dimanche 8 février 2015

08 février 2015. Nouvelles de la Résistance : Les droits de l'homme sont antérieurs à toutes déterminations lgales

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Rien n'est caché qui ne doive être révélé :

Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté !

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1. La citation du jour.
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"La Déclaration française de 1789 concerne explicitement les droits de l’homme et du citoyen. Elle affiche l’ambition de l’universalité. « Tous les hommes naissent égaux en droit… », sans que de cette égalité en humanité soient tirées toutes les conséquences en direction des femmes, des étrangers. L’assemblée reconnaît et déclare souverainement des droits des citoyens français, dont le premier est la liberté, suivi de la propriété, de la sûreté et de la résistance à l’oppression. 
La Déclaration des Nations Unies de 1948 est la seule à ce jour qui porte et mérite le qualificatif d’universelle. Elle a un souffle inégalé dans ce type de document. Elle affirme d’emblée « la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine ». Cette dignité n’est pas fondée, elle est déclarée. On ne peut pas ne pas y voir un horizon de transcendance antérieur au droit positif. La dignité est affirmée comme l’empreinte des années précédentes au cours desquelles cette dignité a été bafouée, provoquant la révolte « de la conscience de l’humanité ». L’expérience tragique de l’inhumanité a permis de délimiter les contours de l’humanité de l’homme. Les droits énumérés découlent de « la dignité été de la valeur de la personne humaine ». Ces expressions ouvrent l’horizon de l’universel. L’art. 1, parfaitement ciselé, contient un énoncé de type anthropologique. À la question qu’est-ce qui définit l’être humain, l’article 1 répond : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité." 

In
[À LA RECHERCHE D’UNE ÉTHIQUE UNIVERSELLE.]
Académie d’éducation et d’études sociales. (Collection "Histoire essentielle" de l’Éditeur.)
François-Xavier de Guibert, Paris, 2012.
Contribution de  Mgr Roland MINNERATH
Existe-t-il un humanisme universel ? 
[Je dois dire que la totalité de cet article est remarquable, et j'encourage mes rares lecteurs à acheter l'opuscule et à dévorer cet exposé.]
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2. Commentaires.
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Quand Mgr MINNERATH affirme que cette déclaration est vraiment la seule qui soit universelle, il souligne que le texte ne fonde pas la dignité de l'homme, il la DECLARE. et il note qu'on ne peut pas ne pas y voir une allusion à une transcendance antérieure au droit positif. Regardez notre Déclaration du 26 août 1789. Elle est fondée ; elle repose sur des principes positifs et énoncent des droits positifs. En somme elle répond parfaitement à ce que disait HOBBES "Voluntas, non veritas facit legem". C'est la volonté, non pas la vérité, qui fait la loi.
Ceux qui me font l'honneur de lire régulièrement mes billets ne pourront pas m'accuser de jouer les girouettes. Au delà  de la loi, qui par nécessité sociale a nécessairement un côté "positif", il y a ce qu'est l'homme en vérité. Et l'homme en vérité n'est représenté ni par monsieur HOLLANDE, ni par madame TAUBIRA, ni par monsieur VALLS, ni par monsieur JUPPE, ni par monsieur SARKOZY, ni par madame LE PEN, et encore moins par ces bateleurs médiatiques qui font semblant d'être des intellectuels mais ne sont que des imbéciles tels que les a définis mon cher BERNANOS.
C'est parce que cette dignité est inhérente à la nature humaine, qu'elle est donc non pas fondée en raison mais déclarée par son être même que des millions d'hommes à travers le monde s'insurgent contre la barbarie, contre les massacres, contre les violence. HEGEL y voyait l'émergence de l'esprit à travers les balbutiements de la raison. René GIRARD préfèrent y voir l'expression de la résistance à la montée aux extrêmes. Je préfère René GIRARD.
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3. Informations diverses.
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L’archevêque chaldéen catholique de Téhéran critique la politique occidentale au Moyen-Orient (Site de la Riposte catholique, livraison du 7 février).


[J'espère que Pierre-Henri pourra lire cette note. Elle donne le point de vue d'un acteur du drame qui secoue l'IRAK]

Dans un entretien à une chaîne allemande, dont le site de Radio Vatican nous donne quelques échos, l’archevêque chaldéen catholique de Téhéran a mis en cause la politique occidentale. Mgr Ramzi GARMOU a ainsi reproché aux américains l’intervention de 2003 aboutissant à la déstabilisation de l’Irak. Les américains seraient intervenus « uniquement pour poursuivre leurs intérêts ». Plus généralement, Mgr Garmou considère que « la politique occidentale ne tolère tout simplement aucun progrès au Proche-Orient ». De même, il a critiqué les sanctions occidentales à l’encontre de l’Iran qui fragilisent économiquement et socialement ce pays.
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N'hésitez pas à y aller si vous le pouvez.



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Il faut y aller.









6 commentaires:

Pierre-Henri Thoreux a dit…

J'ai lu votre note cher Philippe, et je suis également allé voir le site de Radio Vatican.
J'avoue que je ne connais pas bien la situation des Chrétiens en Iran mais elle n'apparaît pas brillante. Ils sont en effet harcelés, persécutés et doivent se cacher pour exercer leur culte, et ça n'a pas grand chose à voir avec l'intervention en Irak de 2003.
En l'occurrence, Radio Vatican nous apprend que les deux tiers des Assyro-Chaldéens ont fui durant ces 30 dernières années... justement vers les USA ou l'Europe !
Les propos de cet évêque me paraissent bien discutables... Peut-être ne sont-ils pas vraiment libres ?

Philippe POINDRON a dit…

Cher Pierre-Henri, je voudrais que vous m'expliquiez en quoi les propos de cet évêque sont discutables. Il exprime une opinion, et à ce titre elle peut en effet être contestée, mais elle a le mérite d'émaner d'un homme du moyen-orient, et donc elle n'est pas suspecte de combinaisons. Les chrétiens d'Iran ne sont pas persécutés (il existe des communauté arménienne protégées depuis des siècles, et des quartiers arméniens dans plusieurs villes iraniennes), ce sont les convertis de l'islam au christianisme qui le sont et subissent un sort terrible, tel celui de ce pasteur évangélique d'une ville du Nord, emprisonné, coupé de sa famille, menacé, etc. L'intérêt de ce témoignage est justement qu'il donne le point de vue d'un habitant d'un pays voisin, hostile à l'Irak, un homme qui se désole de l'état de désolation dans le quel il est plongé. S'il suivait la logique du monde, celle de la montée aux extrêmes, l'évêque devrait se réjouir de l'affaiblissement durable de ce rival millénaire. Il n'en est rien et en ce sens, il révèle le puissant dévoilement christique de la violence mimétique que plus rien, sauf la conversion, ne pourra jamais plus arrêter, puisqu'il n'y a plus de bouc émissaire.

Pierre-Henri Thoreux a dit…

Ils sont discutables tout simplement car je ne les crois pas libres. Contrairement, à vous, j'ai beaucoup de mal à imaginer que les quelques Chrétiens qui subsistent en Iran puissent y pratiquer leur religion en toute sérénité, et encore plus à croire qu'ils soient protégés...
J'espère d'ailleurs que cet évêque parle sous la contrainte car sinon ses propos seraient quasi ignominieux, notamment lorsqu'il affirme que les Américains « sont intervenus en Irak uniquement pour poursuivre leurs intérêts ». C'est un poncif qui ne repose sur rien de tangible. Qu'ils commettent parfois des erreurs, nul ne saurait le nier, mais leur faire ce procès d'intention, relève de la « mauvaise foi »...
Avez vous songé que l'intérêt des USA puisse être tout simplement que les peuples vivent libres ?
Permettez-moi d'évoquer ici les termes émouvants de la « lettre aux amis américains », qu 'écrivit Saint-Exupéry en mai 1944 : «Si la guerre est toujours gagnée par les croyants, les traités de paix quelquefois sont dictés par les hommes d’affaires. Eh bien si même un jour je forme dans mon cœur quelques reproches contre les décisions de ceux-là, ces reproches ne me feront jamais oublier la noblesse des buts de guerre de votre peuple. Sur la qualité de votre substance profonde je rendrai toujours le même témoignage. Ce n’est pas pour la poursuite d’intérêts matériels que les mères des Etats-Unis ont donné leurs fils. Ce n’est pas pour la poursuite d’intérêts matériels que ces garçons ont accepté le risque de mort... »
Ne le prenez surtout pas en mauvaise part, mais je ne vois pas ce qui permet de penser qu'il en soit autrement aujourd'hui, et je ne vois pourquoi l'Amérique agirait avec les autres différemment de ce qu'elle a fait pour nous...

Philippe POINDRON a dit…

Cher Pierre-Henri, l'âme humaine est ainsi faite que même les plus saints des hommes ne peuvent avoir une parole pure de toute imperfection. Les chrétiens en IRAN ne sont pas plus persécutés qu'ils ne le sont chez nous (quoique très différemment : cf l'histoire de la statut de la la vierge du village de PUBLIER). Ils le sont mais de manière directe et non occulte, mais, comme le note Page 183 Pierre HUMBLOT dans "Le Christ chez les Mollah : risquer l’évangélisation en Iran ?" l'évangélisation y est possible quoique dangereuse. J'ai lu cet article dans le livre fort intéressant intitulé : [L’APÔTRE THOMAS ET LE CHRISTIANISME EN ASIE, RECHERCHE HISTORIQUE ET ACTUALITÉ.]
Avec la participation d’Ilaria RAMELLI, Pierre PERRIER, Jean CHARBONNIER.
Éditions de l’AED avec la collaboration avec EEChO, sans mention de lieu [Mareil-Marly, siège de l’Association], 2013. En d'autres termes, je ne prétends pas avoir raison, mais au minimum tenter de fonder mes opinions sur des témoignages vécus (comme celui de Pierre HUMBLOT qui revenu d'IRAN a pu parler librement).
Je crois tout-à-fait que les américains veulent les peuples libres, mais ils les veulent libres A LEUR IMAGE. Et tout est dans cet "à leur image".
En UKRAINE, pour ne prendre que cet exemple, MONSANTO rachète à prix d'or des terres à blé et vend à bas prix ses poisons, les sociétés minières américaines s'arrachent à pris d'or les concessions d'exploitation du gaz de schiste. Ce ne sont pas là des caractéristiques américaines, certes, tout simplement humaines, mais ils se trouvent que ce sont les américains qui sont en situation de le faire. Allons plus loin ? Vous parler de l'intérêt des USA à vouloir des peuples libres : libre le VIET-NAM ? Libre l'AFGHANISTAN ? libre l'IRAK, libre l'Arabie saoudite ? Libres les peuples sud-américains qui sont passés du Charybde des multinationales (dont ils se sont débarrassés) au Scylla misérabiliste du marxisme ? Il me semble que l'on juge l'arbre à ses fruits. Et je ne vois pas de bons fruits au bout de tous ces sacrifices en vies humaines.
Je vois aussi qu'il se joue une partie géostratégique de première importance autour de la fourniture de pétrole à un monde de plus en plus énergivore, je vois l'ombre d'une Chine millénaire se glisser dans la région. Tout ceci n'augure rien de bon. Et je suis désolé, (car vraiment cela ne vous ressemble pas), que vous puissiez juger ignominieux les propos d'un homme qui sent et vit sur place ce que sentent et vivent ses compatriotes.

Pierre-Henri Thoreux a dit…

Sans vouloir vous offenser, votre propos me parait un peu contradictoire, cher Philippe : si vous admettez que les Américains veulent les peuples libres, vous ne pouvez dans le même temps soutenir qu'ils leur imposent d'être à leur image !
Etrange, ne trouvez vous pas, cette tendance qu'ont les peuples libres de se rapprocher de l'american way of life ?
Je continuerais bien sur ce thème qui m'est cher, mais je crains que vous ne soyez acquis à l'anti-américanisme, comme une grande majorité de Français, hélas.
Sans rancune toutefois...

Philippe POINDRON a dit…

Il n'y a rien qui soit contradictoire dans mes propos, cher Pierre-Henri. Ils sont simplement un peu ironiques, mais je ne l'ai pas fait paraître. Pour ce qui me concerne, je n'envie nullement la manière de vivre américaine. Je constate qu'ils n'imaginent pas d'autre modèle de liberté pour les peuples que celui dont ils jouissent et qu'ils ils ont universalisé. Les Lumières françaises ont fait la même erreur, avec les résultats que l'on sait. Mais, je dois le reconnaître, l'un de mes fils a vécu deux ans et demi là-bas et regrette d'avoir dû rentrer en France, tant la vie américaine, les relations humaines, le mode de vie, lui paraissaient faciles et agréables. Simplement, ce peuple est pour moi étrange, absolument imperméable (en tant que peuple, car j'ai de très bons amis américains) au génie européen qui est en train de mourir. Je n'envie pas davantage la manière de vivre européenne actuelle qui me semble être une pâle copie de la voie américaine. C'est contre cette marche à l'indifférenciation, grosse de violences, que je m'insurge. De très bons esprits, bien plus formés, bien plus érudits que moi, n'ont cessé de le dire : je pense à LEVY-STRAUSS ou encore à Claude HAGEGE qui se désole de la disparition quotidienne de dizaines de langues du monde...
L'ennui naquit un jour de l'uniformité, et c'est cette course à l'identique qui me fait peur. Je suis très redevable de l'aide que les Etats-Unis nous ont apportée lors de la deuxième guerre mondiale ; sans eux nous serions allemands. Mais sans notre aide en fin du XVIIIe siècle, ils seraient encore anglais. Jusques à quand faut-il remonter pour pour apurer la dette ?
Je ne suis pas anti-américain ; j'admire chez ce peuple une maîtrise de la technique qui est exceptionnelle. Mais la technique n'est pas la connaissance... Et sans doute est-ce là tout le débat.