Comment ne pas être ému devant la misère de ces roms installés, illégalement, dans des campements de fortune ? Ils vivent dans des conditions indignes ; il est inutile de le nier. Mais les médias, France 3 et France 2 en tête, présentent la situation d'une manière qui m'exaspère. Le but de leur reportage n'est pas de venir en aide à ces pauvres gens. Il est de susciter dans l'esprit des téléspectateurs une réaction de rejet des mesures prises par le Président de la République pour enrayer cette immigration incontrôlée.
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Il y a bien des questions à se poser, en effet. D'abord, il convient de se demander si tous les roms vivent dans une situation de misère ? J'ai vu de mes yeux des campements de gens du voyage venus de Roumanie, qui vivent dans de luxueuses caravanes et possèdent des voitures puissantes (immatriculées en France ou en Allemagne) que ni vous ni moi n'aurions les moyens de nous payer. Tous les roms ne sont donc pas miséreux. Ensuite, il serait intéressant d'interroger les SDF et tous ceux qui font la manche dans les rues de Paris. J'ai, personnellement, rencontré rue du Bac, rue du Four, et à la station Sèvres-Babylone, des personnes qui m'ont dit qu'il était très difficile de s'installer sur le trottoir pour quêter quand le quartier était quadrillé par des roms dont le métier est de vivre de mendicité. Je pense à une certaine Jacqueline qui, ayant reçu d'un généreux donateur un billet de 10 euros s'est vue déloger sans ménagement par un rom qui ne voulait pas la voir empiéter sur son territoire. Jacqueline fait donc la manche, non point assise, mais en déambulant et en interpellant les passants qui lui semblent avoir une bonne tête. Autre question : comme ces pauvres gens ont-ils pu arriver chez nous depuis la Roumanie ? Qui les amène ici ? Des filières clandestines ? Faut-il qu'ils payent pour gagner l'Eldorado ?
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Les médias exhibent avec complaisance des images qui nous ébranlent et suscitent notre pitié ; ils interrogent les responsables des associations qui défendent "les droits de l'homme", interviewent telle femme qui, avec naïveté, indique qu'elle n'a pas envie de retourner en Roumanie, alors qu'elle peut scolariser en France ses enfants et qu'elle bénéficie de Sécurité Sociale, bien qu'elle n'ait pas de travail. Mais je n'ai jamais vu que l'on interroge les habitants sédentaires qui vivent près de ces camps de fortune. Comment vivent-ils cette proximité ? Y a-t-il des incidents ? Je connais une village alsacien dont les habitants, révoltés de voir leur stade de foot-ball encore envahi illégalement par des caravanes, ont bloqué le terrain jusqu'à ce que la police expulse les intrus. Je ne dis pas que c'est bien. Je dis que ça existe et qu'à force de présenter unilatéralement les événements, on obtient exactement le contraire de ce que l'on cherche à obtenir.
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La Roumanie fait partie de l'Union Européenne. Elle possède une importante communauté rom. Elle en persécute la partie la plus misérable, mais elle accueille avec reconnaissance celle qui s'enrichissant dans la partie occidentale de ladite Union, se fait construire des villas dont nous ne pouvons imaginer ni la taille ni le luxe. Il conviendrait peut-être de s'interroger sur l'origine de cette richesse. Là encore, je ne cherche pas à faire de procès. Je pose des questions, et elles me semblent légitimes. Je me souviens très bien, lors d'une enquête faite à Sélestat - je ne donnerai pas d'autres précisions - avoir entendu une enseignante, en tout point remarquable, me raconter l'histoire de ce jeune de 15 ans, membre d'une communauté gitane sédentarisée depuis des décennie et peut-être même des siècles, la communauté dite "des vanniers", qui lui déclarait tout fier : "Dans ma race, on ne travaille pas". Je garantis l'authenticité de l'anecdote. Il s'agissait d'un jeune gitan et non d'un rom. Mais la remarque me semble intéressante.
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En somme, si nous acceptons chez nous ces pauvres gens, il faut (a) les loger décemment ce qui implique qu'ils acceptent d'être sédentarisés ; (b) demander à la Roumanie de contribuer financièrement à l'installation de communautés qu'elles ne veut ou ne peut accepter sur son sol ; (c) définir une politique vigoureuse d'assimilation (et non point d'intégration) : cours de langue française, formation professionnelle, soutien (éclairé et discerné) aux associations qui s'occupent de ces communautés ; (d) accepter de voir nos impôts locaux augmenter pour équiper des aires de stationnement (prévus par la loi), destinées à accueillir ceux des roms qui ne peuvent ou ne veulent pas abandonner leur mode de vie nomade. Tout le reste est de la littérature, une littérature de bas étage, indigne de notre pays. Personnellement, je ne défendrai jamais des associations ou des mouvements politiques, qui au nom du "coeur", acceptent de voir la loi constamment et sciemment violée par des gens qui la connaissent mieux qu'eux, et ne cessent de la détourner à leur profit.
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Je persiste donc et signe. Je croirai à la bonne fois des journalistes le jour où ils accepteront sur le terrain de leur maison de campagne dix ou vingt caravanes et qu'ils fourniront gracieusement à leurs occupants l'eau et l'électricité. Sinon, je maintiendrai qu'ils désinforment.
2 commentaires:
Votre sentiment de pitié envers les Roms, ces « pauvres gens », est dégoûtant.
Quant à la contrefaçon du titre Politis, hebdomadaire créé en 1991, c'est un délit.
Monsieur,
Je ne sais qui vous êtes. L'anonymat est facile quant il s'agit ce critiquer. Vous constaterez que je n'ai pas de pseudonyme et qu'il serait facile de savoir où j'habite. Ce ne semble pas être votre cas. L'utilisation du titre Politis-Philippe est parfaitement légal. J'ai vérifié ce point. Peu m'importe donc ce que vous pouvez penser là-dessus. Du reste, je n'ai jamais reçu la moindre remarque de l'hebdomadaire Politis. J'aurais bien entendu changé de nom si je m'étais mis en tort. J'ignorais l'exitence de cette revue quand j'ai choisi ce nom. C'est justement parce qu'il était déjà utilisé que j'ai rajouté mon prénom.
Quant aux Roms, au risque de vous décevoir, je ne vois pas en quoi éprouver de la pitié pour des gens qui sont persécutés chez eux, et vivent chez nous dans des conditions infra-humaines, est dégoûtant. Il me semble, moi, que c'est votre réaction qui est déplacée, et le mot est faible.
J'ai bien l'honneur, monsieur, de vous saluer.
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