lundi 31 mai 2010

Lettre ouverte à Madame Martine Aubry (bis)

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Madame,

Une fois encore, en traitant le Président SARKOZY de MADOFF, vous avez montré le fond de votre pensée politique. Je ne vous ferai pas l'injure de croire que ce que vous laissez paraître de vos passions partisanes soit l'exact reflet de ce que vous êtes vraiment. Mais tout de même, j'ai le droit de m'interroger.
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Il y a deux sortes de vulgarité. L'une est tout extérieure. Et, hélas ! le Président de la République s'est montré vulgaire en traitant de "petit c..." un de nos compatriotes qui ne "voulait pas se salir les mains en serrant celles du Président", ou en apostrophant un contradicteur haut-perché, en lui lançant "descends de là-haut si t'es un homme...". Mais quand on est attaqué quotidiennement et bassement par une presse irresponsable, que l'on est accablé de responsabilités et de soucis, et que l'on est un être humain doté de sensibilité, on peut réagir d'une telle manière. Ma remarque n'est pas une excuse, juste une explication.
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L'autre vulgarité, est celle de l'âme. Et, madame, en traitant le Président de MADOFF, c'est bien celle-là que vous manifestez. Rien dans l'action du Président ne justifie ce qualificatif. Il n'a pas volé les Français pour son profit personnel, il n'a pas commis les malhonnêtetés dont cet escroc s'est rendu coupable (ce serait plutôt vos amis grecs, portugais et espagnols qui en empruntant inconsidérément, tout en s'adossant à la solidarité européenne qu'ils savaient nécessaire, les ont commises). Non. Monsieur SARKOZY, à vos yeux, n'a qu'un défaut : celui de n'être pas socialiste. Permettez-moi de vous citer Simone WEIL : "Les partis parlent, il est vrai, d'éducation à l'égard de ceux qui sont venus à eux, sympathisants, jeunes, nouveaux adhérents. Ce mot est un mensonge. Il s'agit d'un dressage pour préparer l'emprise bien plus rigoureuse exercée par le parti sur la pensée de ses membres". C'est ce que vous faites. Vous excitez les passions, mères de toutes les injustices, crimes et violences. Vous ne faites pas avancer d'un pouce le débat. Vous n'apportez aucune solution aux maux qui nous accablent, mais vous nous accablez de mots qui sont des maux rampants, gros de purulence, de bêtise et de bassesse. Vous sous-estimez le Peuple. Il mérite mieux que cela.
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Plus qu'une imbécillité de langage, plus qu'une injustice de jugement, en accusant aussi ridiculement le Président, vous avez fait monter la pression chez vos partisans mais vous avez restreint considérablement le nombre de ceux qui voyaient en vous une candidate crédible pour les prochaines élections présidentielles. Dieu nous garde de vous avoir comme magistrat suprême, si vous devez traiter de MADOFF tous ceux qui ne pensent pas comme vous. On commence par MADOFF, on finit par LANDRU !
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Veuillez agréer, madame, l'expression de mes hommages non seulement attristés, mais affligés.

dimanche 30 mai 2010

Ils auraient bien besoin de Simone Weil

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J'ai mes dada, que voulez-vous ! Il en est un que je nourris plus que les autres, c'est l'oeuvre de Simone WEIL. Il faudrait tout lire, toute retenir, l'apprendre par coeur, tapisser les murs de son salon, de sa chambre de sa cuisine, avec des panneaux en grosses lettres portant des citations entières tirées des livres de cette immense philosophe, trop tôt disparue, et qui sans doute aurait pu, par sa pensée, bouleverser le cours de actuel de notre histoire nationale. Tenez, voici encore un échantillon de ce travail admirable de pensée, que les responsables politiques devraient porter toujours par vers eux, sous une forme qui leur conviendrait mais si possible répétitive et sonore :
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"L'imagination est toujours le moteur de la vie sociale et le moteur de l'histoire. Les vraies nécessités, les vrais besoins, les vraies ressources, les vrais intérêts n'agissent que de manière indirecte parce qu'ils ne parvienne pas à la conscience des foules. Il faut de l'attention pour prendre conscience des réalités même les plus simples, et les foules humaines ne font pas attention. La culture, l'éducation, la place dans la hiérarchie sociale ne font à et égard qu'une faible différence. Cent ou deux cents chefs d'industrie assemblés dans une salle font un troupeau à peu près aussi inconscient qu'un meeting d'ouvriers ou de petits commerçants. Celui qui inventerait une méthode permettant aux hommes de s'assembler sans que la pensée s'éteigne en chacun d'eux produirait dans l'histoire humaine une révolution comparable à celle apportée par la découverte du feu, de la roue, des premiers outils. [...] L'état des imaginations à tel moment donne les limites à l'intérieur desquelles l'action du pouvoir peut s'exercer efficacement et mordre sur la réalité. Au moment suivant, les limites sont déjà dépassées. Il peut arriver que l'état des esprits permette à un gouvernement de prendre une certaine mesure trois mois avant qu'elle ne devienne nécessaire, alors qu'au moment où elle s'impose, l'état des esprits ne lui laisse plus passage. Il fallait la prendre trois mois plus tôt. Sentir, percevoir perpétuellement ces choses, c'est savoir gouverner."
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Je crois, personnellement, qu'il est presque trop tard pour régler convenablement et de manière réaliste la question des retraites. Mais il est encore possible d'entreprendre quelques modifications. Le jeu des partis, la survenue des élections, les passions politiques qui s'agitent en ces moments là, rendent aléatoire le succès de l'entreprise.
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Voilà pourquoi il faut saluer avec étonnement mais admiration, la position de monsieur MELANCHON. Je ne m'y attendais pas. Mais il dit clairement - ce qui est le bon sens même - que si l'on veut maintenir l'âge de la retraite à 60 ans, il faut augmenter les cotisations sociales, de 2 % au minimum. Et pour une fois, il ne dit pas que c'est aux patrons de payer. Je soupçonne monsieur MELANCHON d'avoir lu Simone WEIL pendant ses nuits d'insomnies. Les autres responsables politiques auraient bien besoin des lumières de ma très chère Simone pour sortir des marais de la démagogie, du bourbier de l'idéologie, et du mensonge sur l'état réel de la richesse nationale.
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A bientôt.

vendredi 28 mai 2010

Glanés dans les journaux du jour

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Les journaux gratuits sont des mines extraordinaires de renseignements sur la mentalité, les travers et les richesses de notre société. J'ai déjà eu l'occasion de dire que je ne lis plus Metro et je vous ai expliqué pourquoi. Mais il reste encore 2o minutes et Direct Matin. Dans les livraisons de ce jour on trouve de très intéressantes présentations de la grève suscitée hier par les syndicats et dont le succès ne semble pas avoir été à la hauteur des espérance des leaders de la CGT, ou de la CFDT. Mais il ne faut pas irriter les lecteurs et prendre des gants, quand on sait ce que la majorité d'entre eux pensent des réformes présentées par le Gouvernement.
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C'est ainsi qu'un certain Stéphane SIROT, qualifié d'historien, spécialiste du syndicalisme (est-ce une auto-qualification ? une qualification du journal ? quel est le statut académique éventuel de cet historien qui pourrait donner un poids scientifique plus important à ses déclarations ? Nous n'avons pas de réponse à ces questions. Elles sont tout de même importantes) est amené à décortiquer la grève. Monsieur SIROT constate que "beaucoup sont résignés". Qui sont ces beaucoup ? Ceux qui ont fait la grève et manifesté ? Ceux qui ne l'ont pas faite ? Lisons donc en entier la réponse à la question du journaliste de 20 minutes. Peut-être est-ce que ce sera plus clair pour vous.
Question : Selon un sondage CSA pour Le Parisien, 62 % des Français se déclarent prêts à manifester pour défendre la retraite à 60 ans et au final une minorité se mobilise. Pourquoi ?
Réponse : Beaucoup sont résignés car ils sont intégrés le discours culpabilisateur du gouvernement "vous vivrez plus vieux, vous devez travailler plus longtemps". D'autres estiment que manifester ne servirait à rien, car depuis une dizaine d'années, les gouvernements ne reculent pas face à la mobilisation, même lorsqu'elle est forte, comme 2003. Les salariés du privé hésitent aussi de plus en plus à sacrifier une journée de salaire, dans un contexte économique européen très morose. Enfin, le discours des syndicats sur les retraites est inaudible car leurs positions sont très différentes.
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Je vais essayer de commenter le plus honnêtement possible ces remarques, fortement connotées par l'idéologie de gauche, et, de mon point de vue, assez peu conforme à l'idée que je me fais des méthodes de l'histoire et de la sociologie.
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Il me semble que les trois dernières raisons invoquées ont quelque vraisemblance. Manifester sans être assuré d'un résultat, perdre pour rien une journée de salaire, cacophonie syndicale, tout cela sonne juste. Il y manque toutefois une appréciation quantitative des catégories se réclamant PRINCIPALEMENT de l'une de ces raisons, et surtout, cette énumération ne fait pas la part d'une quatrième raison du peu d'impact de la grève, savoir que des non grévistes partagent l'analyse faite par les pouvoirs publics de la situation dramatiques des caisses de retraite. Cette présentation me semble donc malhonnête. Il y a pire, et doublement pire, dans la première raison, dont je n'ai pas encore parlé. Pourquoi le discours du Gouvernement serait-il culpabilisateur quand il évoque une vérité scientifique, issue des travaux des démographes et des médecins. En moyenne, on vit plus longtemps aujourd'hui. Tant mieux. Mais c'est une réalité qu'il faut bien prendre en compte. Car qui dit allongement de la durée de vie, dit allongement du temps pendant lequel il faut verser les pensions de retraite aux bénéficiaires. Cette raison est donc parfaitement fondée et non culpabilisatrice. Par ailleurs le Gouvernement ne lie pas l'obligation de travailler plus longtemps à un allongement de la durée de vie. Il dit en substance : Si vous voulez toucher une pension à taux plein tout au long de vos années de retraite, il est indispensable de travailler plus longtemps avant de pouvoir en bénéficier. Tout le reste est amalgame et mensonge. J'ajoute qu'un ami, avec malice, me disait hier : "On veut des retraites par répartition. Soit ! Répartissons équitablement ce qu'il y a dans le pot commun. Sans y rajouter."
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Du côté des nouvelles réjouissantes, ce constat d'Atanase PERIFAN, relevé dans le Direct matin de ce jour. Ce maire adjoint du XVIIe arrondissement, élu sur la liste UMP, mais fort peu politicien (comme le note en titre le journaliste qui a rédigé l'article) dit ceci qui me semble très fort : "Notre philosophie est simple. Si on multiplie les gestes simples de solidarité par beaucoup de gens, on obtient une société plus fraternelle." D'autres l'ont dit avant lui Simone WEIL, Hannah ARENDT, LANZA del VASTO par exemple : le seul principe de changement social est la modifications des comportements personnels.
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Il n'est pas inintéressant de noter qu'Atanase PERIFAN est d'origine roumaine. Son père a fui le régime de CEAUCESCU. Atanase rentre en politique, quand il constate que le Président MITTERRAND fait rentrer des ministres communistes au Gouvernement.
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Allez, je termine ce trop long billet par une petite citation de l'ouvrage de HUAN KUAN, intitulé La Dispute sur le sel et le fer, traduit par Jean LEVI : "Si le peuple d'un pays prospère ne mange pas à sa faim, c'est que le commerce et l'artisanat sont florissants tandis que la production de base est négligée. Si un pays possède d'importantes ressources naturelles et que son peuple est dans le dénuement, c'est qu'on délaisse les produits d'usage courant pour se gaver de biens superflus."
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Il faut bien entendu replacer la controverse dans le contexte du règne de l'Empereur Han WU (HAN WUDI). Mais il suffit de remplacer "Commerce" par "Grandes Surfaces", et production de base par "Agriculture" et "Commerces de proximité dispensant des produits locaux", et comprendre le deuxième membre de la citation comme une condamnation sans remède de la consommation de biens inutiles qui épuisent la Terre. Les Lettrés confucéens qui dans le texte tiennent ce discours sont loin de condamner la richesse et les riches ; ils appellent de leurs voeux la création de richesse fondée sur un travail utile à tous.
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C'est tout pour aujourd'hui.

mercredi 26 mai 2010

France Info manipule

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Je consulte assez régulièrement le site de France Info. Ce matin, un gros titre, en tête de la page : "Les Français massivement contre un recul de l'âge de la retraite." Diable ! Un rejet massif ? J'imagine des 75, 80, voire 90 % des sondés contre une telle mesure. Pour en avoir le coeur net, je consulte l'article dans sa totalité. Et je lis, avec stupeur, que la massivité du rejet n'est pas si massive, et qu'il eût été plus honnête de titre : "une assez forte proportion de Français contre le recul de l'âge de la retraite". Figurez-vous en effet, que nous ne sommes que 57 % à rentrer dans ce refus. J'en conclus que 43 % de nos compatriotes sont susceptibles de comprendre, d'acquiescer, ou n'ont pas encore d'opinion très tranchée. Ce "massivement" est un mensonge. Il précipite dans le refus des lecteurs pressés qui n'ont pas eu le temps de consulter les chiffres et d'y réfléchir.
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Continuons : il apparaît que 53 % des Français considère que le régime actuel des retraites peut très bien perdurer (sans aucune difficulté de financement semble sous-entendu dans la réponse). Mais 41 % des sondés pensent le contraire. Il y a donc un équilibre relatif, avec un avantage assez net en faveur du statu quo. Tout cela se commente, me semble-t-il, et n'assène pas comme une vérité révélée ce prétendu rejet massif. France Info manipule.
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Continuons encore : une très large majorité de Français, 73,6 % (Journal 20 minutes du mardi 25 mai, page 6) est persuadée que les impôts vont augmenter. Mais 82,1 % préfèrent que les mesures fiscales frappent les plus riches et 73,7 %, les revenus des Banques. Les Français doivent savoir que les grandes fortunes ont déserté le territoire national depuis longtemps, et qu'il leur est possible de se loger dans un territoire français d'outremer où l'on ne paye pas d'impôts, l'Île de Saint-Barthélémy ; nombre des détenteurs de grosses fortunes le font. La vie, là-bas, est plus chère qu'en Métropole, car tout doit y être importé (un jus d'orange se paye 10 euros), et des "droits de quai" ou "droits de port" taxent les marchandises importées. Mais, cette question mise à part, il n'y a pas d'impôts sur le revenu, pas d'ISF, rien de ce qui existe en Métropole. On peut donc considérer que la taxation des plus grosses fortunes, pour celles qui sont encore en France métropolitaine, ne rapportera certainement pas les sommes nécessaires pour apurer les déficits et la dette. La suppression du bouclier fiscal (environ 350 millions d'euros pour quelques 850 foyers fiscaux remboursés cette année) n'y parviendra pas non plus. En somme, les Français sont d'accord pour payer plus d'impôts à condition que ce soit les autres. Mais les autres tels qu'ils l'imaginent sont partis ou peu nombreux.
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Allons plus loin : à partir de quand est-on riche ? C'est une question fondamentale. Nombre de foyers fiscaux seraient étonnés de voir que si l'on augmentait les impôts, en modifiant les tranches par exemple, ou en relevant les taux marginaux, ils tomberaient dans la catégorie des "riches". Il semble bien que la barre soit de 4.000 euros par mois et par foyer fiscal.
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Conclusions : (a) Dans leur frénésie contre le Président de la République, les journalistes de France Info manipulent sciemment l'opinion publique, et d'autres journalistes avec eux. (b) L'ignorance des Français en matière d'économie est abyssale ; et, à supposer que l'on augmente leur pouvoir d'achat, cela ne servirait à rien d'autre que de satisfaire leur désir de jouissance en ruinant leur pays, car nous ne produisons pas assez de richesses, et, dans l'hypothèse d'une augmentation du pouvoir d'achat, on verrait les importations exploser, et le déficit avec. (c) La démagogie, hélas, est à l'oeuvre, et dans tous les camps. L'amour du pouvoir à tout pris devrait passer largement après l'amour de son pays. Tel n'est pas le cas. A dire vrai, si je dois me serrer un peu la ceinture pour que vive mon pays, je ne suis pas contre. Et je précise que j'ai travaillé 40 ans et que j'ai cessé mes activités professionnelles le jour de mes 65 ans... Il me semble que je n'ai rien à me reprocher, car j'ai anticipé très largement les sages décisions prises par nos gouvernants. Et pourtant, s'il le faut pour le bien de tous, j'accepte bien volontiers.
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Ah, tout de même un détail : les économistes ont calculé que le report de l'âge légal de la retraite à 63 ans diminuerait de 50 % (cinquante pourcent) la charge des pensions de retraite en 2020 ! Quand on voit, comme je l'ai vu si souvent, des "retraités" se morfondre d'inaction et d'ennui, après avoir bénéficié du système des 60 ans, je me dis que si jeunesse savait, vieillesse pourrait.
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mardi 25 mai 2010

Festival

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J'entendais hier à la télévision l'actuel "Délégué général" (je crois que c'est le nom de sa fonction) évoquer un échange qu'il eut avec son prédécesseur Maurice BESSY, alors qu'il n'était que son adjoint. Les deux hommes visionnaient une présélection des films qu'ils comptaient mettre en compétition. Dans l'un d'eux, on voit un homme en train de déféquer. Fort justement, Maurice BESSY dit à son collaborateur : "Vous n'allez tout de même pas montrer ça !". Et lui de rétorquer : "Pas de problèmes. Il sera pris à la Quinzaine des Réalisateurs, ou à Berlin, ou à Venise". Manifestement, il n'en savait rien, mais c'était un moyen de suggérer qu'il ne fallait pas passer à côté d'un possible scandale, de ces scandales qui font la renommée et la publicité de ce genre de manifestation culturelle. Et l'actuel Délégué Général de dire, en se passant la langue sur les lèvres avec une manifeste gourmandise : "Vous comprenez, 1968 était passé par là. On avait libéré l'art." (Je cite ici de mémoire et il se peut que cette citation soit erronée, mais l'idée était en tout cas la suivante : il n'y avait plus de ces obstacles bourgeois qui empêchaient les soi-disant artistes d'exprimer leurs fantasmes, fussent-ils scatologiques, pornographiques, sanglants, ou que sais-je encore). C'est ce que l'on appelle la liberté de pensée. Moi, je veux bien, mais je dis tout net que je ne pense pas comme le Délégué Général. Et j'ai la faiblesse de préférer le bon goût qui fut celui des Français depuis des siècles.
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Toutefois, il a eu la main heureuse en choisissant des jurés plus sensibles à la beauté, à la profondeurs des sentiments ET A LEUR VERITE. En primant le film d'Apitchatpong WEERESETHAKUL, ils ont mis en lumière un homme qui dit avoir "moins besoin d'argent que de vérité". Je n'ai pas vu le film, et les critiques de cinéma sont sévères pour cette oeuvre, mais au moins, le jury n'a pas été sensible aux pressions médiatiques. Mais c'est surtout en distinguant le films consacré aux trappistes de l'abbaye de TAMIE et aux moines de TIBEHIRINE assassinés dans des conditions qui demeurent encore mystérieuses, que le jury a fait preuve de discernement. J'ai vu quelques séquences de ce film ; elles sont saisissantes. J'irai le voir dès sa sortie.
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Sans doute par concession à l'esprit du monde, le jury a-t-il aussi trouvé du mérite au film d'AMALRIC. Ce que j'en ai entendu, et le peu que j'en ai vu me laissent perplexe. Nous verrons bien. Si j'ai cité le petit incident de la télévision, c'est pour montrer combien l'ambiance culturelle et médiatique dans laquelle nous baignons est délétère, et combien elle peut influencer négativement nos jeunes, ces jeunes qui vont prendre le relais. On peut se demander dans quelles conditions !

samedi 22 mai 2010

Je m'explique

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Dans un courriel reçu aujourd'hui, une très chère amie me dit qu'elle trouve mon indulgence et mon sens moral à géométrie variable. Elle fait allusion à mon billet du 13 mai consacré au silence dont les médias ont entouré les propos de BENOIT XVI sur les prêtres pédophiles. Une telle réaction mérite une explication.
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Je voudrais rappeler que dans ce billet, j'ai qualifié ces actes de "crimes contre l'innocence des enfants". Je ne pense pas avoir manifesté une indulgence particulière en utilisant cette expression. J'y indiquais que BENOIT XVI avait déclaré que le pardon ne remplace pas la justice. Ceci signifie que le pape n'entend pas mettre sous le boisseau les procès et les condamnations des coupables. Et je n'ai pas non plus cette intention. Un crime est un crime. Un criminel est un criminel. Ces prêtres, hélas, sont des criminels. Et il faut bien appeler un chat un chat. Ils ne cessent pas pour autant d'être prêtres.
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Cependant, et parallèlement, je m'étonnais de l'indulgence que les médias et les cultureux manifestent, les uns pour le ministre de la culture - qui n'a point caché ses excursions sexuelles en Asie du Sud-Est, tout en prétextant que ses proies étaient des majeurs consentants (ce que la lecture de la confession incriminée ne laisse point du tout apparaître) - les autres pour Roman POLANSKI, qui a tout de même eu une ou des relations sexuelles avec une fillette de 13 ans, et, sans doute avec une autre jeune fille d'une quinzaine d'années (aux dires de l'actrice qui, aujourd'hui, révèle ces faits, sans toutefois apporter de preuves), sans parler des frasques de nos footballeurs.
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Je crois que cette manipulation médiatique a deux objectifs : le premier consiste à attaquer l'Église catholique en faisant peser sur son clergé un soupçon généralisé de corruption sexuelle. (Il faut déplorer qu'un trop long silence des évêques sur ce sujet alourdisse considérablement le climat ; la vérité seule est libératrice) ; le deuxième consiste à relativiser la gravité du crime en fonction de son auteur. C'est en quelque sorte un hommage que le vice rend à la vertu. Un acteur, un saltimbanque, un sportif connu a tous les droits et mérite notre indulgence ; pas un prêtre, qui ne peut y prétendre. Je dis, moi, qu'aucune de ces catégories de criminels ne doit échapper à la justice, au jugement des hommes et à la condamnation. La miséricorde revient à Dieu.
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Je ne sais, chère Danielle, si cette explication vous satisfera. Elle me semblait nécessaire, car je visais essentiellement les médias, sans excuser, bien entendu, les coupables de ces méfaits, et je ne voudrais pas donner à mes lecteurs la fausse impression que je minimise l'importance et la gravité de ce problème.
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Guerre de Vendée, toujours

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Pierre PEAN a publié, en 2008, un livre dont la lecture est hautement recommandable. Il y raconte l'histoire du village de MAUMUSSON, sis aux confins de la Bretagne et de l'Anjou, pendant les guerres de VENDEE. Il y montre notamment, comment les bourgeois nantais, enrichis par la traite des noirs, ont accueilli avec enthousiasme la Révolution, trafiqué pour s'enrichir des biens nationaux achetés à vil prix, intrigué pour maintenir, contre l'avis de quelques très rares députés courageux, le honteux commerce des noirs dont l'interruption les aurait, disaient-ils, ruinés, traqué les prêtres réfractaires, et concouru à la répression sanglante et féroce des paysans vendéens et bretons légitimement révoltés contre la tyrannie et l'oppression de la Convention. Ils ont également aidé le sinistre, l'épouvantable CARRIER dans sa besogne de mort.
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Ce livre si recommandable est intitulé "Une blessure française. Les soulèvements dans l'Ouest sous la Révolution. 1789 - 1795", publié chez Fayard. Il est dépourvu de passions partisanes, factuel et admirablement documenté.
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Je connaissais déjà quelques unes des horreurs commises par ces soi-disant héros de la Liberté. Je vous en avais parlé. Mais je ne les connaissais pas toutes. Ce que l'on peut lire dans le livre de PEAN dépasse l'imagination. Et nous nous permettons de donner au monde des leçons de tolérance, après que les pères fondateurs de notre République ont commis de tels forfaits !
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Deux points m'ont particulièrement marqué dans ce livre. Le premier est l'initiative prise par un certain Jean DUVAL, député de la Manche, qui proposa d'imposer aux prêtres réfractaires le port d'un écriteau à hauteur du sein gauche qui porterait en grosses lettres "Prêtre suspect de sédition". Et nous osons reprocher à HITLER d'avoir imposé le port de l'étoile jaune ! (Rappelez-vous, - je vous en ai déjà parlé -, cette députation de Conventionnels chez un pharmacien d'ANGERS qui prétendait avoir trouvé un gaz toxique pour tuer ces brigands et suspects de vendéens, une méthode plus économique que les autres méthodes d'exécution : fusillade, guillotine, noyade, pendaison, ou crémation d'hommes, de femmes et d'enfants vivants dans des fours à pain). On retrouve là les trois ingrédients hitlériens : chambre à gaz, four crématoire, étoile jaune. Nous avions beaucoup d'avance sur les nazis.
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Rappelez-vous encore l'abominable LE CHAPELIER et sa loi scélérate qui supprimait les corporations, interdisait la syndication, livrait pieds et poings liés les ouvriers des artisans aux chevaliers d'industrie - enrichis par l'achat des biens déclarés nationaux, fruits de rapines, de vols, de concussion -, et frayait la voie à l'exploitation des ouvriers par ces gens qui avait un coffre-fort à la place du coeur. Or donc, cette ordure, l'un des sept députés de RENNES à la Constituante, vient expliquer ceci devant les négociants (trafiquants négriers) nantais :
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"Il me paraît à moi qu'il n'y a pas un homme sensé et véritablement humain qui ne puisse songer à proposer l'affranchissement des Noirs ; et quant à la traite, la question ne peut être traitée que du côté de la politique, sans qu'ils soient permis de l'abandonner à de pures considérations philosophiques qui ne sont pas toujours d'accord avec elles. [...] Quand on semble parler au nom de l'humanité, on peut d'abord se concilier quelques faveurs, mais les représentants d'une nation savent bien qu'ils ne doivent pas se laisser aller à ce premier mouvement, et qu'ayant pour devoir d'augmenter et d'entretenir la prospérité du Royaume [note du transcripteur : le discours a été prononcé en 1789, avant l'abolition de la Monarchie], ils ont encore d'autres considérations à embrasser pour remplir leur importante mission."
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Il y eut un homme pour s'élever avec indignation contre ce discours : Jean-Pierre BRISSOT. Il n'était certes pas un homme modéré, mais du moins avait fondé la Société des Amis des Noirs. Il périt quand même sur l'échafaud.
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L'état actuel de notre patrie est une conséquence directe de l'accaparement du pouvoir par une classe de bourgeois cupides, dépourvus de tous scrupules et de toute religion, quoique que grands zélateurs de la philosophie des Lumières. PEAN indique (page 81) que "quatre francs-maçons nantais sur cinq étaient marchands ou négociants. Ces Messieurs du Commerce disposaient d'une loge très puissante, le Cercle de la Fosse. Six navires négriers portaient même des noms empruntés à la franc-maçonnerie, comme La Parfaite Union ou Les Coeurs unis. Trois armateurs célébrèrent la Révolution en baptisant leurs navires Soldats de la Patrie, Le Citoyen et Le Patriote. [...] Le trafic négrier n'a jamais été aussi florissant que pendant les trois premières années de la Révolution. Durant toute cette période, les négociants se sont battus pour prouver l'utilité de la traite et empêcher toutes les mesures d'émancipation des mulâtres et des Noirs."
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Tant que notre enseignement, entièrement aux mains de cliques politiques ou de mouvements de pensée très orientés, ne saura pas faire la juste part des choses, tant qu'il y aura un déni de justice envers les innocents, tant que le viol des principes les plus sacrés par ceux qui prétendaient les défendre après les avoir conçus, ne sera pas clairement expliqué à nos enfants, il ne faut pas se plaindre que ceux-ci relativisent les effets de la violence, et ne s'émeuvent guère de la misère d'autrui. Il n'y a pas de bons et de mauvais innocents. Il y a des innocents.
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vendredi 21 mai 2010

Une déclaration du Premier ministre australien

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Un ami alsacien me transmet cette déclaration de John HOWARD, Premier ministre australien. Je la retranscris intégralement sans faire de commentaires, mais en demandant mes lecteurs de réfléchir à ces remarques.
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"Les immigrants non australiens doivent s'adapter. Je suis fatigué que cette nation s'inquiète de savoir si nous offensons certains individus ou leurs culture. Depuis les attaques de BALI, nous assistons à une montée de patriotisme chez la majorité des Australiens.
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Notre culture s'est développée depuis près de deux siècles de luttes, d'habileté et de victoires par des millions d'hommes et de femmes qui ont recherché la liberté. Notre langue officielle est l'anglais ; pas l'espagnol, le libanais, l'arabe, le chinois ou le japonais, ou n'importe quelle autre langue. Par conséquent, si vous désirez faire partie de notre société, apprenez-en la langue.
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La plupart des Australiens croient en Dieu. Il ne s'agit pas d'obligation chrétienne, d'influence de la droite ou de pression politique, mais d'un fait, parce que des hommes et des femmes ont fondé cette nation sur des principes chrétiens, et cela est officiellement enseigné. Il est parfaitement approprié de les afficher sur les murs de nos écoles. Si Dieu vous offense, je vous suggère alors d'envisager une autre partie du monde comme votre pays d'accueil. Dieu fait partie de notre culture. Nous accepterons vos croyances sans poser de questions. Tout ce que nous vous demandons, c'est d'accepter les nôtres, et de vivre pacifiquement en harmonie avec nous.
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Ici, c'est notre pays, notre terre, et notre style de vie et nous vous offrons l'opportunité de profiter de tout cela. Mais si vous en avez assez de vous plaindre, si vous vous en prenez à notre drapeau, notre engagement, nos croyances chrétiennes ou notre style de vie, je vous encourage fortement à profiter d'une autre grande liberté australienne : le droit de partir. Si vous n'êtes pas heureux ici, alors partez. Nous ne vous avons pas forcé à venir ici. Vous avez demandé à être ici. Alors, acceptez le pays qui vous a accepté." [Fin de la citation]
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Réfléchissez, disais-je. Et posez-vous quelques questions : Cette déclaration st-elle de bon sens ? Est-elle agressive ? Est-elle raciste ? Et puis concluez.
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jeudi 20 mai 2010

Dans quel pays vivons-nous ?

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Dans quel pays vivons-nous ? Dans quel pays vivons-nous ! Il s'est donc trouvé un ancien cadre du renseignement, un certain Pierre SIRAMY, pour dire que Clotilde REISS était non point une espionne, certes, mais qu'elle travaillait pour les services français. A supposer que cela soit vrai, la révélation d'une telle affiliation est tout simplement ignoble ; elle justifierait le traitement réservé par le très démocratique régime iranien actuel à notre compatriote. Mais Clotilde REISS a déclaré ceci : "Je suis choquée de trouver un climat de suspicion dans mon pays alors que c'est ce que j'ai vécu en IRAN". Et elle dément avoir eu le moindre contact avec la DGSE. Je préfère le témoignage de la victime à celle d'un obscur fonctionnaire, que sa fonction, fût-elle ancienne, aurait dû maintenir dans l'obscurité.
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Je me demande si dans l'affaire REISS, ce n'est pas Daniel COHN-BENDIT qui aura le mot de la fin. Il réagissait, sur Canal +, aux propos de Benoît HAMON concernant les conditions de la libération de Clotilde : "Jouer aux vierges comme ça, c'est quand même ridicule !" On ne lui fait pas dire.
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Il s'est trouvé aussi un journal pour faire un gros titre sur les logements de fonction de monsieur ESTROSI. Je veux parler du Canard Enchaîné. Le Canard, en effet, porte bien son nom : il a un fil à la patte. Mais c'est un vrai polygame. Il est marié en effet à l'insinuation, aux approximations, aux ragots, à un anticléricalisme très primaire. Et je ne suis point certain de connaître toutes ses maîtresses. Il doit bien y en avoir de cachées. Renseignements pris, l'un des logements, de 55 m2, est un appartement situé dans les locaux du Ministère des Finances. Il ne semble pas être meublé avec beaucoup de luxe non plus que de goût. L'autre est un appartement de 80 m2, logé dans un hôtel particulier dépendant du Ministère des Finances. Que n'a-t-il dénoncé en son temps, Le Canard Enchaîné, les pratiques du Président F. MIT... Il semble bien me souvenir que celui-ci a logé dans les logements de la République certains de ses très proches. Et pourquoi ce journal dénonce-t-il pas les journalistes bénéficiaires des logements de la ville de Paris, si peu coûteux ? A vrai dire, les Français se moquent éperdument des logements de monsieur ESTROSI. Occupés ou non, il faut les chauffer et les entretenir. Et c'est toujours le contribuable qui paye.
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mercredi 19 mai 2010

Il porterait la bannière

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Il y aurait une procession d'incompétents inconscients, monsieur Benoît HAMON porterait la bannière ! Il parle de diplomatie de la posture à propos du retour en France de notre compatriote Clotilde REISS, et du renvoi en Iran d'Ali VAKILI RAD, l'assassin de l'ancien premier ministre iranien Chahpour BAKHTIAR.
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Clotilde sera sans doute ravie d'apprendre que monsieur HAMON - qui, il faut le dire par honnêteté, comprendrait qu'il y eût eu des contreparties à cette libération - parle de diplomatie de la posture à propos de ce retour. Il est, lui, le porte-parole de l'imposture !
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Encore une fois, c'est le manque de culture qui a frappé ce faux jeune homme. Il aurait dû lire la relation que le comte de GOBINEAU fait de sa mission en Perse (Trois ans en Asie. Livre admirable). Le diplomate y parle merveilleusement bien de la manière dont les iraniens dissimulent leur pensée profonde, notamment à l'égard des étrangers. Il faut donc reprendre tout à la base pour comprendre cette fausse transaction qui n'est qu'un échange sans enjeu d'intérêts matériels, mais un enjeu saturé de symboles.
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L'assassin de monsieur BAKHTIAR a purgé ses 18 ans de prison incompressibles. Il a bénéficié, comme beaucoup d'autres prisonniers dans son cas, d'une libération qui ne lui était pas due mais qui est la norme en cette matière. Il y a certes coïncidence entre le retour de l'une et l'expulsion de l'autre. Et ce fait n'est pas fortuit. Il est vraisemblable et même certain que les responsables politiques iraniens, en vertu de cette disposition d'esprit si bien décrite par GOBINEAU, connaissaient notre jurisprudence, et ont attendu cette libération, et demandé l'expulsion vers l'Iran de leur compatriote, pour relâcher Clotilde, afin de faire valoir au monde qu'ils peuvent exercer avec succès des pressions sur des peuples occidentaux. On notera cependant que la diplomatie française n'a cessé de réclamer la libération de Clotilde REISS, parfaitement innocente des faits dont on l'accusait, et obtenu son assignation à résidence à l'ambassade de France. En ne cédant à aucune exigence de l'état iranien, en profitant d'une libération non pas anticipée mais attendue d'Ali VAKILI RAD, la diplomatie française a préservé la dignité de notre patrie. Quant à l'Iran, il peut accueillir en héros un homme qui n'est qu'un vulgaire assassin. Il ne fera qu'imiter ce que nombre de nos hommes politiques ont fait quand ils exaltaient la grandeur des ROBESPIERRE, des MARAT, des DANTON et des autres Révolutionnaires. Nous n'avons pas à juger politiquement ce pays, quand nous ne sommes pas capables de porter sur notre histoire un regard juste.
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En somme, et fort habilement, comme toujours avec ces politiciens passés maître dans l'art de la dialectique, mais dont le cerveau pensant a la taille d'un pois chiche, pour eux il est normal qu'il y ait eu des contreparties dans l'affaire REISS, mais le Peuple français a le droit de savoir lesquelles. On se demande bien pourquoi. En réalité, il s'agit d'affaiblir l'autorité et le prestige d'un gouvernement légitime, pour hâter sa chute et prendre sa place. Le Peuple français, toutefois, devait ignorer la maladie du Président MITTERRAND, le Peuple français n'avait pas à savoir le fond de l'histoire du Rainbow warrior, le Peuple français devait protester contre l'expulsion en Italie d'un homme convaincu de complicité d'assassinat, parce que le maintien de ces secrets et l'expression de ces opinions servaient les intérêts d'un Parti enivré par l'exercice du pouvoir.
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Décidément, s'il y avait une procession d'incompétents notoires, monsieur HAMON porterait la bannière. Tant pis pour lui si ces écarts de langage gâchent son hypothétique avenir ministériel.

mardi 18 mai 2010

Encore un petit effort, madame Aubry

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Dans le numéro du journal gratuit Direct matin daté du 17 mai, on peut lire en page 10, un petit entrefilet intitulé : La société du care d'AUBRY ne séduit pas au PS. Figurez-vous qu'il n'y a pas de hasard. Je viens en effet de terminer la lecture d'un petit livre intitulé "Care, justice et dépendance, introduction aux théories du care", de Marie GARRAU et Alice LE GOFF (Collection Philosophie, PUF, Paris, 2010). [J'ai le bonheur de fort bien connaître Marie puisqu'elle est ma filleule. Normalienne, agrégée de philosophie, c'est un esprit brillant et modeste, un esprit qui pense et n'a pas d'a priori.] J'en conseille vivement la lecture aux ténors du PS qui ne semblent pas séduits par cette société du care, et je recommande à madame AUBRY d'étendre à ses adversaires politiques cette attitude du care (soin, attention, sollicitude) qu'elle semble pour l'instant réserver à sa seule clientèle : les fonctionnaires d'une part, et les salariés de l'autre.
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Je réserve à ma filleule les premières et abondantes remarques que j'ai à faire sur cet essai passionnant. Je me bornerai ici à expliquer pourquoi la proposition de madame AUBRY ne peut pas plaire à ses lieutenants dont la culture en philosophie politique en est restée à Jules FERRY, et à tous ces hommes politiques, souvent obscurs mais toujours socialistes ou radicaux, dont les noms ont été donnés aux écoles, collèges, lycées, rues, boulevards, places et placettes, et quelquefois, mais trop rarement à des impasses, et jamais à des passages.
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Les premières théories du care ont été formulées par des femmes, souvent des féministes, qui se sont données un mal fou pour expliquer que cette attitude de sollicitude, d'attention, de soin, était le propre des femmes, pour des raisons en partie sociales. Pour échapper à cette problématique dépendante du genre (ici féminin), une autre théoricienne, qui avait bien vu combien cette analyse faisait de l'attitude de care une attitude minorée et dépréciative, J. TRONTO, donne du care une définition projetant dans l'espace social et politique la question de la dépendance, en la libérant de la contrainte qui lie la personne bénéficiaires du care au pourvoyeur du care.
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"Le care, dit-elle, désigne une activité générique qui comprend tout ce que nous faisons pour maintenir, perpétuer et réparer notre 'monde', de sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible. Ce monde comprend notre corps, nous-mêmes et notre environnement, tous éléments que nous cherchons à relier en un réseau complexe, en soutien à la vie."
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Admirable définition. Définition nouvelle que ne connaissent ni monsieur LANG, ni monsieur VALLS, le premier trouvant à la société du care "un goût trop compassionnel", et le second la jugeant "pas adaptée à la société française." Il est évident que l'un et l'autre en sont restés à une conception asymétrique de l'attitude du care, que le premier y voit le reflet d'un état ancien du statut de la femme dans la société (confinement dans l'espace privé, dispensation des soins aux enfants, ménage, préparation de la nourriture, etc.), et que le second assimile le care à une notion vaguement religieuse, moralisante, en un mot assez peu laïque.
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Or l'attitude de care repose sur plusieurs piliers : respect de l'autonomie de la personne bénéficiaire du care, refus de tout esprit de domination de la part du pourvoyeur qui reconnaît cependant la dépendance du bénéficiaire à son égard mais n'attend aucun retour, et par-dessus tout, reconnaissance mutuelle de la vulnérabilité. C'est dans la reconnaissance de ma propre vulnérabilité que je puis accepter la vulnérabilité de l'autre et entretenir avec une relation symétrique, parfaitement intersubjective. Incidemment, JAURES avait très bien vu cela.
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Si madame AUBRY allait jusqu'au bout de son analyse, elle reconnaîtrait que derrière les banques, les systèmes financiers, les bonus, les stock-options, qu'elle méprise et qu'elle veut "cogner", il y a des hommes et des femmes, des personnes qui, elles aussi, sont vulnérables. En s'attaquant à des abstractions, madame AUBRY fait comme Don QUICHOTTE qui se bat contre des moulins à vent. Si elle s'adressait à ces personnes, elle aurait plus de chance de se faire entendre. Car le principe de toute vie morale, y compris politique, est celui de la réciprocité : "Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'il te fasse" disait négativement CONFUCIUS, "Fais à ton prochain ce que tu voudrais qu'il te fasse" dit de manière positive (à la différence de CONFUCIUS qui parle de manière négative) Jésus. Il s'agit là d'une attitude pratique, concrète, éloignée de tout système idéologique, de valeur absolument universelle, et qui n'a rien de dogmatique ou de religieux.
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Allons, madame AUBRY, encore un petit effort de réflexion, et je serais disposé à examiner avec attention toutes propositions politiques qui s'inspirent de manière authentique de l'attitude de care.

Adresse

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J'ai promis de vous communiquer l'adresse d'un Blog où paraissent des articles très intéressants sur la crise de civilisation que traverse l'occident, et l'aspect global, holistique de nos difficultés : voilà cette adresse :


Il est tenu par Francis.

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Le billet du jour va suivre.

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dimanche 16 mai 2010

Un texte du livre de l'apocalypse de saint Jean

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Mystérieux, éblouissant de beauté, le Livre de l'Apocalypse ne cesse révéler aux lecteurs opiniâtres de nouveaux sens, qui se réfractent, se répondent l'un l'autre et donnent sur d'immenses perspectives. En ces temps troublés, où les esprits des hommes, agités en tous sens par le Prince de ce Monde, errent dans l'obscurité, il est bon de relire aujourd'hui ce texte prophétique :
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"Moi, Jean, j'ai entendu une voix qui me disait : Voici que je viens sans tarder, et j'apporte avec moi le salaire que je vais donner à chacun selon ce qu'il aura fait. Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. Heureux ceux qui lavent leurs vêtements pour avoir droit aux fruits de l'arbre de vie, et pouvoir franchir les portes de la Cité. Moi, Jésus, j'ai envoyé mon ange apporter ce témoignage aux Églises. Je suis le descendant, le rejeton de David, l'étoile resplendissante du matin."
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Oh, je n'ai aucune illusion ! J'imagine que les esprits forts vont se gausser, que les indifférents vont détourner leur regard vers d'autres objets dès qu'ils auront lu "Jésus". Mais pour un chrétien, il s'agit là d'une parole du Verbe de Dieu, celui par qui le monde a été fait, et vers qui convergent ceux des hommes qui ont trempé leur tunique dans le sang de l'Agneau, innocent et pourtant torturé et crucifié ; il est le premier né d'entre les morts, le chemin, la vérité, la vie. Le disciple ne croit pas par crainte de l'enfer ou du châtiment ; le disciple croit parce que les paroles de Jésus sont des paroles de vie et d'amour. Il n'empêche, ils n'échapperont pas à la colère qui vient ceux qui, ayant entendu les paroles de vie, ne les auront pas reçues. Ils recevront leur salaire selon ce qu'ils auront fait. Et ils seront eux-mêmes leur propre juge, car se voyant comme ils sont, ils ne supporteront pas la vue de leurs péchés.
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Je dis en effet que des jours vont venir où il nous faudra choisir. Il n'y aura plus de faux-fuyants, de dérobades, d'esquives. Oui, il nous faudra choisir entre la Lumière et les ténèbres. Le choix sera douloureux, terrible peut-être. Mais qui ne voit que nous ne pouvons pas continuer ainsi, à ruiner des peuples entiers qui se vengeront de leur humiliation, à idolâtrer l'argent, à promouvoir une culture de mort, à nous vautrer dans l'ordure morale et culturelle ? Ni réactionnaire, ni révolutionnaire, ni UMP, ni PS (ça on l'aura compris), ni ceci, ni cela, je ne cesse de chercher la vérité et d'alerter mes rares lecteurs sur l'urgence d'une conversion personnelle sinon religieuse, au moins morale. Qu'on le veuille ou non, l'humanité forme un corps, et quand un membre est malade (et je crains fort que ce soit nos sociétés dites développées, ou qui sont en passent de l'être), le corps entier souffre. Il n'est que temps de changer ! Allons, du courage !
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samedi 15 mai 2010

John Henry Newman, un visionnaire

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John Henry NEWMAN est né en 1801 dans une famille anglicane, très marquée par le calvinisme. Sa mère descendait d'une famille française huguenote, émigrée au Pays-Bas, sans doute après la Révocation calamiteuse de l'édit de Nantes. Esprit curieux, brillant, et probe, il étudie la question pour lui très importante de le succession apostolique des évêques anglicans. Après avoir conclu à l'existence de cette succession, un événement inattendu le conduit à revoir sa position. Peu à peu, sa réflexion personnelle l'amène à rentrer dans l'Église catholique. Il y est ordonné prêtre et est nommé cardinal par le pape Léon XIII.
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Pourquoi tous ces détails, me direz-vous ? C'est que NEWMAN a écrit un livre intitulé "L'idée d'Université", qu'il a été appelé par l'archevêque d'ARMAGH à créer une Université catholique à DUBLIN, qu'il a donné dans cette ville une série de conférences, publiées dans ce livre avec d'autres prononcées ailleurs, conférences qui amorceraient la création de cette institution. Je trouvais intéressant, comme ancien universitaire, de voir comment NEWMAN, - considéré comme un des plus grands écrivains de langue anglaise par son style élégant, concis et très difficile à traduire en langue étrangère -, voyait l'Université, et plus spécifiquement une Université catholique.
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Dans la septième conférence, NEWMAN dit ceci (Section 7, paragraphe 24) "Il y a en économie politique, dit le Dr COPLESTON, une maxime incontestée qui veut que l'autonomie des professions et la division du travail mènent chaque technique à sa perfection, les nations à la richesse et les communautés humaines à l'aisance et au bien-être universel. Ce principe de division, en certain cas, est poussé si loin que ceux qui se l'entendent signaler pour la première fois en éprouve quelque surprise. On ne voit pas de terme à son application. Plus un individu concentre ses facultés sur une seule occupation, plus il déploie naturellement d'adresse et de rapidité dans l'accomplissement de son travail. Toutefois, pendant qu'il contribue plus efficacement de la sorte à l'accroissement de la richesse nationale, il se dégrade lui-même de plus en plus dans sa qualité d'être raisonnable. Ses puissances et aptitudes intellectuelles se réduisent dans la mesure même où la sphère de son action se resserre. Il finit par ressembler à quelque rouage secondaire d'une puissante machine : il perd toute signification et toute valeur dès qu'il en sort."
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Ces paroles ne sont pas de NEWMAN mais de COPLESTON, certes, mais NEWMAN va les utiliser, avec d'autres emprunts à DAVISON, pour donner la conclusion que voici à sa conférence :
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"Je ne puis multiplier ces citations indéfiniment. Je me suis borné, aujourd'hui, à expliquer que la formation de l'intelligence, qui est la meilleure pour l'individu pris en lui-même, est aussi celle qui le met le mieux en état remplir ses devoirs envers la société. [...] La formation universitaire est le moyen excellent et ordinaire de parvenir à une fin ordinaire et pourtant excellente. Elle a pour but de hausser le niveau intellectuel de la société ; de cultiver l'esprit du peuple ; d'affiner le goût de la nation ; d'étayer de principes solides les élans populaires ; d'assigner aux aspirations de la masse des buts précis ; d'introduire dans les idées du temps, plus de modération ou d'envergure ; de re ndre plus facile l'exercice du pouvoir politique ; de rendre plus humains les rapports individuels. L'éducation universitaire rend l'homme lucide et conscient dans ses opinions particulières et ses jugements particuliers ; lui donne de les formuler avec force. Elle lui enseigne à voir les choses comme elles sont, à venir au fait, à démêler un écheveau de notions disparates, à déceler un sophisme, à écarter ce qui est hors de cause. [...] Un homme ainsi formé est chez lui dans n'importe quel milieu. Il a un terrain de rencontre avec toutes les classes sociales. [...] L'art qui tend à réaliser tout cela en l'homme est aussi utile, par l'objectif qu'il vise, que la science de la richesse ou de la santé, même s'il se prête moins bien à des méthodes rigoureuses et même s'il produit des résultats moins tangibles, moins assurés, moins définitifs."
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Je souhaite que les esprits droits accordent à ces paroles toute l'attention qu'elles méritent. On aura assez rarement aussi bien décrit le but concret que tout homme politique devrait fixer à son action : conduire les hommes à la fin qui est est due. Et cette fin passe bien par les moyens que dit NEWMAN.

jeudi 13 mai 2010

Silence médiatique pour le moins curieux

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Les médias ont fait grand bruit autour des affaires de moeurs et des crimes contre l'innocence des enfants dont se sont rendus coupables des membres du clergé. Curieusement, ils ne sont pas nombreux, ces juges impitoyables, à avoir fait état, en les commentant, des propos tenus par Benoît XVI, le 11 mai, à LISBONNE, lors de son voyage au Portugal. Il me paraît nécessaire de vous les faire (ou refaire) connaître, de les commenter et de les comparer avec la très élastique morale politique dont la démocratie française est une éminente représentante.
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"La plus grande souffrance de l'Église est son propre péché. [...] L'Église doit apprendre le pardon, même si le pardon ne remplace pas la justice. Les attaques contre l'Église ne viennent pas seulement de l'extérieur. Les souffrances viennent de l'intérieur de l'Église, du péché qui existe dans l'Église. L'Église a un profond besoin d'apprendre le pardon et aussi la nécessité de la justice."
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Je fais appel à la probité intellectuelle de tous mes lecteurs éventuels et leur demande de répondre à cette question : Connaissez-vous beaucoup d'institutions humaines qui reconnaissent aussi clairement leurs propres erreurs, demandent pardon et acceptent que justice soit rendue pour les crimes dont quelques un de leurs membres se sont rendus coupables ? A ma connaissance, je ne vois que l'Allemagne pour avoir osé regarder en face les crimes passés d'un régime épouvantable, demander pardon aux victimes, et leur accorder réparation. Sans doute faut-il aussi évoquer la commission de réconciliation nationale de l'Afrique du Sud, où des victimes et des bourreaux ont pu se parler face à face et trouver les conditions du pardon.
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Ouîtes-vous, lors du bicentenaire de la Révolution française, le Président MITTERRAND faire la moindre allusions aux crimes abominables des colonnes infernales, lors des guerres de Vendée ? Alla-t-il au Luc-sur-Boulogne se recueillir devant le mémorial des quelques cent enfants massacrés par les armées révolutionnaires (je rappelle que le plus jeune avait quinze jours) ? Y a-t-il eu le moindre regret à l'égard de l'Église de France, dont des dizaines de prêtres et d'évêques avaient été emprisonnés puis guillotinés, au motif qu'ils préféraient obéir à leur conscience qu'à César ? A-t-on regretté le pillage, la mutilation, voire la destruction, de près de 90 % des édifices religieux, églises, monastères, couvents divers ? Nous continuons de vivre sur le mensonge, le déni et l'oubli. Faut-il rappeler que les sans-culottes étaient tout simplement la lie du peuple, qu'ils inspiraient à leurs concitoyens le dégoût et l'effroi ? Qu'ils se sont rendus coupables de tortures et d'actes barbares analogues à ceux des nazis dans les camps de concentration ? Que nenni. On a fait défiler sur les Champs Élysées, le 14 juillet 1989, des dizaines de figurants débonnaires pour accréditer dans l'esprit du peuple français contemporain l'idée que les sans-culottes avaient par leur vertu sauvé la Patrie ! Mensonge, mensonge et mensonge ! Je ne marche pas dans cette combine-là.
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Pour dire le vrai, il me faut admettre que la Révolution française a laissé en héritage quelques trésors estimables. Ils ne figurent pas forcément dans la corbeille politique, ni même sociale, mais surtout dans la corbeille des institutions culturelles, encore que nombre d'entre elles (Muséum, Bibliothèque Nationale, Cabinet des médailles, etc.) eussent été créées sous l'Ancien régime.
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En somme, nous continuons à nager dans l'idéologie la plus obscure, la plus obscène, la plus insupportable à qui cherche d'abord la vérité. Bien entendu, je suis un adepte fervent de la liberté, bien entendu, l'égalité devant la loi me semble être un apport fondamental de la Révolution. Mais j'attends encore, qu'à l'image de l'Église catholique, notre République reconnaisse publiquement les erreurs originelles qui font aujourd'hui une grande tache sur la majestueuse tunique dont elle pare ses statues dans nos jardins publics.

mercredi 12 mai 2010

Lettre ouverte à Madame Martine Aubry

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Madame,

Dans une interview récente accordée à France-Info, vous demandez que l'on fasse payer les responsables de ces horreurs (sous entendu, les attaques contre l'euro via la quasi banqueroute de la Grèce). Avec une rare hypocrisie, vous dites que l'on fait maintenant "ce que l'on aurait dû faire depuis un an, faire ce qu'avait promis de faire Nicolas SARKOZY, modifier les agences de notation, mettre des règles prudentielles pour les banques, cogner les bonus et stock-options". Et vous poursuivez, avec la hargne qui vous est si coutumière et qui plaît tant à ceux dont vous excitez le ressentiment et la haine : "il faut d'abord faire payer ceux par qui l'horreur est arrivée : les banques, le système financier, les porteurs de capitaux."
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L'horreur est arrivée, madame, parce que des pays gouvernés depuis des années par des régimes socialistes, (nommons les : la Grèce [avec un intermède conservateur], le Portugal, et l'Espagne, les trois pays attaqués aujourd'hui), ont emprunté plus que de raison, et sont incapables ou presque de rembourser la dette qu'ils ont contractée auprès de banques qu'ils ont été bien contents de trouver pour répondre à leurs demandes, des banques, qui du reste prêtent l'argent de leurs clients, et non celui de l'Etat. Ils ont pu ainsi satisfaire leur clientèle électorale, et par leur incompétence et leur démagogie, ils ont failli entraîner l'Europe dans un gouffre sans fond. L'Italie, dont vous moquez et haïssez le chef de gouvernement (il est "de droite"), fait partie des pays européens qui vont prêter des milliards d'euros à la Grèce. Les banques ne sont pas responsables des politiques économiques nationales, et il y a de la mauvaise foi à les accuser de ces turpitudes. Ce sont les politiques qui les pilotent. Regardez le résultat.
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L'horreur est arrivée, madame, parce que l'Europe est une lourde machine, et que monsieur SARKOZY n'y fait pas la pluie et le beau temps. A quoi aurait servi qu'il "cogne", selon votre si charmante expression, les bonus et les stocks-options, si les autres pays membres de l'Europe n'en avaient pas fait autant ? L'accuser d'avoir pris du retard dans ces prises de décisions témoigne soit de votre incompétence politico-économique, soit de votre mauvaise foi, soit, et préférablement des deux. Il est du reste assez significatif que vous utilisiez dans la première partie de votre critique, le si commode pronom "on", vague, flou, général. Qui mettez-vous derrière ce "on" ? Votre groupe a-t-il déposé, comme la constitution l'y autorise plus largement aujourd'hui, une proposition de loi allant dans le sens de vos désirs ? Il ne me semble pas. Les gouvernements socialistes ont-ils oeuvré à Bruxelles dans le sens que vous dites ? Il ne le semble pas non plus.
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La vérité est que vous n'avez aucune idée concrète à mettre sur la table, hormis celle, bien connue, et par forcément inacceptable en ces périodes de crise, "de faire payer les riches" (s'il en reste chez nous). Votre grand homme, le Président François MITTERRAND est le père de l'Euro, de l'acceptation de l'Uruguay Round, le convoyeur de la mondialisation. Il a ouvert les bras à une Europe devenue ingouvernable, car trop hétérogène. Vous n'avez aucun droit à la critique. Pas ça ! Pas vous !
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Veuillez agréer, madame, l'expression de mes hommages attristés.

mardi 11 mai 2010

L'avis d'un grand spécialiste

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Jacques TESTARD est le père des premières fécondations in vitro. Qui de nous ne se souvient d'Amandine, le premier enfant né en France grâce aux travaux de ce très grand et très humain chercheur ? Le Magazine hebdomadaire gratuit "L'invisible" (www.l1visible.com), édité par la Communauté de l'Emmanuel, publie de lui une brève interview, dans son numéro 4, de mai 2010. On m'accordera que l'avis de ce scientifique vaut bien celui des hommes politiques qui travaillent sur la "modernisation" des lois sur la bioéthique. Voici donc un extrait de cette interview.
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"Question : Que pensez-vous de la recherche sur les embryons ?
Réponse : Je n'y suis pas favorable dans les conditions actuelles, non pour des questions de dogme ou de religion, mais parce que je pense que l'embryon humain - dont nous sommes tous issus - mérite notre respect. Au nom de la "recherche" sacralisée ou de l'économie triomphante, la bioéthique a bien du mal à rester morale : pourquoi ne pas mener d'abord des recherches sur des cellules d'embryons animaux et sur les cellules souches d'adultes, animaux ou humains ?
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Question : Existe-t-il des alternatives ?
Réponse : Des cellules banales, comme celles de la peau, peuvent grâce à un traitement approprié, recouvrer des caractéristiques de cellules souches. Ces cellules - dites iPS - sont déjà impliquées dans des protocoles médicaux et des spécialistes les jugent au moins aussi prometteuses que les cellules embryonnaires. Leur emploi ne posant aucun problème d'éthique, faut-il poursuivre les recherches sur les cellules embryonnaires ? En outre, d'autres cellules souches non embryonnaires sont aussi disponibles pour la recherche (cellules du cordon ombilical, de la moelle osseuse, etc.)."
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Jacques TESTARD ne se réclame d'aucun dogme ou d'aucune église. Simplement, c'est un esprit droit, très au fait des progrès de la recherche, et fin connaisseur du monde scientifique. Plutôt que de se fier à des cercles de pensée ou des lobbies d'origines diverses, poursuivant des buts différents, voire divergents, mais tous d'accord pour promouvoir ce type de travaux, le législateur devrait s'en remettre plutôt à ceux qui connaissent la question.
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J'ai moi-même arrêté d'utiliser des embryons issus d'avortements thérapeutiques ou de confort, après une première série d'expériences que je regrette amèrement. Il faut avoir vu un petit d'homme de dix semaines de gestation, démuni et privé de vie, pour se rendre compte de l'immoralité de ces recherches.
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dimanche 9 mai 2010

Chine éternelle

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Vous connaissez l'extrême intérêt que je porte à la Chine. Voici l'extrait d'un livre écrit dans les années 40, et publié assez longtemps après la mort de leurs auteurs, Henri MASPERO (mort en déportation) et Etienne BALAZS, mort à la fin des années 50, intitulé Histoire et Institutions de la Chine ancienne. J'ai cru tomber à la renverse en lisant ces lignes relatives à l'économie chinoise sous la glorieuse dynastie des TANG :
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"Le développement des échanges rendit inévitable à la longue l'établissement de rapports suivis entre l'économie publique et l'économie privée, rapports qui aboutirent à une certaine interdépendance de l'Etat et du commerce, sinon à une interpénétration de la classe lettrée des mandarins et de la classe aisée des marchands. Cependant les leviers du pouvoir n'ont jamais cessé d'appartenir à l'Etat, et jamais l'absolutisme n'a renoncé à assumer sa fonction autoritaire d'arbitrage et d'harmonisation. Usant de leur position privilégiée, les mandarins, incarnation de l'Etat, ont tout essayé pour tirer avantage de l'initiative privée tout en la bureaucratisant, en étatisant et en monopolisant le commerce. Et si leurs intérêts étaient communs, en cas de conflit ce furent les fonctionnaires qui l'emportèrent sur les marchands. La classe marchande, constamment brimée, se vengea en marquant de son empreinte les services publics : elle est commercialisa et les corrompit, non sans succès. Mais on n'oubliera pas [...] deux faits essentiels : d'abord dans un Etat bureaucratique omnipotent toute activité est imprégnée de fonctionnarisme, teintée d'esprit bureaucratique. Les milieux commerçants ne pouvaient échapper à cette influence et les négociants chinois, dont le plus ardent désir restait de devenir eux-mêmes fonctionnaires afin d'atteindre à une condition sociale parfaitement honorable, n'ont jamais poussé à fond leur tentative d'autonomie et d'émancipation. A vrai dire, et c'est le deuxième point, nous les ignorons presque totalement du fait, déjà significatif en soi, que les sources officielles et presque tous les documents sont l'oeuvre des lettrés-fonctionnaires."
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Pour ce qui est de la Chine actuelle, remplacez mandarins par cadres du Parti, et vous avez un décalque parfait de la situation actuelle de l'économie chinoise qui mélange allègrement économie publique et économie privée, est gangrenée par une corruption qui ronge le pays, et fait pressurer le peuple par les cadres régionaux qui inventent des impôts dont nous n'avons pas l'idée. Il est assez curieux, du reste, que l'un des slogans du pouvoir soir la promotion de la "Société d'harmonie". Quand BALAZS écrivit le chapitre dont provient la citation, les réformes économiques de DENG XIAO PING n'étaient pas encore lancées, et le Parti Communiste Chinois n'avait pas commencé à récupérer le Confucianisme pour servir ses intérêts.
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Poursuivons : remplaçons mandarins par Énarques, et nous avons un autre décalque, peut-être moins fin, de la situation actuelle de notre pays. Le va-et-vient de ces hauts fonctionnaires entre la fonction publique et les fauteuils dorés des grandes sociétés nationales ou multinationales aboutit à un mélange dangereux des genres ; la haute administration ne vise qu'à un contrôle toujours plus rigoureux des activités privées, par la multiplication de la réglementation, laquelle, du fait même de sa nature réglementaire, échappe à tout contrôle politique ; et le rêve de très nombreux jeunes français, fortunés ou non, est bien de décrocher un poste dans la fonction publique. Il serait intéressant d'être une petite souris dans l'antichambre des ministres de l'Economie ou des Finances ; on y verrait du beau monde venu de l'industrie privée, en quête de commandes de l'Etat.
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En somme, la Chine éternelle a fait des émules à l'Ouest. Et je maintiens que les libertés individuelles et communautaires étaient beaucoup plus grandes il y a trois siècles qu'elles ne le sont aujourd'hui. On confond avantages et privilèges, et c'est une confusion fort regrettable. Un privilège est (privata lex) une loi privée qui s'impose à tous les membres d'une communauté donnée, une loi que les communautés concernées se sont elles-mêmes données (le reflet de ces "privilèges", on peut le trouver dans les Conseils de l'Ordre des professions libérales ; curieusement, "libéral" est bien proche de "libre"). Un avantage est un bénéfice accordé de manière arbitraire par un pouvoir à telle ou telle personne ou groupe de personnes, sur le seul fondement du choix du Prince. Il n'est pas toujours indu, mais il peut l'être, et l'est très souvent, et il est toujours octroyé.
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La Chine est un inépuisable sujet de réflexion, d'étonnement et d'admiration pour moi. Il ne se passe pas de semaine sans que je lise un livre qui la concerne, ou bien rende visite au Musée GUIMET qui recèle d'admirables trésors. Il est impossible à un homme d'embrasser totalement l'histoire de ce pays, sa culture, sa littérature. Il se trouve que notre patrie a été le berceau de la sinologie, avec notamment les travaux remarquables d'ABEL-REMUSAT. Nous avons tout lieu d'être fiers de compter par nos compatriotes des savants comme DEMIEVILLE, S. COUVREUR ou Edouard CHAVANNES, ou encore le père Léon WIEGER.
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samedi 8 mai 2010

Réponse à un lecteur

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Dans un commentaire de mon précédent billet, un lecteur donne à entendre que je favorise l'analyse de l'UMP quant aux problèmes soulevés par une immigration incontrôlée, et surtout le développement d'un communautarisme ethno-religieux, essentiellement musulman. Je n'ai rien dit de semblable. Mais simplement affirmé qu'une position partisane ou idéologique est et sera incapable de régler ces difficultés.
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Il m'apparaît qu'une observation objective des faits, de leurs causes et de leurs effets, est parfaitement possible, et qu'en conséquence il devrait être possible de trouver des solutions aux difficultés nées de la présence sur notre sol de communautés étrangères, clandestines ou non, ou de groupements de français d'origine étrangère sur des fondements ethno-religieux. Cela ne dépend ni de MARX, ni de LE PEN, ni de Martine AUBRY, ni de Nicolas SARKOZY, mais de notre volonté collective de faire vivre un patrimoine historique, culturel, religieux, linguistique qui a fait de la France ce qu'elle est aujourd'hui. Cela n'empêche pas l'évolution, mais l'oriente. Et c'est bien là toute la question.
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Le bon sens selon Descartes

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"Je me conduirais toujours, dit DESCARTES dans le Discours de la Méthode, suivant les opinions les plus modérées et les plus éloignées de l'excès qui fussent communément reçues en pratique par les mieux sensés de ceux avec qui j'aurais à vivre - Et entre plusieurs opinions également reçues, je ne choisirais que les plus modérées, tant à cause que ce sont toujours les plus commodes pour la pratique, et vraisemblablement les meilleures, tout excès ayant coutume d'être mauvais, comme aussi afin de me détourner moins du vrai chemin, en cas que je faillisse, que si ayant choisi l'un des extrêmes, c'eût été l'autre qu'il eût fallu suivre."
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Voilà une maxime que nous devrions "faire graver en lettre d'or sur le fronton de nos cheminées". Quand je persiste à demander que l'on distingue soigneusement ceux de nos compatriotes d'origine étrangère qui aiment leur nouvelle patrie de ceux qui la salissent, je m'éloigne autant du Front National qui les condamne tous, que du Parti Socialiste, qui les angélise tous. Au nom de l'identité de nos natures humaines, il m'apparaît nécessaire de traiter tous les hommes sur le même plan, sans distinction d'origine, de race, ou de religion. Voilà une opinion qui me semble modérée, et qu'un nombre croissant de Français, y compris d'origine étrangère, partage.
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A méditer par conséquent.

vendredi 7 mai 2010

Quelques réflexions utiles

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Notre grand BOSSUET disait magnifiquement : "Le plus grand dérèglement de l'esprit, c'est de croire les choses par ce qu'on veut qu'elles soient et non par ce qu'on a vu qu'elles sont en effet."
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C'est là la condamnation sans appel de l'idéologie et de l'esprit de système. Si nos hommes politiques voulaient bien voir la réalité, ils ne réagiraient pas en traitant de racistes ou de français indignes, ceux de nos concitoyens qui se plaignent des comportements, de l'arrogance et des abus de certains immigrés (bien entendu, et j'insiste, pas de tous !). C'est cela qu'il faut combattre avant que nos compatriotes, excédés, ne finissent par réagir avec violence contre ces colonisateurs à rebours qui entendent profiter des Français tout en les méprisant, voire contre tous les étrangers, ce qui serait le pire des drames.
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Je n'ai pas de solution toute faite à ce problème. Les socialistes portent une responsabilité écrasante dans le développement du communautarisme, essentiellement musulman. Mais les grandes entreprises qui manquaient de personnels et ont été recruter de la main d'oeuvre bon marché dans les années 60 aussi. Et l'ensemble des Français, en ne tendant pas la main à ces étrangers, en s'en moquant, en ne leur offrant que des emplois subalternes les ont ancrés dans l'idée qu'on était bien content de les avoir chez nous pour les exploiter.
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Dans les premières mesures à prendre, figurent l'abolition définitive du droit du sol (pour les enfants nés en France de parents étrangers), comme de celui du sang d'ailleurs, l'octroi de la nationalité française seulement à des adultes majeurs (18 ans et plus), parlant correctement le français, et connaissant les règles qui régissent notre vie politique et quelque peu l'histoire de la patrie qu'ils veulent adopter. Tout bien réfléchi, nous ne pouvons pas non plus accepter des comportements sociaux trop éloignés de ceux que nous ont légués l'histoire et nos aïeux : pas de burqa, pas de voile intégral, pas de fichu islamique, pas de turbans sick. Car rien de tout cela n'existait dans le passé. Il est très intéressant de remarquer que de tous temps, les responsables politiques ont régi l'habillement ou la mise des citoyens dans l'espace public : ainsi les Empereurs mandchous ont-ils imposé à leurs sujets le port de la natte ; le shah d'Iran vers la fin du XIXe siècle à interdit à ses sujets le port du couvre-chef traditionnel ; sans parler de l'Iran actuel et d'autres pays de confession musulmane, où la tenue vestimentaire des femmes est réglementée (que cela nous plaise ou non, à nous), sans que cela suscite de la rébellion.
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Si les responsables politiques s'obstinent à fermer les yeux sur ce problème, ne prennent pas les mesures coercitives nécessaires (perquisition militaire de tous les quartiers dits sensibles où se trafiquent la drogue et les fruits des rapines ; expulsion immédiate de tous les délinquants vers leurs pays d'origine s'ils sont étrangers ; déchéance de la nationalité s'ils sont fils ou filles d'étrangers mais nés en France, à tout le moins déchéance des droits civiques), n'arrivent pas par des mesures d'urbanisation humanisante à casser ces ghettos communautaires, nous allons tout droit à la catastrophe. Je ne doute pas qu'en disant cela, je vais passer pour un réactionnaire. Mais je redis ici que ce sont les faits, constatables par tout un chacun. Il convient aussi de faire notre mea culpa, et de faire un pas de fraternité vers ceux des immigrés qui ont choisi la France et l'aiment : leur parler, les recevoir, les aider, les estimer. Tout cela est du bon sens.
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Je voudrais terminer ici par une citation choc tirée du fameux livre de MONOD, le hasard et la nécessité (scientifiquement critiquable à bien des égards ; MONOD s'est planté plusieurs fois !) ; mais celle-là mérite qu'on l'encadre :
"Le seul espoir du socialisme n'est pas dans une révision de l'idéologie qui le domine depuis plus d'un siècle (MONOD sous-entend ici, entre autre, le sens de l'histoire), mais dans l'abandon total de cette idéologie."
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C'est la grâce que je souhaite à ceux de mes compatriotes qu'aveugle une pensée qui nous a fait tant de mal.

jeudi 6 mai 2010

Avertissement

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Faisons calmement le point sur les événements qui se précipitent dans le monde.
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Ce qui saute aux yeux, tout d'abord, c'est que le monde est devenu un grand village. Rien ne s'y passe en un point, sans que l'information parvienne au point le plus éloigné. L'instantanéité de l'information est sans doute ce qui est le fait majeur de ce début du XXIe siècle. Elle a des conséquences politiques et économiques considérables.
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La seconde caractéristique est celle de la mondialisation des échanges économiques et financiers. Cette mondialisation qui va à un train d'enfer est voulue par les puissances d'argent, ou les puissances politiques désireuses de domination. La mondialisation, pour être efficace, exige une indifférenciation des peuples et des cultures, une uniformisation des désirs, l'extension de la consommation au détriment de la culture et de la pensée, la destruction des communautés naturelles (familles, groupements humains), le mélange des peuples par l'immigration, la promotion effrénée de l'individualisme, une présentation matérialiste de la liberté.
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Or l'argent est trompeur, il est corrupteur, il conduit à un faux sentiment de sécurité en donnant à ceux qui le détiennent un pouvoir sur l'avenir. Ce pouvoir se concrétise souvent, car nous plions le genou devant l'argent. Mais il est toujours provisoire.
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Or l'indifférenciation conduit à une exacerbation de la rivalité mimétique, et donc à la violence. La rivalité mimétique touche aussi bien les États (ils ont la bombe atomique, pourquoi pas nous ?) que les personnes (il a une belle voiture, pourquoi pas moi ?). Pour lutter contre l'indifférenciation, il est essentiel de maintenir les différences linguistiques (non à l'anglais comme langue universelle !), culturelles (non à l'américanisme), sociales (oui à la diversité des modes de vie).
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Or la rupture des communautés naturelles (familles, communes, provinces [et non pas régions comme les ont bêtement promues les socialistes en France : la région à la française est la projection locale de la tyrannie de l'Etat central]) isolent de plus en plus les personnes, les transforment en individus parfaitement démunis aussi bien contre les puissances d'argent que contre la tyrannie de l'Etat.
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Les puissances d'argent et les puissances d'Etat ont besoin d'avoir devant eux des individus (et non des personnes) isolés, pour pouvoir étendre leur Empire. Il ne dépend que de nous de ne pas leur obéir. Nul n'est obligé de regarder TF1, ou d'acheter tel ou tel objet : vêtements, téléphone mobile, ordinateurs portables fabriqués en Chine ou en Turquie ou au Pakistan. Nul n'est obligé d'obéir aux injonctions de la publicité. Nul n'est obligé de choisir SFR/Bouygues comme opérateur. Ce sont là des exemples.
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La religion n'est pas nécessaire à la morale. Il est parfaitement possible de vivre moralement sans croire. Pour un chrétien, la vie morale est une conséquence de la Foi ("Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurez dans mon amour" et non pas "Vous devez faire telle ou telle chose ; c'est le prix que je mets pour vous aimer"). Cette confusion ridicule entre morale et religion a fait que l'on a évacué (ah ! la laïcité à la française) l'enseignement de la morale à l'école. Je rappelle que la morale est un art de vivre qui nous permet de répondre à la question "que dois-je faire" (sous-entendu : "pour être un membre de la fraternité humaine").
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Ce dernier constat permet de comprendre que les spéculations boursières, les conduites politiques irresponsables, les délocalisations, ont plus affaire à la cupidité ou à la volontés de puisance humaines qu'au système économique, et qu'il est urgent de réintroduire la morale dans la conduite des choses du monde. Si ce n'est par l'éducation, alors il faut que ce soit par la loi.
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Je n'ai aucune illusion quant à la portée de mes remarques. Elles paraîtront, hélas, insipides. Je me risque à vous les présenter, en guise d'avertissement. Je ne veux pas être prophète de mauvais augure... Mais attendons-nous à des événements inouïs.
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mardi 4 mai 2010

Dehors !

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Il s'est donc trouvé un éditeur pour produire un torchon appelé "Nique la France", vomi par un certain Saïd BOUAMAMA et un incertain ZEP, qui, lui, ne pousse pas le courage jusqu'à dévoiler son patronyme. La couverture du dit torchon montre une femme "enturbannée", me signale l'ami qui m'a transmis l'information, laquelle pointe vers le haut son index d'une manière très explicite.
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Nous demandons explicitement à monsieur le Président de la République qu'il prenne toutes les mesures juridiques pour faire interdire la publication d'un manifeste qui appelle à la haine et à la violence. Nous demandons de plus que monsieur saïd BOUAMAMA soit expulsé vers son pays d'origine s'il n'est pas français, qu'il soit déchu de sa nationalité s'il l'est. Car si ce monsieur a peut-être la nationalité française, il évident qu'il n'est pas français ; son initiative le prouve. Il veut bien profiter, je le devine, de tous les avantages que lui procure notre patrie, mais il ne l'aime pas, et il ne mérite pas l'honneur qui lui est fait, soit d'être accueilli sur notre sol, soit d'avoir la nationalité française. Quant à ce peu courageux ZEP, s'il est français, même mesure ; s'il ne l'est pas, même décision. Nous demandons enfin que l'éditeur de ce livre soit condamné pour outrage à la patrie.
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Un autre ami m'a envoyé un grand nombre d'extraits de "chansons" produites par des "groupes" d'origine maghrébine, algérienne plus exactement. Il est tout simplement honteux qu'on laisse de tels groupes chanter de telles "chansons", mélange de haine, d'ordure, de ressentiment, de rage, d'appel à la vengeance. Nous demandons aussi que ces pratiques soient interdites et sanctionnées. Après tout, si ces soit-disant "artistes" détestent tellement la France et lui manifestent une telle haine, il est préférable qu'ils regagnent le pays d'où ils viennent ou d'où viennent leurs parents. Ils ne l'honorent guère, et l'Algérie mérite mieux que les prétendus hommages de ces furieux. De plus, ces boutefeux font le lit du racisme et du Front National dont nous ne voulons pas. Il ne s'agit pas de ma part d'une opinion émise par souci de symétrie, mais d'un avis fondé sur mon expérience professionnelle et mon expérience de la vie.
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Nous demandons aux hommes politiques qu'ils prennent conscience, pendant qu'il est encore temps, du fossé qui se creuse entre certaines communautés issues de l'immigration, et le reste du pays. Nous insistons bien sur le fait qu'il ne faut pas pratiquer un amalgame indu entre ces fous furieux et la majorité silencieuse de nos compatriotes d'origine maghrébine qui ont fait le choix de la France, s'y sentent bien, et l'honorent de leur travail et de leur amour.
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Pour tous les autres, un seul mot d'ordre : dehors !
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PS : Merci à Francis, merci à Dominique qui m'ont transmis ces informations par courriel

lundi 3 mai 2010

Ubi bene, ibi patria

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A plusieurs reprises, dans mes billets, j'ai pris soin de faire la distinction entre patrie (la terre des pères) et nation (du mot latin natio : la portée d'une femelle animale). La nation est un concept né pendant la Révolution française. Et il a nourri le nationalisme avec toutes les conséquences que nous lui connaissons. Ce n'est pas pour rien que l'étymologie de ce mot en signale l'animalité et son corollaire qu'à l'homme d'une nation, il n'est pas possible de choisir son appartenance (cf. Rémi BRAGUE.)
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Qui n'a jamais fait la poignante expérience de l'émotion surgie des profondeurs du coeur qui l'étreint quand il rentre dans sa patrie après une longue absence à l'étranger ? Ibi bene, ubi patria : La patrie est là où l'on se sent bien. Voilà pourquoi le débat sur l'identité, malencontreusement nommée nationale, n'est pas vain. Il s'agit en réalité de l'identité patriotique. Elle n'est pas une affaire de race, mais de coeur.
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Peut-on dire que des jeunes d'origine africaine ou maghrébine se sentent bien dans leur prétendue patrie, quand ils caillassent des bus, vivent de rapines et de trafics, brûlent des voitures, ou dégradent les biens publics ? Notez bien que je dis "des" (et non pas "les", car il y a de jeunes d'origine africaine ou maghrébine qui se sentent bien dans leur patrie ; j'en ai connus des dizaines parmi mes étudiants). La réponse est non, bien évidemment. Il est important d'essayer de comprendre pourquoi.
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Je me demande si, précisément, la raison de ce malaise n'est pas la confusion que le monde politique entretient entre nation et patrie. Le concept de nation suscite le nationalisme, et par voie de conséquence, l'exclusion de tout ce qui ne fait pas partie de "la portée", c'est-à-dire le racisme. Celui de patrie se nourrit du sentiment d'appartenance d'abord à une culture et à un mode de vie qui contribuent au bonheur de vivre. Langue, moeurs, coutumes et croyances, foi, nous ont été transmis par nos aïeux. Ils ont par leur travail modelé le paysage de notre pays. C'est là un fait qui ne se discute pas. Ceux de nos frères humains venus de lointains pays qui goûtent cet héritage, s'en reconnaissent comme les héritiers adoptifs sont littéralement nos compatriotes. Ceux qui entendent importer dans notre pays des coutumes, des moeurs, des croyances, un régime politique étrangers à cet héritage ne sont pas des compatriotes, mais des colonisateurs. Et nous n'avons aucune raison d'accepter que se développent sur notre sol ces cancers communautaristes et violents.
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Notre histoire donne de nombreux exemples d'hommes venus d'horizons lointains et qui ont servi leur nouvelle patrie avec un zèle admirable : MAZARIN, Maurice de SAXE, le maréchal de SCHÖNBERG, le prince PONIATOWSKY et bien d'autres. Preuve que l'origine géographique ne fait rien à l'affaire, et que le sentiment patriotique se nourrit plus de sentiments venus du coeur que de pseudo-évidences juridiques, comme le droit du sol ou le droit du sang. Oui, décidément, Ubi bene, ibi patria.
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