lundi 20 juillet 2015

20 juillet 2015. Nouvelles estivales de la Résistance : comment peut-on ne pas être persan ? Premier billet de ce jour

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Eh ! Eh ! Il y a donc dix jours que, sans vous avertir, ô lecteur fidèle, j'ai cessé de produire mes billets. Raison de plus pour vous rafraîchir la mémoire avec cette devise :

Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté !
1. La citation du jour.
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Un accord a donc été signé le 14  juillet entre l'Iran et les soi-disants grands pays du monde : États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne. L'Iran renonce à produire l'arme nucléaire contre la levée des sanctions qui lui sont imposées depuis 2006.

A plusieurs reprises dans ce Blog, j'ai parlé de ce grand pays qu'est l'Iran, héritier d'une histoire plurimillénaire, de ce peuple raffiné et civilisé, et qui existait déjà splendide, alors que l'Europe, couverte d'épaisses forêts et peuplées de tribus incultes sortait à peine de la barbarie. J'ai la chance de posséder cette petite plaquette, intitulée L'Iran de Gobineau, publié en 1939, à Alger (Éditions CAFRE), qui rassemble trois contributions de Jean HYTIER sur la Perse, un pays qu'il connaissait bien.

Voici la citation avant un commentaire qui sera VIRULENT.

"L'aimable peuple [dit-il du peuple iranien] ! amoureux de tout ce qui luit, du soleil retentissant, de la lune au croissant mollement couché, des feux d'artifices jamais mouillés, des astres plus proches que partout ailleurs et dont la pulsation est traversée d'étoiles filantes, d'illuminations hétéroclites, et des lampes à double mèche sans abat-jour !

Dans notre France pluvieuse, qu'ils aiment pourtant, combien, parmi ces six cents boursiers qu'entretient dans nos universités la munificence de l'empire, ont frissonné de nostalgie, avant d'en emporter le regret et l'espoir de revenir un jour.

Hospitaliers et affables, faisant de la politesse la vertu suprême, d'une douceur de moeurs telle que la statistique des crimes n'en peut inscrire plus d'une par an au compte d'une capitale de 300 000 âmes, lyriques au point que si l'on avance qu'à CHIRAZ, il y a autant de poètes que de rue, l'interlocuteur rectifie : que de maisons, les Persans sont doués d'une imagination pleine de feu qui les pousse à  se voir comme la fleur des races, aussi capables de se passer de tout l'Occident que de le distancer, demain, quand ils voudront [...]."
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2. Commentaires.
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J'entends déjà le choeur des vierges effarouchées, se boucher les oreilles au seul nom de GOBINEAU. Elles vont vous parler de L'essai sur l'inégalité des races mais elles ne parleront ni des Pléiades, ni des admirables Nouvelles asiatiques ni, non plus, des quelques ouvrages dont voici une courte liste et que j'ai tous lus :

GOBINEAU (Comte [Arthur] de). 
Les religions et les philosophies dans l’Asie centrale.
Les éditions G. Crès et Cie, Paris, 1928. 
[La première édition a paru chez Perrin en 1865 ; une seconde chez le même en 1866 ; une troisième chez Leroux en 1900 sous la direction du professeur L. Scheman, édition dont la préface est reproduite en entier dans l’avant-propos de l’éditeur].

GOBINEAU (Comte [Arthur] de).
Nouvelles asiatiques, suivi de Gobineau et l’Orient par R. GÉRARD-DOSCOT. (Collection "10/18", no 99/100.)
Union Générale d’Éditions, Paris, 1963.

GOBINEAU (Comte [Arthur] de).
Souvenirs de voyages. Le mouchoir rouge. Akrivie Phrangopoulo. La chasse au caribou.
Bernard Grasset, Éditeur, Paris, 1922. [La parution de l’ouvrage "Trois ans en Asie" est annoncé "en préparation" sur la page située en regard de la page de titre ; il a paru aussi en 1922.]

GOBINEAU (Comte [Arthur] de). 
Trois ans en Asie. Tome I.
Bernard Grasset, Éditeur, Paris, 1922.

GOBINEAU (Comte [Arthur] de).
Trois ans en Asie. Tome II.

Bernard Grasset, Éditeur, Paris, 1922.

GOBINEAU a représenté la France en Perse. Il en a une connaissance approfondie. Il en connaît la langue. Il a oeuvré au bien de sa patrie. Tout le monde ne peut pas en dire autant !

Il est intéressant, au point où nous en sommes, de constater que les mêmes qui condamnent le racisme, le colonialisme et la volonté de domination de l'Occident, et avec ça, le pauvre GOBINEAU, n'hésitent pas à faire usage de la force et de la pression des sanctions économiques  pour faire plier la volonté, légitime selon moi, des gouvernants d'un grand peuple de maîtriser l'énergie atomique. Allemagne mise à part, dans le concert de pays contractants, tous possèdent l'arme atomique et entendent bien en conserver le monopole. A eux la vertu dans l'usage possible de la bombe (et les Etats-Unis l'ont déjà utilisée par deux fois lors de la dernière guerre) ; aux iraniens (enfin à leurs chefs) la présomption d'un possible usage frauduleux dans de possibles conflits régionaux. Voilà qui s'appelle un procès d'intention. Mais si nous le faisons aux Iraniens, pourquoi leur dénierait-on le droit de nous le faire aussi à nous ?

C'est bien le comble de la stupidité que ce point de vue ! Les sunnites et leurs alliés (saoudiens, qatariotes), Israël, sans compter l'Etat islamique, doivent se frotter les mains. En bouleversant un fragile équilibre des forces, nos imbéciles se privent de la possibilité d'une alliance durable entre un pays qui fut très longtemps l'ami de la France et le demeure sans doute dans le secret de ses rues ombragées, un pays qui par sa langue et sa civilisation est plus proche de nous que ne le sont les pays arabophones. Tout de même, faut-il rappeler que c'est bien l'Occident qui a attaqué l'IRAK, l'AFGHANISTAN (après la RUSSIE soviétique, il est vrai), bombardé la SERBIE pour créer un KOSOVO musulman, détruit la LIBYE, et que c'est bien l'IRAK qui a attaqué l'IRAN, il y a plusieurs décennies.

Jean HYTIER, prophétiquement, nous rappelle que les Iraniens peuvent nous rattraper et même nous dépasser quand ils le veulent.

Et on peut critiquer leur théocratie, certes, mais on ne peut passer sous silence que monsieur GISCARD dit d'ESTAING, en expédiant l'imam KHOMEINY (orthographe non garantie) dans son pays d'origine, a plongé le peuple iranien dans une terrible situation dont il a du mal à sortir.

Je dis ici très haut à cet ami iranien qui enseigne dans son pays (un ami que j'avais connu au Collège de France, au cours du Pr KELLENS) que j'aime son pays, sa culture, son histoire, ses poètes et son art.
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3. Infos diverses.
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En humilité, monsieur HOLLANDE ne craint personne, lui qui se proclame "audacieux" !





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