lundi 17 mars 2008

Après les élections

Nombre de maires sortants, de ""droite" surtout, mais aussi de "gauche" en moindre nombre, n'ont pas été réélus. La première de nos pensées doit être de gratitude. Ils se sont dévoués au bien commun, et, selon Thomas d'Aquin, c'est là la forme suprême de la charité. Nous leur devons bien ces remerciements. Ils ne nous empêchent pas de critiquer telle ou telle décision, certes, mais, je le maintiens, nous leur devons, nous le devons à leur personne. Quant à leur doctrine, c'est une autre affaire.
Une fois encore les commentaires des journaux donnent de la situation un reflet caricatural. "Vague rose" dit Le Monde. Mais quand on voit que nombre de mairies se sont jouées à moins de 0,7 ou 0,8 % des voix en faveur du candidat socialiste, (et beaucoup plus rarement, comme à Marseille, en faveur du candidat de la majorité) on est amené à penser, selon les media, que la France est divisée en deux camps de force égale, deux camps en état de guerre civile permanente. Or un sondage daté des 15 et 16 mars indique clairement le désir des Français d'accélérer le rythme des réformes, et de poursuivre l'ouverture politique (68 % des sondés !). Si j'étais politologue, je concluerais que ce qui a été sanctionné c'est le comportement, la façon d'être du Président de la République, non point dans ses aspects politiques, mais dans ses aspects privés. C'est là une interprétation, certes, mais elle est très vraisemblable. En tout cas, un fait est certain, ce que les media appellent bêtement "la gauche" a remporté une réelle victoire en termes de mairies "conquises" (ah ! ce mot guerrier!), et il va lui falloir expliquer, elle qui a demandé un vote sanction, comment elle entend s'y prendre pour "augmenter le pouvoir d'achat", en utilisant le seul levier politique qu'elle connaît : l'impôt.
Je prends aujourd'hui les paris : les impôts des villes passées à gauche vont augmenter dans des proportions faramineuses, et les citoyens n'auront plus que leurs yeux pour pleurer à cet activisme fiscal. Les "associations", courroies de transmission classiques de l'agit prop socialiste vont être copieusement arrosées, sans qu'il y ait le moindre contrôle de l'usage des subventions attribuées. Et aux prochaines élections, il y aura un très joli changement de cap. Ainsi va en France une démocratie dévoyée par l'absence de réflexion politique.
J'essaierai de vous démontrer demain, comment le concept dit "d'égalité", tel qu'il est perçu et mis en pratique par le socialisme, conduit à l'indifférenciation sociale, préambule à toute les violences, à toutes les crises mimétiques. J'utiliserai pour cela les analyses de mon cher René GIRARD.

1 commentaire:

Anopheles a dit…

Je ne peux que m'associer à ces propos et exprimer moi aussi ma gratitude aux élus sortants.

Je suis profondément choqué par l'attitude de nombre d'hommes politiques cherchant à prêter à ce scrutin local un message national.

Pourtant, les Français ne s'y trompent pas, et un sondage cité sur iTélé au soir du second tour (désolé, je n'ai pas retenu la source) rappelait que 70 % des français avaient voté avec des préoccupations locales et seulement 26 % pensaient adresser par leur vote un avertissement (18 %) ou un encouragement (8%) au gouvernement.

J'appelle à plus de responsabilité et à un véritable statut de profession pour nos politiques. Attribuer sciemment à un scrutin strictement local des enjeux nationaux relève de la faute professionnelle, et devrait être sanctionné.