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Je m'étais promis de ne plus écrire de billets. Les événements prennent un tour qui m'incite à réviser (avec modération) cette décision. Jamais en effet le vote auquel il nous est demandé de participer n'a été aussi crucial. Je redis ici que plus jamais je ne m'attaquerai aux personnes, à leurs travers ou à leurs contradictions. Je laisse à monsieur PLESNEL et à ses acolytes le souci de ces effets littéraires assassins. Je m'efforcerai de partir des faits, d'argumenter, de donner mes références historiques, philosophiques ou scripturaires, et j'espère ainsi entraîner mes lecteurs à exercer leur esprit critique et donc à peser soigneusement les conséquences de leurs décisions.
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Certaines des propositions de monsieur HOLLANDE sont estimables, voire compréhensibles. Dans un pays riche comme est la France, il n'est pas normal qu'il y ait encore tant de mal logés, ou de revenus si faibles ou des concitoyens dépourvus de formation, revendicatifs, sans lucidité sur eux-mêmes. Mais ce candidat n'est pas le seul à soulever le problème ; d'autres, parmi ses adversaires politiques l'ont fait aussi. Deux questions à ce point du constat : Pourquoi cette situation ? Que faut-il faire ?
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Pourquoi ? Il me semble qu'il y a des raisons politiques, culturelles et humaines à cette situation.
Politiques, en effet, et au premier chef des raisons qui tiennent aux valeurs, ou plutôt à certaines valeurs véhiculées par le corps enseignants, en tant que corps, entendons-nous bien : le travail manuel est déshonorant (MARX avait déjà dit qu'il était "dégradant") et de toute façon il est toujours mal payé ; les patrons veulent garder le pouvoir, ils exploitent leurs salariés et ont intérêt à ne pas voir émerger du Peuple (au sens noble) une élite qui pourrait leur faire concurrence, d'où la nécessité de les combattre. Au second chef, le rôle idéologique des syndicats. Ils ne représentent que 8 % des salariés, lesquels ne représentent qu'une fraction de la population française. Les artisans, les commerçants, les agriculteurs et éleveurs, les professions libérales ? On n'en parle pas. Ils sont passés sous silence dans le discours public, et pourtant ils participent, considérablement, à la création de richesses, lesquelles donnent à l'argent tout son intérêt. Car on peut distribuer tout l'argent que l'on veut, s'il n'y a rien à acheter, le fait d'en avoir n'a que peu d'utilité.
Culturelles ensuite. Comme certains de mes lecteurs le savent, j'ai été enseignant pendant 40 ans. Et dans une certaine mesure, je m'applique les critiques que je fais au corps enseignant. Sur la fin de ma carrière, j'en ai fortement atténué la puissance destructrice en créant, avec mes économies, une société de recherche sur contrats qui a créé 14 emplois. Ensuite, le Français, de par sa langue, souple et très riche en abstractions, de par l'héritage à lui transmis par les institutions républicaines, un héritage venu des Lumières, est enclin à philosopher et à faire passer les idées avant les faits. Mes amis suisses et allemands, du temps que je les fréquentais, s'étonnaient de notre capacité à abstraire et à synthétiser en mots les conclusions de nos discussions et conclusions. Ils s'étonnaient, nous jalousaient souvent pour cette aisance à mettre en formules ce qui venait d'être dit. Mais ils n'en faisaient ensuite qu'à leur tête, et nous constations que nous étions passés à côté de la complexité, de la nuance et de véritables échanges.
Humaines enfin. En réalité, et dans la mesure où aucune éducation morale, sans parler de l'éducation religieuse, n'est visible (et surtout pas dans les médias), nos contemporains, et je me mets dans cette catégorie, ont tendance à suivre la pente naturelle de l'humaine condition. Je connais peu de personnes qui loueraient 500 euros pas mois (prix jugé suffisant par le loueur) un appartement dont le marché estime que la valeur locative est de 800 euros mensuels, et que le fisc lui-même estime à ce prix pour établir l'assiette des impôts locaux. Tout est exprimé en termes d'argent, rien en terme de qualité humaine.
Et c'est pourquoi je ne voterai pas pour François HOLLANDE. Son anthropologie est fausse. Il peut recruter 60 000 enseignants sur 5 ans, si c'est pour enseigner de la même manière, c'est inutile. Comment pourrais-je accepter la loi sur l'aide à mourir, moi qui ai passé ma vie à chercher comment traiter des maladies considérées comme incurables ? Il n'est pas vrai qu'il n'y ait rien à faire pour les tétraplégiques, pour les malades atteints de sclérose latérale amyotrophique ou de maladie d'Alzheimer au dernier stade. Dans tous ces domaines, des percées scientifiques majeures ont été accomplies, et ouvrent des perspective de guérison ou d'amélioration. Monsieur HOLLANDE baisse les bras pour ramasser à grandes brassées des suffrages souillés par la désespérance, ou l'orgueil.
Je ne voterai pas monsieur HOLLANDE, car sa politique est fondamentalement ignorante de ce qu'est la nature humaine. Et je prefère obéir à Dieu qu'aux hommes. C'est aussi simple que cela.
PS : je prie mes lecteurs d'excuser les fautes d'orthographe et d'accord que j'ai laissé subsister dans la première version de ce billet, publié dans la hâte.