jeudi 23 juillet 2015

23 juillet 2015. Nouvelles estivales de la Résistance. Parole et puissance.

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Nul n'y peut quoi que ce soit : 

Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté !
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1. La citation du jour.
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"L'époque que nous vivons est ainsi, plutôt que celle de la puissance, celle de son impuissance radicale. Puissance et parole s'excluent l'une l'autre. En effet, là où il y a puissance, dans la maîtrise technique qui dicte et ordonne, et qui le peut parce qu'elle a d'abord calculé ce sur quoi elle peut compter, l'instance qui exerce ses pouvoirs n'est plus une parole. Et à l'inverse, là où il y a parole, dans le dialogue démocratique, la puissance est exclue d'entrée de jeu. Un argument donné devra trouver sa valeur de la façon dont il sera accepté, et jamais de la façon dont il sera énoncé. Une parole qui se prétendrait puissante de par son origine, serait aussitôt suspecte, et du coup disqualifiée. De la sorte, la parole divine, en tant que divine, n'a plus de place dans le monde moderne." 
In
Rémi BRAGUE.
Du Dieu des chrétiens et d'un ou deux autres. («Champs essais»).
Éditions Flammarion, Champs, Paris, 2009.
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2. Commentaires.
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Il me semble que cette analyse est d'une actualité confondante. Elle a une allure tout à fait paradoxale. Il convient donc de voir ce qu'il en est de son intérêt.
Que notre époque soit celle de l'impuissance est hélas bien réelle ; ce ne sont pas les incantations larmoyantes des politicards ou les tonitruantes affirmations des ministres qui changeront les effets mécaniques de la somme des décisions individuelles du consommateur ou du citoyen (fussent-elles brimées ou contenues par la loi), non plus que les présupposés économiques des systèmes financiers. Il n'est que trop clair que les "paroles" des responsables n'ont d'autre moyen pour se faire entendre que de se faire accepter par ceux à qui elles s'adressent. Ni la raison, ni la vérité, ni la réalité n'ont le moindre poids dans ce discours ; il ne peut être que manipulateur et mensonger. Son énonciation n'a aucune valeur en elle-même. Pour garder le pouvoir ou il accéder, il s'agit de persuader, non de convaincre.
Les tentatives médiatiques pour donner une quelconque valeur à la parole présidentielle en raison de son origine sont toujours manipulatrices, car, comme le note Rémi BRAGUE, celle-ci est censée participer au dialogue démocratique qui exclut d'emblée la puissance (du moins en théorie). C'est pourquoi  en pleurnichant, monsieur HOLLANDE nous supplie d'acheter de la viande française après avoir accepté les sanctions contre la RUSSIE, laquelle en rétorsion n'importe plus aucun produit agricole "européen" en général et français en particulier. Monsieur HOLLANDE ne peut pas nous imposer la consommation de nos propres produits. Il ne peut renoncer aux sanctions imbéciles prononcées contre la RUSSIE (outre le désastre agricole et la ruine de nos campagnes, il nous en coûte plus d'un milliard d'euros avec l'affaire des navires commandés et payés par les Russes et que nous avons refusé de livrer. Il est probable que ces navires seront coulés en pleine mer, car ils ne peuvent être revendus). Il est impuissant. Sa parole s'évapore dans un désert peuplé des fantômes (les citoyens) et de vampires (les puissances financières).
La seule parole efficace est bien celle d'un Dieu incarné. C'est bien pourquoi saint Jean qualifie le Christ de Verbe de Dieu.
J'ai beau retourner le problème dans tous les sens, je ne vois pas d'autre issue pour l'humanité que de s'incliner avec humilité devant la Lumière venue en ce monde, une Lumière que n'arrêtent pas les Ténèbres, n'en déplaise aux loges...
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3. Informations diverses.
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Un texte du cardinal RATZINGER/Benoît XVI (via le Salon beige).

"Ce n’est que si [l'Eglise] cesse d’être une évidence à bon marché, si elle entreprend de se présenter à nouveau elle-même comme ce qu’elle est que son message pourra parvenir jusqu’aux oreilles des nouveaux païens qui, jusqu’ici, peuvent encore se complaire dans l’illusion de n’être pas du tout des païens.

Pareil renoncement à des positions extérieures entraînera aussi, il est vrai, la perte d’avantages précieux qui résultent indubitablement de l’actuelle imbrication de l’Eglise et de la sphère publique. Il s’agit là d’un processus qui se produira, avec ou sans la collaboration de l’Eglise, et auquel elle doit donc se préparer. D’une manière générale, il faut, dans la nécessaire progression de cette démondanisation de l’Eglise, distinguer précisément trois plans : le plan des sacrements, celui de l’annonce de la foi et celui de la relation personnelle entre croyants et incroyants."

Belle illustration du texte de Rémi BRAGUE. Nous n'avons que faire de la puissance humaine ; il nous suffit de la Parole de Dieu !
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