Le 20 août 1871, le père Lucien VIGNERON, des Missions Etrangères de Paris, embarquait à Marseille, à bord de L'Alphée, un navire des Messageries Maritimes, à destination de la Chine. On lui avait donné comme destination et comme épouse (ce sont les mots mêmes des MEP) le Sichuan, une province chinoise jouxtant le Tibet. Après moultes péripéties et une remontée aventureuse du Yang Zi Jiang, le Fleuve bleu, il arrivait enfin à destination de la mission que ses supérieurs lui avait confiée.
Arrivée sur place (en février 1872), il pense à sa patrie :
"La France ! Elle est au moins connue ici ! elle est connue au Se-Tchouan ! J'ai dit ailleurs combien j'avais été attristé de voir que rien ou presque rien ne me rappelait mon pays pendant mon long voyage à travers la Méditerranée, et la mer des Indes surtout; combien j'étais heureux en foulant le sol de la Cochinchine française; mais en quittant notre colonie, derechef, je n'ai plus jamais aperçu que l'étranger ; l'Anglais et l'Américain sont partout sur le littoral à Hong-Kong, à Chang-Hay, à Han-Kéou. Et maintenant, me voilà perdu au fond de l'Empire chinois et je retrouve mon pays, ma langue, mes usages, ma religion avec les missionnaires, et les chrétiens et les païens mêmes qui m'entourent ne connaissent qu'une nation européenne, la France !"
In
Abbé Lucien VIGNERON.
Deux ans au Se-Tchouan (Chine centrale), p. 60.
Bray et Retaux, Libraires-Editeurs, Paris, 1881.
(Je possède ce livre dans ma Bibliothèque).
Voyez-vous, madame la Ministre qui opposez le curé à l'instituteur, ce ne sont pas les instituteurs français qui ont fait connaître au Chinois du SICHUAN notre patrie et l'ont fait aimer ainsi que sa langue et son histoire. (Ils l'auraient, les instituteurs, pu si le gouvernement avait pris cette initiative.) Ce sont ces curés que vous vomissez de votre jolie bouche. Ils ont fondé des écoles, des orphelinats, des hôpitaux, se sont épuisés à la tâche pour ces Chinois si attachants, les curés. Certains ont été martyrisés (le Père VIGNERON cite le Père RIGAUD au nombre de ces martyrs). Mais vous, vous croyez qu'ils ont propagé l'obscurantisme et je ne sais quoi alors qu'ils unissaient dans un même amour leur patrie et leur Seigneur. Vous êtes trop engluée dans votre idéologie pour comprendre ce qui se jouait là. Tant pis pour vous. C'est regrettable.
Arrivée sur place (en février 1872), il pense à sa patrie :
"La France ! Elle est au moins connue ici ! elle est connue au Se-Tchouan ! J'ai dit ailleurs combien j'avais été attristé de voir que rien ou presque rien ne me rappelait mon pays pendant mon long voyage à travers la Méditerranée, et la mer des Indes surtout; combien j'étais heureux en foulant le sol de la Cochinchine française; mais en quittant notre colonie, derechef, je n'ai plus jamais aperçu que l'étranger ; l'Anglais et l'Américain sont partout sur le littoral à Hong-Kong, à Chang-Hay, à Han-Kéou. Et maintenant, me voilà perdu au fond de l'Empire chinois et je retrouve mon pays, ma langue, mes usages, ma religion avec les missionnaires, et les chrétiens et les païens mêmes qui m'entourent ne connaissent qu'une nation européenne, la France !"
In
Abbé Lucien VIGNERON.
Deux ans au Se-Tchouan (Chine centrale), p. 60.
Bray et Retaux, Libraires-Editeurs, Paris, 1881.
(Je possède ce livre dans ma Bibliothèque).
Voyez-vous, madame la Ministre qui opposez le curé à l'instituteur, ce ne sont pas les instituteurs français qui ont fait connaître au Chinois du SICHUAN notre patrie et l'ont fait aimer ainsi que sa langue et son histoire. (Ils l'auraient, les instituteurs, pu si le gouvernement avait pris cette initiative.) Ce sont ces curés que vous vomissez de votre jolie bouche. Ils ont fondé des écoles, des orphelinats, des hôpitaux, se sont épuisés à la tâche pour ces Chinois si attachants, les curés. Certains ont été martyrisés (le Père VIGNERON cite le Père RIGAUD au nombre de ces martyrs). Mais vous, vous croyez qu'ils ont propagé l'obscurantisme et je ne sais quoi alors qu'ils unissaient dans un même amour leur patrie et leur Seigneur. Vous êtes trop engluée dans votre idéologie pour comprendre ce qui se jouait là. Tant pis pour vous. C'est regrettable.
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