samedi 31 décembre 2011

Le temps qui passe

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Nous aurons demain changé d'année. Et ce changement, si simple en apparence, renverra au domaine du passé les événements de l'année disparue. En parcourant le livre délicieux de Jean d'ORMESSON intitulé C'est une chose étrange à la fin que le monde, je trouve cette phrase que notre Académicien prête à Michel-Ange. Comment ne pas vous la livrer au moment où le temps va accoucher d'une année dont nous ne savons ce qu'elle va donner en grandissant ?
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"Dieu a donné une soeur au souvenir. Il l'a appelée l'espérance."
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C'est très exactement dans cet état d'esprit que je vous souhaite d'aborder l'année 2012. La défunte nous laisse sur des mouvements intérieurs pénibles ? La nouvelle, pourvu que nous nous y appliquions, peut se révéler féconde, pleine d'imprévus, de rencontres et de découvertes, de salutaires prises de conscience, et nous pousser à mettre en acte et en musique les pieuses intentions de "ceux qui nous veulent du bien", j'ai nommé les hommes politiques. Ils me font penser à ces généraux prétendus italiens qui clameraient sur le champ de manoeuvre à l'intention de leurs troupes : "Armons-nous et partez !". Eh bien partons, et ne nous soucions pas de ces importants. Ils ont impuissants, qui qu'ils soient, à changer quoi que ce soit, parce qu'ils ne voient pas.
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Un petit bonjour à ce jardinier de la Ville de Paris, un émerveillement devant cet enfant porté sur le sein de son père, un arrêt amical avec cette dame seule qui ne vit que pour son petit chien, délaissée qu'elle est par ses proches ou ses voisins, une porte de sortie de métro tenue pour le voyageur qui nous suit, un merci à cet ouvrier africain qui justement nous la tient, une petite pièce à cette femme qui fait la manche, tout cela est minuscule. Maintenant, imaginez que tous les voyageurs du métro en fasse autant, que tous les passants prennent la peine de voir passer leurs semblables et de les tenir pour existants à leurs yeux ? Certes, le foutu pouvoir d'achat n'en serait pas revalorisé pour autant, mais déjà l'air serait plus respirable. Imaginez encore que, pourvu du nécessaire, et de superflu, vous acceptiez de ne pas tomber dans le luxe, et que vous donniez de votre argent somptuaire aux multiples associations caritatives qui s'occupent des pauvres, des SDF, des isolés. Poussez votre imagination, et supposez que - si vous avez le temps bien sûr - vous aidiez à distribuer de la nourriture aux Banques alimentaires, au Resto du coeur, que vous alliez, disons une fois par mois, rendre visite aux malades de l'hôpital le plus proche ? Le monde n'en serait-il pas changé ? Car une chose est d'avoir une idée du bonheur (les politiques en ont plein les cartons de leur permanence), une autre est de faire, d'être concret, de travailler la pâte humaine et de se laisser travailler par elle. Rien ne vous interdit d'aller plus loin dans le partage et de choisir à cette fin le moyen adapté. N'en attendez aucun autre retour que celui d'avoir été tout simplement un être humain.
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Et souvenez-vous de Michel-Ange : "Dieu a donné une soeur au souvenir. Il l'a appelée l'espérance."
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Bonne et heureuse année ! Bon départ pour rentrer dans la réalisation concrète de cette espérance.

10 commentaires:

CORATINE a dit…
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CORATINE a dit…
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Philippe POINDRON a dit…

Chère CORATINE, j'ai pu prendre connaissance de vos commentaires et je répondrai par un billet à vos remarques. J'éprouve le plus grand respect pour votre personne, j'apprécie votre sensibilité, et je comprends la révolte qui vous envahit devant les conditions de vie de plus en plus difficiles de nombre de nos concitoyens. Comment changer cela ? C'est tout le problème.
Je vous promets de vous répondre, même si vous avez jugé utile de supprimer vos commentaires.