitution helvétique, la double majorité, celle du peuple, et celle des cantons a été atteinte. On peut raisonnablement conclure que le processus était démocratique au sens où l'entendent nos chers philosophes des Lumières : c'est bien l'opinion majoritaire du peuple suisse qui a été exprimée par ce vote.
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D'où vient donc la réprobation des contempteurs de nos voisins ? Car elle a bien une origine. On peut observer que ceux qui critiquent les résultats sont clairement des démocrates. La réprobation ne jaillit pas d'un supposé viol du principe démocratique qui leur est si cher (il y aurait pour eux une contradiction insoutenable) : il attribue au peuple et au peuple seul la souveraineté, et ce principe a bien été respecté. La réprobation prend ailleurs son origine. Je vois deux ou trois justifications aux critiques : (a) la première est que le résultat du vote ne satisfait pas l'idéologie de ceux qui s'en désolent ; le peuple aurait raison quand il va dans le sens de leur idéologie ; il est manipulé, il est la proie des passions, il vote sous le coup de l'émotion et son opinion n'a pas de valeur, quand il va dans le sens contraire. On met donc ici l'idéologie au-dessus de la démocratie, et c'est clairement un point de vue totalitaire ; (b) la deuxième origine, plus respectable, est que dans une démocratie où la souveraineté du peuple est déléguée à des représentants élus, il y a des débats plus approfondis, des filtres de procédure, de discussions en commission, d'accumulation d'informations sur les causes et les conséquences de la proposition ou du projet de loi, et que la formule finalement adoptée est celle d'un compromis, imparfait certes, boiteux sans doute, dans lequel majorité et minorité se retrouvent ; (c) il y a une troisième origine possible : celle d'une exigence morale qui transcende toutes les petites ou grandes bassesses de l'âme humaine, depuis la vengeance jusqu'à la crainte. C'est, en gros, la position du Vatican, qui a exprimé un avis très critique sur ce vote.
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Dans tous les cas, on voit que le principe démocratique n'est jamais appliqué, sauf en Suisse. Il est violé (totalitarisme de l'idéologie), édulcoré (démocratie représentative), ou surplombé par des exigences morales qui ne dépendent pas des circonstances du moment, et valent pour tous les temps ou tous les lieux. Mais dans tous les cas aussi, sauf celui de la Suisse, les acteurs politiques placent au-dessus du principe démocratique, soit la volonté de puissance, soit le compromis réaliste, soit l'exigence de vérité.
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L'affaire des minarets est très révélatrice de l'illusion dans laquelle nous vivons. Il n'y a pas de volonté collective car dans nos régimes représentatifs, les solutions adoptées ne satisfont jamais chacun des membres de la collectivité. Il est vrai que nous acceptons théoriquement la règle démocratique qui exige de chacun des citoyens qu'il s'incline devant la loi de la majorité ; c'est bien le seul point d'accord, et cela est vrai aussi pour la Suisse, malgré la clarté du choix proposé, qui empêche que l'on nuance les décisions et les lois. Mais aucun citoyen n'est totalement satisfait des solutions adoptées. Et l'insatisfaction prend sa source en de multiples lieux : celui du sordide intérêt parfois, de l'aveuglement ou de l'ignorance souvent, celui des principes idéologiques, et celui bien plus noble, bien plus fécond, bien plus exaltant qui veut notre préférence pour Dieu et non pour les hommes. Je vais plus loin encore : nos choix, nous les faisons en fonction des idoles que nous nous sommes forgées.
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Thérèse de Lisieux disait : "C'est la confiance, et rien que la confiance qui peut nous conduire à l'amour". Je n'aurais pas eu le courage de voter oui aux minarets si j'avais été suisse, car je n'aurais pas eu confiance... Voilà sans doute où est le noeud du problème.

Reprise

Plusieurs lecteurs m'ont demandé de reprendre plus tôt que prévu mes billets. Je le fais donc, en demandant aux commentateurs de donner leur avis, de manifester leur opposition si nécessaire, en respectant la règle d'or : ne pas faire à autrui ce que l'on ne voudrait pas qu'il nous fasse. D'avance merci.

jeudi 3 décembre 2009

Interruption

Devant l'aigreur que prennent les échanges entre mes lecteurs, j'ai décidé d'interrompre le Blog pendant quelques jours. Le temps pour chacun de comprendre que la vérité ne se possède pas, qu'elle se cherche, qu'elle est rencontre.
Je pense reprendre d'ici deux à trois semaines.

vendredi 27 novembre 2009

Relâche

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Je m'absente jusqu'à mercredi soir, et reprendrai les billets le jeudi 4 décembre. Juste un petit mot avant de clore momentanément nos échanges.
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En consacrant un billet à l'Esprit de Vérité, je ne visais personne, que ce soit bien clair dans la pensée de tous mes lecteurs. J'accepte parfaitement la remarque que certaines de mes présentations "absolutistes" relèvent de l'esprit de mensonge que je dénonçais hier. J'ai dit, et je le ferai, que je m'efforcerai désormais d'éviter les effets, la rhétorique, tout ce qui relève justement du père du mensonge. J'admets tout à fait que mes opinions n'ont pas de valeur absolue et que je puis me tromper. Mais j'affirme qu'en Jésus, il n'y a pas de ténèbres, qu'en lui tout est lumière, et qu'il nous invite à dire "un oui qui soit un oui, un non qui soit un non".
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Je vous souhaite une bonne semaine. A bientôt.

jeudi 26 novembre 2009

Que la lumière soit !

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Je vous ai déjà dit le choc qu'a été pour moi la lecture du petit ouvrage d'Arthur KATZ et Paul VOLK, intitulé "L'Esprit de Vérité. Un message prophétique." Je voudrais en citer ici un assez long passage, sans commentaires.
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"Le relativisme est l'essence même de la sagesse de monde. Le monde exalte la tolérance, y voit une vertu cardinale, et veut bien tout tolérer, sauf les valeurs absolues et la vérité absolue. Rien n'est plus abominable pour la sagesse et les lumières de ce monde, rien n'est plus ridicule à ses yeux que ce qu'il appelle le "dogmatisme". Derrière le souci qu'affiche ce monde pour les situations complexes, derrière cette vérité qui veut que pour toute situation il y ait un contexte particulier qu'il faut toujours prendre en compte, il y a un rejet de l'absolu sous toutes ses formes. Dans son zèle pour condamner le "dogmatisme", le monde place la tolérance au-dessus de la justice et dénigre la vérité.
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Le relativisme s'exprime par ses formules toutes faites "il se peut que ce soit vrai pour toi, mais ce n'est pas vrai pour moi." "Tout dépend de la façon dont on considère la chose." "Rien n'est tout noir ni tout blanc." C'est ainsi que l'adultère, au même titre que la beauté, dépend du regard de celui qui considère la chose. Pour la sodomie, on a trouvé cet euphémisme :"Un autre style de vie". Tout ce qui est valeur ou jugement se dissout et devient brouillard, grisaille généralisée. Ce brouillard est mortel pour la vérité. Il résulte de la mise en pratique du relativisme, de la confusion entre le bien et le mal, entre le blanc et noir, entre les ténèbres et la lumière. Mais Dieu est lumière et il n'y a pas en lui de ténèbres. La lumière est vérité ; ce brouillard grisâtre est mensonge, séduction, tout autant que les ténèbres si ce n'est davantage. Les premières paroles que Dieu prononça sur une création encore à l'état de chaos furent "Que la lumière soit" et il sépara la lumière des ténèbres (Genèse 1, 3-4). Cet acte de séparation n'a jamais été résilié : lumières et ténèbres ne peuvent se mélanger pas plus que ne le peuvent vérité et mensonge. [...] La sagesse de ce monde cherche sans cesse à nier les distinctions que Dieu a établies pour l'éternité, à rendre floue la ligne de démarcation entre vérité et mensonge, à fabriquer ce brouillard, cette grisaille qui permet de redéfinir et de justifier tout ce que nous désirons être ou faire. Le relativisme est séduisant, car à la différence de la vérité, il fait tellement bien notre affaire !"
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Le commentaire viendra tout à l'heure.

mercredi 25 novembre 2009

Non !

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J'aurais pu donner à ce billet un titre drôle, cruel, et qui aurait fait mouche, en disqualifiant un peu la personne à qui je désire dire non ! Je veux parler de monsieur Pierre BERGE qui déclare que le Téléthon vient parasiter la générosité des français, et accuse l'Association Française contre les Myopathies (AFM) d'investir les sommes recueillies dans l'achat de bâtiments. Désireux de mettre en pratique la décision d'infléchir mes remarques dans un sens plus argumenté et plus objectif, je n'ai pas cédé à la tentation de la facilité.
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Pour répondre à monsieur BERGE, je vais me prévaloir de deux réalités : la première a trait à l'AFM. Son actuel directeur scientifique, le Dr Serge BRAUN, est un de mes élèves. Il a réalisé son travail de thèse dans le laboratoire dont j'étais le responsable ; puis y est revenu pour un second séjour post-doctoral, après en avoir passé un premier à l'Université de Californie, à LOS ANGELES, dans le laboratoire du Pr Valérie ASKANAS. Notre laboratoire a bénéficié pendant des années de subventions de l'AFM destinées à soutenir nos recherches sur l'amyotrophie spinale progressive, et - je l'ai déjà dit - nous avons pu faire des travaux qui ont marqué un tournant dans la compréhension de la pathogénie de cette maladie. Grâce à l'AFM, la France est devenue l'une des toutes premières nations du monde en matière de recherche sur les maladies génétiques et de décryptage du génome humain. Le Généthon d'Evry, centre de séquençage de l'ADN, a été un modèle du genre, copié dans le monde entier. Le soutien au Centre d'Etude du Polymorphisme Humain a été également décisif pour placer notre pays au tout premier plan dans ce domaine. L'AFM ne se borne pas à subventionner des recherches sur les maladies musculaires ou neuro-musculaires. Elle subventionne aussi de très nombreuses recherches sur d'autres maladies orphelines (maladies qui ne frappent que quelques dizaines de personnes par an). Il faut bien comprendre qu'il est impossible à la recherche publique de subventionner des travaux sur des maladies qui ne sont pas un problème de santé publique (comme le cancer, le SIDA, la maladie d'Alzheimer, ou les maladies cardiovasculaires). Il est donc logique de faire appel à la générosité privée.
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Monsieur BERGE se dit atteint d'une myopathie. Je dis bien "une", et non pas "de". Il n'est pas atteint de myopathie de Duchenne de Boulogne, car il ne serait plus ce monde ; il l'aurait quitté en atteignant l'âge de 20-25 ans. Il existe des dizaines de "myopathies" de topographie, d'intensité et de gravité variables. Je ne rentre pas dans les détails, inutiles pour mon propos. Mais je souligne qu'il y a un risque de confusion entre cette très grave myopathie, celle que connaissent la majorité des gens, et les très nombreuses autres formes d'atteinte musculaire.
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La deuxième réalité est mon engagement à l'Association Tibériade, qui accueille des séropositifs. La vérité m'oblige à dire que nos accueillis approuvent la sortie de monsieur Pierre BERGE, lui-même séropositif et président du SIDACTION dont Line RENAUD est vice-présidente. La vérité m'oblige à dire aussi que j'avais sollicité madame Line RENAUD pour qu'elle vienne rendre visite à Tibériade, et que je n'ai jamais eu de réponse. Elle n'a sans doute jamais eu mon message, car je le lui avais envoyé par le biais de son Association.
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Les réactions de nos accueillis sont purement émotionnelles. On peut les comprendre. Quoique l'on fasse et dise, nos amis s'identifient à leur "maladie" (je mets des guillemets, car la séropositivité n'est pas une maladie, mais un état immunitaire particulier), et ils réclament une attention de tous les instants, une bienveillance inépuisable. Ils sont en grande détresse. Et c'est le regard que porte notre société qui en est responsable en grande partie. La raison de ce regard oblique est facile à comprendre : hormis les accidents transfusionnels (aujourd'hui rarissimes), le principal mode de transmission du virus de l'immunodéficience humaine est bien connu : addiction à la drogue utilisée par voie parentérale ; pratiques homosexuelles (encore que la transmission hétérosexuelle augmente en fréquence, en raison du vagabondage sexuel, et que la tranmission post-natale de la mère à l'enfant, en Afrique soit un très réel problème). Une chose est de ne pas condamner les personnes ; une autre est de considérer ces pratiques comme normales, tant sur le plan personnel que sur le plan social. Le fait est cependant que le SIDA est devenu une question de santé publique, du fait de ces comportements personnels à risque. Il y a là une grande différence d'avec une maladie génétique dont le porteur n'est en rien responsable de son état.
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Monsieur BERGE croit, ou feint de croire que le Téléthon siphonne l'argent privé et détourne la générosité des particuliers, au détriment de la recherche sur le SIDA. C'est faux. L'ANRS subventionne par millions d'euros des recherches fondamentales et appliquées (vaccin) sur le SIDA, et la France est un des tout premiers pays du monde dans ce domaine. Monsieur BERGE reproche au Téléthon de susciter la pitié des donateurs potentiels en leur montrant des enfants en fauteuil roulant. Voyez-vous, j'en ai vus et beaucoup, qui sont venus visiter notre laboratoire. Et j'en avais le coeur serré. Il n'est pas normal de mourir à 12 ans, à 16 ans ou à 20 ans... On ne meurt plus du SIDA, ou plus exactement des infections opportunistes liées à la séropositivité. Et rien ne prouve que l'argent soustrait au Téléthon irait dans les poches du SIDACTION. Je crois même pouvoir affirmer qu'il n'irait certainement pas pour les raisons que j'ai dites et que je résume. On n'est pas responsable d'une maladie génétique qui n'intéresse pas les pouvoirs publics ; on a une responsabilité certaine dans sa contamination par le virus de l'immunodéficience humaine. Et ceci explique cela. Je regrette de devoir dire ici non, monsieur BERGE, vous n'avez pas raison.

mardi 24 novembre 2009

A Hicham

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J'ai eu l'occasion de dire tout le bien de ce jeune homme qui travaille au Monop de le Route de la Reine. Ce matin, alors que j'allais acheter des lames de rasoir, il tenait la caisse. Peu de chalands à cette heure relativement matinale. Nous avons pu discuter. Je lui ai dit que j'avais parlé de lui dans un commentaire de commentaire. Il n'en croyait pas ses oreilles. Et pourtant. Et il m'a bien dit qu'il ne fallait pas faire l'amalgame entre les voyous qui sont des voyous non pas parce qu'ils viennent ou que leurs parents viennent d'Algérie ou du Maroc, mais parce qu'ils sont mal élevés, sans principes et sans repères, et que nous n'avons pas su ou pu les accueillir et les intégrer convenablement - ce qui n'excuse en aucune manière leur comportement de voyous.
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Je souhaite que nombre de professionnels puissent recruter des jeunes comme HICHAM - tel est son prénom - qui allie la gentillesse à l'élégance du comportement et au sourire bienveillant, la compétence à la dignité. Allons ! Merci Hicham pour ce que vous êtes et qui permet aux yeux qui savent voir de ne pas désespérer d'une situation apparemment sans issue.

Exactitude, sincérité, vérité

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Chers lecteurs, vous l'avez constaté, je n'ai pas produit de billet hier. Je vais m'en expliquer le plus précisément possible. D'abord, je ne partage pas l'irritation que les commentaires divers expriment vis-à-vis de tel ou tel lecteur. Et il me semble parfois que ces commentaires ne sont pas exprimé en vérité mais plutôt en référence à un système de pensée préformé que j'appelle système idéologique. Bien entendu, j'aurai pu moi-même, chaque fois qu'une telle situation se présente, exprimer mon désaccord. Je ne l'ai pas fait, je le regrette.
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La lumière sur ce point m'est venue dimanche soir, à l'Eglise Saint-Ignace, desservie par les jésuites du Centre Sèvres. Un membre de notre petite fraternité de prière nous avait invité à venir à "La Messe qui prend son Temps", qui y est offerte tous les dimanches soirs aux étudiants et aux jeunes professionnels, mais aussi à tous ceux qui veulent bien passer près de deux heures à écouter un enseignement solide, à prier en silence, à partager le fruit de leur méditation avec leurs voisins de rangée.
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C'était la fête du Christ Roi. L'Évangile du jour relatait la fameuse scène où Pilate demande à Jésus : "Qu'est-ce que la vérité ?" et se voit répondre : "Quiconque procède de la Vérité écoute ma voix", par un Roi issu non de la Terre mais du sein du Père, un Roi dont le Royaume n'est pas de ce monde. L'enseignement fut d'une densité remarquable, accueilli dans un silence plein, attentif, réceptif. Impossible de dire plus sur ce silence habité, sur l'attention, la concentration des fidèles. On y insistait sur l'exactitude, qui a pour contraire l'erreur, et qui est l'adéquation de la parole avec les faits, sur la sincérité qui est l'adéquation de la parole avec les sentiments éprouvés par le locuteur et dont le contraire est le mensonge lequel a pour prince et père Satan. La père jésuite qui enseignait insista sur un point essentiel : la vérité n'est pas au terme d'un raisonnement ; la vérité est une personne, celle de Jésus ; être dans la Vérité c'est rencontrer Jésus, qui ne fait rien de lui-même mais fait ce que son Père lui indique. Et d'ajouter : l'exactitude et la sincérité sont les conditions essentielles de la rencontre, et Jésus est le seul chez qui la parole et l'être se confondent, sans erreur ni mensonge.
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En tant que scientifique, bien entendu, j'ai chassé l'erreur. Ce fut même mon métier. Et c'est la raison pour laquelle le relation minutieuse et aussi exhaustive que possible des faits me paraît essentielle à tout dialogue, aussi bien dans la sphère privée que dans l'espace public. Autant que faire se peut, j'ai cherché la sincérité, mais je réalise que par souci de plaire, ou de produire un effet, je n'ai pas toujours été sincère. Oui, c'est là que le bât blesse. Car nous avons beaucoup de mal à être sincère. Je vous renvoie à ce billet où je citais Arthur KATZ et Paul VOLK : "Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrais, c'est la lâcheté".
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Je remercie fraternellement Olibrius qui, maladroitement parfois, a pointé l'approximation, disons-le mot, l'insincérité de certains de mes propos, et leur absolutisme. Il m'a rendu un grand service. Je partage certaines indignations de Tippel, mais comment ne lui dirais-je pas que ces remarques procèdent d'un système de pensée préétabli, dans le cadre duquel il tente de faire rentrer les faits, racontés toujours avec exactitude, il faut le souligner, et avec courage, ce que nous ne savons pas toujours faire ? Bien entendu, les commentaires de Fourmi, d'Adèle, de Ropartz, de Norman, de Meise, et d'autres lecteurs m'ont toujours paru utiles.
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Ces réflexions ne sonnent pas le glas du Blog, mais une certaine inflexion. Je dirai pourquoi les remarques de madame AUBRY, les initiatives du Président SARKOZY me paraissent, les unes issues du père du mensonge, les autres, de la pauvre chair (au sens de Paul de Tarse) de l'homme, et parfois aussi du père du mensonge. Et je m'efforcerai de justifier ces analyses en étant le plus exact possible dans la relation des faits, aussi sincère que possible dans l'expression de mes sentiments et de mes opinions, et dans l'espérance que mes paroles soient vraiment celles d'un disciple.
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Bonne journée.
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dimanche 22 novembre 2009

Le tri, pas l'amalgame

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Un lecteur a fait référence, dans un commentaire, aux "incidents" qui ont eu lieu à MARSEILLE et à LYON après le match aller de football entre l'équipe égyptienne et l'équipe algérienne, et il se demandait qui allait payer les dégâts entraînés par ces débordements. Il avait en tête, à l'évidence, le débat sur l'identité nationale, et les difficultés nées de l'octroi automatique de la nationalité française à tout étranger né sur le sol français.
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Le match retour qui a vu la victoire et la qualification de l'Algérie a suscité de nouveau des manifestations violentes. L'AFP, repris par le site de France Info, a présenté ainsi les événements. Première dépêche : "Légers incidents aux Champs Elysées après le match Algérie-Egypte". Deuxième dépêche, quelques heures plus tard "Soixante-trois personnes interpellées après les violences des Champs Elysées". Je cite de mémoire le titre des dépêches et il se peut que mes citations ne soient pas totalement exactes. Mais je suis sûr de la formule "légers incidents", et "soixante-trois personnes interpellées" à la suite des "événements" des Champs Elysées.
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Ainsi, de légers incidents peuvent être suivis de l'interpellation de soixante-trois personnes. Il y a comme un léger décalage dans la présentation des faits et de leurs résultats... Mais plus encore, on apprend que ces "légers incidents" et ces interpellations sont consécutifs au pillage (en moins de deux minutes disent d'autres dépêches d'agence) du magasin Mont Blanc, et du Magasin Swatch et du bris de plusieurs vitrines dont celle d'un restaurant.
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On peut supposer que ces rassemblements sont le fait de jeunes gens d'origine algérienne, fiers de voir que leur pays d'origine ait gagné son billet pour l'Afrique du Sud. On peut comprendre qu'ils aient besoin d'exprimer collectivement et publiquement cette fierté. Mais enfin, c'est le pays de leurs aïeux, ce n'est pas ou ce n'est plus leur patrie, et l'Algérie n'est pas une province française. On ne peut donc assimiler ces explosions de joie spontanée à celles qui surviennent après des matchs entre l'équipe de RENNES et celle de MARSEILLE par exemple. Les bretons, s'ils ont gagné, brandissent le drapeau blanc et noir de la Bretagne, aux beaux motifs d'hermine, et les provençaux, agitent les couleurs de leurs clubs, et font de même s'ils sont vainqueurs. Et de surcroît, ces victoires ne sont pas suivies d'émeutes, car c'est bien le nom qu'il faut donner aux mouvements ici évoqués.
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Il y a donc un problème, et ce problème est bien lié à l'origine de ces jeunes. Je refuse de voir en chacun d'entre eux un islamistes en puissance, un haineux, un délinquant. Cet amalgame, s'il était accepté comme vérité établie, entretiendrait un soupçon perpétuel, une animosité entre les citoyens, et finalement un climat de guerre civile larvée. Il y a dans ces rassemblements de jeunes ce que la presse appellent des "casseurs" qui entraînent leurs compagnons d'aventure et qui eux sont de véritables fléaux. Ce sont eux qu'il faut viser. La première des mesures consiste à les déchoir de la nationalité française, s'ils sont nés en France de parents étrangers, et, en cas de récidive, de les renvoyer dans le pays de leurs parents. S'ils sont nés français de parents français, il faut les déchoir de leurs droits civiques. Il n'est pas concevable que de tels voyous puissent par leur vote (dont on connaît la couleur...) infléchir la politique française. Il faut confisquer leurs motos, leurs téléphones portables, leurs ordinateurs, bloquer leurs éventuels compte en banque pour payer les dégâts, et se donner le moyen de suivre leurs déplacements grâce au bracelet électronique. La prison ne sert à rien.
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Ce ne sont pas des mesures inhumaines. Elles n'attentent aucunement à la dignité de la personne. Et elles permettent à la société de se protéger des exactions de ces bandes connues, fichées et rarement punies. Il s'agit aussi, et c'est le point le plus important de mon billet, d'accueillir fraternellement, les bras grands ouverts, tous ceux de nos banlieues que dégoûtent les pratiques des voyous ; il s'agit de ne pas pratiquer l'amalgame entre les délinquants en puissance ou les délinquants avérés, et ceux qui désirent vivre comme tous les autres jeunes français. Le tri oui, l'amalgame non. Ainsi, et en changeant ce qui doit l'être, nous séparerons "les boucs des brebis." Et c'est justement l'amalgame qui nous empêche de le faire. Car, dans nos têtes encombrées de préjugés, condamner les uns (ce qui est tout à fait légitime) reviendrait à condamner les autres (ce qui est une imbécilité de pensée).

samedi 21 novembre 2009

Un génie, vraiment ?

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René GROUSSET est un grand connaisseur de l'Orient en général et de la Chine en particulier. J'ai lu nombre de ses livres, car - je l'ai déjà dit - je me suis pris de passion pour l'Empire du Milieu et je suis fasciné par son histoire, son art, sa littérature. Je m'intéresse de très près à ce que dit cet historien. Mais je voudrais, à propos de certains de ses avis, expliquer comment fonctionnent nos mentalités modernes, et comment il nous est possible de trier dans les faits du passé ceux qui nous conviennent ou nous plaisent et ceux que nous préférons passer sous silence.
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Pour René GROUSSET, le Premier Empereur Jaune, celui dont on a retrouvé la tombe habitée de milliers de soldats et de personnages en terre cuite (on a pu en admirer quelques uns à Paris, car la Pinacothèque a consacré une exposition à cet Empereur et à son tombeau), est un des plus puissants génies de l'humanité, un génie qui dépasse César et Alexandre. Le compliment n'est pas mince, et l'on se précipite pour en savoir plus.
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Un génie vraiment, celui qui fit brûler en 212 avant J.-C. les livres classiques et avec eux 460 lettrés qui critiquaient les innovations de l'Empereur et son mépris de la tradition ? Un génie, l'homme qui fit bouillir vivant les féodaux qu'il jugeait hostiles à sa personne ou dangereux pour sa politique ? Un génie vraiment, celui qui fit creuser sa tombe par 700.000 condamnés, castrés au préalable, qui fit ensevelir tous les artisans qui avaient contribué à installer les machines destinées à protéger sa tombe, et toutes les nombreuses épouses qui ne lui avaient pas donné d'enfants ? Un génie ? Un génie l'homme qui envoyait des milliers de jeunes garçons et de jeunes filles se perdre sur la mer à la recherche des Îles habitées par des Immortels ?
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L'intérêt de l'opinion de René GROUSSET réside dans les présupposés de sa pensée. Un homme qui réunifie et centralise un pays, l'uniformise sous une poigne de fer avec l'aide de légistes inhumains, qui unifie poids, monnaie, écriture, largeur des essieux des chars, est un génie à cause de résultats qu'il obtient, et qui sont les effets de sa volonté de puissance. N'est-ce pas dire que la fin justifie les moyens ? Et n'est-ce pas ainsi que la Révolution - mutatis mutandis - a transformé la France ?
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Le même fonctionnement intellectuel est à l'oeuvre dans l'enseignement de la Révolution à nos jeunes. Il ne s'agit pas de nier les améliorations réelles apportées à la Chine par QIN SHIHUANGDI, le Premier Empereur Jaune des QIN, ni celle de certaines lois révolutionnaires. Mais il s'agit de savoir s'il était possible de faire l'économie de ces horreurs pour arriver aux mêmes résultats ? Les uns diront que non, et c'est l'opinion de la majorité des intellectuels français ; les autres diront que oui, et je prétends que cela était possible. Du reste, chez nous, le mouvement avait été donné, le 4 août 1789, par le duc d'AIGUILLON et le vicomte de NOAILLES à l'initiative desquels des privilèges nobiliaires qui, avec le temps étaient devenus des avantages injustifiés, furent abolis. Ne suffisait-il pas d'aller dans cette direction pour obtenir en douceur ce qui fut instauré ensuite par l'injustice, la cruauté et la violence ?
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Bien entendu, la bonne foi de René GROUSSET n'est pas en cause. C'est sa manière d'envisager la fonction du politique qui m'interpelle. Et je me demande si finalement notre système démocratique qui consiste pour une majorité à imposer à une minorité qui ne peut ni discuter ni négocier ni amender n'est pas une forme adoucie de cette manière de triompher par la seule volonté de puissance. Je maintiens que le compromis (pas la compromission) est nécessaire et devrait être imposé par la Constitution.

vendredi 20 novembre 2009

L'homme pressé

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L'homme marche d'un pas rapide. Il veut aller à la messe, et il ne lui reste plus que quelques minutes. Déjà la nuit est tombée ; les lampadaires de la rue de Varize jettent une lumière oblique sur un trottoir antique, jonché de feuilles. Peu de passants. Eux aussi se hâtent de rentrer. Ce n'est pas la froidure qui les presse, mais une sorte de peur archaïque ; l'atmosphère est blafarde, sinistre, étrange.
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Au coin de la rue, deux hommes sont assis par terre sur le rebord d'un portail métallique, fermé depuis longtemps, et qui le sera sans doute pour toujours. Ils parlent fort ; leur gaieté est factice : ils ont bu. L'un d'eux, un grand noir, coiffé d'un chapeau de feutre d'où sortent d'abondantes tresses qui tombent sur les épaules, se lève et dit à l'homme pressé :
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"Quand on n'a pas de réseau, est-ce qu'on est encore vivant ?"
La question mérite réponse. Elle lui est donnée par l'homme pressé.
"Vous n'auriez pas deux ou trois euros, par hasard ?" L'histoire du réseau, un piège ?
"Je ne les ai pas pas."
"Si vous les avez."
"Non. Si je les avais, je vous les donnerai." L'homme pressé ment. Il sait qu'il ment.
"Vous les avez."
"Non. Je vais voir ce que je peux faire"
Il ment. Il les a, un billet de cinq euros. Il a bien l'intention de ne rien faire du tout. Il ment, mais il se souvient de ce qu'il a dit sur le mensonge.
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Allons ! Il va faire de la monnaie chez l'épicier arabe ; "Au panier du Prince", n'est-ce pas un beau nom pour une enseigne d'épicier ?
L'homme pressé achète un rocher au chocolat, prend sa monnaie, retourne voir le grand noir. Il lui donne le rocher et les deux euros.
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"Respect, monsieur ! Respect" dit le grand noir qui a bu et sent l'alcool, un alcool blanc et parfumé, sans doute du kirsch.
L'homme pressé a l'impression de s'être fait avoir, de s'être laissé manipuler par un habitué de la manche, un habile. Mais il ne regrette rien. Le grand noir voulait deux ou trois euros. Il les a eus. Et un gros rocher au chocolat en plus.
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Je connais bien l'homme pressé. Je suis arrivé à l'heure à la messe.

jeudi 19 novembre 2009

Manipulation

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A plusieurs reprises, un lecteur que j'apprécie plus qu'il ne l'imagine, a supposé que par mes propos je cherchais à manipuler les familiers de ce Blog. J'ai quelque peu répondu avant hier à ses remarques. Néanmoins, l'affaire est trop importante pour être traitée à la légère. Je vais donc essayer de répondre à Olibrius le plus clairement possible, et le plus honnêtement surtout.
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(a) Il est évident que toute personne qui parle ou qui écrit vise à obtenir un effet dans l'esprit de celui qui l'écoute ou le lit. Les questions qui se posent alors sont les suivantes : cet effet est-il contraignant ? Vise-t-il à entraîner à des paroles ou des comportements qui sont mauvais pour le lecteur ou l'écoutant ? A-t-il pour fin l'intérêt de celui qui parle ou qui écrit ?
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(b) Il n'est pas simple de répondre à ces questions. J'ai toujours dit qu'il y a une grande différence entre communiquer et être en relation. Quand on communique, on ne se soucie pas de la réaction d'autrui, même si on escompte un effet de son message. C'est le mode d'influence utilisé principalement par la publicité et, dans une certaines mesure, par les hommes politiques. Il ne faut pas sous-estimer la manipulation qu'entraîne une communication soustraite à toutes règles déontologiques ou morales.
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(c) Quand on écrit, ce qui est mon cas, on utilise évidemment les moyens de la rhétorique. Et ces moyens - Olibrius le sent bien, quand il parle de magie du verbe - peuvent être perçus comme des manipulations. Sauf qu'il est toujours possible d'analyser un discours écrit et d'en dévoiler les faiblesses ou les contradictions. La chose est plus difficile quand il s'agit d'un parole dite. L'émotion qu'elle entraîne, et le fait que les paroles volent, ne permettent pas cette analyse critique. Le risque de manipulation est donc plus grand dans ce cas.
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(d) J'appelle donc manipulation tous les moyens (paroles ou écrits) qui visent à obtenir un effet sur autrui, un effet contraignant, ou contraire au bien de celui qui le subit, ou soustrait à son sens critique, au seul bénéfice de celui qui les met en oeuvre.
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(e) Dans la mesure où quelques lecteurs suivent mes billets, sans les commenter, j'admets que ces derniers puissent avoir l'effet que je vise, celui d'entraîner la conviction, et de modifier, le cas échéant, les comportements. Il faut donc qu'à ce point j'interroge ma conscience : ces effets sont-ils bons, neutres, ou mauvais ? Dénoncer la désinformation, le mensonge, la déformation des faits, les positions et propositions politiques qui me semblent avoir des conséquences désastreuses pour mon pays, pour mes concitoyens, pour les familles, pour les personnes, voire pour l'humanité, me semble légitime. J'admets un certain parti-pris contre le socialisme et ses séides. Je me suis toujours efforcé de justifier mes critiques.
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(f) Pour ce qui concerne l'institution Eglise, dans son aspect purement humain, je prie Olibrius de me croire : il y a bien des choses qui me déplaisent, et par-dessus tout la prudence et le retrait, l'hypocrisie et la lâcheté, alors même qu'il faudrait une parole forte et juste. Sur ce point, Benoît XVI a toujours raison. Mais une vérité qui va à l'encontre du plaisir à tout va, de l'égoïsme et de la jouissance ne peut être entendu, "car le monde ne connaît pas l'Esprit de Vérité".

mercredi 18 novembre 2009

De quoi je me mêle ?

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Effaré. Je suis effaré ! Si j'habitais la Région de Poitou-Charentes, je manifesterais, je pétitionnerais, j'enragerais de voir que mes impôts servent à soustraire les adolescentes à l'éducation parentale, introduisent le mensonge et la distance entre les enfants et leurs parents, dissolvent le peu de retenue morale qui pourrait subsister dans notre civilisation.
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Désormais, en effet, les adolescentes (il semble que ce soit surtout les lycéennes) de Poitou-Charentes recevront un "chèque contraception" (de 144 euros, s'il vous plaît !) qui leur permettra de satisfaire leur libido, et surtout celle de leur copain, à l'insu de leurs parents, car elles pourront se procurer directement pilules et stérilets sans qu'il leur en coûte. Vous me direz : "Mais le nombre de grossesses des adolescentes ne cesse d'augmenter ! Il faut faire quelque chose !" A quoi je répondrai : "Et pourquoi donc ce phénomène, si ce n'est à cause de l'hypersexualisation de notre société, de la propagande en faveur des moyens contraceptifs qui en découlent et des fausses assurances qu'ils induisent ?" Il me semble que former les parents à l'éducation sexuelle de leurs enfants serait plus humanisant que de lâcher la bride à ces derniers.
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Curieusement, le journal gratuit Vingt minutes publie dans son numéro du mardi 17 novembre, le résultat d'un sondage qu'il a commandité. L'article qui le résume et en commente les résultats est intitulé : "Les Françaises plébiscitent le chèque contraception de Royal". On se précipite donc pour voir de quoi il en retourne. Les choses sont plus nuancées qu'il n'y paraît. Les femmes de 65 ans et plus n'approuvent la mesure qu'à 52 % ; les 18 - 24 ans, à 79 % (rien de bien extraordinaire ; on leur facilite le travail, si je puis m'exprimer ainsi), et les 35 - 49 ans, à 70 %. Et le journal fait le commentaire suivant à propos des chiffres relatifs à l'opinion des femmes de cette dernière classe : "Or c'est dans cette tranche d'âge que l'on retrouve précisément le plus de mères d'adolescentes". Il s'agit là d'une interprétation des résultats, j'en conviens, mais d'une interprétation vraisemblable. Si nous allons un peu plus loin, nous pouvons aussi dire que les mères de ces adolescentes ne savent plus ou pas comment s'y prendre avec leurs filles pour les éduquer à une vie sexuelle saine et humanisante, qu'elles laissent flotter le ruban avec soulagement, et que ma foi si les galipettes de leurs filles ne leur coûtent rien, il n'y a plus qu'à laisser faire. Il n'y a aucun jugement dans ce que je dis là, je le précise à l'intention d'Olibrius. Il s'agit pour moi d'aller au bout de l'analyse. Ne serait-il pas préférable de favoriser le dialogue entre la fille et la mère dans ce domaine ?
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Je trouve que l'intrusion du politique dans la vie intime des citoyens est absolument insupportable. Madame ROYAL a lutté, avec raison, il faut lui rendre cette justice, contre la pédophilie. Mais il me semble que sa mesure relève de cette curiosité malsaine des adultes pour l'initiation des adolescents à la vie sexuelle. Elle relève de l'intimité de la famille et des consciences, pas de la démagogie d'un politique en mal de popularité. Et j'ai envie de dire : "De quoi je me mêle ?"

mardi 17 novembre 2009

Robespierre, Mao et la structure

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L'actualité internationale me fournit, sans que je l'ai cherché, une excellente illustration de deux thèmes que je développe depuis longtemps dans mes billets : la Révolution et la structure. Le Président américain fait ami-ami avec la Chine. Il a de bonnes raisons de le faire, mais ces raisons sont avant tout économiques ; elles n'ont rien à voir avec la manière horrible dont le régime communiste s'est implanté en Chine, et notamment avec les horreurs de la Révolution Culturelle. Il convient donc de rafraîchir la mémoire de nos contemporains et de montrer que la Révolution Culturelle se nourrit du même sang que la Révolution Française. Pour s'en convaincre, il suffit de se souvenir de la définition d'une structure, définition que j'ai rappelée il y a peu.
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SONG YONGYI a rassemblé des témoignages de victimes et d'acteurs de la Révolution Culturelle. Il a participé à celle-ci lorsqu'il était adolescent, à SHANGHAI ; il y a été emprisonné quatre ans pour d'obscurs motifs. Il est historien. Arrêté en Chine en 1999 alors qu'il recherchait, au cours d'un voyage - il résidait alors aux États Unis -, des documents sur les événements déclenchés par ce fou sanguinaire qu'était MAO, il a été arrêté, emprisonné quatre mois, puis libéré et expulsé, sous la pression de l'opinion internationale. Il enseigne aujourd'hui dans une grande université américaine de la côte occidentale, la Librarian Faculty de l'Université d'Etat de Californie.
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Dans la Préface du livre intitulé Les massacres de la Révolution Culturelle (Buchet Chastel, Paris, 2008), SONG YONGYI écrit ceci (page 11) :
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"Puisque le gouvernement chinois continue à étouffer toute velléité de dévoiler la réalité historique, il nous appartient de soutenir les tentatives des quelques rares historiens et chercheurs courageux qui tentent de sauver d'un oubli généralisé cette tranche peu glorieuse du passé récent de la Chine. N'est-il pas, en effet, stupéfiant de penser que, quarante ans après que les faits se sont produits, si peu de gens pensent à associer ces deux mots : "massacres" et "Révolution Culturelle" ? C'est perturbant à plusieurs niveaux, car cela signifie que l'on ne prend toujours pas en compte le caractère profondément criminel de cette "révolution". Cela veut dire que le gouvernement chinois a réussi à transformer progressivement l'image de ce mouvement en celle d'un événement folklorique, durant lequel, certes, des mouvements de critiques et d'accusations ont provoqué quelque inconfort à certains, mais qui connut aussi des heures exaltantes. Nous reviennent des images de défilés grandioses, de ballets contemporains à la chorégraphie merveilleusement exécutée, et d'affiches bigarrées qui ornent désormais nos calendriers et nos agendas. Cela signifie enfin que, la réalité historique n'ayant jamais pu être exposée de façon incontestable, le fait de passer sous silence des massacres d'une violence inégalée ne provoque pratiquement aucune levée de boucliers dans les milieux scientifiques, politiques ou universitaires."
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Remplacez dans ce texte Gouvernement chinois par Gouvernement français, MAO ZEDONG par ROBESPIERRE, silence officiel et majoritaire des scientifiques, politiques et universitaires chinois, par silence imposé à Ronald SEYCHER, Jacques HEER, Jean SEVILLIA, Jean DUMONT, Hippolyte TAINE, etc., pensez aux défilés grandioses promus par le Président MITTERRAND à l'occasion du bicentenaire, visitez l'exposition qui se tient actuellement aux Archives Nationales sur les prétendus progrès du droit imputables à la Révolution (Vingt Minutes dans son numéro d'aujourd'hui ne craint pas de rapporter les propos de monsieur Régis LAPASIN : "cette rénovation profonde, dit-il, passe souvent inaperçue à cause des Tribunaux de la Terreur", ce qui revient à dire "Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais"), et vous aurez compris que la Révolution Culturelle plonge ses racines dans notre Révolution, qu'elle en traite la mémoire comme nous en avons traitée la nôtre, et qu'il n'y a pas de différences de fond entre les deux événements. Eh oui ! Une structure est bien un ensemble de relations non quelconques entre des objets quelconques."
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En voulez-vous une preuve supplémentaire ? Vous apprendrez, épouvantés, que le 8 août 1968, au moins trois mille membres du "mouvement du 22 avril" trouvèrent refuge dans un abri antiaérien de NANNING (GUANGXI), et qu'ils y furent noyés à l'instigation, ou plus exactement dans l'indifférence de WEI GUOQING, commissaire politique de la zone militaire. Il suffisait pour cela d'ouvrir les vannes du barrage situé en amont de la ville sur la rivière YONG, pour inonder l'abri. On le fit. Mais l'eau monta de 74 mètres, menaçant des milliers d'habitations, et il y eut des dizaines de milliers de morts. Vraiment, WEI GUOQING n'avait rien à envier au sinistre CARRIER qui noya 32.000 personnes à NANTES.
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Comment peut-on faire si peu de cas de tous ces morts, que ce soit chez nous ou là-bas ? Comment est-il possible de passer par pertes et profits le sang de ces innocents ? Comment voulez-vous que nous puissions nous réconcilier avec nous-mêmes, ici comme là-bas, si nous vivons dans le mensonge ? Ah, oui, vraiment ! Amour et Vérité se rencontrent. Et, à cet égard, nous avons bien des leçons à recevoir du peuple allemand qui a su regarder en face son passé, et des autorités sud-africaines qui ont instauré des sortes de Comité de la réconciliation et du pardon, après la fin de l'apartheid, sans rien cacher des excès, des crimes, des injustices qui eurent lieu pendant cette période.

dimanche 15 novembre 2009

Amour de la vérité

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Un ami très cher m'a prêté un livre intitulé "L'Esprit de Vérité", écrit par Arthur KATZ et Paul VOLK, deux pasteurs américains (Editions Emmaüs). Le livre est absolument passionnant, et il m'interroge très profondément. Vous n'êtes pas obligé de me croire, mais son contenu m'a empêché de dormir cette nuit. En voici, par exemple, un petit extrait :
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"Recevoir l'amour de la vérité et de l'Esprit qui nous conduit dans la vérité, c'est inévitablement nous ouvrir à une certaine souffrance, car la désillusion, l'incertitude et l'humiliation sont des formes de souffrance, et la souffrance, c'est ce que je tiens à éviter de toute force ; en effet, j'en ferai l'économie à n'importe quel prix, au prix de la vérité elle-même s'il le faut, à moins que je n'aime la vérité encore plus que je ne la crains.
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Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté."
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L'Esprit de Vérité ! Est-ce que je sais le recevoir ? C'est une vraie question. Elle s'impose avec d'autant plus de force mon horizon proche est celui du grand passage et du face à face. Arrivé à ce point, je voudrais répondre à Olibrius qui me dit que mon absolutisme produit l'effet contraire de celui que je recherche. Je ne cherche aucun effet, en tout cas pas au sens où l'entendent les "communicants", les hommes politiques, les écrivains, les médias. Je cherche obstinément, et parfois au prix de durs efforts, ce qui me paraît juste, et vrai, au regard de Celui en qui je crois. Bien entendu, je puis me tromper. Et emporté par le désir du bien écrire, il m'arrive de faire quelques bons mots, souvent un peu cruels. Mais il n'y a aucune intention maligne contre les personnes. En revanche, je peste contre les esprits faux, et hélas, ils sont nombreux.
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La thèse centrale du livre que j'évoque ici est la suivante il n'y a pas d'amour possible sans vérité. Voilà une affirmation qui permet de donner un autre éclairage à toutes les discussions, parfois vives, qui animent ce Blog, quand il s'agit d'identité nationale. Je ne crois pas qu'on puisse nier la nécessité pour l'homme d'avoir une patrie, je ne crois pas que toutes les patries doivent avoir les mêmes lois, cultures, modes de vie, je ne crois pas qu'il soit possible de les faire coexister paisiblement en un même lieu si l'on n'est pas prêt à renoncer à nombre d'avantages, et si l'on ne veut pas partager en acceptant la différence. Ces conditions me paraissent vraies. Elles ne sont pas remplies, et je doute fort qu'elles puissent l'être jamais complètement. Ce simple constat m'amène à penser qu'il est préférable d'aider les peuples émergents sur place que d'aspirer chez nous des milliers de miséreux que personne ne veut loger, employer, soigner, et traiter humainement.
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Et pour terminer, voici ce que dit l'Apocalypse, Chapitre 21, versets 7 et 8 : "Tel sera l'héritage du vainqueur ; je serai son Dieu et il sera mon fils. Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les débauchés, les magiciens, les idolâtres et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang brûlant de feu et de soufre : cela c'est la seconde mort."
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Voilà de bonnes raisons, me semble-t-il, pour dénoncer le mensonge partout où il se tapit, pour rechercher les faits, pour reconnaître ses erreurs, et son propre mensonge quand on l'a débusqué en soi.

samedi 14 novembre 2009

Le Journal Libération, un spécialiste de la propagande

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Les journaux de gauche sont décidément et définitivement disqualifiés. Le Journal Libération d'hier fait un titre sur l'intervention d'Eric RAOULT dans l'affaire Marie N'DIAYE que nous n'aurions sans doute jamais connue sans lui. Et c'est de cette intervention qu'il veut faire polémique.
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L'intervention de monsieur RAOULT est maladroite, je le dis tout net. Madame N'DIAYE n'est tenue à aucun devoir de réserve. Elle écrit et dit ce qu'elle veut. Et de plus, les propos infamants qu'elle a tenus en août 2009 l'ont été bien avant qu'elle ne reçoive le Prix Goncourt. Il faut incriminer les membres du jury ; ils ont trouvé bon de distinguer un écrivain qui dénigre son pays, un pays qui l'a accueilli et qui lui a donné des chances et des outils qu'il aurait eu beaucoup de difficultés à avoir en Afrique, dont elle est, me semble-t-il, originaire. Ce qui est inacceptable, ce n'est pas son jugement ; c'est que ce jugement n'est fondé sur aucune argumentation, sur aucun fait, mais sur des impressions parfaitement subjectives, et sur ce que NIETZSCHE appelait le ressentiment, dont il faut trouver sans doute la racine dans un inexplicable sentiment d'infériorité.
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Madame N'DIAYE est libre de critiquer monsieur SARKOZY. Elle ne l'est pas de critiquer la France en la jugeant monstrueuse. Monsieur PUJADAS, curieusement, a prétendu en donnant les titres de son Journal Télévisé, que madame N'DIAYE avait dit "détestable". Elle n'a pas dit "détestable", elle a dit "monstrueuse". Et elle persiste. Quant à monsieur PIVOT, il crie que c'est ne rien comprendre au monde de la culture que de protester contre le choix du jury. Mais il ne dit rien des propos insultants de la lauréate. Ainsi, dans ce déni de la réalité, se creuse un infranchissable fossé entre ces privilégiés de la notoriété, de la fortune et du savoir, et les humbles.
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Vous me direz que Victor HUGO a vilipendé Napoléon Le Petit, et Alphonse de LAMARTINE, Louis-Philippe (dans son "Nouveau voyage en Orient"). Mais si madame N'DIAYE était Victor HUGO ou LAMARTINE, il me semble que ça se saurait.
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Quand le Journal Libération détourne l'objet de la polémique sur monsieur RAOULT, en le disqualifiant, alors que celui-ci exprime l'opinion d'une énorme majorité de nos concitoyens, il commet, une fois de plus une mauvaise action. Il le fait en utilisant toutes les ficelles bien connues de la propagande, celle de l'agit-prop, comme celle de GOEBBELS. Nous sommes en droit d'attendre de lui qu'il explique pourquoi il approuve les propos de madame N'DIAYE et en quoi il trouve que notre pays est monstrueux. Une chose est de dire ; une autre d'argumenter et de prouver. L'ayant prouvé, il doit alors déménager ses bureaux à l'étranger, à LA HAVANE, à PYONG YANG, ou à PEKIN. Son comité de rédaction trouvera dans l'une ou l'autre de ces villes l'atmosphère idyllique qu'il appelle de ses voeux ; la liberté de dire, de faire, de se mouvoir, de se réunir, de critiquer, de participer à des élections pluralistes. Tandis que nous, nous continuerons de courber l'échine sous les prestations sociales, les avantages de toutes sortes dont nous sommes les cibles malheureuses.
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Je vais vous dire ce que je pense de ces journalistes : il gagne leur vie grâce à l'approximation de leurs idées, et en vertu d'une immense malhonnêteté intellectuelle.
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Ite missa est.
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vendredi 13 novembre 2009

Identité nationale : Henri Hude donne son avis

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Henri HUDE est un philosophe politique qui enseigne à Saint-Cyr Coetquidan. Il est chrétien et ne cherche pas le cacher. Dans son remarquable livre "Ethique et politique" publié aux Éditions Universitaires, en 1992, dans la collection Philosophie Européenne, il expose les principes de philosophie politique d'inspiration chrétienne. Je donne quelques extraits de cet ouvrage, en vous demandant instamment de ne pas vous lasser de l'apparent longueur de mon billet, et en vous invitant à acheter ce livre essentiel.
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Son chapitre VI est intitulé : Immigration et identité. A la section 2 de ce chapitre, il dit ceci :
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"La nation n'a pas pour fin de devenir un égoïsme collectif. Elle doit pouvoir accueillir ceux qui frappent à sa porte, rendre service à ceux qui sont au dehors. Mais pour que la valeur d'hospitalité ne soit pas rejetée, il faut la distinguer de ce qui n'en est qu'une imitation caricaturale. L'hospitalité qui est une valeur, c'est l'hospitalité responsable.
L'hospitalité responsable est juste envers tous : envers ceux qui sont reçus et envers ceux qui reçoivent.
A l'égard de ceux qui sont reçus. Dès lors qu'une personne est admise chez nous, il faut la traiter convenablement. Nous avons énormément à faire à cet égard. Mais ce n'est pas faire preuve d'hospitalité que de dire à des personnes : entrez donc chez nous, vous coucherez dans des galetas et vous travaillerez pour nous comme des esclaves dans des entresols et des arrière-cours. Ou bien nous avons le besoin d'employer quelqu'un et les moyens de le faire vivre convenablement, et nous le payons bien [...], ou bien nous avons l'intention de l'exploiter et aucun souci de lui assurer une condition décente, et dans ce cas le thème de l'hospitalité devient une couverture pour l'exploitation d'un sous-prolétariat.
A l'égard de ceux qui reçoivent. Un homme qui se laisse tyranniser par les pique-assiette et les casse-pieds n'est pas un être hospitalier, mais un faible et un gogo. [...] Une nation n'est pas une gamelle. Il faut savoir faire preuve de fermeté. Bonté n'est pas sensiblerie. La fermeté ne doit pas être inspirée par la peur d'être envahi, submergé, étouffé par le monde extérieur. La fermeté doit être avant tout inspirée par le sentiment de la responsabilité, et sans cette fermeté, il n'y a pas d'hospitalité responsable."
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Dans la section 3 de ce chapitre, notre philosophe poursuit :
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"Si la morale publique n'avait pas été abaissée par le matérialisme et le cynisme, on aurait pu espérer des citoyens un niveau de compréhension, d'ouverture et d'hospitalité qu'il est aujourd'hui inconcevable de leur proposer, et qu'on ne peut prétendre leur imposer qu'en provoquant l'inverse de ce qu'on voudrait obtenir. Les démolisseurs de la culture et des moeurs de nos nations, ceux qui jettent le pays dans le scepticisme et la jeunesse dans le désespoir sont les derniers à avoir le droit de crier au fascisme car s'ils en savaient la définition, ils verraient qu'ils en sont les premiers fauteurs.
Le peuple, déculturé par le progressisme, et faute de retrouver son identité perdue, se rabattra forcément sur une réidentification à base de simple opposition aux autres. Il n'y a pas d'autre manière d'éviter la haine raciale que de rendre au peuple sa culture profonde, qui est si belle et si universelle, à la place de cette anti-culture dérisoire et misérable dont il est ridiculement affublé. Mais entre-temps, pour éviter le pire, on sera bien obligé de tarir le flot d'immigrants, puisque sa continuation nous ferait glisser du progressisme déjà cynique à une réaction fasciste.
Compte tenu de la perte relative d'identité, due à la déculturation progressiste, et compte tenu du besoin d'identité chez tout homme, le risque est de voir survenir la réidentification la plus pauvre, c'est-à-dire celle qui consiste, pour un homme, à s'identifier par le simple fait de ne pas être l'autre considéré dans son apparence."
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Il faut être aveugle et de mauvaise foi pour ne pas voir la justesse de cette analyse. En favorisant l'émergence du Front National, le Président MITTERRAND a commis une mauvaise action contre son pays. Et je crains fort que les défenseurs de Marie N'DIAYE, et le chèvre-choutant Ministre de la Culture rendent un bien triste service à la cause qu'ils prétendent défendre. Je reviendrai sur ce point.

jeudi 12 novembre 2009

Identité nationale : l'exemple de Mère Térésa

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Un ami très cher me transmet ce texte de Mère Térésa. Dans le débat actuel sur l'identité nationale et sur le traitement de l'immigration clandestine qui lui est lié, ce texte donne un éclairage tout à fait intéressant sur ce qu'il convient que chacun d'entre nous fasse.
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"Ne vous souciez pas de chercher la cause des grands problèmes de l'humanité ; contentez-vous de faire ce que vous pouvez faire pour les résoudre en apportant votre aide à ceux qui en ont besoin.
Certains me disent qu'en faisant la charité aux autres, nous dédouanons les États de leurs responsabilités envers les nécessiteux et les pauvres. Je ne me tracasse pas pour autant, car ce n'est généralement pas l'amour qu'offrent les États. Je fais simplement tout ce que je peux faire, le reste n'est pas de mon ressort.
Dieu a été si bon avec nous ! Travailler dans l'amour est toujours un moyen de se rapprocher de lui. Regardez ce que le Christ a fait durant sa vie sur terre ! Il l'a passée à faire le bien (Ac 10,38). Je rappelle à mes soeurs qu'il a passé les trois ans de sa vie publique à soigner les malades, les lépreux, les enfants et d'autres encore. C'est exactement ce que nous faisons en prêchant l'Evangile par nos actions.
Nous considérons que servir les autres est un privilège et nous essayons à chaque instant de le faire de tout notre coeur. Nous savons bien que notre action n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan, mais sans notre action cette goutte manquerait. "
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Les approximatifs diront : "vous voyez bien, Mère Térésa nous invite à aider les pauvres sans nous soucier de leur origine, ni de ce que font les États". Les réalistes et les amoureux diront que Mère Térésa a été servir les pauvres chez eux, en Inde, tout comme Soeur Emmanuelle l'a fait en Egypte, sans chercher, ni l'une ni l'autre, à transposer l'immense problème de la pauvreté dans le chant de la politique politicienne. Elles n'ont pas réclamé l'aide des États, de l'ONU, des ONG, des comités Hippolyte ou Théodule. Elles y ont été, armées de leur courage, de leur foi, et de la certitude que faire un petit quelque chose, c'était mieux que de pérorer sur la Place du Trocadéro ou l'Esplanade des Droits de l'Homme.
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Je fais donc une suggestion à mes lecteurs. Qu'ils prennent comme filleul un jeune indien de BOMBAY, orphelin ou abandonné par ses parents, qu'accueille en ses foyers un jésuite indien. Ils peuvent adhérer pour cela à l'Association pour l'Enfance Abandonnée, dont le siège est à NANTES. Je donnerai l'adresse dans un prochain billet. Ils correspondront avec leur filleul, pourront lui rendre visite, ou même l'accueillir pour quelques jours chez eux.
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Ni monsieur SARKOZY, ni madame N'DIAYE ne peuvent nous empêcher de le faire. Et ça c'est concret.