L'issue du 75e congrès du parti socialiste ne faisait aucun doute. Tout simplement parce que grâce au génie politicien de François MITTERRAND, le PS avait réussi à agglomérer en un parti unique, des individualités de talents divers mais de références idéologiques absolument opposées. J'ai déjà eu l'occasion de dire que les militants et hommes politiques socialistes appartiennent à deux familles de pensée : la première, qui a pour père fondateur et maître Jean JAURES, est celle d'une sociale-démocratie humaniste. Je n'hésite pas à dire, pour avoir lu quelques unes des contributions majeures de JAURES, qu'il s'agit là d'un vrai penseur, qui a de l'homme une idée assez juste, et qui propose des solutions concrètes et équitables aux problèmes sociaux. Je rappelle encore que JAURES fut professeur de philosophie morale à l'Université de Toulouse. Il n'a jamais opposé une "classe sociale" à une autre "classe sociale".
La deuxième tendance est celle d'un socialisme marxiste et matérialiste, qui croit à la lutte des "classes" et à l'instauration des "rapports de force" pour faire triompher ses idées ; ce socialisme-là, toutefois, se refuse à la violence.
A la première tendance s'identifient Ségolène ROYAL, Michel ROCARD, Manuel VALLS, entre autres personnalités. A la seconde Benoît HAMON, Jean-Luc MELANCHON (qui vient de quitter le PS), sans doute Martine AUBRY.
Il serait inutile et vain d'imputer à de seules rivalités personnelles les antagonismes qui se sont fait jour au Congrès de Reims. Les causes en sont bien plus profondes, et il faudra bien que le PS en tire les conséquences. Les oppositions tirent leur virulence de leurs profondes divergences idéologiques. Les uns veulent bien d'une alliance avec le MoDem (première tendance), les autres préfèrent Olivier BESANCENOT (la seconde).
Je n'ai rien d'autre à rajouter pour l'instant, sinon qu'une clarification des idées aiderait grandement à rendre crédible l'opposition socialiste. La situation du socialisme français n'est pas ridicule, elle est dramatique.
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