Encore
une grosse poussée rhino-moutardière ! Ils osent critiquer un établissement qu'ils ont quand même choisi pour leurs enfants, en connaissance de cause, non ?
"Si
le sel s’affadit, avec quoi salera-t-on ?"
J’ignore
qui sont les courageux et anonymes parents qui dénoncent la prétendue dérive tradi-catholique
du très connu Lycée Saint-Jean-de-Passy.
Il
se trouve que je connais fort bien cet établissement dans lequel j’interviens
depuis cinq ans comme catéchiste, en troisième (deux groupes de garçons par an)
et en seconde (trois groupes de garçons et trois groupes de filles par an). J’ai
assisté à la très longue genèse de l’uniforme qui est très seyant. Les parents
qui ont inscrit leurs enfants ont donné leur accord à cette obligation du port
de l’uniforme. Et si cela ne leur convenait pas, ils avaient le loisir d’inscrire
leurs enfants dans un autre établissement. Les jeunes se plaignent seulement de
ce que le pull-over gratte. J’ajoute que j’interviens aussi comme catéchiste
dans l’enseignement public et que je vois fleurir dans des lycées comme
Molière, La Fontaine ou Claude Bernard, des jeunes qui portent des sweats à capuche au sigle de l'établissement. Il apparaît certain que les jeunes par le port de ce sweat entendent marquer à la fois une identité et une appartenance.
Je
vois régulièrement, le mercredi matin et le vendredi matin de très nombreux
enseignants et je n’en ai jamais entendu un critiquer la direction et tout
spécialement monsieur CLÉMENT, un homme à tous égards remarquable et dont j’ai
pu écouter diverses interventions d’un niveau intellectuel très au-dessus des
discours tiédasses et insipides qui ont cours chez les prétendus
pétitionnaires.
Le
rythme des confessions n’a pas changé : une fois par trimestre. Chaque
jeune reste libre d’aller ou non se confesser. Ce qui a changé, en bien, c’est
l’organisation de cette heure de confession qui est couplée à l’adoration
eucharistique, à des lectures bibliques et à des cantiques, ces derniers soutenus
par des jeunes musiciens du Lycée ou du Collège. J’en sais quelque chose
puisque j’ai accompagné des jeunes de troisième ce matin même à cette adoration.
Il
est par ailleurs totalement faux que le lycée manque d’ouverture. Cette année,
j’ai rencontré trois jeunes (deux garçons et une fille) de confession juive, et
une jeune fille parfaitement agnostique. Et je suis loin d’avoir balayé la
totalité des divisions de troisième et de seconde.
En
fait, ce que veulent ces parents peu contents, c’est le beurre d’une excellente
formation intellectuelle, et l’argent du beurre, c’est-à-dire la possibilité de
rejeter ce qui ne convient pas à leur petit ego. Quant au coût du trousseau, il n'est pas plus élevé que s'il fallait acheter un costume, un polo, une chemise, le tout chez les meilleurs faiseurs, sans parler des smartphones, i-phones et ordinateurs portables.
Ils
représentent très exactement l’esprit bourgeois dans toute sa petitesse, le
mépris d’une jeunesse en quête d’idéal et de dépassement. S’il est exact qu’il
existe jusqu’en troisième une séparation des filles et des garçons, cela n’est
pas le cas à partir de la seconde, et, ayant des yeux pour voir, je puis dire
qu’il y en a qui se rattrapent en matière de rapprochement !
Tous
les professeurs avec qui j’ai pu discuter sont absolument ravis de leurs
conditions de travail, et ils sont loin d’être tous des piliers de sacristie.
Bien entendu, je ne prétends pas les connaître tous, et, en particulier, je ne
connais pas les professeurs des prépas. Ce que je sais, en revanche, c’est qu’un
jeune homme, hautement diplômé, et sorti des meilleures écoles, a demandé à
enseigner dès octobre dans ces classes. Pas trop répulsives donc, les prépas.
Que
voulez-vous, il est clair que rappeler les enseignements de Jésus dans un
établissement catholique est un scandale que ne peuvent supporter ni la
bourgeoisie libertine, ni les « chrétiens » de gauche, ni les
indifférents. S’ils ne sont pas contents, qu’ils changent de crèmerie mais n’essaient
pas de torpiller lâchement un établissement et un homme qui, lui, a justement
fait le pari bénédictin.
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