mardi 25 novembre 2008

Que dire ?

Le chômage menace, la crise financière n'en finit pas de faire des victimes, la crise économique est à nos portes, des familles entières de par le vaste monde se demandent si elles pourront encore se nourrir ou se chauffer ou se loger. Mais au PS, tout cela n'est que broutille. On se chipote, on s'insulte, on brandit du papier bleu, on anathématise, on assigne, on suspend les "travaux" (!!!) de la commission dite de récolement (qui est loin d'être de recollement). Tout cela est dérisoire, ridicule, malsain, et terrible pour la démocratie. Ce n'est que résultat d'une très longue histoire commencée avec un homme d'une remarquable rouerie, et qui a su fédérer des tendances politiques fondamentalement inconciliables en vue de prendre le pouvoir. Le mitterrandisme, c'est fini. Tant mieux. Il faudra à notre pays des décennies pour se remettre de cette politique tordue, inspirée par un homme ô combien talentueux en politique, mais qui, selon moi, ne fut pas un homme d'état.
Que faire, que dire, vers qui se tourner pour trouver de l'espoir ? J'ai en tête le verset du prophète Jérémie : "Malheur à l'homme qui met sa confiance en un homme". Et pourtant, il nous faut bien admettre la nécessité d'un État, d'un responsable du tout. Il me semble que nous sommes victimes de notre conception de l'histoire ; une conception dialectique qui ne peut imaginer l'avènement de l'harmonie - toujours provisoire - sans exiger le résolution nécessairement violente préalable du conflit entre la thèse et l'antithèse. Alors qu'il serait si simple d'examiner les propositions de la majorité, de proposer des amendements qui corrigent ce que l'on croit être des erreurs ou des voies en impasse. On peut critiquer monsieur SARKOZY pour les mesures plutôt "socialistes" qu'il a prises en vue de combattre la crise. Son attitude est tout simplement pragmatique. On voit la différence entre l'idéologie (on applique aux faits un système d'analyse et une grille de décisions préétablis) et la politique qui est un art tout d'exécution, de pratique et de courage.
L'esprit public français est formaté par l'exaltation de la Révolution. Il en résulte que nos jeunes élites politiques ne peuvent imaginer de progrès sans rupture dans les idées. Mais comme le peuple de France, peuple de paysans, vieux peuple de surcroît, malicieux et frondeur, ne peut supporter l'immémoriale contrainte d'un État impuissant, les mesures imaginées et prônées par nos diplômés de Sciences. Po. ou de l'ENA, sont tout simplement contournées aussitôt que pondues par leurs cervelles pleines d'imaginaires, car les Français sont conservateurs, et ils n'attendent des politiques que des mesures propres à conforter leur situation présente.
Voilà. J'aurai l'occasion de vous citer bientôt quelques passages du livre de Marcel GAUCHET, "Le désenchantement du monde". Difficile d'accès en raison de sa langue à la fois elliptique et hermétique, et de son style plein de phrases incises et d'appositions incidentes, ce livre doit être lu deux fois. Une première pour débrouiller le fil de la pensée et cerner les passages essentiels du raisonnement, une deuxième pour comprendre finement l'argumentation. Mais il explique lumineusement les raisons de l'évolution de la pensée politique depuis l'apparition de l'état dans la société des hommes.
C'est tout pour aujourd'hui.

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