dimanche 15 juillet 2012

Une méthode pour résister

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Des amis et des correspondants me demandent comment il convient de résister à ce climat de décadence qui plane sur l'ensemble des pays dits évolués ou civilisés, et plus particulièrement sur notre patrie dans son actuel contexte politique. En rejeter la cause exclusivement sur le socialisme et ses représentants est probablement injuste. L'un et les autres ne sont que les incarnations d'un mal profond qui nous ronge depuis que nous avons résolument rejeté "ces lois que les dieux ont gravé dans le coeurs des hommes" (SOPHOCLE).
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Je propose donc à ceux de mes lecteurs qui partagent ce désir, de devenir membres actifs de ce Blog et par conséquent de contribuer régulièrement par des billets (et non plus seulement par des commentaires) à une réflexion susceptible de changer, oh ! bien modestement, les choses. Je proposerai, dès leur réponse, une charte d'adhésion qui impliquera l'engagement de respecter certaines règles de courtoisie, de vérification des sources, et de respect de ses adversaires politiques le cas échéant.
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Et comme j'ai la conviction que l'entrée en résistance consiste en premier lieu à investir les lieux qui se prétendent culturels, je vous inviterai à signaler dans vos billets, comme moi je le ferai aussi, les lectures, les lieux, les rencontres où cet esprit de résistance pourra se développer, se propager et commencer à porter son fruit. C'est en continuant de lire les conférences de Gustave THIBON, que m'est venue cette idée. Oyez plutôt ce que dit ce penseur, sans doute l'un des plus incisifs de la fin du siècle dernier et des plus volontairement méconnus des cultureux contemporains, et pour cause :
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"Nous devons prendre conscience que tous, tels que nous sommes, nous avons une petite zone qui dépend de nous et où notre effort doit porter des fruits. Tous, nous pouvons, dans une plus ou moins large mesure, contribuer à recréer ces îlots de santé. Il ne nous appartient pas de forger la fédération européenne ou mondiale, mais nous pouvons commencer à nous fédérer par la base. Il est essentiel de recréer ces petits groupes humains de base sans lesquels les meilleures réformes politiques n'ont aucune efficacité. Si les cellules périphériques ne reprennent pas leur vitalité, l'Etat quelle que soit sa politique ne pourra rien faire. [...] Au fond, le rôle de l'Etat est à la fois très humble et très précieux : il consiste à ordonner, à harmoniser l'activité des cellules sociales de base qui, dans leur domaine propre, se suffisent déjà à elle-mêmes."
(In Gustave THIBON, Les hommes de l'Eternel, Conférence VI, parue aussi dans Économies  et Humanisme, Ecullly, 1944.)
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Et comme le mouvement se prouve en marchant, je vous invite dès à présent à acheter, de toute urgence, ce livre en tous points remarquables. Et puis, si ce Blog collectif prend jour, nous essaierons de voir comment ces petites cellules sociales, faites d'hommes interdépendants et non point ressemblants, pourraient à leur juste mesure, sans faire de bruit, sans claironner, transformer là où elles se sont constituées l'atmosphère toxique qui nous étouffe, celle d'un immeuble, celle d'un petit bout de quartier, d'une petite entreprise, d'un simple bureau même. Pas d'association, pas d'usine à gaz, pas d'encartement : une règle de vie et de comportement humaine, tout simplement, ouverte, saine et témoignante.
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