lundi 13 août 2012

Les critères d'une action politique efficace

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Dans son ouvrage intitulé Thoughts on the cause of the present discontent (Réflexions sur les causes de l'actuel mécontentement, 1770), Edmund BURKE (qui par ailleurs a écrit de très belles pages sur la Révolution Française) - cité par Hanna ARENDT dans Qu'est-ce que la politique ? - qualifie ainsi l'action des Whigs qui gouvernaient sous la reine Anne : "Ils estimaient que personne ne pouvaient agir de façon efficace, s'il n'agissait de concert ; que personne ne  pouvait agir de concert s'il n'agissait pas de confiance ; qu'aucun homme ne pouvait agir de confiance s'il n'était lié aux autres par des opinions communes, affections communes et des intérêts communs."
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Il me semble qu'il y a dans ce constat une très grande leçon pour les Gouvernants. Nous vivons en démocratie et c'est une règle admise par tous nos concitoyens que prennent le pouvoir le parti, ou un ensemble de partis qui emporte la majorité des suffrages. Soit. Mais à y regarder de près, c'est bien là où le bât blesse. Monsieur HOLLANDE a été élu, certes, à la majorité des suffrages des votants, mais pas à la majorité des électeurs inscrits. Première remarque. Seconde remarque, son élection ne s'est pas faite dans des conditions qui indiquent un soutien massif de la population à sa politique ou à sa personne, et c'est malheureusement trop souvent le cas dans les élections présidentielles. C'est une élection de rejet, non d'adhésion. On aurait pu imaginer un projet politique plus consensuel, une meilleure prise en compte des électeurs qui n'ont pas voté pour le PS, un appel à la conscience patriotique. Rien de tout cela. On commence par mettre les "riches" au pilori en sachant pertinemment que c'est la classe moyenne ou moyenne supérieure qui va faire les frais de la nécessaire austérité et des augmentations d'impôts. Les riches ont déserté. On laisse les médias critiquer sans recul, sans connaissances réelles des faits, sans culture, sans profondeur historique, tout ce qui touche aux moeurs, à la conception de la famille, au sens profond du mariage, à l'organisation de la société (au sens où la société est un organisme), à la maîtrise de la sexualité, tout ce qui va dans le sens d'un effort au service de l'autre. Le résultat est qu'une partie des Français, dont je suis, rejette catégoriquement ce parti arrogant, marxisé jusqu'à l'os dans ses conceptions politiques, qui transforment en ennemis (et non en adversaires) ceux qui ne partagent pas ses vues et qui érigent l'homme (son homme à lui) en mesure et critère du droit, des valeurs et de la vie.
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La liberté est d'abord la liberté de se déplacer, et la liberté de parler. Il semble que nous l'ayons. Mais j'ai de bonnes raisons, des raisons personnelles très précises, d'affirmer que le Grand Oeil de l'Etat voit tout et qu'il tient un grand fichier de ceux des citoyens qui essayent de penser par eux-mêmes, et qu'il le leur fait payer. Cet Etat, en réalité, n'a de pouvoir que celui que nous lui accordons. Il se pourrait bien qu'un jour la conscience civique du plus grand nombre des Français se réveillât et qu'elle ne respectât plus ce grand monstre de papier, que dis-je, de paperasses. Et qu'on ne vienne pas me seriner que je suis bien content, comme fonctionnaire, de toucher une pension de retraite de cet Etat abhorré. C'est avec une partie de mon traitement que l'on a financé celle des retraités au temps de mon activité. Et si j'avais eu comme ressource la totalité des sommes que l'on m'annonçait sous le titre de "Traitement brut", je pense que j'aurais épargné avec plus de sagesse que ne le font les dispendieux anonymes des administrations.
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Plus je vais, et plus j'aime Etienne de la BOETIE et son Discours de la servitude volontaire.

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