jeudi 26 juillet 2012

On y est...

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On peut dire tout ce que l'on veut d'Alexis de TOCQUEVILLE, c'est pourtant l'un des esprits les plus pénétrants du XIXe siècle en matière de philosophie politique. Bien que d'esprit conservateur, issu d'un lignage aristocratique ancien, TOCQUEVILLE était un véritable démocrate et il s'opposa vigoureusement à la candidature de Louis-Napoléon BONAPARTE à la Présidence de la République et vota même (sans succès) sa déchéance quand il perçut les ambitions du Prince-Président.
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L'Herne publie dans la collection des Carnets la dernière partie de l'ouvrage qui value et vaut à TOCQUEVILLE d'être passé à une juste postérité, De la démocratie en Amérique. Et le titre que l'éditeur donne à ces chapitres est en lui-même très révélateur et malheureusement tout à fait justifié, puisqu'il a choisi d'en  résumer le contenu par un slogan badigeonné au vitriol : Le despotisme démocratique. Et bien que je dispose de l'édition entière de ce livre, il me plaît de souligner l'étrange et judicieuse initiative de l'Herne et de me référer seulement à ce petit opuscule, à ce fragment symbolique, à cette prophétie lumineuse.
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Souffrez que je vous cite ce passage qui résumera de manière éclatante ce que nous sommes en train de vivre avec l'assemblée des imbéciles (au sens de BERNANOS) qui prétend faire des lois justes et qui ne fait que semer la confusion, la révolte, le découragement et finalement la haine :

"Je pense donc, dit TOCQUEVILLE, que l'espèce l'oppression dont les peuples démocratiques sont menacés, ne ressemblera à rien de ce qui l'a précédée dans le monde ; nos contemporains ne sauraient en trouver l'image dans leurs souvenirs. Je cherche en vain moi-même une expression qui reproduise exactement l'idée que je m'en forme et la renferme ; les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne conviennent point. La chose est nouvelle, il faut donc tâcher de la définir, puisque je ne peux la nommer.
"Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui se tournent sans repos sur eux-mêmes pour se préoccuper de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leurs âmes. Chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l'espèce humaine ; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d'eux mais il ne les voit pas ; il les touche et ne les sent point ; il n'existe qu'en lui-même et pour lui seul, et, s'il lui reste encore une famille, on peut dire du moins QU'IL N'A PLUS DE PATRIE."
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Monsieur HOLLANDE a été élu avec les voix des français d'origine étrangère. Une enquête sur les votes de cette population indique que 97 % du million et quelques centaines de mille d'électeurs qui la constituent, ont voté pour lui, d'où les drapeaux étrangers, essentiellement étrangers, au rassemblement de la Bastille, le soir du 6 mai. Loin de moi l'idée de dénier à ces compatriotes de fraîche date leur qualité de Français. Je mets en revanche fortement en doute leur qualité de patriotes. Monsieur HOLLANDE et ses amis sont en train de vendre la France à l'étranger en flattant ses concitoyens d'origine étrangère pour s'assurer du pouvoir le plus longtemps possible. Je ne sais pas en quoi l'activité professionnelle de monsieur HOLLANDE a produit de la richesse pour notre pays, puisque son métier c'était de faire de la politique. Mais je sais que son activité politique va produire beaucoup de pauvreté, un flot de rancoeur, et un dégoût définitif pour les pratiques des politiciens. Si je pouvais modifier la Constitution, j'inscrirais dans l'article premier que nul ne peut être candidat à l'élection présidentielle s'il ne peut justifier d'une pratique professionnelle privée (j'insiste) d'au moins 5 ans. Ça ferait de la place pour les entrepreneurs, les actifs qui s'échinent à trouver des marchés, à innover, à investir... et finalement à payer des impôts dont une partie sert à payer ceux qui s'acharnent à les dépouiller.
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Voyez-vous, TOCQUEVILLE avait vu juste. Comme le disait Anne ROUMANOFF un jour avec un humour inimitable, si le Président MITTERRAND se retourne dans sa tombe chaque fois que ses affidés font une bêtises, il doit se transformer en ventilateur. Ce brassage d'air posthume n'est que la conséquence d'un dévoiement de la démocratie, d'une prise de pouvoir subreptice, insidieuse et vipérine par un système idéologique qui prive les hommes de la responsabilité de leur vie, et les maintient (comme du reste le dit TOCQUEVILLE) dans l'enfance, au lieu de les préparer à l'âge viril (toujours TOCQUEVILLE).
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Je suis disposé à débattre publiquement avec qui le veut bien sur ces sujets. Je ne doute pas de la bonne volonté de ces responsables politiques ; je conteste leur lucidité et leurs conceptions philosophiques et politiques.

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