lundi 7 janvier 2008

Climat

Il règne sur notre pays, actuellement, un mauvais climat : une excessive et indiscrète, pour ne pas dire impudique, publicité faite à la vie privée du Président de la République, une absence totale de contre-propositions crédibles de l'opposition, une exacerbation des mauvais corporatismes (car il en est de bons), tout cela ne libère pas notre créativité, ne stimule pas notre économie, ne nourrit pas notre culture. Il faudrait si peu de choses pour que notre pays, ô combien créatif - et cette qualité lui est reconnue par nombre d'étrangers - sorte de son marasme intellectuel ET SURTOUT MORAL. Quand se résoudra-t-on, enfin, à réintroduire la formation à la vie morale dans nos écoles, collèges et lycées ? JAURES, qui fut professeur de morale à l'Université de Toulouse, et ceci avant la séparation de l'Église et de l'Etat, fut un grand homme, POUR CELA SEUL qu'il avait mis les injonctions de sa conscience avant celle de la mode, du pouvoir, et de l'influence. Il en est mort. Il serait effaré de voir dans quel état se trouvent réduites les consciences contemporaines. Et qu'on ne vienne pas me chanter "Pas d'ordre moral", comme si le dévergondage des moeurs, de la culture et de la pensée n'imposait pas un autre ordre, moral lui aussi, mais déconnecté de toute réflexion.
Et ce qui est fondamental, c'est bien de savoir si l'individu doit être au centre de cette réflexion, ou si, au contraire, il doit se situer comme sujet social, en RELATION avec ses frères en humanité. Voilà ce qui justifie, et rien d'autre, l'interdiction de fumer dans les espaces publics. Il n'y a pas lieu d'imposer aux autres des modes de vie qui seraient préjudiciables à leur santé. Idem pour la limitation de vitesse. Nous n'entrerions pas dans une société du contrôle et du soupçon, du judiciarisme et du légalisme, si nous ajustions nos comportements de façon à respecter autrui.
Et puis zut, j'en a assez de me voir assailli d'images provocante, de films violents, de romans ou de pièces pornographiques, ou au titre plus ou moins provocateurs (Le monologue du Vagin, La vie sexuelle de Catherine Meillet, par exemple). Et même pas zut, merde ! Il est difficile de vouloir la vertu comme le plus grand bien qui nous soit offert. Qu'on ne vienne pas nous polluer la sensibilité, l'intelligence et la volonté tendues vers elle, par ces délétères initiatives. Je ne soutiens pas les Ligues de vertu. Mais je ne vois pas pourquoi on me forcerait au nom de la modernité à soutenir celles du vice.

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