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Au lieu d’un château fort dressé au milieu des terres,
pensons plutôt à l’armée des étoiles jetée dans le ciel.
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Une
analyse sans concession des méfaits du libéralisme-libertaire par Jean-Claude
MICHEA et Marc HUNYADI
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"On
imagine sans peine la quantité de phénomènes sociaux que cette approche purement « citoyenne » de la
lutte politique se trouve, du coup, philosophiquement contrainte d’abandonner
ou de laisser dans l’ombre :
« l’individualisme croissant, le culte de la performance, l’économisme
ambiant, la marchandisation de tous les biens, la judiciarisation des rapports
humains, la darwinisation des rapports sociaux, la perte de solidarité entre les générations, la technicisation
de l’homme et de son environnement, la standardisation des biens culturels, la
normalisation des comportements, l’uniformisation des modes de vie, la religion
du chiffre dans tous les domaines de l’action humaine, la domestication des
individus par le monde du travail : tous phénomènes généraux qui ont une
emprise très directe sur nos contextes de vie les plus immédiats et qui, en
conséquence, nous façonnent jour après jour, comme l’eau érode le lit de la
rivière. » (Marc HUNYADI). Une analyse aussi radicale risque naturellement
de désarçonner tous les lecteurs issus de la « génération
MITTERRAND » (celle dont les clips publicitaires de McDonalds et de
Benetton savent, de nos jours, si bien capter l’imaginaire politique et
culturel). Elle s’inscrit pourtant de façon on ne peut plus claire dans le
cadre de cette pensée dialectique qui
était celle, au XIXe siècle, de la majorité des critiques
socialistes et anarchistes du nouveau
monde capitaliste naissant. Avant, bien sûr, que Karl MARX ne soit
contraint de céder la place à Benoît HAMON, Rosa LUXEMBURG à Najat
VALLAUD-BELKACEM et Mikhaïl BAKOUNINE à Emmanuel MACRON."
Cité
par Jean-Claude MICHÉA.
In
Le loup dans la bergerie.
Climats. Un département des Éditions
Flammarion, Paris 2018. (Page 135.)
MICHÉA cite Marc HUNYADI et son ouvrage La
Tyrannie des modes de vie. Le bord de l’eau, Paris, 2015.
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Comment
le parieur bénédictin peut-il réagir ?
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Marc
HUNYADI fait une analyse excellente des tares de notre société post-moderne,
tout entière tournée vers la consommation. La question qui se pose au parieur
bénédictin est d’une brûlante et terrible actualité. Il me semble, et je vais
essayer de le montrer, que le mouvement des Gilets jaunes est une manière
inédite, et très française de barrer la route à ces dangereuses chimères du
libéralisme-libertaire.
Ce
que les élites auto-proclamées ne supportent pas, et que j’admire, moi,
profondément, c’est la naissance d’une nouvelle manière de considérer les
autres. En se rendant proches les uns des autres, sur les ronds-points et dans les manifestations,
les Gilets jaunes réinventent les liens sociaux et tordent le cou à l’individualisme
croissant dont les puissances d’argent ont besoin pour vendre leur camelote. C’est
aussi le mélange des générations que les politicards essayent de séparer en
distinguant les « travailleurs », les « retraités », les « jeunes »
ou les chômeurs. Or, sur les ronds-points, il y avait des jeunes, des gens
âgés, des retraités, des salariés, des artisans, des commerçants, tout ce
peuple que méprisent les diplômés de l’ENA ou de polytechnique. Ainsi se trouve
restauré le lien intergénérationnel : c’est un miracle de l’intuition
française. Je trouve très symptomatique de constater que 60 % des radars
destinés à piéger les automobilistes qui dépasseraient les 80 km/h aient
été saccagés. Certes, je n’approuve pas ces dégradations. Mais la technique n’attend
pas, et l’on remplacera, comme je l’ai lu, les radars par des voitures banalisées
dont les grands tentacules continueront de pomper l’argent des contrevenants.
Technique partout ! Internet pour les déclarations de revenus, par
exemple, et tant pis pour ceux qui n’y ont pas accès ou sont désarmés devant la
complication invraisemblable des formulaires ! Marchandisation ? Avez-vous
entendu les plaintes (enfin celles que les médias ont bien voulu nous faire
connaître) sur la perte de chiffre d’affaire entraînée par l’action des Gilets
jaunes, comme si toute la vie humaine se résumait au commerce et à l’échange
des marchandises et non aux conditions effectives de la vie des hommes. On n’en finirait pas de commenter par des exemples concrets
les tares dénoncées par HUNYADI et dont les médias ne parlent jamais.
Le
parieur bénédictin n’est pas de ceux qui vont REVENDRE un cadeau qu’on lui a fait à Noël et qui ne lui
convient pas. Il reconnaît la valeur symbolique de ce cadeau et le serre
précieusement contre son cœur en pensant à celui ou celle qui le lui a donné.
Le parieur bénédictin ne se fournit pas en fruits exotiques arrachés à la terre
d’Afrique, d’Amérique ou d’Asie ; il achète les fruits du maraîcher
voisin, ses pommes de terre et ses tomates, quand c’est la saison. Il vit
sobrement. Et s’il a du mal à se passer de café ou de chocolat, il privilégie
les productions équitables de ces précieuses denrées. Il préfère la marche à
pied à la voiture pour faire ses courses. Il sourit à ceux qu’il croise dans
les petits magasins de quartier, leur dit bonjour et s’intéresse à eux, à leur
famille, à leurs projets. Bref, il crée de petites communautés humaines, à
taille humaine, à soucis humains. Il se moque du CAC 40 et des affreux soucis
des dirigeants des grands groupes qui, accablés par tant d'infortunes, ne savent les alléger
qu’en augmentant leur traitement.
C’est
ce que ne peuvent ou ne veulent pas comprendre les élites politiques pour lesquelles il n’y
a qu’un terme à l’alternative : c’est à prendre et il n’y a rien à laisser.
Je
vous mets ci-dessous un lien et une carte qui vous montrent où gisent les
principales sources de pollution dans le monde (un navire ordinaire brûle 300 tonnes
de fioul par jour). Vous comprendrez pourquoi la taxe sur les carburants est une aimable manière de taxer les moins riches en mettant au compte de l'écologie l'incapacité des pouvoirs publics à faire des économies.
Jetez un coup d’œil sur le trafic maritime en temps réel en consultant le lien ; il paraît que ce sont les automobiles qui polluent le plus !
http://www.pilotage-maritime.nc/ais.php
Avions dans le ciel, au-dessus de l'Europe, le 8 décembre 2018, heure non précisée.
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