Les pantins qui nous gouvernent ou aspirent à le faire devrait lire cet extrait que je trouve particulièrement bien adapté à la situation présente :
"L’affaiblissement
des anciennes oppositions idéologiques ne se conçoit qu’associé au déclin de la
politique des partis et des classes. La bataille politique cesse d’être
identifiée comme l’affrontement de forces sociales irréductiblement
antagonistes, organisées en armées rivales et soudées autour de programmes
résolument contradictoires. Elle apparaît ouvertement pour ce qu’elle n’avait
jamais cessé d’être, en réalité, mais que sa dramatisation dissimulait, une
lutte pour le pouvoir entre des appareils et des hommes de pouvoir. Des
appareils et des hommes perçus comme relativement interchangeables et proches,
pragmatiquement parlant, et pour lesquels, dès lors, le problème est de capter
la faveur mouvante de publics composites. L’adaptation aux mouvements de l’opinion
et le maniement de l’image acquièrent dans ce cadre une place prédominante. L’art
de conquérir et de conserver le pouvoir trouve une nouvelle jeunesse, à l’épreuve
de l’univers du suffrage, avec le genre de virtuoses, libres d’attaches et de
convictions, que son exercice appelle. Machiavel resurgit à l’avant-scène de la
démocratie. À ceci près que ce métier très classique doit opérer dans un milieu
inattendu et sous des contraintes auxquelles l’histoire ne l’avait pas habitué.
Il lui faut se couler dans un discours social avec lequel il jure passablement
dès l’abord, et composer avec des attentes qui ne lui rendent pas la partie facile.
Le nouveau machiavélisme devra être un machiavélisme du bien, dédié à la célébration
de l’homme et du droit, voué au ministère des justes causes et des bons
sentiments, sans cesse à témoigner de son humanité, de sa compassion pour les
victimes, de son souci sensible du malheur du monde. De là un porte-à-faux inconfortable
d’entrée, pour les détenteurs de pouvoir ou les candidats à leur succession,
entre le cynisme qui leur est attribué, par position, et la vertu qu’ils sont
tenus d’afficher. Si le génie de la démocratie consiste à domestiquer à son
profit quelques-unes des plus dangereuses passions humaines, alors
consolons-nous de notre mélancolie en nous disant que le spectacle de
carnassiers redoutables ânonnant les litanies du culte humanitaire auquel il
nous est donné quotidiennement donné d’assister représente un sommet de la
civilisation."
In
Marcel
GAUCHET.
La Démocratie
contre elle-mêmei (Tel
N°317)
Chapitre :Quand
les droits de l’homme deviennent une politique, page 64, §2.
Gallimard,
Paris, 2002.
C'est précisément parce que monsieur POISSON échappe à ces coteries, que sa pensée est claire et argumentée (il est professeur de philosophie, je crois) que je le soutiens. Et ce n'est pas parce qu'il est le Président du Parti Démocrate Chrétien. Les deux adjectifs n'ont rien à voir avec mon choix. N'oublions jamais que tout pouvoir vient de Dieu, et c'est ce pouvoir venu de Dieu qui a autorisé PILATE à condamner à mort JESUS ("Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir s'il ne t'avait été donné d'en haut" dit-il à PILATE qui s'étonne du silence de son interlocuteur.) Un pouvoir n'est pas et n'a pas à être confessionnel, voilà qui est clair. Mais il n'a pas à envahir de ses tentacules tout l'espace public et privé, y compris sacré, comme Normal Ier le mou et la Belle carnassière tentent de le faire.
Je vais sans doute vous étonner, mais je dis ce que je pense. Un des rares ministres dignes de respect est madame EL KHOMRY qui reste ferme et cependant ouverte au dialogue; reconnaissons aussi un certain panache à Manuel VALLS.
Je vais sans doute vous étonner, mais je dis ce que je pense. Un des rares ministres dignes de respect est madame EL KHOMRY qui reste ferme et cependant ouverte au dialogue; reconnaissons aussi un certain panache à Manuel VALLS.
1 commentaire:
Je me désole, décidément, de n'avoir jamais aucun commentaire !
Enregistrer un commentaire