samedi 11 juin 2016

11 juin 2016. Nouvelles de la Résistance. (Complément au premier billet de ce jour.)

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Les pantins qui nous gouvernent ou aspirent à le faire devrait lire cet extrait que je trouve particulièrement bien adapté à la situation présente :

          "L’affaiblissement des anciennes oppositions idéologiques ne se conçoit qu’associé au déclin de la politique des partis et des classes. La bataille politique cesse d’être identifiée comme l’affrontement de forces sociales irréductiblement antagonistes, organisées en armées rivales et soudées autour de programmes résolument contradictoires. Elle apparaît ouvertement pour ce qu’elle n’avait jamais cessé d’être, en réalité, mais que sa dramatisation dissimulait, une lutte pour le pouvoir entre des appareils et des hommes de pouvoir. Des appareils et des hommes perçus comme relativement interchangeables et proches, pragmatiquement parlant, et pour lesquels, dès lors, le problème est de capter la faveur mouvante de publics composites. L’adaptation aux mouvements de l’opinion et le maniement de l’image acquièrent dans ce cadre une place prédominante. L’art de conquérir et de conserver le pouvoir trouve une nouvelle jeunesse, à l’épreuve de l’univers du suffrage, avec le genre de virtuoses, libres d’attaches et de convictions, que son exercice appelle. Machiavel resurgit à l’avant-scène de la démocratie. À ceci près que ce métier très classique doit opérer dans un milieu inattendu et sous des contraintes auxquelles l’histoire ne l’avait pas habitué. Il lui faut se couler dans un discours social avec lequel il jure passablement dès l’abord, et composer avec des attentes qui ne lui rendent pas la partie facile. Le nouveau machiavélisme devra être un machiavélisme du bien, dédié à la célébration de l’homme et du droit, voué au ministère des justes causes et des bons sentiments, sans cesse à témoigner de son humanité, de sa compassion pour les victimes, de son souci sensible du malheur du monde. De là un porte-à-faux inconfortable d’entrée, pour les détenteurs de pouvoir ou les candidats à leur succession, entre le cynisme qui leur est attribué, par position, et la vertu qu’ils sont tenus d’afficher. Si le génie de la démocratie consiste à domestiquer à son profit quelques-unes des plus dangereuses passions humaines, alors consolons-nous de notre mélancolie en nous disant que le spectacle de carnassiers redoutables ânonnant les litanies du culte humanitaire auquel il nous est donné quotidiennement donné d’assister représente un sommet de la civilisation." 
In
Marcel GAUCHET.
La Démocratie contre elle-mêmei (Tel N°317)
Chapitre :Quand les droits de l’homme deviennent une politique, page 64, §2.
Gallimard, Paris, 2002.

C'est précisément parce que monsieur POISSON échappe à ces coteries, que sa pensée est claire et argumentée (il est professeur de philosophie, je crois) que je le soutiens. Et ce n'est pas parce qu'il est le Président du Parti Démocrate Chrétien. Les deux adjectifs n'ont rien à voir avec mon choix. N'oublions jamais que tout pouvoir vient de Dieu, et c'est ce pouvoir venu de Dieu qui a autorisé PILATE à condamner à mort JESUS ("Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir s'il ne t'avait été donné d'en haut" dit-il à PILATE qui s'étonne du silence de son interlocuteur.) Un pouvoir n'est pas et n'a pas à être confessionnel, voilà qui est clair. Mais il n'a pas à envahir de ses tentacules tout l'espace public et privé, y compris sacré, comme Normal Ier le mou et la Belle carnassière tentent de le faire.
Je vais sans doute vous étonner, mais je dis ce que je pense. Un des rares ministres dignes de respect est madame EL KHOMRY qui reste ferme et cependant ouverte au dialogue; reconnaissons aussi un certain panache à Manuel VALLS. 

1 commentaire:

Philippe POINDRON a dit…

Je me désole, décidément, de n'avoir jamais aucun commentaire !