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Comme à notre habitude, mon ami Antoine et moi-même devions nous rendre à la veillée organisée place de la République par les Veilleurs parisiens. Nous sommes arrivés, hélas, vers 20 h 50, place de la Chienlit. Pas plus de Veilleurs que de beurre en broche. Nous faisons le tour de la place, occupée par un certain nombre de stands et surtout de marchands de sandwichs et autres objets consommables. De police point. Trois-cents à quatre-cents personnes, tout au plus, et un rendez-vous de cyclistes pour le départ d'un petit tour nocturne.
Désappointés, nous quittons la place de la Chientlit vers 21 h 15. Ce que nous ne savions pas et que je vais vous apprendre figure dans les articles et vidéos dont voici les liens. Si j'avais su, si nous avions su nous aurions rejoint le groupe agressé. J'ai un immense regret de n'avoir pas pu être le témoin direct de cet acte de guerre civile.
J'accuse ce gouvernement de rencontre de mensonge, d'imposture et de lâcheté. Ils (les ministres et ministricules) ont su embarquer de paisibles veilleurs pour des vérifications d'identité, lors de veillées diverses ; j'ai moi-même failli être embarqué, avant d'être traîné manu militari vers une bouche de métro ; ils ont fait menotter certains des veilleurs (mon très cher Charles s'en souvient), ridiculement sommer UNE seule personne, Alix de PREMARE-ROKVAM, de se disperser (après l'avoir encerclée bien entendu ; le commissaire, son écharpe et son porte-voix étaient ridicules). Mais ils sont incapables d'assurer l'ordre publique dans un espace qui appartient à tout le monde. Ils ont laissé se faire tabasser des gens sans défense. Ces politicards sont tout simplement de véritables lâches ; en vérité, c'est un autre mot qui me vient à la bouche... Je vous le laisse deviner.
Ah, je précise qu'Axel a été voir le responsable de "l'Accueil" (sic) de Nuit debout. qu'il a reçu quelques assurances, et que ce responsable faisait partie des nervis qui ont été déloger les "gêneurs".
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Deux liens vidéos.
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Du Boulevard Voltaire, ce matin :
"Les Veilleurs de Paris, qui souhaitaient veiller place de
la République le 9 juin, ont été
violemment agressés [VIDEO] par des « Nuit debout »
qui les ont expulsés de la place de la République, puis du quai de Valmy, enfin
de la rue de la Fontaine-au-Roy. Deux Veilleurs ont été légèrement blessés,
quelques dégâts matériels sont à déplorer. Les Veilleurs sont partis finir cette
veillée sur le travail devant l’Assemblée nationale, enfin dans le calme. La
police n’a rien fait pour empêcher ces agressions.
Si, pour
certains, des doutes persistaient, les faits sont trop têtus pour demeurer dans
l’angélisme : Nuit debout est fondamentalement totalitaire et refuse que
l’autre s’exprime. Curieuse conception de la démocratie, qui n’autorise que
l’expression d’une opinion suffisamment conforme et dépêche sa milice de la
pensée dès lors qu’elle diverge trop de la doxa de leur ministère de la Vérité.
Se faire
traiter de fasciste par des résurgences de marxistes : à la longue, ça
glisse et cette dialectique s’émousse…
Ce serait
faire injure à la police que d’imaginer un instant qu’elle n’a pas suivi,
minute par minute, le déroulement des événements. Elle a donc, sciemment,
laissé commettre un grave désordre public où des personnes ont été agressées
physiquement par trois fois par une milice qui, de
facto, s’approprie l’espace public et le monopolise. L’ordre public
suppose que le recours à la violence soit un monopole de l’État. L’État,
singulièrement absent, n’a rien fait pour protéger les Veilleurs. Il y a donc
un double problème :
L’État
est-il partial et a-t-il délibérément, non sans calculs électoraux, choisi son
camp, celui des Nuit debout, des antifas et autres contestataires
ultra-gauchistes ? Il m’est impossible de le prouver, mais je le soupçonne
fortement. C’est naturellement intolérable.
L’autorité
de l’État est en lambeaux, puisque des milices peuvent, pendant l’état
d’urgence, agir TROIS fois dans un seul quartier en deux heures de temps. Ce
n’est là encore pas un scoop, c’est juste un symptôme qui invite à réfléchir
sur l’état de notre société et les moyens de faire en sorte que soit restaurée
l’autorité défaillante dans l’exercice des obligations régaliennes les plus
essentielles.
La haine
des agresseurs que j’ai pu constater de visu hier
est aussi un symptôme et la source d’une profonde interrogation :
Qu’avons-nous pu tout rater à ce point dans l’éducation des personnes (entre
autres) pour qu’une telle barbarie soit possible au cœur de notre
capitale ? Quel délitement de la société !
Malgré la
violence subie mercredi, toutes les personnes de bonne volonté qui se soucient
du bien commun peuvent, comme les Veilleurs, se réapproprier la rue. Ils
doivent le faire avec pacifisme et bienveillance, et être conscients que la
culture est le seul vecteur envisageable, même si les fruits seront longs à
attendre."
Le journaliste Jean JARDON.
Du Figaro de ce matin.
Des groupes mobiles et
violents de militants issus de Nuit debout ont chassé mercredi soir «les
veilleurs» qui souhaitaient se réunir place de la République à Paris. L'un
d'entre eux a été hospitalisé à la suite d'un coup porté à la tempe.
Quai de Valmy, une petite vingtaine de «veilleurs»
s'assied sur les marches d'une passerelle qui enjambe le canal Saint Martin.
Ils commencent une réflexion sur la phrase du philosophe Emmanuel Mounier,
«tout travail travaille à faire un homme en même temps qu'à faire une chose».
Les rangs grossissent, et les marches comptent bientôt une soixantaine de
personnes. Mais l'ambiance reste tendue. Rapidement, des militants de la place
de la République rappliquent et leur ordonne de quitter les lieux. «Ils se
bornent à nous traiter d'homophobes et de fachos, difficile d'entamer le
dialogue dans ces conditions», constate Charles, un musicien professionnel. Le
ton monte, des casseurs se dissimulent le visage et quelques projectiles
volent. Un homme est aperçu avec une barre de fer. Trois journalistes qui
couvrent l'événement sont violentés, leur matériel est délibérément visé. La
technique de harcèlement se poursuit une heure plus tard, alors que «les
veilleurs» se sont déplacés rue de la Fontaine au roi, où la violence monte
d'un cran. Pour intimider «les veilleurs», des militants «antifas» encerclent
le rassemblement et distribuent des coups. Un «veilleur» répond. Alors que le
groupe s'évapore dans la confusion, Rémi, le jeune homme en charge du matériel,
reçoit un coup qui lui ouvre la tempe. Il est transporté aux urgences de
l'Hôpital Saint-Antoine.
Finalement, «les veilleurs» se replient vers
l'Assemblée nationale, là où leur mouvement était né trois ans plus tôt. Invité
par ces derniers, le vice-président de la CFTC, Joseph Thouvenel, peut
s'exprimer dans le calme. Le syndicaliste porte sur l'oeil la marque d'un coup
reçu en s'interposant dans les violences. «Le problème, c'est que ces gens
fassent régner la terreur en toute impunité dans la capitale. Ces pratiques
relèvent d'un véritable fascisme rouge. Et place de la République, on est en
train de recréer une cour des miracles, c'est-à-dire une zone de non-droit en
plein Paris.» Chez les «veilleurs», l'expérience laisse un goût tout aussi
amer. «Vu comme on a été accueillis, ça me fait très peur pour la suite»,
explique Charles. «Si même le dialogue devient impossible entre deux franges de
la population, on va vers de grands périls.»
Joseph THOUVENEL après l'agression dont il a été victime.
Personnellement, je préconiserai volontiers de revenir, mais cette fois-ci par centaines, place de la Chienlit et de refaire une veillée.