mercredi 6 juin 2018

Mercredi 6 juin 2018. Nouvelles du pari bénédictin. Grosse poussée rhino-moutardière. Je défends Saint-Jean de Passy


Encore une grosse poussée rhino-moutardière ! Ils osent critiquer un établissement qu'ils ont quand même choisi pour leurs enfants, en connaissance de cause, non ?


"Si le sel s’affadit, avec quoi salera-t-on ?"

J’ignore qui sont les courageux et anonymes parents qui dénoncent la prétendue dérive tradi-catholique du très connu Lycée Saint-Jean-de-Passy.
Il se trouve que je connais fort bien cet établissement dans lequel j’interviens depuis cinq ans comme catéchiste, en troisième (deux groupes de garçons par an) et en seconde (trois groupes de garçons et trois groupes de filles par an). J’ai assisté à la très longue genèse de l’uniforme qui est très seyant. Les parents qui ont inscrit leurs enfants ont donné leur accord à cette obligation du port de l’uniforme. Et si cela ne leur convenait pas, ils avaient le loisir d’inscrire leurs enfants dans un autre établissement. Les jeunes se plaignent seulement de ce que le pull-over gratte. J’ajoute que j’interviens aussi comme catéchiste dans l’enseignement public et que je vois fleurir dans des lycées comme Molière, La Fontaine ou Claude Bernard, des jeunes qui portent des sweats à capuche au sigle de l'établissement. Il apparaît certain que les jeunes par le port de ce sweat entendent marquer à la fois une identité et une appartenance.
Je vois régulièrement, le mercredi matin et le vendredi matin de très nombreux enseignants et je n’en ai jamais entendu un critiquer la direction et tout spécialement monsieur CLÉMENT, un homme à tous égards remarquable et dont j’ai pu écouter diverses interventions d’un niveau intellectuel très au-dessus des discours tiédasses et insipides qui ont cours chez les prétendus pétitionnaires.
Le rythme des confessions n’a pas changé : une fois par trimestre. Chaque jeune reste libre d’aller ou non se confesser. Ce qui a changé, en bien, c’est l’organisation de cette heure de confession qui est couplée à l’adoration eucharistique, à des lectures bibliques et à des cantiques, ces derniers soutenus par des jeunes musiciens du Lycée ou du Collège. J’en sais quelque chose puisque j’ai accompagné des jeunes de troisième ce matin même à cette adoration.
Il est par ailleurs totalement faux que le lycée manque d’ouverture. Cette année, j’ai rencontré trois jeunes (deux garçons et une fille) de confession juive, et une jeune fille parfaitement agnostique. Et je suis loin d’avoir balayé la totalité des divisions de troisième et de seconde.
En fait, ce que veulent ces parents peu contents, c’est le beurre d’une excellente formation intellectuelle, et l’argent du beurre, c’est-à-dire la possibilité de rejeter ce qui ne convient pas à leur petit ego. Quant au coût du trousseau, il n'est pas plus élevé que s'il fallait acheter un costume, un polo, une chemise, le tout chez les meilleurs faiseurs, sans parler des smartphones, i-phones et ordinateurs portables.
Ils représentent très exactement l’esprit bourgeois dans toute sa petitesse, le mépris d’une jeunesse en quête d’idéal et de dépassement. S’il est exact qu’il existe jusqu’en troisième une séparation des filles et des garçons, cela n’est pas le cas à partir de la seconde, et, ayant des yeux pour voir, je puis dire qu’il y en a qui se rattrapent en matière de rapprochement !
Tous les professeurs avec qui j’ai pu discuter sont absolument ravis de leurs conditions de travail, et ils sont loin d’être tous des piliers de sacristie. Bien entendu, je ne prétends pas les connaître tous, et, en particulier, je ne connais pas les professeurs des prépas. Ce que je sais, en revanche, c’est qu’un jeune homme, hautement diplômé, et sorti des meilleures écoles, a demandé à enseigner dès octobre dans ces classes. Pas trop répulsives donc, les prépas.
Que voulez-vous, il est clair que rappeler les enseignements de Jésus dans un établissement catholique est un scandale que ne peuvent supporter ni la bourgeoisie libertine, ni les « chrétiens » de gauche, ni les indifférents. S’ils ne sont pas contents, qu’ils changent de crèmerie mais n’essaient pas de torpiller lâchement un établissement et un homme qui, lui, a justement fait le pari bénédictin.


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