jeudi 26 août 2010

Rectification des noms (bis)

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J'invite mes lecteurs occasionnels à prendre connaissance du commentaire qu'un contradicteur a fait de mon billet intitulé "rectification des noms". Je vais répondre d'une manière générale à ces remarques qui ressemblent beaucoup à des injures et très peu à des arguments. Qu'on me comprenne bien : ce n'est pas une tentative de justification, mais une analyse de la manière dont fonctionnent les esprits tout entier pris dans l'idéologie. Et vous allez voir aussi que ce contradicteur a bien besoin de "rectifier les noms" pour son propre compte. Comme il m'a fait l'honneur de déclarer qu'il était inutile de lui répondre et que de toute façon il ne me lirait plus, ce n'est pas à lui que je m'adresse, mais à tous ceux qui désirent penser et penser en rectitude et avec probité (je n'aurais pas la cruauté de commenter le patronyme de mon contradicteur, tant il me semble ne pas y correspondre ; mais il a eu le courage de se nommer, et je l'en félicite.)
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Premièrement, je n'ai jamais dit que j'avais été à La COURNEUVE. Je n'ai jamais eu l'occasion de m'y rendre. J'ai simplement dit que je voyais très régulièrement un ami qui y était né, y avait vécu, et avait eu une vie, disons "agitée", avant de changer radicalement. Je dis, prétends et maintiens que ce témoignage vaut bien celui de tous les hommes politiques qui regardent dans leur tête avant de regarder le monde. Et je leur suggérais de se rendre à La COURNEUVE. Mon contradicteur n'indique pas y avoir été.
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Deuxièmement, je n'ai jamais prétendu être cultivé. Mais je m'efforce de lire un maximum d'ouvrage et d'aller aux sources. Je m'efforce de les citer. Bref, j'en sais autant que tout le monde, mais peut-être en ignorè-je plus. Et tant pis si je cite encore mon cher CONFUCIUS : "Pour ce qui est de la culture, je ne pense pas être plus médiocre qu'un autre ; pour ce qui est d'agir en homme de bien, j'en suis encore loin" (Lunyu, VII, 32).
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Troisièmement, il est intéressant de noter que mon contradicteur appelle "populiste" des opinions qui naissent dans cette partie du peuple qui ne pense pas comme lui. Il serait tout près d'appeler "populaire", l'opinion de cette autre partie qui l'approuve. C'est cela très exactement le dérèglement des noms. Mais on voit percer le bout de son oreille. Il affirme que le but du politique est l'harmonie sociale - c'est très exactement ce que prône l'actuel pouvoir communiste en Chine : la société d'harmonie. Or si cette fin est souhaitable, elle est irréalisable. Et le but du politique est justement de trouver les voies et moyens de régler dans l'espace public les conflits d'intérêts, sans susciter la violence. Je renvois mon contradicteur au très bon livre de mon fils adoptif : La Société Intégrale (Cédric LAGANDRE). Il y est démontré que tous les pouvoirs totalitaires, sans exception, prétendaient introduire l'harmonie dans la société qu'ils contrôlaient. C'est du reste le point faible, faiblissime même de l'actuelle majorité, que de penser que l'harmonie sociale est réalisable "comme ça", à coup de lois, de décrets, de règlements. Il y faut bien autre chose.
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On voit dans quelle estime mon contradicteur tient les ouvriers, les fonctionnaires, les retraités qui, dans leur quartier, fréquentent les bistrots pour y siroter, qui un blanc cassis, qui un express, et, le cas échéant faire une partie de cartes. Les propos qu'ils tiennent dans ces lieux conviviaux sont donc des propos de bistrot. Mais, quoi qu'en pense mon contradicteur, ils y sont tenus, et à ce titre, méritent d'être pris en compte tout autant que les savantes et fumeuses analystes des penseurs du socialisme ou du libéralisme.
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Enfin je n'ai jamais prétendu que les moyens utilisés actuellement pour contenir la violence et combattre les trafics dans les banlieues sont adaptés au but qu'ils sont censés servir. C'est un autre débat. Et il y a sans doute bien des solutions alternatives à celles des contrôles d'identité plus ou moins arbitraires qui tombent sur des gens paisibles tandis que les grossiums de la drogue et du recel se la coulent douce, sans être le moins du monde inquiétés. Je repose donc la question : le rôle de l'Etat est-il, oui ou non, d'assurer aux citoyens la sécurité de leurs biens et de leurs personnes ? On peut discuter des moyens, j'en conviens, mais je doute que l'on puisse nier la légitimité de la fin.
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