mardi 23 février 2010

Eternel féminin...

-
Je viens de trouver un petit texte d'un auteur chinois ancien (GE HONG, dans le Baopuzi) que je trouve délicieux. Il fera frémir Gisèle HALIMI, madame BADINTER, Huguette BOUCHARDEAU et toutes les passionnaria du féminisme. Mais il vaut la peine d'être délivré, car l'auteur y déplore ce qu'il appelle l'inconduite des femmes de son temps, en des termes qui ne laissent pas d'étonner et d'interpeller.
-
"Or les femmes et les jeunes filles du commun, à notre époque, ne s'adonnent plus au filage et au tissage ; elles n'aiment plus confectionner des houppes pour les bonnets ; elles ne préparent pas le chanvre ; ce qui leur plaît, c'est de vadrouiller sur la place du marché. Elles négligent de surveiller la cuisine, mais se consacrent à des plaisirs frivoles. Elles sortent pour faire visite à leurs parents. Elles y vont à la lueur des étoiles ou en portant des torches, soir après soir ; elles se font suivre de tout un cortège, et la rue en est illuminée ; ce sont des servantes, des courriers, des commis, des laquais, comme une foule bigarrée sur un marché. En outre, ces dames-là se livrent à des plaisanteries et à des fredaines inconvenantes, ce qui est vraiment déplaisant. Parfois, elles passent la nuit dans une autre maison, parfois elles ne rentrent au logis qu'à une heure très tardive. Ces femmes font aussi des voyages d'agrément pour voir les temples bouddhiques ; elles s'en vont assister à la chasse et à la pêche ; elles organisent des parties de campagne sur les collines ou au bord des rivières. Elles franchissent même les frontières du district pour s'en aller faire des compliments à des parents (à l'occasion des naissances et des mariages) ou pour leur faire des visites de condoléances (en cas de décès). Elles y vont dans des voitures ouvertes, tous rideaux relevés, s'attardant dans chaque hameau, chaque ville qu'elles traversent, buvant à la santé d'autrui, chantant, et faisant de la musique en chemin."
-
Heureux temps celui où les femmes s'adonnaient au filage et au tissage ? Je ne saurais le dire. Mais quand il m'arrive dans la salle d'attente de mon dentiste de jeter un coup d'oeil sur le sommaire du magazine Elle, je me dis que ce bon GE HONG avait vu bien des choses...

1 commentaire:

Geneviève CRIDLIG a dit…

Connaissant vaguement la littérature chinoise, j’ai profité de l’interpellation exprimée dans ce billet pour aller voir qui était de GE HONG, au moins le dater. J’ai découvert une montagne de penseurs qui exprimaient déjà leur conception du bonheur alors que nos chers Gaulois n’étaient pas nés – des siècles avant. La crête de notre coq a légèrement penché...

Enfin, je vous livre à tout hasard une référence, certainement au milieu de quantité d’autres recherches tout aussi pertinentes, vu que le chinois est devenu la 5ème langue étudiée en classe.

* http://www.univ-provence.fr/dept-asiatique

* Pierre KASER • La littérature chinoise ancienne • Département d’études asiatiques • SINC13/1 •

Pour revenir à la question soulevée, je dirais qu’elle m’énerve un peu car je trouve que nous avons à présent d’autres chats à fouetter – je constate simplement que l’histoire a passé très vite dans les mémoires, que quantité de gens et de jeunes ne réalisent pas, par exemple, que le droit de vote n’a été accordé aux femmes qu’il y a quelques années en fait, même pas un siècle.
La bataille du féminisme me paraît cantonné dans une certaine sphère parisienne, à quelques bonnes femmes en mal de reconnaissance – ce pseudo combat est-il vraiment celui de l’immense majorité des femmes actuelles ?

L’égalité hommes-femmes n’est certes pas encore totale mais il apparaît depuis quelque temps que ce sont surtout les hommes, même si leurs salaires peuvent être plus élevés -qui souffrent... rien qu’à voir les articles qui émergent : hommes battus – pères absents etc. Jusqu’à une récente conversation avec deux de mes nièces, étudiantes en pharma qui me tiennent régulièrement, en quelque sorte, au fait de l’évolution des mentalités et des comportements, au plus près de la réalité, de cette tranche d’âge des 18 – 25 ans, étant donné que, comme j’ai commencé ma re-traite, le monde des jeunes s’est éloigné de ma pratique professionnelle d’enseignement.

Ce qu’on appelle le masculinisme va très loin selon elles : ce qu’elles voient de plus en plus autour d’elles, ce ne sont plus des couples qui se forment, se défont, se refont mais la volonté affichée de pas mal de filles de vivre seules et d’avoir un bébé mais sans homme à proximité – en tout cas sans vivre avec > la tendance serait la suivante : nous ce qu’on veut c’est un enfant mais pas de ‘mec’.
> Voilà une question.

Alors là les pseudo desiderata d’indépendance de la gente féminine par rapport aux contraintes de l’allaitement etc. - qui serait représentée par Mme Badinter- qui sillonne moultes plateaux de télé comme une nouvelle pasteure prêchant enfin une Bonne Nouvelle à toutes les femmes qui n’auraient alors qu’un but dans leur vie : se faire plaisir ! Rien qu’à soi enfin... ( = un refrain à la mode jusqu’aux athlètes des JO qui n’ont pas de médailles mais ça ne fait rien : « je me suis fait plaisir » etc. Mais cela c’est un autre pb )
Alors là ces histoires me semblent tartinées de ‘vieilloteries ‘.

La course à l’égalité ne s’arrête pas à la case ‘identique ‘. Comme le soulignait un de ces penseurs chinois que j’ai aperçus ce matin : chacun a une place unique, une
fonction unique. L’explorer, la faire exister pleinement me semble en soi extraordinaire. Je n’envie pas la biquette qui lorgne sans cesse sur l’herbe forcément plus verte du voisin.
Car le résultat ce n’est pas une victoire, c’est la conquête de la stérilité.