-
Le mystère est levé. Je sais qui est Olibrius. C'est un ami très cher. J'avais des soupçons, mais pour diverses raisons, je les balayais d'un revers de main. Dans un échange de courriel, après qu'il a eu dévoilé son identité, cet ami me fait gentiment le procès de dérive droitière et pense que plusieurs commentateurs me manipulent. Je vais donc résumer ici ce qu'il vous sera loisible de vérifier en lisant (si vous en avez la patience et le temps) tout ce que j'ai pu dire sur la très importante question de la patrie et de la nation, depuis l'ouverture de ce Blog.
-
Sur les 33 thèses que j'ai dirigées pendant ma carrière universitaire, six ont été soutenues par des étudiants étrangers, dont deux originaires du Maghreb, un de Syrie, deux d'Afrique. De tous les enseignants-chercheurs de notre Faculté, un collègue et ami très cher excepté, notre laboratoire a été l'un de ceux qui a formé le plus d'étrangers, tant par le moyen de la thèse, que celui DEA ou des stages. Je ne pense pas que ce soit là le comportement d'un raciste ou d'un xénophobe.
-
J'ai eu à plusieurs reprises l'occasion de dire que ma famille maternelle avait une (lointaine) origine étrangère puisque le fondateur de la branche française venait des Flandres, ce qui du reste s'exprime par le nom patronymique de ma grand-mère et de mes nombreux cousins issus-de-germains. J'ai dit aussi que ma grand-mère avait épousé en seconde noce un médecin d'origine martiniquaise, (après avoir perdu son premier mari à la guerre de quatorze), un homme que je considérais comme mon grand-père et qui portait à sa patrie un amour digne d'admiration ; il l'a prouvé par son comportement pendant les deux guerres mondiales. Or ce grand-père d'adoption que j'ai tant aimé, descendait des esclaves africains.
-
J'ai dit que le fondement moral de tout comportement humain est la règle d'or. Elle s'exprime de manière négative "Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'il te fasse" et de manière positive (seule Jésus l'a exprimée ainsi) :"Fais à autrui ce que tu voudrais qu'il te fasse". Cette règle de réciprocité de bienveillance me semble avoir une portée universelle. Ainsi je refuse tout colonialisme ou toute intrusion de ma patrie dans la vie des pays étrangers ; mais je réclame qu'il en aille de même de leur part. Il n'y a aucune raison d'accepter de se laisser coloniser si soi-même on a compris l'immoralité du colonialisme.
-
J'ai dit et je redis que cela ne nous exonère d'aucune façon de notre devoir de solidarité vis-à-vis des pays les plus pauvres. Cela ne saurait se traduire par l'accueil sans conditions de tout étranger qui se présente chez nous, quand cet accueil ne peut être décent. Si le choix de la majorité des français était d'ouvrir les frontières sans aucune restriction, j'accepterais ce choix. Mais il faut savoir qu'il a un prix, et que donner du travail, un logement, des prestations sociales à ces nouveaux arrivants, accueillir dans les écoles, lycées et collèges les enfants qui viendraient dans ces familles, ne pourrait se faire sans une sérieuse augmentation de la pression fiscale, et sans un investissement important dans la formation au sens civique et l'apprentissage du français de ces populations.
-
Au nom du droit naturel inviolable à une nation, et parce que l'exil, toujours, est amer, il me paraît préférable (a) de ne plus soutenir des régimes corrompus, notamment certains régimes africains ; (b) de laisser aux nations la totale et libre disposition des richesses naturelles de leur sol ; (c) de payer les matières premières au prix où nous voudrions les vendre si nous en étions les propriétaires ; (d) de faire de sérieux efforts d'investissement dans les infrastructures de ces pays route, ports, voies ferrées, hôpitaux, écoles, collèges, universités, instituts de recherches, industries, à condition qu'ils en expriment le désir, et en suivant leurs logiques, leurs moeurs et des pratiques sociales éprouvées de longues dates, pratiques qui ne sont pas forcément les nôtres.
-
Intensifier les échanges, accueillir pour parfaire leur formation les élites intellectuelles et politiques de ces pays, oui. Transformer notre pays en un immense réservoir de la misère, sans lever le petit doigt pour alléger celle-ci, non, car c'est une imposture. Voilà à quoi se résume ma très modérée dérive droitière.
-
J'ajoute à cela une objection anthropologique de taille : l'indifférenciation, ou l'égalisation des conditions, est un facteur de déstabilisation. Je me réfère à René GIRARD, bien entendu, qui a très bien analysé ce qu'est la crise mimétique, chaudron de la violence : à force de vouloir que tout le monde soit pareil, tout le monde voudra être tout le monde, et le jour où il en sera ainsi, alors le moindre surgissement de différence suscitera la rivalité mimétique et déclenchera l'apocalypse. A voir le forcené AHMADINEDJAB courir vers la bombe atomique, ça fait froid dans le dos.
-