samedi 6 février 2010

Mea culpa...

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Chers amis sinologues, je vous dois un mea culpa. WANG CHUANSHAN n'est autre que l'un des nombreux noms du très célèbre érudit WANG FUZHI qui vécut entre 1619 et 1692. La contribution sur les Barbares n'est donc pas le fruit des réflexions d'un auteur qui aurait vécu avant que les Mongols ne prennent en fondant la dynastie des YUAN. WANG FUZHI, en réalité, a vu s'écrouler sous ses yeux l'Empire des MING qui a pris fin en 1644 et a été remplacé par la dynastie mandchoue des QIN qui durera jusqu'à la fondation de la première république.
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Les réflexions de WANG FUZHI ont porté sur les raisons qui ont fait disparaître l'Empire et la dynastie nationale des MING ; il identifie, entre autres facteurs, la corruption, le laisser aller, le fatalisme des élites et l'influence pernicieuse d'un bouddhisme et d'un taoïsme transformés en doctrines quiétistes. La réflexion n'a pas perdu un pouce d'actualité : corruption et laisser-aller fleurissent toujours dans les allées des pouvoirs, et l'angélisme prêché par de nombreux médias et hommes politiques vis-à-vis des incivismes de toutes origines ressemble fort au fatalisme et à ces doctrines mystico-gélatineuses qui faisait égarer les citoyens chinois sur les chemins du non-agir. On peut se demander si le déclin français contemporain ne trouve pas son origine dans des facteurs analogues.
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Il aurait suffit que je déporte mon attention de la page 263 du livre d'Etienne BALAZS à la page 254 pour voir que WANG FUZHI est bien ce WANG CHUANSHAN et qu'il s'octroya généreusement une demi-douzaine de noms en plus de son nom patronymique authentique.
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On excusera, je l'espère, cette erreur qui fera sourire les spécialistes. Je n'en suis pas, hélas, et si vous saviez comme je le regrette.

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