dimanche 31 janvier 2010

Les deux fléaux de la modernité

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Il ne vous a pas échappé que j'essaye depuis fort longtemps, mais très imparfaitement, d'exposer le plus objectivement possible les raisons pour lesquelles je crois que la civilisation moderne en général, occidentale en particulier, me semblent aller droit dans le mur. Très récemment, il m'est venu à l'esprit comme deux évidences. Je vous les livre.
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(a) La civilisation moderne est devenue folle de la technique et dédaigneuse de la connaissance. Qui dit technique dit investissements en recherche et développement très coûteux, et investissements non moins coûteux en matériel, machines, usines, et par conséquent une disjonction de plus en plus grande entre ceux qui conçoivent, et dont le nombre va nécessairement se réduire en raison de la complexité des connaissances et des aptitudes intellectuelles requises par cette activité, et ceux qui exécutent. Il n'est pas dit, du reste, qu'avec la mécanisation, la robotisation, l'informatisation, le nombre des exécutants lui-même ne se réduise pas comme peau de chagrin. On peut donc imaginer une situation où les très peu nombreuses personnes, détentrices d'un très grand savoir, exercent sur leurs congénères un pouvoir sans partage, et que ces derniers ne puissent vivre d'autre manière que de subventions diverses, octroyées selon le bon vouloir des puissants. Quant à ceux qui exécutent, s'il en reste, il leur faudra toujours dégager une plus-value sur leur travail pour assurer les investissements requis par les progrès techniques et par l'amortissement d'un très dispendieux matériel. Ainsi, même si les capitaux viennent de l'état, la question de la plus-value, et donc de l'exploitation selon MARX, ne peut être éludée. Elle ne le pourrait que si la course au progrès technique était stoppée, et que l'on accepte de rentrer dans un cycle de décroissance des moyens de production. J'attends de pied ferme mes contradicteurs sur ce point crucial.
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(b) Le deuxième élément de la modernité me semble venir de la corruption du sens moral et de son corollaire, la recherche à tout prix de responsables en cas de dysfonctionnement d'un ou plusieurs rouages de la société. D'où cette manie de la transparence, de la traçabilité et de la réglementation. Celle-ci n'a d'intérêt que parce qu'elle permet de remonter les étapes d'un processus de production (matérielle ou non) et ainsi d'identifier le(s) responsable(s) qui a (ont) supervisé, exécuté, ou contrôlé l'étape éventuellement litigieuse. Pendant longtemps, on a produit des yaourts, des fruits, des médicaments, que sais-je encore, avec la plus grande conscience professionnelle, et il ne semble pas que les accidents et incidents survenus à l'usage de ces produits, pendant ces époques bénies, aient été plus fréquents ou plus graves que ceux qui surgissent aujourd'hui ici et là. La conscience professionnelle suppléait à l'absence (relative) de l'exigence de traçabilité. Cette tendance à vouloir tout maîtriser nous vient tout droit des Etats Unis, pays dans lequel les avocats sont à la recherche de tout ce qui peut être exploité par de possibles justiciables pour engranger de l'argent, et qui contraint les industriels à prendre un maximum de précautions pour se prémunir de ces prédateurs juridiques.
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Une fois que j'ai dit cela, je n'ai sans doute pas fait beaucoup avancer les choses, mais il est possible que mes réflexions incitent tel ou tel de mes lecteurs à différer l'achat d'un téléphone portable ultraperfectionné qui ne sert à rien qu'à des activités oiseuses, ou à faire preuve de plus d'attention dans l'exécution de ses tâches professionnelles.
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Ainsi, s'il m'a manqué quelques billets pendant ce mois de janvier, j'aurai quand même donné pour son dernier jour un avis qui me tient à coeur.
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Statistiques

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Les syndicats de fonctionnaires se plaignent de la réduction du nombre de postes. Il convient donc de regarder de près si cette plainte est fondée ou non.
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Les chiffres que je vais vous citer sont donnés par le journal Libération dans son numéro daté du 21 janvier 2010. Ce journal n'est pas suspect de complaisance pour le pouvoir. Par ailleurs il commente ces chiffres parfois avec âpreté, mais avec une certaine objectivité, en séparant les faits des opinions.
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Il faut d'abord rappeler qu'il y a trois ordres de fonctions publiques en France : la fonction publique d'Etat, la fonction publique territoriale, la fonction publique hospitalière. A l'intérieur de ces trois ordres de fonction, les statuts pullulent. Il me souvient, mais je n'ai plus en tête le chiffre exact, ni la source de mes informations, que ces statuts sont au nombre de plus d'un millier.
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Le nombre de fonctionnaires d'Etat est passé de 2.401.791 en 1996 à 2.4484.484 en 2007. Il a baissé de 31.000 postes (environ) depuis 2002. Mais l'augmentation est tout de même de 80.000 postes.
Le nombre de fonctionnaires territoriaux est passé de 1.262.361 à 1.748.378 pendant cette même période soit une augmentation de près de 500.000 postes.
Le nombre de fonctionnaires hospitaliers est passé, lui, de 825.710 à 1.035.073, soit une augmentation de 200.000 postes.
Ainsi, dans un laps de temps de onze ans, la France a vu augmenter de près de 780.00, le nombre d'agents relevant des divers ordres de la fonction publique.
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Il est donc faux de dire que le service public se voit déshabiller par les coupes sombres pratiquées dans les postes ouverts à l'emploi. Il est clair que le transfert de compétences de l'Etat vers les Régions a pu justifier l'augmentation massive du nombre de fonctionnaires territoriaux, mais enfin dans des proportions qui me semblent sans commune mesure avec l'ampleur réelle du transfert. Les coupes portent sur les agents de la fonction publique d'Etat.
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Comme il est impossible, et du reste inutile, de mesurer en termes financiers la production des fonctionnaires, on admet qu'elle est égal à la somme des traitements qui leur sont versés. Ainsi, entre 1996 et 2007, une part importante de l'augmentation du Produit Intérieur Brut est imputable à l'augmentation du nombre de fonctionnaires, c'est à dire des dépenses fixes incompressibles. Cette notion est à prendre en compte quand on analyse l'évolution du PIB de notre pays.
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Par ailleurs, les partenaires sociaux n'ayant jamais pu se mettre d'accord sur un moyen d'évaluation objectif des qualités des agents de l'Etat et de la pertinence des fonctions, les uns ne voyant que la question de la productivité à court terme, les autres que l'offense au statut du fonctionnaire et au pouvoir discrétionnaire des syndicats sur les promotions au choix, il est presque impossible de savoir si la cration ou la suppression de tel poste est justifié ou non.
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Enfin, lors du débat avec monsieur SARKOZY, madame ROYAL a montré une ignorance incroyable : en proposant des mouvements de postes d'un ordre à l'autre, elle semblait ignorer qu'il n'est pas possible de le faire pour des raisons de statuts, de concours, et de budgétisation. Mais il faut admettre qu'un peu d'imagination législative pourrait peut-être remédier à cette situation.
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Le cas des enseignants est tout à fait particulier. La France est le pays européen qui dépense le plus pour les enseignements primaires et secondaires. Elle compte plus de 800.000 enseignants. Comme je l'ai déjà dit, ces enseignants sont souvent d'un dévouement remarquable. Et pourtant, notamment dans les écoles et les collèges, les résultats ne sont pas à la hauteur des efforts engagés. Croire qu'il suffit d'augmenter le nombre de postes pour que le résultat soit automatiquement amélioré est au mieux aimablement utopique, au pire incroyablement cynique et clientéliste. Il faut réfléchir très sérieusement et sans idées préconçues aux raisons qui amènent à cette situation désespérante de trop nombreux échecs scolaires, et après une analyse sérieuse et non idéologique du phénomène, mettre les moyens adaptés au service de cette grande cause. Tant que, du côté syndical, on défilera avec des trompettes et des tambours dans les rues pour réclamer des postes, et que du côté des pouvoirs publics, on raisonnera en termes purement comptables ou statistiques (taux d'encadrement moyen par exemple) pour trouver une issue à cet angoissant problème, on n'avancera guère. Le problème n'est ni politique, ni idéologique, ni quantitatif : c'est un problème de civilisation.
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samedi 30 janvier 2010

Indignations préelectorales

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Comme les éléphants, éléphanteaux et éléphanticules n'ont rien à dire, rien à proposer, rien à argumenter, ils insinuent, ils tronquent, ils imaginent. Ils ont bien des amis médiatiques qui ne se privent pas de relancer et de diffuser leurs calomnies ou leurs critiques.
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C'est ainsi que lundi après-midi, j'ai entendu sur France Info monsieur Benoît HAMON critiquer l'intervention du Président de la République qui devait avoir lieu le soir. Il n'en connaissait pas le contenu mais supputait que l'on parlerait de tout sauf de ce qui - dans son esprit - intéresse les Français, et qui ressemble très étrangement à ce qui intéresse le cénacle socialiste. Monsieur PEILLON, de son côté, "en remet une couche", si l'on veut bien me pardonner cette trivialité, en attaquant de nouveau les responsables de France 2 qui l'avaient invité à une émission où il devait débattre avec monsieur BESSON de la question de l'identité nationale. La réaction de monsieur de CAROLIS ne s'est pas fait attendre. Et monsieur PEILLON a du souci à se faire pour son avenir médiatique sur les chaînes publiques. Monsieur PEILLON est un cynique. Ce n'est pas moi qui le dit mais Alain DUHAMEL dans une chronique publiée par Libération dans l'une de ses récentes livraisons.
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La palme revient toutefois aux réactions des opposants de tous les horizons après que le Parquet eut fait appel de la relaxe de monsieur de VILLEPIN. Celui-ci affirme, sans autre preuve que celle d'une prétendue confidence d'un haut fonctionnaire de l'Elysée, que la décision de faire appel a été intimée au Procureur MARIN par l'Elysée après une réunion stratégique qui s'y serait tenu. Il est un peu contradictoire, monsieur de VILLEPIN : il a été relaxé au motif qu'il n'a pas été possible de fournir la preuve qu'il connaissait le caractère frauduleux des listings de Clearstream, alors qu'il les avait bien eu en mains ; comment peut-il insinuer, lui le bénéficiaire d'un doute juridiquement fondé, sans aucune preuve, qu'il y a eu cette réunion ? Il devrait me semble-t-il manifester un peu plus de cohérence sinon morale, du moins juridique.
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Monsieur de VILLEPIN sait que quand les juges vont à l'encontre des réquisitions du Procureur, le Parquet fait appel dans 85 à 90 % des cas. On ne voit pas pourquoi monsieur de VILLEPIN échapperait à cette mesure parfaitement légale. Il faut rappeler aussi que deux des mis en cause, finalement condamnés, ont fait appel de leur condamnation. Peut-on imaginer que messieurs LAHOUD et GERGORIN soient condamnés pour dénonciation calomnieuse et que monsieur de VILLEPIN, ami du second ne le soit pas ? Il y a là quelque chose d'étonnant. Et si décision politique il y a, c'est bien la relaxe de monsieur de VILLEPIN et la condamnation de messieurs GERGORIN et LAHOUD qui ont été convaincus de dénonciation calomnieuse. Si j'avais la même malveillance que les opposants ou les adversaires du Président SARKOZY, je dirai que cette relaxe a été prononcée pour embêter ce dernier. Mais il paraît que l'on ne peut pas commenter une décision de justice. Je lui fais donc confiance, mais je ne joue pas aux morceaux choisis : je fais confiance à la probité des juges pour le prononcé du jugement, et à celle du Procureur pour l'appel interjeté. Et c'est encore mépriser les hommes que de supposer qu'ils agissent sur ordre. A cet égard, les critiques de madame GUIGOU qui fut garde des sceaux sont du plus haut comique. Car la situation de dépendance du Parquet vis-à-vis du Ministre de la justice, elle ne l'a pas dénoncé quand elle était en mesure de le faire. Je ne suis pas en mesure cependant de dire qu'elle en a profité. Alors qu'elle fasse de même pour ses successeurs et leur laisse le bénéfice du doute.
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Allons plus loin. Est-il concevable qu'un très haut responsable politique, saisi d'une telle affaire, puisse en avertir la justice, sans s'assurer au préalable que des pièces accablantes à lui confiées sont authentiques, et sans demander aux principaux suspects de venir lui donner quelques explications. Quels étaient les intérêts de messieurs LAHOUD et GERGORIN ? Monsieur de VILLEPIN a été innocenté. Dont acte. Mais je ne donnerai jamais ma voix à quelqu'un qui agit avec tant de légèreté et tant de duplicité (rappelez-vous la mise en action du Général RONDOT).
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Finalement, je crois qu'il ne fait faut pas confondre, lorsque l'on critique un homme politique, les attaques que l'on porte contre une personne, son physique, ses tics, voire ses défauts, et les décisions et mesures politiques qu'il prend. Et je suis prêt à parier que le PS, s'il revient au pouvoir, changera fort peu de choses aux réformes, douloureuses mais nécessaires, faites par monsieur SARKOZY.
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jeudi 28 janvier 2010

Justice pour Pie XII

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J'ai à plusieurs reprises critiqué certaines opinions de Bernard-Henry LEVY. Je n'en suis donc que plus à l'aise pour manifester mon étonnement, et un étonnement admiratif, devant la prise de position qu'a prise l'écrivain sur Pie XII.
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Dans un article paru le 20 janvier 2010 dans le Corriere della sera, et repris le lendemain par l'Osservatore romano, BHL a dénoncé la mauvaise foi et la désinformation que de nombreux médias français ont entretenues sur Benoît XVI et Pie XII. BHL désire mettre les points sur les i et il le fait avec une rare vigueur : Il faudrait, dit-il, en finir avec la mauvaise foi, le parti pris et, pour tout dire, la désinformation, dès qu'il s'agit de Benoît XVI.[...] A l'occasion de la visite du pontife à la synagogue de Rome, les médias n'ont pas attendu que le pape passe le Tibre pour annoncer urbi et orbi, qu'il n'avait pas su trouver les mots qu'il fallait dire, ni accomplir les gestes gestes qu'il fallait faire, et qu'il avait donc manqué son objectif....
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BHL rappelle aussi, ce que les médias français n'ont jamais dit, que Rolf HOCHHUTH, qui a écrit la pièce de théâtre intitulée le Vicaire dans laquelle est condamné le prétendu silence de Pie XII sur la shoah, est un négationiste patenté et qui, ultime provocation d'une carrière honteuse mais économiquement juteuse (c'est moi qui met ces qualificatifs), a pris la défense de David IRVING, un homme qui niait que les chambres à gaz eussent jamais existé, dans le journal d'extrême droite Junge Freiheit.
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Enfin, avec beaucoup d'émotion et de probité, BHL, rappelle les paroles de Golda MEIR : pendant les dix années de la terreur nazie, quand notre peuple a souffert un martyre effroyable, la voix du pape s'est élevée pour condamner les bourreaux.
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Et BHL de conclure en s'étonnant que dans le silence assourdissant du monde entier, qui savait, on fasse porter tout le poids ou presque à celui qui, parmi les dirigeants d'alors (a) n'avait ni canons ni avions à sa disposition ; (b) ne ménagea pas ses efforts pour partager avec ceux qui avaient des canons et des avions des informations dont il avait connaissance ; (c) sauva en personne, à Rome et ailleurs, un très grand nombre de ceux dont il avait la responsabilité morale. [...] Benoît et Pie, ou peut-être des papes boucs émissaires.
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Merci à BHL. Si je ne suis pas toujours d'accord avec lui, je dois dire que cet hommage rendu à la vérité des faits et des personnes me remplit de gratitude et d'admiration. Pour cette fidélité à la vérité, BHL mérite décidément le nom de philosophe. Merci.
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Quant à nos journaleux qui se font les propagateurs de ces mensonges, on ne peut que leur souhaiter de connaître un jour la lumière et de faire amende honorable

Au petit Christophe

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La scène que je vais vous décrire m'a été racontée par l'un de ses acteurs et témoins.
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Christophe a neuf ans. Il est atteint d'une leucémie incurable et se meurt lentement dans un service universitaire d'onco-hématologie. Monique, une des infirmières affectées à ce service, vient le voir tous les jours. Il est épuisé aujourd'hui et il dit à Monique :
-Je sais que je vais mourir.
- ?
-Oui je le sais.
-Tu as peur, Christophe ?
-Oui, j'ai peur.
- ?
-J'ai peur d'être tout seul dans la boîte. Je voudrais être avec mon nounours.
Monique a la gorge nouée. Elle ne lui ment pas, car on ne ment pas à un enfant qui sait sa mort prochaine. Elle lui promet qu'il en sera ainsi.
Christophe s'éteint paisiblement quelques temps après.
La maman est effondrée mais digne dans sa douleur. Au pied du lit oui dort désormais l'enfat de son dernier sommeil, elle dit à Monique : je ne veux pas faire un mausolée pour mon fils. Je vais simplement garder son nounours.
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-Madame, Christophe m'a dit qu'il voulait être dans son cercueil avec son nounours. Je vous dis simplement ce qu'il m'a dit il y a deux jours.
-Il a dit cela ?
-Oui madame. Il vous revient de décider de ce qu'il faut faire.
-Mettez le nounours contre son coeur.
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C'est ainsi que Christophe a rejoint le Ciel et les anges. Bénie soit cette maman ! Bénie soit Monique.

jeudi 21 janvier 2010

La passion et la raison

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Trois jeunes gens circulent, la nuit, tous feux éteints, sans casque, sur un unique scooter signalé comme volé, et s'engagent à vive allure dans un sens interdit. Dans un tournant, le pilote de l'engin heurte le trottoir puis un candélabre ; l'un des passagers est tué sur le coup, les deux autres sont hospitalisés dans un état grave. On ne s'étonnera pas de voir que la police municipale de WOIPPY ait suivi les contrevenants, et non pas "poursuivi" comme le prétendent certains médias. Elle a fait son devoir et rempli sa mission.
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Bien entendu, et je l'ai entendu et vu, hélas, à la télévision, la population des quartiers d'où ces jeunes sont originaires, s'émeut. Une femme en pleurs - je ne sais si c'est la maman d'une des malheureuses victimes - réclame justice contre une prétendue bavure de la police. Et sur les pancartes brandies par les manifestants avant que ne surviennent les traditionnelles échauffourées qui suivent ces rassemblements de protestations, j'arrive à lire deux prénoms, que je suppose être ceux de deux des trois victimes : je crois voir JOSHUA, et vois certainement NABIL. J'apprends ensuite sur le site de France Info que la troisième victime porte un prénom venu d'Afrique du Nord.
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Nous sommes très exactement dans le cas de figure de l'accident de VILLIERS-LE-BEL. Des jeunes inconscients, à la limite de la délinquance, venus de quartiers où s'accumulent des populations d'origine étrangère, se livrent à toutes les imprudences, dans un mépris total du code de la route et des lois, et perdent la vie à cause de leur folie. Je redis ici ma compassion pour les parents du jeune disparu. Mais je réclame des médias une plus grande objectivité dans le relation de faits qui impliquent ces "jeunes" que jamais l'on ne nomme quand leurs prénoms et leurs noms ne résonnent pas comme il faut dans le petit monde du politiquement correct. Or la presse n'a pas hésité à donner le nom du jeune homme tabassé à mort par une bande non identifiée à FOSSES ; ce nom ne répondait pas aux critères qui aurait fait qu'on ne le citât point. Je vais être encore plus clair : si vous vous appelez MARTIN, et que vous soyez agresseur on vous désignera nommément ; si vous vous appelez MAMADOU ou ABDALLAH et que vous appartenez à cette même catégorie, on dira de vous que vous être "un jeune". C'est positivement se foutre du monde (on excusera cette trivialité), et c'est introduire précisément le racisme et la discrimination là où l'égalité devrait régner. Etonnez-vous après qu'il y ait des concitoyens qui votent pour le Front National. Le peuple sent la manipulation, mais il ne sait pas lui trouver un nom, et quand on n'a pas les mots, alors les maux ne sont pas loin.
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Je m'absente jusqu'à mercredi prochain. Prochain billet, jeudi 28 janvier.

Anniversaire

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En ce jour anniversaire de la mort de Louis XVI, je vous livre le témoignage de cette âme basse et ignoble que fut HEBERT, cet homme qui osa accuser Marie-Antoinette d'inceste lors de la parodie de procès que l'on fit à cette princesse et qui d'elle s'attira cette réponse :"J'en appelle à toutes les mères".
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"Je voulus être du nombre de ceux qui devaient être présents à la lecture de l'arrêt de mort de Louis. Il écouta avec un sang-froid rare la lecture de ce jugement. Lorsqu'elle fut achevée, il demanda sa famille, son confesseur, enfin tout ce qui pouvait lui être de quelque soulagement à son heure dernière. Il mit tant d'onction, de dignité, de noblesse, de grandeur dans son maintient et dans ses paroles que je ne puis y tenir. Des pleurs de rage vinrent mouiller mes paupières. Il avait dans ses regards et dans ses manières, quelque chose de visiblement surnaturel à l'homme. Je me retirai en voulant retenir mes larmes qui coulaient malgré moi, et bien résolu de finir là mon ministère. Je m'en ouvris à l'un de mes collègues qui n'avait pas plus de fer (sic) mêlé que moi pour le continuer, et je lui dis avec ma franchise ordinaire : 'Mon ami, les prêtres membres de la Convention, en votant pour ma mort, quoique la sainteté de leur caractère le leur défendît, ont formé la majorité qui nous délivre du tyran. Eh bien ! Que ce soit aussi des prêtres constitutionnels qui le conduisent à l'échafaud. Des prêtres constitutionnels ont seul assez de férocité pour remplir un tel emploi.' Nous fîmes décider que ce serait les deux prêtres municipaux Jacques Roux et Pierre Bernard qui conduiraient Louis à la mort, et l'on sait qu'ils s'acquittèrent de cette fonction avec l'insensibilité des bêtes féroces."
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Ce texte se passe de commentaire. Dans la bouche d'HEBERT, il est tout simplement prophétique, je veux dire qu'il exprime mystérieusement la vérité des faits et des hommes en ce qu'ils sont. Peut-être serez vous intéressés d'apprendre que ROUX finit employé au ministère de l'intérieur en qualité de sous-chef. Il finit par être destitué avec son chef QUINETTE. Digne fin pour un homme de cette trempe. Je n'ai point trouvé trace de Pierre BERNARD dans les ouvrages en ma possession et qui exposent la biographie des Conventionnels.

mercredi 20 janvier 2010

Sur la presse, toujours

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Nous observons en ce moment une campagne bien orchestrée, qui consiste à faire de madame AUBRY une candidate potentielle à l'élection présidentielle qui se profile. Après tout, pourquoi pas. Madame AUBRY a déclaré qu'elle se sentait capable de remplir la fonction.
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Là ou les choses apparaissent curieusement présentées, c'est dans la presse. Un petit entrefilet du Journal gratuit Métro nous apprend que madame AUBRY est "plébiscitée" (sic) comme la meilleure opposante au Gouvernement et à la majorité actuels. Diable ! On se précipite pour voir ce que ce "plébiscite" signifie, et l'on apprend que le plébiscite correspond en réalité à 14 % des personnes interrogées. De qui se moque-t-on ?
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Un ou deux jour après, le même journal titre : "PS : Enfin , Aubry décolle". Je n'ai pas pu lire autre chose que ce titre. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il y a, Rue de Solférino, d'excellents attachés de presse. Car le même jour, Le Parisien-Aujourd'hui en France titrait : Le Bilan mitigé des 35 heures. On se demande donc si ces titres et contre-titres ne sont pas le résultats d'interventions diverses auprès des rédactions de ces quotidiens.
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Je viens de lire un livre de Bruno ASTARIAN sur la "Luttes des Classes dans la Chine des Réformes (1978-2009)". Le livre fourmille de chiffres, tous appuyés à des sources vérifiables. Le constat est terrifiant. Mais le plus intéressant n'est pas là. Il est dans l'analyse théorique, purement marxiste, que fait ASTARIAN de la situation. L'ayant lue, je puis maintenant dire que je comprends le raisonnement de nombre de socialistes : il est purement appuyé sur l'analyse que fait MARX de la plus-value, part du travail donnée, selon lui, au patron, sans contrepartie salariale. Les propositions socialistes sont fondées sur une analyse économique qui, je le dis d'autant plus librement que je considère le marxisme comme une utopie mortelle, est en partie vraie, mais qui ne va pas au bout de ses idées. Car la plus-value dégagée par la force de travail ne va pas en totalité aux patrons. Elle va aussi à l'amortissement de l'outil de production et aux investissements nécessaires pour son entretien, son remplacement ou son renouvellement. Cet oubli est responsable de l'obsolescence incroyable des outils de production des anciens pays de l'Est.
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Il en résulte que, dans le schéma marxiste, il faut travailler pour satisfaire les seuls besoins des travailleurs et ne pas dégager de plus-value du tout. Cette vision a pour conséquence de ruiner ou d'empêcher tous progrès techniques, ou en tout cas de le ralentir. On peut tout à fait la trouver légitime, mais il faut renoncer à réclamer une augmentation du pouvoir d'achat, ou en tout cas ne l'appuyer que sur une augmentation de la plus-value relative (c'est-à-dire une augmentation de la productivité pour un temps de travail identique). Mais comme cette augmentation dépend le plus souvent de l'introduction de nouvelles techniques, laquelle dépend elle-même des investissements rendus possibles par le dégagement d'une plus-value absolue (plus de temps de travail), on ne voit pas bien comment sortir de la contradiction, sauf à exploiter les peuples étrangers, le peuple chinois par exemple, comme nous le faisons sans vergogne.
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Voilà me semble-t-il où devrait se situer le véritable débat politique, que jamais personne n'aborde. Vivre mieux suppose-t-il de consommer plus ? De disposer de moyens techniques de plus en plus perfectionnés ? De renoncer au gigantisme des usines ? Des projets ? Où se trouve le progrès ?

Silence et recueillement

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Une effroyable catastrophe a frappé Haïti. Il vous souvient que, quelques jours avant que le séisme ne fasse des dizaines de milliers de victimes, j'avais évoqué dans un billet l'extrême pauvreté de ce pays, au regard de la relative abondance de la Martinique qui venait de rejeter par référendum une plus grande autonomie. Je ne pensais pas que nous aurions sous les yeux, quelques jours après, le spectacle insoutenable de la mort, du chaos, de la violence animale déchaînée par la faim et la soif, un spectacle sinistrement installé chez les pauvres parmi les plus pauvres.
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Il est bien difficile d'avoir une parole juste. Dépassés par l'ampleur de cette souffrance, nous ne pouvons qu'aider ce peuple par nos dons (et par nos prières, pour ceux qui le peuvent). Il faut le faire. C'est une obligation, et nous manquerions grandement à notre humanité, en fermant notre coeur. Il ne manque pas d'organisations caritatives pour acheminer vivres, médicaments, personnels médicaux, vêtements auprès de ceux qui ont tout perdu. Il n'y a pas à regarder l'étiquette de ladite organisation : du Secours populaire à Médecins sans frontières en passant par Caritas-Secours Catholique : aucune importance ; donnons. Il suffit simplement d'ouvrir son coeur, de laisser les larmes couler de nos yeux, si nous pouvons encore pleurer, et de faire ce que nous devons faire.
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Il n'y a pas à désespérer de l'humanité, et de notre pays en particulier. L'élan des Français est exemplaire. Il doit être honoré, souligné et salué. Notre patrie n'est jamais aussi grande que quand elle se hisse, par sa générosité,à la dimension de l'univers entier.

samedi 16 janvier 2010

Que la patrie est bien la terre des pères...

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Nous avons tous dans l'esprit le drame affreux qui s'est joué dans un lycée de la banlieue nord. Un lycéen de 18 ans, HAKIM, a été poignardé par l'un de ses condisciples. J'ai pu regarder au Journal Télévisé les suites que la population, les lycéens et la famille de HAKIM ont données à ce qu'il faut appeler par son nom : un crime injustifiable.
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J'observe tout d'abord que les médias se sont bien gardés de donner le nom de celui qui a mortellement blessé HAKIM. On peut supposer (a) soit que ce jeune est mineur et que l'on respecte, comme le veut la Loi, son anonymat ; (b) soit qu'il s'agit d'un jeune majeur, lui aussi d'origine maghrébine, et que l'on n'a pas voulu jeter de l'huile sur le feu du racisme. En tout cas le silence est étrange.
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J'observe ensuite que la famille de HAKIM a désiré que celui-ci soit inhumé en TUNISIE, la terre de ses aïeux. Il est tout à fait vraisemblable, pourtant, que HAKIM soit né en France et donc eût été français. Mais, et pour moi c'est parfaitement compréhensible, ses parents ont désiré que leur fils repose avec ses ancêtres. Il s'agit là d'un attachement qui témoignent de ce qu'est pour ce père et cette mère frappés par le malheur, leur racine et leur origine. Nous devons accepter l'idée que pour eux, l'identification à leur nouvelle patrie, la France, n'est pas totale et qu'il subsiste un attachement viscéral et parfaitement noble à leurs origines. Il est donc tout à fait légitime que les Français de plus longue date éprouvent pour la terre de leurs aïeux le même attachement que celui que des Français, plus récemment installés en France, manifestent pour leur terre originelle. Il s'agit là d'un sentiment très humain. Et ce que nous reconnaissons comme légitime pour les uns doit être reconnu comme légitime pour les autres, c'est à dire pour ceux qui exigent qu'on tienne compte de leur droit inviolable à une patrie.
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J'observe encore que le frère de HAKIM s'est adressé à la foule, qui se pressait en silence pour manifester sa solidarité à la famille, avec beaucoup d'émotion et qu'il a condamné toute espèce d'esprit de vengeance. Mais j'ai vu aussi autour de lui, nombre d'hommes en djellaba blanche, de femmes voilées strictement, et je puis comprendre le malaise que l'on peut éprouver devant l'expression d'une extranéité aussi massive. Il me semble qu'une plus grande discrétion dans la mise extérieure aurait été préférable, celle justement qu'a manifesté le frère d'HAKIM à la dignité duquel je rends ici hommage.
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Enfin, et ce n'est pas le moins curieux, j'ai vu des personnes qui, dans la foule, brandissaient gravement des pancartes inscrite d'invocations en arabe et de cette abréviation tout-à-fait chrétienne : R.I.P. Requiescat in pace ! Qu'il repose en paix ! Je vois là une belle manifestation de la fraternité qui peut unir des hommes devant des drames aussi épouvantables que ce meurtre, celui d'un jeune homme plein de promesses, et destiné au bonheur. Oui ! Qu'il repose en paix dans la terre de ses pères !
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Et que monsieur PEILLON ne viennent plus faire d'esclandre, en niant la réalité des sentiments propres à tous les hommes, et qui font partie de leurs droits inaliénables.

vendredi 15 janvier 2010

Observez bien, je vous prie...

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Observez bien, je vous prie, la manière dont monsieur PEILLON a agit vis-à-vis de madame Arlette CHABOT , et tirez-en avec moi les conclusions qui s'imposent.
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Voici plusieurs semaines, sinon plusieurs mois, monsieur PEILLON est contactée par la Rédaction de l'émission "A vous de juger", animée, et fort bien, par madame Arlette CHABOT. Il est convenu que le débat portera sur la question de l'identité nationale, qu'il comprendra deux parties : l'une, la première, opposera monsieur Eric BESSON à Marine LE PEN, l'autre, la seconde opposera, monsieur BESSON à monsieur PEILLON. On peut supposer, mais on ne peut l'affirmer, que monsieur PEILLON a refusé de débattre à trois. Ce point resterait à être élucidé. En tout cas, il est certain que le module de l'émission a été défini avec lui et qu'il l'a accepté.
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Cinq minutes avant que ne commence l'émission, monsieur PEILLON fait faux-bond et déclare qu'il ne viendra pas à cette émission piégée. Réaction ferme, mais digne de madame CHABOT qui dit très clairement que c'est toute l'équipe qui a été piégée par l'invité défaillant.
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Monsieur PEILLON a donc mis plusieurs semaines pour détecter le piège ? Ou bien a-t-il volontairement monté un coup ? Il le dit lui-même. Il a préparé soigneusement son affaire. Il l'a fait exprès.
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Essayons de replacer la réaction de cet éléphanteau dans le contexte politique socialiste. Ledit éléphanteau est en délicatesse avec madame ROYAL. Il veut prendre les commandes du courant créé par la candidate défaite aux élections présidentielles, et dont le nom "Espoir à gauche" mériterait - me semble-t-il - d'être soigneusement revu et transformé, par exemple en "Micmacs à gauche". Pour bien s'ancrer "à gauche" dans l'esprit des militants, quoi de mieux que de "résister" à ces odieux fascistes de droite ? Seulement voilà. Monsieur PEILLON n'a pas bien pris la mesure de son aveuglement. C'est une chaîne publique qui organise le débat. Il avait la possibilité d'exprimer son opposition vigoureuse à la réflexion conduite très courageusement par monsieur BESSON, de dire pourquoi il s'y opposait, en argumentant. Sa défection montre bien que l'important pour lui n'est pas d'apporter le point de vue du PS sur cette question - car le PS a un point de vue et il est normal de l'écouter et de le contre-argumenter - l'important est d'exister dans cette nébuleuse aveugle, sourde et muette qu'est devenu le Parti Socialiste.
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Le plus étrange est que madame AUBRY approuve ; monsieur FABIUS lui approuve avec réserve (il aurait préféré que la décision de boycott fût prise collectivement), monsieur JOSPIN, plus digne et plus cohérent désapprouve, tout comme, j'ai cru le comprendre, monsieur MOSCOVICI. Il m'a semblé entendre qu'au sein du PS, certains réclamaint la démission d'Arlette CHABOT. Ainsi, ce parti condamne la Presse quand elle lui paraît être à la botte du Président et du Gouvernement, mais il voudrait bien qu'elle soit à la sienne, et il le fait savoir à sa façon. Paradoxe !
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Le résultat est clair : monsieur PEILLON est l'acteur conscient d'un échec de la démocratie, il est intolérant, il manque singulièrement de courage et aussi d'arguments. Je voudrais bien qu'il y eût au PS cent monsieur PEILLON. Car nous saurions à quoi nous en tenir sur les respect dans lequel ce parti tient tous ceux qui ne pensent pas selon sa ligne. Le PS est un parti totalitaire, utopique, antidémocratique ; il doit disparaître. Et j'ajoute que je suis très déçu par Vincent PEILLON qui m'avait paru, il y a quelques mois, un peu plus réaliste que ses amis, notamment à propos de la question des retraites.
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Observez donc bien, je vous prie, les basses manoeuvres qui se déploient dans les coulisses de ce théâtre d'ombre qu'est devenu le PS. Et tirez-en les conclusions.

jeudi 14 janvier 2010

Débat légitime

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N'en déplaise aux critiqueurs, issus essentiellement de la gauche, le débat sur l'identité nationale est utile et même indispensable. Il y a en tout cas une évidence : est Français celui qui se sent Français. Quand des jeunes gens - nantis par naissance d'une nationalité française qu'ils n'ont pas choisie, mais habités par l'amour d'une autre patrie -, brandissent à MARSEILLE le drapeau algérien après la victoire qualifiante de l'ALGERIE sur l'EGYPTE dans un match de foot-ball, brûlent le drapeau français, et mettent à sac tout un quartier, il y a toutes les raisons de se dire qu'ils ne sont pas français, parce qu'ils ne se sentent pas français. Cela n'a strictement rien à voir avec la religion, la couleur de peau, les origines. Cela relève de l'identification à un mode de vie, à une langue, et à une histoire que l'on désire enrichir par son propre apport.
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Il est intéressant de lire sous la plume d'Henri HUDE, ce philosophe dont j'ai souvent cité quelques réflexions, ceci, qui explique pourquoi les soi-disants et prétendus progressistes ne peuvent pas approuver ce débat.
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"Le terme de racisme est trop vague. Il recouvre des phénomènes et ds significations très différentes. Il soulève une indignation généreuse, mais il n'éclaire pas. Le problème précis auquel nous avons affaire, c'est une crise d'identité. C'est quelque chose que l'on ne résout pas avec des anathèmes et de la bienpensanterie. Lutter contre le racisme, c'est lutter contre l'identification par le non autre en son apparence.
Pour ce faire, il faut que les hommes puissent s'identifier à ce qu'ils sont. Ce qu'ils sont est à la fois objectif et subjectif : c'est ce qu'ils veulent être, il leur faut un projet ; c'est ce d'où ils viennent, dans leur être et dans leur signification, c'est leur patrie et leur culture. La nation, c'est l'union de la patrie et de la culture. Pour lutter contre le racisme, qui n'en est aujourd'hui qu'au début de son expansion, il n'y a qu'un seul moyen rendre au peuple sa nation et lui donner un projet.
Le projet en question ne peut donc pas être un projet contre la nation. PAS DAVANTAGE LA NATION EN QUESTION NE PEUT-ELLE ÊTRE UNE REPUBLIQUE RATIONALISTE INTEMPORELLE, QUI EST DE DROIT UNIVERSELLE [c'est moi qui met les majuscules]. La France, dans une conception rationaliste, ne peut plus être qu'un département de la République rationaliste universelle, c'est-à-dire qu'elle ne peut plus être une patrie. La France, dans cette même conception, ne peut pas adhérer à une autre culture qu'à celle du pseudo-progressisme et du n'importe quoi, c'est-à-dire qu'elle ne peut pas être une culture. C'est dire que la France ne peut pas être une nation. [...] Tel est le totalitarisme qui nous enfonce dans le racisme en violant sauvagement le besoin des hommes à l'identité et à l'intimité du sens. C'est pourquoi, si l'on veut s'enfoncer dans la violence, il suffit de continuer à déculturer les citoyens par l'économisme et l'anticulture du n'importe quoi." (In Ethique et politique, Chapitre VI, Immigration et identité, section 4, Le progressisme comme matrice du racisme moderne.)
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Nous comprenons pourquoi, pour garder le pouvoir en donnant aux courants de pensée "progressistes" la domination sur les esprits et la culture, le Président MITTERRAND a favorisé l'émergence du Front National, et a poussé ses amis à promouvoir l'utopie de la République universelle. On ferait une erreur en ne voyant là que machiavéliques manoeuvres. Il se pourrait qu'il y ait eu aussi ou en plus une adhésion aveugle à un système complètement déconnecté de la réalité. Car je n'arrive pas à croire qu'un esprit aussi délié que celui du défunt Président, n'ait pu aborder sereinement cette question, s'il n'avait pas été aveuglé par son idéologie.
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Madame AUBRY recommence, en proposant que les étrangers aient droit de vote aux élections locales. J'ai déjà eu l'occasion de donner là-dessus mon point de vue. Il faut être résolument contre cette désastreuse initiative qui ne peut que conduire à la violence et à la guerre civile, si les étrangers forment un collège unique avec les nationaux. Cela reviendrait à remettre entre leurs mains le destin de nos collectivités territoriales. On comprend aussi pourquoi les tenants des idées de gauche tiennent tant à défendre l'immigration libre et les immigrants clandestins. Mais je vais vous dire très clairement ce que je pense. En invoquant le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, en pourfendant le colonialisme, les idéologues de gauche nous fournissent les armes dont nous avons besoin pour défendre notre patrie et notre culture. Nous n'étions pas les bienvenus dans ces colonies où tant de soldats, de médecins, de missionnaires ont oeuvré pour le bien des populations, en y laissant parfois la vie. Nous avons le droit de dire non au colonialisme à rebours, ce qui ne nous exonère pas du devoir d'aider les peuples pauvres, bien au contraire.
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Amen pour aujourd'hui.
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mardi 12 janvier 2010

Le Roi est tout nu, ou l'art de se moquer du monde

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Qu'est-ce que l'art ? La question mérite d'être posée au moment ou monsieur Christian BOLTASNKI, l'un des artistes contemporains français les plus considérables, paraît-il, s'apprête à exposer ses oeuvres au Grand Palais. Dans la mesure où l'artiste a demandé que le grand vaisseau de verre ne soit point chauffé, je recommande en premier lieu au visiteur de venir bien couvert, et de se munir aussi de cachets d'aspirine. Je vous dirai pourquoi dans quelques instants.
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Or donc cet artiste considérable expose à la vue des amateurs, en premier lieu, une montagne de vieux vêtements, disposés - je l'ai vu de mes yeux au Journal Télévisé - sur une armature de caisses en bois, au moyen d'une grue et ceci d'une manière tout à fait aléatoire, puisque les vêtements sont tombés de mâchoires de fer qu'a entrouvert un grutier au-dessus du support. Les caisses sont complètement enfouies sous ce monceau informe de vestes, de pantalons, de chemisiers tombés du ciel. En outre sont étalés, à côté, dans des carrés délimités par des piquets, d'autres vêtements usagés, plus soigneusement disposés. Je reconnais là qu'il y a une intervention humaine dans la disposition des constituants, ce qui est bien le moins qu'on puisse demander à un artiste dont on cherche cependant l'intention, et le message qu'il veut nous communiquer.
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Voilà ce que l'on présente au public. Que ces dispositifs aient du sens pour BOLTANSKI, je n'en doute pas, encore que... Mais qu'il en est pour les visiteurs, là je doute. Il paraît qu'il faut y voir une évocation des camps de concentration. Alors faites marcher votre imagination, évoquez, et il se peut que ces créations vous y aident, mais n'en tenez aucun compte pour forcer l'évocation. Sinon vous allez avoir mal à la tête (d'où l'aspirine).
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Que l'art doive produire des oeuvres nouvelles est sans doute nécessaire, en tout cas utile. Mais en quoi doit consister la nouveauté ? Il peut y avoir des nouveautés de matière, de couleur, de forme, de support, de thèmes abordés (quand l'oeuvre est figurative), mais surtout la nouveauté doit gésir dans l'inspiration. Et c'est pourquoi il est possible de renouveler par l'inspiration des formes anciennes tout en faisant de l'art contemporain. L'exemple le plus saisissant est celui des peintres d'icônes, qui tout en suivant des canons très rigoureux, arrivent chaque fois à nous saisir jusqu'au plus profond de l'être. Et si l'art n'était que nouveauté, cela signifierait qu'il faut rejeter les oeuvres anciennes dans l'enfer du néant. Or le temps, qui est un grand maître, sait faire la part des choses. De l'écume des jours, il ne subsiste pour notre sensibilité et notre intelligence que le meilleur. Je doute fort que les monceaux de monsieur BOLTANSKI résistent à l'assaut des siècles. Je crois que monsieur BOLTANSKI se moque du monde, même s'il ne le sait pas, ce qui est infiniment grave pour un artiste.
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Et pour s'en assurer, il suffira de le demander à des enfants, dont le sens artistique n'est pas émoussé, dévié, ou gâté par les médias et les marchands d'art. Ils le diront peut-être différemment. mais ils le diront, devant ces tas qui n'ont aucun sens, comme jadis le disait l'enfant de l'invisible vêtement du Roi : le Roi est tout nu ! Il n'a pas de vêtement ! Le Roi est tout nu.

lundi 11 janvier 2010

Ainsi va le temps

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Les électeurs des départements de la Guyane et de la Martinique ont dit non à plus d'autonomie et ils l'ont fait à des majorités écrasantes. Ce résultat est intéressant et devrait inciter les pourfendeurs du "colonialisme" a plus de retenues dans leurs critiques.
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Les Martiniquais et les Guyanais ne sont pas fous. Ils ont sous les yeux, ou à portée de médias, le tableau de l'épouvantable pauvreté qui ravage Haïti, pays indépendant depuis des décennies. Et ils n'ont pas envie de devenir, comme lui, un pays sous-développé. Ils savent, et nous devons savoir, que la mère patrie les aide, par des subventions, des investissements, ou en offrant en métropole des emplois à leurs jeunes gens, emplois qui sont trop rares sur place. Les métropolitains ne doivent pas regretter ces aides. Quand les autorités des Etats Unis ont manifesté, au début du XXe siècle le désir de racheter les antilles françaises, un poète dont j'ai oublié hélas le nom, a dit "La France ne se sépare pas de ses plus beaux bijoux".
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J'ai une bonne raison de tenir ce discours. Mon grand père est mort à la guerre de 14, comme tant d'autres Français. Et cette mort a marqué d'une indicible tristesse toute la vie de ma propre mère. Après avoir élevé sa fille, ma grand mère a épousé un médecin martiniquais. Je considérais cet homme comme mon vrai grand père. Il avait fait la guerre de 14 comme chirurgien militaire, puis la guerre de 39, et une fois démobilisé, avait pratiqué bénévolement la médecine dans ma ville natale, MONTMORILLON. Il avait reçu toutes sortes de décorations, dont la Légion d'honneur, et il aimait sa patrie viscéralement. C'est de lui que j'en ai reçu l'amour. Et il aurait considéré comme une injure mortelle qu'on prétendît faire de la Martinique un pays étranger et même autonome, a fortiori indépendant.
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Je ne suis pas surpris de ce résultat. J'aurais pu le prédire. Il reste aux métropolitains à accepter que la mère patrie fasse les efforts nécessaires pour résorber des poches de sous-emplois, voire de pauvreté, et continuer de faire de cette île paradisiaque, une vitrine, une vraie, de ce que la France fait de mieux. Ainsi, nous pourrons défendre dans cette partie du monde, face au géant américain, ce qui fait notre originalité et notre richesse.
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S'il avait appris que les pouvoirs publics avaient prévu d'organiser un référendum sur l'autonomie, il aurait dit avec cette philosophie délicieuse qui était la sienne "Ainsi va le temps..."

samedi 9 janvier 2010

Refus de quotas ou respect de l'effort ?

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Mon billet de ce jour comportera quatre parties : un exposé des faits, un exposé des réactions à ces faits, mon propre commentaire, et une citation de mon cher Gustave THIBON.
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Les faits d'abord. La Conférence des Grandes Écoles refuse l'instauration d'un quota de 30 % de boursiers dans les effectifs des élèves de leurs établissements. J'ai personnellement entendu et vu à la télévision, monsieur Richard DESCOINGS, le Directeur de l'Institut des Sciences Politiques de Paris, et monsieur TAPIE, le directeur de l'ESSEC. Le premier a instauré un quota de places réservées aux élèves boursiers, issus de zones dites "défavorisées" mais au parcours scolaire prometteur, et - bien qu'il n'ait donné aucun chiffre susceptible de justifier le bien fondé de ce choix (par exemple un taux de réussite identique ou voisin des deux "populations" d'étudiants) - il ne semble pas regretter ce choix. Le second a mis au point un autre système, celui du tutorat. Il fait encadrer des lycéens boursiers prometteurs par des élèves de son École, et les prépare ainsi au concours d'entrée. L'étudiante d'origine vietnamienne qui a été interrogée (elle a intégré l'ESSEC par ce moyen, et elle est en deuxième année) dit toute la satisfaction qu'elle a d'avoir pu bénéficier de ce dispositif. Enfin, il faut signaler une des motivations (une et pas une unique) de cette décision apparemment frileuse : la crainte de la baisse de niveau.
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Les réactions. Luc CHATEL a jugé choquant que l'on puisse faire un lien entre élèves boursiers et baisse de niveau dans les écoles. Sur ce point je suis d'accord avec lui, nonobstant quelques remarques préliminaires sur lesquelles je reviendrai. Yazid SABEG, commissaires à l'Egalité des chances, juge la décision "scandaleuse", et Valérie PECRESSE a réaffirmé son engagement en faveur de la mixité sociale, tout en demandant une révision des modalités des concours. Je n'ai pas vraiment pu recueillir l'avis d'hommes politiques de l'opposition. J'ignore donc leur position.
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Ma propre réaction. (a) Il y a en effet un jugement téméraire dans l'opinion émise par la Conférence des Grandes Écoles sur la possible baisse de niveau. Être boursier n'est pas une tare, ni un facteur de moindre qualité intellectuelle. J'ai compté parmi mes élèves un jeune qui n'avait pas le baccalauréat et qui a pu faire DEA, thèse de 3ème cycle, thèse d'état, rentrer à l'INSERM et devenir en son temps le plus jeune directeur de recherche de ce grand organisme. J'ai eu, de même, un collaborateur qui a commencé par un CAP de mécanique automobile et est devenu, après un parcours scolaire que n'ont pas encouragé ses professeurs du secondaire technique, un très brillant chercheur. (b) Mais être boursier ne doit donner aucun droit spécifique, et surtout pas celui d'intégrer sans effort une école prestigieuse. C'est cela qui est irrespectueux. Ces jeunes on souvent de très belles aptitudes intellectuelles. A mon avis, l'heureux élu doit avoir passé un concours spécifique, si l'on utilise le système des quotas, un concours organisé de façon à ne pas privilégier l'intelligence abstraite ou des connaissances trop livresques, souvent l'apanage des jeunes de familles favorisés. Mais au nom du respect que l'on doit à ces jeunes, il faut qu'il y ait un système de sélection et de sélection sévère, comme pour les autres élèves. Une fois intégrés à l'école, ces jeunes doivent subir exactement le même type d'examen que leurs pairs non boursiers. Mais j'avoue ma préférence pour le système du tutorat, car il oblige à s'occuper des autres. L'idée selon laquelle les classes dominantes maintiennent par leur système de sélection leur pouvoir sur les classes dominées est une idée idiote, passablement marxiste. Elle repose sur l'idée qu'il faut remplacer ceux qui dominent d'une certaine façon par ceux qui de toute façon domineront aussi, mais d'une autre façon, ce qu'IZNOGOUD aurait traduit par le célébrissime "Je veux être calife à la place du calife". Elle repose aussi sur la croyance que la culture élaborée, diffusée, transmise ou recueillie par ces jeunes "favorisés" n'est d'aucune valeur ; qu'elle ne représente pas ce qui se fait de mieux en matière de connaissances. Ce qui est évidemment d'une fausseté absolue. Car je doute que la maîtrise de l'argot et du verlan puisse être sérieusement comparée à celle de la langue maternelle dans ce qu'elle a de plus beau et qu'ont exprimé tant de poètes, d'écrivains, d'hommes politiques. J'ajoute que dans ma propre Université, j'ai connu quatre collègue qui on commencé par être instituteurs avant de devenir des savants de renommée internationale, en passant par la dure loi des concours de recrutement de professeurs des Universités, et qui ont commencé comme boursiers.
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La citation. "C'est un fait : jamais peut-être, d'une classe à l'autre de la société ou entre hommes de niveau culturel différent, on n'avait observé tant de distance et si peu d'échanges. L'influence humaine, positive des élites sur le peuple est maintenant voisine du néant. On avait cru pourtant - et ce fut un des mythes majeurs du XIXe siècle - que la fraternité, la communion symphonique des hommes naîtrait du relâchement de l'esprit de classe et, à la limite, de la suppression des barrières sociales. Mais ce qui arrive n'est paradoxal qu'en apparence. La confusion n'unit pas, elle sépare : elle crée entre les éléments confondus des oppositions irréductibles. Toute réciprocité d'influence implique une solide diversité de nature et de position." Et plus loin : "Le messianisme égalitaire engendre au contraire, dans le peuple, la révolte et la méfiance à l'égard des chefs, chez les chefs, le souci de garder la distance à l'égard du peuple : d'une part un réflexe d'agression et de l'autre un réflexe de défense, la guerre au lieu de la communion. Car - quelle que soit l'habitude que la Révolution française nous ait donnée de voir accouplées les deux mots - la fraternité n'a pas ici-bas de pire ennemi que l'égalité." (In Diagnostics. Essai de Physiologie sociale)
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Je n'ai rien, strictement rien à rajouter à cette analyse qui démonte les mécanismes de l'envie sociale, du ressentiment nietzschéen, et la sourde violence lovée dans ces calamiteuses bonnes intentions.
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vendredi 8 janvier 2010

Bêtise pas morte

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S'il y avait une procession d'imbéciles, je proposerais volontiers que monsieur Pierrick LE GUENNEC, secrétaire général de la fédération de la Libre Pensée, portât la bannière de la confrérie. Membre d'un "collectif" qui s'opposait à la subvention accordée par le Conseil Général du MORBIHAN à la mairie de PLOERMEL pour l'installation d'une statue de Jean-Paul II, il entend maintenant faire disparaître de l'espace public ladite statue, au motif qu'elle offense la laïcité.
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Résumons l'affaire. L'artiste russe Zurab TSERETTI offre à la ville de PLOERMEL une statue de 8 mètres de haut du défunt pontife. Il en coûte quelque 8.000 euros pour ériger le socle de la statue et 30.000 euros pour les frais d'inauguration. Le Conseil Général octroie 4.500 euros pour permettre la réalisation de l'opération. C'est trop, c'est beaucoup trop pour les "libres" penseurs. Curieuse manière de penser librement que d'empêcher ses concitoyens d'exprimer leurs hommages publics à un homme qui a marqué l'histoire et a contribué grandement à la chute du communisme et à l'effondrement de l'Empire Soviétique. Mais enfin. Nous devons supporter, nous, les stations de Métro ou les rues au nom de ROBESPIERRE, la statue de DANTON, la glorification de CONDORCET (qui fut si peu courageux dans l'adversité, à la différence de tant de martyrs) ou de DIDEROT (le plus fieffé coquin du siècle des Lumières). Quelle est la supériorité de ces "grands hommes" sur Jean-Paul II ? Je vous le demande. Monsieur LE GUENNEC et les membres du "collectif" d'opposants à la statue ont déposé, eux, un recours au Tribunal administratif de RENNES pour faire annuler l'octroi de la subvention. Ils ont gagné. La subvention est déclarée ilégale. Voilà où mènent le sectarisme et la bêtise.
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Je serais monsieur LE GUENNEC, fort de ma victoire, je continuerais sur ma lancée. Plus de Boulevard sainte Jeanne-d'Arc, pas de statue de l'héroïne nationale à Paris, à bas le lycée Saint-Louis, finissons en avec les Saint-Quentin-en-Yvelines, les îles Saint-Pierre et Miquelon, et Saint-Etienne, et Saint-Jean d'Angély, les Saint-Leu, et les innombrables villages et bourgs qui portent le nom de saint Martin. Ce sont là des marques ostentatoires de religion dans l'espace public. Non, non et non ! Foin de ces offenses à la libre pensée, à la laïcité. Il suffit de supprimer "Saint" et le tour est joué. Vite, allons au tribunal administratif ! Annulez, messieurs, nous vous en prions instamment, toutes ces marques indues, illégales, offensantes de religion.
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Si le ridicule tue encore, les pompes funèbres du MORBIHAN vont avoir du travail.
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Ite !

Un exemple à suivre

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Philippe SEGUIN vient de nous quitter. Je dois dire que j'avais pour cet homme politique une très grande admiration. Il tenait ferme à ce qu'il croyait juste, et il a préféré ruiner sa carrière politique que de céder sur ce qui lui paraissait essentiel. Je suis stupéfié de voir aujourd'hui ses soi-disants amis (je ne nommerai personne) verser des larmes qui me paraissent indécentes. Reportons-nous aux élections municipales qui ont vu PARIS glisser aux mains de monsieur DELANOE ! Et cherchons pourquoi Philippe SEGUIN qui se présentait comme maire potentiel, a été battu...
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Philippe SEGUIN était un exemple. Reportez-vous au débat qui l'opposa à François MITTERRAND peu avant le référendum sur le Traité de MAASTRICHT. Il ne fut ni agressif, ni irrespectueux vis-à-vis de son interlocuteur. La réciproque du reste fut vrai. Philippe SEGUIN savait qu'il avait devant lui le Président de la République, légitimement élu, représentant de tous les Français, un Président d'ailleurs affaibli et marqué par la maladie qui devait l'emporter. Il exposa calmement ses arguments. La lutte n'était pas égale, non pas pour des raisons subalternes, mais parce que les moyens mis à la disposition du Président étaient sans commune mesure avec ceux dont disposait son interlocuteur. Il n'eut pas lui, la possibilité de faire appel à un chef d'état étranger, favorable aux thèses qu'il défendait. Monsieur MITTERRAND eut le secours de monsieur KOHL.
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Quand j'entends XYLOGLOSSE (Arnaud MONTEBOURG) ou Benoît HAMON, pour ne citer qu'eux, se moquer des tics verbaux ou de l'aspect physique du Président SARKOZY, je me dis qu'ils ont du chemin à faire avant de présenter une figure d'homme politique respectable et plein d'avenir. Ils n'accepteraient pas que l'on se moquât de Martine AUBRY et des travers qu'on pourrait lui prêter ou qu'on lui prête, à tort. Mais tout leur est bon pour "démolir" un adversaire politique que l'on a transformé pour l'opinion publique, et avec un certain succès hélas - en ennemi qu'il faut abattre. Tous leur est bon. J'attends toujours des propositions, des idées réalistes, des arguments, je n'entends que des injures et des railleries. Philippe SEGUIN était de la trempe des hommes d'Etat. Il n'a jamais utilisé ces bas moyens. Il va manquer à notre patrie.
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jeudi 7 janvier 2010

Indispensables précisions

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1-Sur le film "Agora" et son commentaire par un journaliste de France 3.
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"Agora" raconte l'histoire d'HYPATIE. C'était une philosophe païenne qui enseignait - aux frais de l'Etat -, la philosophie de PLATON et d'ARISTOTE, était versée en astronomie, et pratiquait une sorte de magie : la théurgie. Elle était extrêmement populaire et attirait une foule nombreuse à son enseignement. Elle portait l'anneau de continence et refusa toujours de se marier et d'avoir commerce avec des hommes. Le patriarche d'ALEXANDRIE s'émut de l'influence de ce savant. Une foule de chrétiens fanatiques, lui reprochant d'empêcher la réconciliation du patriarche avec le gouverneur romain, l'arracha un jour de son char, la transporta en une église, et après l'avoir déshabillée, la tua à coup de tessons de poterie. Son corps fut brûlé.
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Ces renseignements nous ont été transmis par des auteurs païens, de langue grecque.
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J'ai entendu, au Journal Télévisé de TF1, AMENABAR, le réalisateur d'Agora, expliquer ses intentions. Il s'est défendu de vouloir faire un film anti-chrétien, et au contraire (quelques séquences du film illustraient ce propos), il montre comment nombre d'entre eux exerçaient auprès des pauvres une active charité. Son propos est donc nuancé.
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Le journaliste de France 3, dont j'ai relevé le parti-pris dans mon récent billet, a choisi de caricaturer l'intention de l'auteur. Pour ce qui me concerne, (a) je crois hélas que les spectateurs, à l'instar du journaliste, ne retiennent que l'aspect fanatique des chrétiens d'ALEXANDRIE, et ne comprennent pas que, sortant de longues persécutions, ils aient voulu se venger. C'est évidemment insupportable pour une conscience moderne. (b) Je maintiens que ce journaliste a voulu faire passer ses idées et son libertarisme auprès des téléspectateurs. (c) Enfin, l'histoire d'HYPATIE n'est relatée que par des auteurs païens, et il se pourrait bien qu'ils eussent forcer le trait. N'importe quel historien doit critiquer ses sources. Je le fais donc aussi. Le fond du problème n'est pas qu'HYPATIE eut été païenne, mais qu'elle avait une importance politique exagérée auprès du gouverneur, lui-même païen, ce qui pouvait faire craindre de nouvelles persécutions. Voilà ce qu'il me paraît honnête de dire.
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2-Sur le principe de précaution.
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Grâce au journal gratuit Métro, je puis vous indiquer que le principe de précaution a été inscrit dans la loi, sous la magistrature du Président MITTERRAND , par le truchement du Traité de MAASTRICHT, puis par celui de la Loi dite BARNIER, du 2 février 1995, et enfin incorporé dans la constitution, sous l'impulsion du Président CHIRAC, en mars 1995. Ainsi, les partis de droite et de gauche ont participé à la légalisation de ce principe de bon sens, au point que son application peut parfois paraître excessive.

mercredi 6 janvier 2010

Vaccination et mauvais procès

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J'ai entendu madame BACHELOT avant-hier au Journal Télévisé de TF1. J'ai apprécié son intervention. Et je n'hésite pas à taxer de malhonnêteté intellectuelle l'opposition venue de gauche comme de droite aux mesures qu'elle a prises. La palme de la vanité satisfaite revient toutefois à monsieur Benoît HAMON qui a condamné sans appel, sans réflexion sans aucune connaissance de l'épidémiologie, de la virologie et de l'immunologie, de la vaccinologie, les initiatives du ministre. Ne les eût-elle pas prises, que le même Benoît, avec le même aplomb, en aurait condamné l'inertie.
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En juillet 2009, monsieur LE GUEN, député socialiste, condamnait l'absence de décisions du ministre devant une pandémie qui s'annonçait comme dangereuse. Le même député, avec la même assurance parle aujourd'hui de gâchis. Ne parlons pas de monsieur DEBRE fils, l'urologue, dont les préoccupations professionnelles ne se fixent pas sur les virus, ni sur les poumons, mais sur des zones qui me semblent être situées quasiment à l'opposé, qui lui aussi s'offusque.
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Je rappelle, au risque de lasser, deux éléments et même trois et plus qui éclairent les décisions de madame BACHELOT.
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(a) En 1918-1919, un virus grippal H1N1 a déclenché une effroyable pandémie qui a fait plus de morts à elle seule que la guerre finissante. Le corps expéditionnaire américain, pour ne citer que lui, a perdu plus de soldats du fait de la maladie que du fait de la guerre elle-même. La méconnaissance de la virologie a fait attribuer au caractère H1N1 la virulence particulière de cette souche, alors que ladite virulence dépend de ce que l'on appelle une constellation de gènes, qui incluent sept autres gènes et sept autres protéines codées par ces derniers. Mes étudiants se souviennent sans doute d'exercices de réflexion que je donnais sur cette question au moment des examens. Il était impossible d'évaluer en septembre la virulence de la souche prévalente.
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(b) Lors de la canicule, on a reproché au gouvernement de n'avoir pas su prendre les mesures adéquates pour endiguer la vague de décès des personnes âgées, comme si du reste, il ne revenait pas d'abord aux familles de s'occuper de leurs anciens. On a glosé - les socialistes en particulier - sur le principe de précaution, quasi constitutionnel. C'est pour éviter de tomber dans le piège de cette critique que les pouvoirs publics ont pris les devants.
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(c) L'OMS, dont certains responsables sont taxés de corruption ou de faiblesse vis-à-vis des laboratoires pharmaceutiques, reste l'organe mondial de régulation des mesures de santé publique. Margaret CHAN, son directeur, avait insisté sur le caractère potentiellement dangereux de la pandémie qui se profilait. Les autorités internationales avaient recommandé d'injecter deux doses de vaccin. En tablant sur un taux de vaccination de 60-70 % de la population française, le ministre a commandé 94 millions de doses, c'est-à-dire la quantité requise. C'est plus tard que l'efficacité d'une seule dose a été démontrée.
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(d) Les médias, et en particulier ceux qui dénoncent le prétendu gâchis, n'ont eu de cesse de mettre en garde contre les dangers (à mon avis parfaitement surestimés, et parfois même imaginaires) de ce vaccin. On a avancé que c'était une fabrication satanique de laboratoire créé tout exprès pour engraisser les grossiums. Quand on connaît un peu le sujet, ce qui, je prie mes lecteurs d'excuser cette auto-glorification, est mon cas, on comprend exactement ce qu'il en est. Je n'ai pas lu les spécifications des souches vaccinales, mais je peux parier qu'il s'agit de souches dites "recombinantes" dans lesquelles on a remplacé un gène et un seul, par une forme qui permet une meilleure multiplication du virus vaccin dans l'oeuf de poule embryonné. La chose se pratique depuis toujours.
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(e) après tout, si les gens acceptent de faire une grippe, c'est leur liberté. Mais qu'ils ne viennent pas se plaindre que rien n'a été fait pour les protéger.
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En résumé, j'ai trouvé madame BACHELOT très convaincante. Et les basses accusations dont elle est la victime - il semblerait qu'elle a jadis travaillé au sein d'un laboratoire pharmaceutique - sont d'une rare bassesse, et n'avilissent que ceux qui les profèrent. Punkt !

mardi 5 janvier 2010

Maison, pont, fontaine...

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Dans la 9e élégie des Elégies à Duino, Rainer Maria RILKE dit : "Peut-être sommes-nous ici pour dire : maison, pont, fontaine, porte, cruche, arbre fruitier, fenêtre ; ou encore colonne, tour... Oui pour dire tout ce que les choses elles-mêmes jamais ne pensèrent être dans leur intimité."
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Je trouve que ces paroles sont fulgurantes. Elles me semblent indiquer que la tâche de l'homme est de toucher le réel, de réveiller le sens et la vérité profondes des êtres et des choses (les grecs appelait la vérité alethaia, "action de réveiller"), et elles indiquent que rien n'est plus réel dans les productions intellectuelles de l'homme que la poésie.
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Ceci vous explique pourquoi, depuis bientôt trois ans, je ne cesse d'insister sur le réel, de me défier des idéologies, et d'exalter la poésie. Vous allez m'objecter que je ne cesse de faire référence à Jésus, et par conséquent à une doctrine figée, gravée dans le marbre et qui n'a aucune des caractéristiques de ce que je prétends mettre en valeur. C'est une erreur. Et c'est justement le point de partage entre la parole vivante que sont la Bible et surtout les Évangiles qui ne cessent de prendre des sens nouveaux, de jeter des lumières nouvelles sur "l'ici et maintenant", et le Coran qui ne prête à aucune interprétation. Et ces lumières nouvelles ne sont jamais contradiction avec les lumières anciennes : elles en sont développements, déploiement et chatoiement. Et il en sera ainsi jusqu'à la fin des temps. Il revient à tous les hommes de bonne volonté de "réveiller" la vérité intimement cachée dans les êtres et les choses. Il me semble que l'avenir du monde et de l'humanité dépendra de la vigueur avec laquelle nous serons des éveilleurs de vérité.
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C'est tout pour ce matin.

lundi 4 janvier 2010

La mesure et la chaussure : apologue chinois

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Je n'ai jamais caché l'admiration que je porte à la littérature chinoise. Je trouve aujourd'hui un petit conte tout à fait démonstratif, un conte que l'on doit à HAN FEI (écrivain du IIIe siècle av. J.-C.) et que l'on trouve dans l'ouvrage intitulé les Accumulations, [ouvrage réédité], Hanfeizi. Zhonghua shuju, PEKIN, 1986 (chapitre XI, 32). Il illustre la différence qu'il y a entre le souci du réel, et l'emprise de l'idéologie.
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"Un homme de ZHENG veut acheter des chaussures. Il se mesure donc le pied, en range la mesure quelque part. Au moment d'aller au marché, il l'oublie. Arrivé chez le savetier, il s'exclame : 'Zut, j'ai oublié ma mesure !' Il court chez lui la chercher. Le temps de faire l'aller-retour, le marché est fermé. A un ami qui s'étonne qu'il n'ait pas cherché à essayer les chaussures avec son propre pied, il répond : 'Je n'ai pas confiance dans mon pied ; je n'ai confiance que dans sa mesure."
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Il me semble que ce merveilleux petit apologue montre bien la différence qui existe entre un esprit pragmatique, près du réel, et un esprit systématique, plein de son idéologie : il n'a pas confiance dans les faits ; il ne croit qu'aux idées, aux doctrines, et il lui faut toujours voir si un fait ou une mesure politique rentre dans le cadre du système. Cette analyse vaut tout aussi bien pour l'idéologie socialiste que pour l'idéologie libérale. Il me semble que ce que l'on a reproché, injustement, au Président SARKOZY, lors de la crise financière, c'est justement d'avoir fait intervenir l'Etat pour sauver les banques, les uns, les socialistes, ironisant sur ce qu'ils appelaient une retournement de veste, les autres, grinçant des dents pour cette entorse à la sacro-sainte règle du libéralisme qui veut voir dans "la main invisible du marché" le seul facteur de régulation de l'économie. Je trouve, moi, que monsieur SARKOZY n'a pas perdu de temps à chercher la mesure de son pied. Il a préféré faire confiance à son pied lui-même. Bel exemple de pragmatisme. Et il a pu avoir ses chaussures : les banques vont mieux. Il doit maintenant voir si ces savetiers de la finance n'abusent pas quelque peu de la bonne foi des chalands.
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dimanche 3 janvier 2010

Ca suffit ! (bis)

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Un présentateur du Journal Télévisé de France 3, rendait compte hier soir de la sortie prochaine d'un film dont le titre est "Agora". J'ai cru comprendre, car le propos me paraissait très fumeux, que le film mettait aux prises une philosophe d'ALEXANDRIE, et le Patriarche de cette ville fameuse. Quelques images nous montrent la pauvre intellectuelle et le méchant patriarche qui n'aurait pas toléré, suggère le commentaire du présentateur, la liberté d'esprit et la pensée païenne de cette femme. Une dernière image suggère que la philosophe est exécutée ou pourrait l'être, à l'instigation du prélat. Et le journaliste de conclure dans un sourire des plus politiquement corrects (je cite de mémoire, mais le sens que je rapporte ici est respecté) : "comme quoi, quand on a peur, on n'est pas libre, et quand on est libre, on fait peur".
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Le metteur en scène qui a réalisé "Agora" a parfaitement le droit de prétendre qu'une philosophe libre penseur a été persécutée par le Patriarche d'ALEXANDRIE. Un présentateur de télévision, me semble-t-il, devrait avoir un plus de réserve, ou du moins, de distance. Il nous donnait en effet l'impression que le film racontait une histoire vraie, mais nous ne connaissions pas le nom de la philosophe ni celui du Patriarche. De sorte que nous ne savons pas vraiment à quoi nous en tenir sur le degré d'authenticité des faits rapportés. C'est une première approximation.
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Le présentateur, par son commentaire, dit assez d'où il parle : la fameuse libre pensée, la tolérance voltairienne (parlons-en !), l'anticléricalisme de principe, et par-dessus tout l'antichristianisme. Il dit assez que l'intolérance aurait toujours été du même côté, et la liberté, la vraie, celle de dire, y compris de dire n'importe quoi, aurait été du côté de ceux qui combattaient la pensée unique du christianisme [enfin débarrassé, je le souligne, des persécutions impériales (le temps était loin, en effet, où NERON utilisait comme torches pour illuminer son chemin de ténèbres, 2.000 chrétiens, enduits de poix, au seul motif qu'ils n'avaient pas voulu renier leur Maître ; il fallait trouver un autre motif pour justifier cette originale méthode d'éclairage nocturne : on leur attribua l'incendie de ROME que le monstre regarda de loin dévorer la Ville, en utilisant comme longue vue une émeraude judicieusement taillée)]. C'est donc une opinion personnelle que notre homme, amoureux des belles (!) figures de style n'a pas hésité à exprimer, parce que "ça faisait bien", "ça concluait sur un bon mot" son journal. Il a fait de la propagande pour sa boutique.
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Je dis, moi, et ça commence à me chauffer la bile, que les médias, les hommes politiques, les artistes de toutes origines - hormis quelques hommes exemplaires comme Michael LONSDALE - utilisent la moquerie, l'insinuation, l'approximation, le mensonge, la mise hors contexte, pour critiquer, calomnier, moquer, ceux de leurs frères en humanité qui ne partagent pas leurs convictions prétendument libertaires et soi-disant émancipées. A dire le vrai, ceux qui leur font peur sont précisément les (rares ?) disciples qui croient en la Parole vivante de Jésus, et qui s'efforcent en silence de visiter les malades, d'annoncer par une active charité la Bonne Nouvelle aux pauvres, et de proclamer une année de salut et de paix par la pratique du pardon et du partage. Je connais des dizaines de chrétiens qui se donnent aux autres, avec humilité. On n'en parle pas beaucoup de ceux-là. Pardi, ce n'est pas vendeur.
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Bref, ce présentateur ne me semble pas être l'exemple de l'homme libre qu'il prétend illustrer parce qu'il suit la mode. Et par conséquent, il ne me fait pas peur !

samedi 2 janvier 2010

Voilà ce qui m'insupporte

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J'ai déjà eu l'occasion de le dire : dans l'état actuel de la science, rien ne permet d'imputer le réel réchauffement climatique à la seule activité humaine, et notamment à l'émission de gaz à effet de serre, comme le dioxyde de carbone (gaz carbonique). La seule activité ruminatoire du bétail domestique produit une quantité incroyable de méthane, gaz infiniment plus agressif pour le climat que le dioxyde de carbone. Il n'empêche que l'émission industrielle ou domestique de gaz carbonique s'accompagne souvent de celle de gaz infiniment plus polluants pour l'environnement, tels le dioxyde de soufre ou l'oxyde d'azote. Il est donc normal de vouloir limiter l'émission de gaz carbonique et des gaz qui y sont associés, pas pour des raisons climatiques, mais pour des raisons ayant trait au respect de l'environnement et de son intégrité. Voilà ce qu'il faut dire rationnellement sur ce sujet.
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Le Conseil Constitutionnel a censuré la "taxe carbone". Avant d'analyser les réactions des uns et des autres, je voudrais donner un avis aussi mesuré que possible sur ladite taxe. (a) J'observe que le prélèvement opéré par ce moyen aurait été intégralement reversé aux particuliers. On peut donc se demander qu'elle en eût été l'utilité. On peut imaginer, toutefois, que payer plus cher l'essence ou le gaz domestique ou le charbon aurait amené à une modération des achats de ces combustibles fossiles. (b) On s'offusque de ce que les industries les plus polluantes aient été exemptées de cette taxe. A cela deux réponses. La première est que - si je ne me trompe pas - ces industries payent déjà (assez cher) un "droit à polluer " et qu'elles contribuent à cette taxe carbone. Il est donc faux de dire que l'on avantage encore "les gros capitalistes". Illusion d'optique, argument idéologique de bas étage, incitation au ressentiment, dépourvus de tout fondement objectif, voilà comment on peut juger les opinions des critiqueurs. La seconde est que nos industries sont peu compétitives en raison des impôts qu'elle supportent. (c) Encore une fois, il ne suffit pas de vouloir prendre des mesures rationnelles, il faut aussi que celles-ci n'offensent pas le sentiment (fondé ou non, le problème n'est pas là) de justice, et le désir si profondément ancré au coeur des Français "d'égalité". Pour que la mesure soit acceptée par l'opinion publique, il fallait aussi faire payer les industries, en les exemptant alors de la taxe du "droit à polluer". Je rappelle que ce droit peut être acheté ou échangé et qu'il a été instauré (pour autant qu'il m'en souvienne) par le protocole de KYOTO, ou qu'il en est une conséquence.
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Il y a eu plusieurs types de réactions à la censure du Conseil Constitutionnel. (a) Un représentant qualifié de France-Nature-Environnement la déplore hautement. Madame DUFLOT, représentante non moins qualifiée d'Europe Écologie ou de l'écologie politique, s'en réjouit, en invoquant les fausses raisons que j'ai exposées plus haut, et si elle accepte le principe d'un taxe carbone, elle ne dit pas ce que devrait en être l'assiette. Enfin la plus pitoyable des réactions, celle qui achève de ruiner le peu de considération que l'on peut avoir pour ce parti, vient du PS. Il se réjouit de "cette lourde défaite pour le Président de la République". Joie malsaine, en effet, que celle qui consiste à manifester son allégresse à une apparente défaite de son adversaire politique, quand celle joie vient d'un parti censé vouloir s'allier aux écologistes, et qui a fait de la cause environnementale un cheval de bataille. Vous chercheriez vainement dans leur propos la moindre trace d'un avant-projet de proposition de brouillon de solution à la question du gaz carbonique, hormis celle qui consisterait à faire "payer les riches" et les "industries des capitalistes" au risque de précipiter la fuite des premiers à l'étranger et de ruiner la compétitivité des secondes, sans chercher à inciter les citoyens à une conduite personnelle plus civique.
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Décidément, ces gens ont la vue courte. Ils sont obsédés par la volonté de reprendre un pouvoir qu'ils ont si mal utilisé. Tous les moyens leur sont bons, y compris la malveillance, le mensonge par omission, la contradiction, le flou artistique, et la démagogie. Ils déshonorent l'intelligence, la probité intellectuelle et le débat civique. Ils ont le droit d'être contre la taxe carbone. Ils faut qu'ils expliquent pourquoi. J'attends toujours.