mercredi 12 septembre 2012

Question à Jean-Luc Mélanchon

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Vous avez, monsieur, jeté votre hargne sur Bernard ARNAULT en mettant en avant l'énormité effective de sa richesse et en suscitant dans l'esprit de votre auditoire l'envie et la condamnation de sa personne en particulier et des riches en général. J'ai quand même une question à vous poser ; une vraie. Je ne désire nullement vous piéger ou piéger qui que ce soit en la mettant sur la table ; la voici : En quoi la richesse et l'existence de monsieur ARNAULT empêche-t-elle, ici et maintenant, l'ensemble de nos concitoyens (et pas seulement les salariés) de "gagner plus" ?
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Je ne me satisferai pas de la réponse marxiste qui consiste à dire que les riches ont exploité les prolétaires. Car il n'y a pas que des salariés dans notre pays (les derniers prolétaires sont bien souvent des immigrés à qui revient, par exemple, de vider nos poubelles) : je pense aux agriculteurs, à tous ceux qui exercent une profession libérale, aux artisans, aux commerçants. Ils sont tout de même nombreux. Et personnellement je ne vois pas en quoi les milliards de monsieur ARNAULT viennent diminuer leurs revenus. Quant aux salariés, s'ils existent c'est qu'il y a des entrepreneurs qui les ont recrutés. Qu'ils viennent, par leur travail augmenter la valeur des biens détenus par leurs employeurs est une évidence, et c'est sans doute dans une meilleure répartition des bénéfices et une appropriation par le personnel d'une part du capital qu'il faut trouver des solutions de justice. (Là, il y a de grosses réticences du côté du patronat qui ne veut pas partager le pouvoir ce qui, dans une certaine mesure, mais une certaine mesure seulement, peut se comprendre). Ce n'est pas en taxant les riches, en accablant les entreprises d'impôts, de charges, de contrôles de toutes sortes. Les termes du problème seraient exactement les mêmes si, au lieu de voir les moyens de production détenus par des mains privées, ceux-ci étaient la propriété de l'Etat. Si c'était vrai, ça se saurait : la faillite de CUBA, les famines de la CORÉE du Nord sont là pour nous le rappeler.
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On rougit d'avoir à rappeler que pour distribuer des richesses, il faut d'abord qu'elles aient été produites, et ceci quel que soit le régime politique sous lequel le citoyen ploie le joug. Imaginez un pays dans lequel il n'y aurait que des activités tertiaires : où trouverions nous nos aliments, nos voitures, nos habits ? Dans les pays étrangers qui eux n'auraient pas eu la bêtise de croire que l'avenir est dans les services. Pour nombre de ces produits (habillement, chaussures, appareils électroménagers, et même voitures) c'est bien ce qui se passe. Monsieur MONTEBOURG a bien du souci à se faire ; et je ne voudrais pas être à sa place.
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