mardi 10 juillet 2012

Propagande

-
C'est la première fois que, sans du reste l'avoir voulu, je regarde un journal télévisé depuis les élections présidentielles. Une séquence, sur TF1, nous présente François HOLLANDE à l'Elysée ; il traverse "à pieds" la cour d'honneur, précise une voix enamourée et admirative, va serrer ostensiblement "la main des gendarmes", reçoit ses collaborateurs avec décontraction (il ne porte pas de cravate). Il nous est montré une pièce ou s'affairent des jeunes gens et jeunes filles qui trient du courrier. Le responsable de ce service indique avec gravité et componction qu'il est important de connaître l'opinion des citoyens et que ce service sert à prendre le pouls de l'opinion publique. Il semble, mais je ne me souviens pas de l'avoir entendu expressément, que le responsable prétend répondre à tout ce courrier. Bref, un modèle de démocratie de proximité...
-
Trois jours plus tôt, j'emprunte un bus de la CTS (Compagnie des Transports Strasbourgeois) de la  ligne 13 (direction Lingolsheim Gare) ; je vais dans ce quartier de STRASBOURG qui jouxte LINGOLSHEIM. Derrière l'inconfortable siège où je suis assis, sur un siège non moins inconfortable, un homme d'un certain âge. Nous ne sommes pas bien nombreux dans ce bus. Les échanges sont plus faciles. Soudain, alors que je ne lui demande rien, je l'entends dire : "Je n'ai pas voté pour lui". Je lui réponds, comprenant à  sa mine attristé de qui il veut parler que moi non plus. L'homme me raconte son histoire, sans que je lui demande quoi que ce soit. Avais-je l'air d'un citoyen prêt à entendre sa plainte ? Sans doute. Il est invalide à 80 % et la COTOREP lui versait une pension d'invalidité. Elle lui réclame depuis trois mois, avec insistance, le remboursement de 6000 euros, au motif qu'il a quitté la France pendant une période supérieure à 6 mois, ce qui, paraît-il, conduisait à l'interruption du versement de la pension. Bien entendu, il est insolvable et dans l'incapacité de rembourser cette somme. J'ai écrit, me dit-il, au Président SARKOZY dont j'ai reçu une réponse dans les trois jours : on m'assurait que l'on allait se renseigner et donner suite à mon affaire. Hélas pour lui, ajoute-t-il, les Français ont préféré monsieur HOLLANDE. Qu'à cela ne tienne. Il réécrit au nouveau président, une fois, deux fois, sans que le service si complaisamment présenté au journal de TF1 hier soir, lundi 9 juillet, n'ait daigné lui répondre. Ils ont du prendre du retard chez le Père Noël !
-
Il s'agit d'une anecdote. Mais elle illustre bien la disjonction entre la propagande, les blablas, et la réalité. J'ai conseillé à ce monsieur de ne rien rembourser et de faire appel au Médiateur de la République. Et je me permets de porter à la connaissance de mes rares lecteurs ce que j'ai vécu d'une part, et ce que j'ai entendu de l'autre, en l'espace de trois jours.
-
Il existe bien une spécialité socialiste : celle de la propagande. Je ne comprends pas les journalistes qui présentent de tels reportages sans aucun esprit critique et sans enquête de satisfaction préalable sur le fonctionnement d'une service censé être à l'écoute du citoyen.
-
C'est tout pour ce matin.

Aucun commentaire: