vendredi 12 février 2010

J'ai pris du retard...

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J'ai pris bien du retard dans mes billets. Je les voudrais quotidiens. Mais il faut avoir matière et disponibilité, ce qui n'est pas toujours le cas.
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Tout de même, je ferai allusion ce matin à l'interview que France 2 a accorder hier soir à Elisabeth BADINTER, qui enseigne (ou enseignait) à l'Ecole Polytechnique, malgré les réticences du corps professoral de cet établissement prestigieux auquel le Président MITTERRAND a imposé sa volonté. Le journaliste qui présentait madame BADINTER la qualifie de "philosophe". On se demande bien pourquoi, si philosopher consiste à penser de manière réflexive. Madame BADINTER est philosophe au sens où les Lumières l'entendait. C'est une femme de lettres et ce n'est déjà pas si mal. Enfin passons.
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Madame BADINTER, dans un ouvrage dont je n'ai pas retenu le titre, mais qui porte sur la femme et la maternité, estime défendre la femme, en prétendant que l'instinct maternel n'existe pas, qu'il est culturel et non point naturel, et que la femme n'est pas un chimpanzé. Au nombre des arguments qu'elle porte à notre connaissance pour soutenir sa thèse, il en est un qui est des plus comiques : la preuve qu'il n'y a pas d'instinct maternel qui pousserait une femme à allaiter son enfant, c'est qu'aux XVIIe et XVIIIe siècles, "les femmes confiaient leurs enfants à des nourrices". Comique, car cette pratique était celle des femmes de l'aristocratie et que les femmes du peuple ne pouvaient guère se payer ce luxe. Comique, car c'est oublier aussi que pendant l'allaitement, une femme ne peut concevoir et que la nature (notion que madame BADINTER balaye d'un revers de manche professorale) par cette disposition physiologique permettait d'espacer des naissances qui eussent été trop nombreuses sans cela. Utiliser l'argument de la nourrice en le généralisant est une affirmation péremptoire, dépourvu de tout fondement scientifique ; il n'y a en effet aucune statistique qui permettent de dire si la pratique était aussi répandue que le prétend madame BADINTER, y compris chez les femmes de la bourgeoisie. Et il me semble moi que la pratique de la nourrice est justement une pratique culturelle, spécifique d'une couche très particulière et très restreinte de la société d'alors. Il faudrait que notre philosophe trouve d'autres arguments.
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La vérité est que, possédée par le démon d'un féminisme qui tend à masculiniser la femme, madame BADINTER semble prête à utiliser n'importe quel argument pour donner vraisemblance à une affirmation, heureusement démentie par un médecin pédiatre, et député de l'UMP. Fort heureusement encore, quelques photos en arrière plan, de mères et de leur nouveau-né, démentait par la force de l'image, la fausseté de la thèse. Madame BADINTER, sans doute avec la meilleure bonne foi du monde, pense qu'il est possible de transformer l'homme en transformant son environnement social, psychique, culturel et moral. C'est le mythe de Prométhée qui l'habite, un mythe revisité. Elle me fait penser à VOLTAIRE qui mettait en doute l'authenticité de la stèle découverte en 1623 à XI'AN, en Chine, stèle qui portait en chinois et en syriaque, une profession de foi chrétienne, datée de 731, et qui était l'oeuvre de chrétiens venus de Perse. Les siècles qui ont suivi ont permis de montrer que ce philosophe, aveuglé par sa passion contre l'Église et les chrétiens, s'était tout simplement trompé.
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A tout à l'heure.
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