mercredi 3 février 2010

Relativisme, Absolutisme et Parole

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A plusieurs reprises, des lecteurs, dans leurs commentaires, me font gentiment le reproche d'être absolutiste, trop sûr de mes opinions, injonctif, assenant des vérités, etc. Je voudrais répondre à ces critiques d'une manière argumentée.
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Nous disposons tous d'une faculté de jugement. Et nous ne cessons de voir dans les médias, les publicités, les conversations, des jugements péremptoires, rarement argumentés, souvent infondés. Juger est un acte qui se fait à différents niveaux, mais qui porte toujours sur des valeurs dont j'ai souvent donné, ici même, la jolie définition de LANZA del VASTO : une valeur est une quantité de qualité. Il y a le jugement moral qui évalue en quelque sorte la quantité de bien ou de mal d'un acte particulier ; il y a le jugement politique qui évalue le degré de pertinence de telle ou telle décision ; il y a le jugement technique qui évalue lui le degré d'utilité, de commodité, de solidité d'un objet ou d'un service. On ne finirait pas de détailler les champs sur lesquels s'applique notre faculté de jugement ; elle prend appui sur la sensibilité et sur l'intelligence.
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Dans mes billets, je porte rarement de jugement moral sur les personnes, plus souvent sur les actes : injurier, moquer une tare physique, par exemple, est moralement inacceptable. Je ne crois pas qu'il y ait lieu d'entamer sur ce point une polémique. Sur les décisions et les critiques du gouvernement ou de l'opposition, je m'efforce (avec quelquefois beaucoup de subjectivité, j'en conviens) de donner un avis motivé ou argumenté, et je situe toujours le lieu d'où je parle. Je ne fais pas mystère de mon désir d'être un disciple de Jésus.
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Alors ? Pourquoi ces critiques répétées du PS ? Elles sont motivées par plusieurs raisons : (a) la première est que ses responsables jugent trop souvent, eux, leurs adversaires politiques sur le plan moral. Or c'est un des acquis, paraît-il, de la philosophie des Lumières dont les socialistes se disent les héritiers, que de distinguer l'ordre politique et l'ordre moral ; il y a là une incohérence insupportable ; (b) la seconde est que leurs critiques restent toujours superficielles car ils ne vont pas au bout de la logique dont ils se réclament ; ils sont à la remorque d'une civilisation engluée dans le technique et le matériel, et au lieu d'analyser les conséquences désastreuses qu'engendre cette civilisation matérialiste, ils biaisent, ils accommodent, et ils ne proposent rien ; à cet égard les écologistes sont bien plus cohérents et cela explique leur succès ; (c) la troisième est que les innovations sociétales dont ils ont pris l'initiative sont moralement inacceptables ; nous n'avons pas fini de payer les erreurs en matière de PACS, de transmission aléatoire matrilinéaire, patrilinéaire, ou les deux) du patronyme, de la dissociation systématique de plaisir et de la reproduction dans l'exercice de la sexualité (notez que je dis "systématique"), de la destruction de la famille, de la promotion de l'homosexualité à un rang de "normalité" sociale, etc. ; or il ya une contradiction insoutenanble entre l'incesssant jugement moral qu'ils portent sur leurs adversaires politiques et le manque total de discernement moral dans leurs initiatives ; (d) la quatrième et dernière raison, et c'est pour moi quasiment inexpiable, est qu'ils exploitent honteusement la haine des "plus démunis" (ils n'utilisent jamais le mot "pauvres") contre les "nantis" (ils ne disent pas "riches"), et s'il est vrai que la démocratie ouvre la possibilité de régler les inévitables conflits qui surgissent entre les hommes, dans un espace public, elle n'a pas pour vocation d'attiser la haine, mais de trouver des compromis acceptables par tous.
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Péremptoire ? Mais il s'agit d'un Blog où chacun peut s'exprimer. Il ne suffit pas de dire que je suis péremptoire ou absolutiste. Je donne une opinion que j'espère argumentée en utilisant la Parole, et je maintiens que la promotion du relativisme comme une valeur absolue du jugement est tout simplement insoutenable. On ne possède pas la vérité, on la cherche, la vérité est un chemin, mais le propre d'un chemin n'est pas d'amener n'importe où.
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Je dédie ce billet à un lecteur régulier et amical.

8 commentaires:

olibrius a dit…

Cher PP
Tout ce que vous affirmez est certainement vrai. Est-ce que cela est juste? Il me semble qu'affirmer tout cela à des personnes qui gravitent dans les mêmes idées ne fait que renforcer la coupure avec ceux que vous critiquez. Il vaudrait peut être mieux essayer d'ouvrir à l'autre pour que la rencontre -même écrite- puisse avoir lieu. D'ailleurs c'est la "tactique" que Jésus a toujours employé et, de ce fait, a changé le coeur de plusieurs.

Philippe POINDRON a dit…

Comment est-il possible d'être vrai et de n'être pas juste ? Je vais vous faire une confidence : mes meilleurs amis sont tous, sans exception aucune, d'opinion socialiste, sans compter plusieurs de mes très proches. Vous voyez que je ne suis pas sectaire. Je ne crois pas que l'on puisse disjoindre l'amour de la vérité : le psaume le dit, "Amour et vérité se rencontrent". Je n'ai aucune envie, ni vocation à vouloir convertir qui que ce soit. J'interviens, à mon niveau, dans le monde de la culture et celui des intellectuels, pour faire entendre un autre son de cloche que celui du politiquement correct. On voit bien où il nous mène, contre le sentiment du peuple, qui lui ne s'y trompe pas : il nous mène à la catastrophe, et elle a déjà commencé.
Amicalement, cher Olibrius inconnu.

Roparzh Hemon a dit…

Cher auteur,

vous dites que "des lecteurs, dans leurs commentaires, me font gentiment le reproche d'être absolutiste, trop sûr de mes opinions". Je profite de cette occasion pour vous rappeler que pour d'autres lecteurs (je suis peut-être le seul dans cette catégorie, mais peu importe) c'est l'inverse : je ne vous ai jamais trouvé absolutiste ; bien au contraire, à plusieurs reprises je vous ai trouvé trop "stéréotypé" et "dans l'air du temps" et je vous l'ai déja dit dans certains commentaires, je crois. Souvent, quand Olibrius vous trouve despotique, je vous trouve bien timide ...

A wir galon,

E. D.

Philippe POINDRON a dit…

Cher Roparzh, il ne vous échappe pas que j'ai deviné qui vous êtes.
Je dois dire que votre présence sur ce Blog m'honore.
Ceci étant dit pour être dans la vérité, je m'efforce de ne point être trop affirmatif, mais parfois, ça me démange, et, comme vous, je me trouve bien timide. Toutefois, je crois qu'il faut respecter les faits, les personnes, et toujours bien les distinguer des opinions qu'on peut en avoir. Je vais être plus clair. La France ne se remettra jamais de la Révolution et de ses conséquences dont l'ultime avatar est sans doute François MITTERRAND. Nous ne nous relèverons pas avant longtemps de l'abaissement de l'esprit public que sa politique a introduit dans la mentalité collective. Je considère que nous ne sommes pas fait pour ce régime, mais qu'un système véritablement aristocratique, régi par le principe de l'honneur, correspond plus à notre génie national, que le système démocratique, censé être régi par la vertu dont nous semblons être bien dépourvus. Je reviendrai dans un prochain billet sur les principes qui régissent les trois modes principaux de gouvernement, si bien décrits par MONTESQUIEU.

tippel a dit…

Réponse aux commentaires du 31 janvier:
Et bien voilà ! Le politiquement correct vient une fois de plus de frapper. Je serais un fasciste «ce qu’il écrit est nauséabond ! Ça m’écœure » dit le lecteur. Le très mesuré Philippe Poindron est même accusé dans la foulé de faire sur son blog le nid de l’extrême droite. Ce lecteur trouverait agréable de le lire s’il comprenait le socialisme, mais non, il persiste jour après jour. Et pire il argumente, alors là on n’aime pas ça dans les démocraties populaire, le bloggeur insiste, il a ses références à l’église, il va finir par devenir infréquentable. La vérité manquerait de rose !
Philippe Poindron attirerait la bête immonde ? Ah ! Le Front National ! La chambre interdite, le placard aux songes glauques dont l'électeur digne de ce nom a jeté la clé.
Le coffre maudit à descendre à la cave, à ne jamais ouvrir à la lumière tant le contenu vous sautera à la figure.
Mon dieu avec tout ce qu'il y a dedans la France de Clovis, de Charles Martel serait Française ! Et oui il y a prés de 40 ans ce parti de la Droite Nationale, et pas d’extrême droite, comme ils aiment le salir, avait indiqué sans grand mérite, les dangers évidents qui nous pendaient au nez comme une saucisse. L’immigration-invasion, la substitution de population, les dérives clientélistes de politicards marrons sans honneur, les faillites socialistes comme celle du crédit lyonnais, les traitrises indigentes, notre pays métastasé et à bout de souffle, notre sécu avec 1 millions de fausses cartes vitales en circulation. Depuis 30 ans, ces infréquentables Nationaux « aux cranes rasés, un bandeau sur l’œil » ont vainement tenté de secouer les endormis. Avec maladresse, parfois sans finesse, avec la provocation de ceux que l'on tient éloigné de la famille ripolinée des bien-pensants.
A l'image du vieux capitaine, soixante ans à caboter en lorgnant la belle cote de notre France, isolé dans sa cabine, mis comme un lépreux en quarantaine à vie par ses amis commissaires politiques. Il voulait préserver nos héritages menacés par des idéologues qui distillent leurs cannabis. Bien sûr, il lui est arrivé de céder à la facilité du comique de seconde zone. Mais, au vu de la concurrence de ces hypocrites confrères, prêts à tout pour occuper la scène et les palais de l’ordre ancien, y compris par la défaite en rase campagne de notre chère France. Méritait-il cette camisole judiciaire et politique ? Il vous appartient lecteur de combattre mes idées, mais vous devez au minimum argumenter. Stop, aux phrases assassines qu’il faut deviner, soyez clair. Je prends pour l’instant, le droit de défendre mes idées de droite. Dernière minute: Le N.P.A qui est une des branches socialistes présente aux élections régionales dans le Vaucluse, une femme voilée. Encore quelques années et je serais un étranger comme les Serbes au Kosovo, et vous rose lecteur, au Royaume des Francs, un mozarabe ou un citoyen du monde.

Vent a dit…

Autant, M. Poindron, je lis vos réflexions depuis des mois avec beaucoup d’intérêt et j’approuve la manière dont vous les exprimez - avec netteté, fermeté et un respect inoxydable de vos commentateurs - autant je vous le dis franchement , ce qui me pompe l’air depuis des mois sur votre blog et me semble bloquer non seulement ma participation mais sans doute celle de bien de commentateurs anciens ou potentiels, c’est le rapport personnel qu’ Olibrius manifeste envers vous et qu’il veut poursuivre : il a reconnu vouloir jouer de sa connaissance de vous-même mais ça tourne à la moquerie, l’effronterie, la raillerie, une familiarité qui aboutit à un mode de relation à deux qui vous enferme et vous emprisonne – bien qu’il s’en défende à chaque fois.
Mais moi cela me gêne pour toute forme de réaction à vos billets et aux autres commentateurs.

On dirait qu’Olibrius n’en a rien à cirer en fait de vos opinions – tout ce qui l’intéresse c’est de vous emm...der. Ca l’amuse beaucoup mais je crois qu’il est bien le seul et certainement pas les lecteurs qui sont réduits au rôle de spectateurs d’un type de relation qu’il vous force à avoir et qui ferait la joie par contre de n’importe quel psychanalyste. Ce serait sans doute un beau sujet à analyser. En tout cas pour moi je trouve son comportement infantile, ridicule irresponsable et grave - en particulier lorsqu’il se réfère à votre famille – qu’il connaît a t-il une fois dit je crois - mais sans la connaître tout comme il déclare vous connaître sans vous connaître vraiment sinon par des tiers et vos textes... J’admire votre patience, les efforts que vous faites pour maintenir un dialogue avec lui malgré tout. Mais voir régulièrement qqn qui semble se planquer chaque jour dans un coin pour vous guetter, pour placer ses pions en vue, dit-il, d’essayer de se faire reconnaître tout en ne le voulant pas - en ne voulant pas le faire directement et s’avance masqué, je trouve que cela gâche toute l’atmosphère du blog.

Les lecteurs ont, eux, autre chose à cirer que d’être constamment dérangés par toutes ces allusions qui empêchent toute communication véritable à tous les degrés.
Il n’a qu’à se présenter à vous une bonne fois pour toutes s’il en tellement envie tout en ne l’ayant pas. Moi son problème personnel ou interpersonnel ne me concerne pas : qu’il trouve un autre terrain qu’un blog pour l’exposer. S’il veut vous l’imposer, c’est son affaire : il n’a pas à me l’imposer ni à forcer les lecteurs à suivre son pb. Il n’a qu’à vous écrire personnellement.
La tolérance a des limites en qui me concerne quand elle touche à la dignité et à la liberté des gens.

Enfin vous faites ce que vous voulez. Ce serait vraiment dommage de stopper votre blog à cause d’une personne. Ce que je dis ne s’applique pas à ses opinions et critiques personnelles sur les questions exposées mais comprendra-t-il une bonne fois les répercussions de ses appréciations diverses sur votre personne sur la vie du blog en général – vu que c’est répétitif et que je n’en vois pas la fin ?
En un mot : ras le bol.

Mais je continuerai à lire votre blog. Il me donne du courage.

Philippe POINDRON a dit…

Je défends ici (a) la fraternité (et non point la solidarité, qui est un concept vide de tout sens, sauf de sens fiscal) ; (b) mon pays et ma patrie : je ne mets pas la France au-dessus des autres pays. Elle a ses tares, et les étrangers ne se privent pas de nous les mettre sous le nez, mais elle a aussi aussi son génie, et les mêmes étrangers ne cessent de nous jalouser pour cette raison-là ; (c) il est vrai que je suis gêné par cette dissymétrie de relation entre un lecteur qui me connaît et moi qui ne le connaît pas, et pour dire encore la vérité, je préfèrerais qu'il n'utilisât pas pour m'appeler, un diminutif que je n'aime pas ; (d)le politiquement correct va crever le jour où nous nous rendrons compte que nous ne sommes plus les maîtres chez nous, et ce jour n'est pas très éloigné ; un ami lecteur m'a fait parvenir un article de Jean RASPAIL, un homme à la plume admirable, qui dit sur ce sujet des choses bien intéressantes, argumentées et mesurées ; (e) les sages chinois, que je citerai aussi un jour, ont très bien vu le problème que constitue l'étranger, l'autre, à leurs frontières ; je les citerai aussi bientôt ; ils ont dit là-dessus des choses très sages.
Je déteste les excès, les violences de tous ordres, le mépris de l'autre, mais je n'aime pas voir mon pays exploité, moqué, accusé, et détesté par des peuples qui lui doivent tout, en tout cas beaucoup. Tout cela peut-être dit avec des arguments mesurés, avec la claire conscience de la fraternité, et l'engagement nécessaire envers les pays pauvres ; il me semble moi que c'est la violence verbale qui empêche de voir les problèmes énormes dont souffre la France et qui proviennent de l'incapacité dans laquelle nous sommes d'assimiler un trop grand nombre d'étrangers, de leur donner du travail, un logement, en partie par manque de volonté politique, en partie parce que ces étrangers pensent que les faveurs dont ils jouissent leur sont dues et qu'ils ne veulent en aucun cas s'assimiler, mais profiter et importer chez nous leurs moeurs, leur religion et leur animadversion ; bref, ils veulent nous coloniser. Eh bien je ne marche pas dans cette politique qui ne peut conduire qu'à la violence civile. La France n'est pas le Département obscur d'une République utopique sortie tout droit du cerveau de madame AUBRY et de ses amis.

olibrius a dit…

adieu veau vache cochon couvée

Les jugements apportés ci-dessus me confirment que certains dans ce blog n'acceptent pas la différence, la diversité et travestissent ce que j'écris de façon parfois "effrontée".
Je ne règle aucun compte avec PP.

S'il n'a pas voulu me reconnaitre j'ai précisé plusiers fois que c'était de son fait, malgré les pistes indiquées.

Lorsque je le rencontrerais je lui diraos qui je suis. Mais je crains pour lui que certaines "bonnes âmes" intervenant dans ce blog ne le "détourne" de son chemin queje connais fort bien.

Alors A Dieu et adieu aussi.