François FILLON a sans doute été très maladroit en incriminant les prévisions hasardeuses de Météo France dans la pagaille qui a régné ces jours derniers en région parisienne (et sans doute ailleurs, mais cela n'intéresse pas les médias qui, siégeant à PARIS surtout, pratiquent l'auto-ombiloscopie, activité qui consiste pour l'essentiel à se contempler le nombril avec amour et attendrissement), après les abondantes chutes de neige. Mais la campagne de critiques qui submerge notre premier ministre est d'un ridicule achevé.
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Madame DUFLOT, l'égérie des écologistes, annonce depuis des mois, avec une certitude qui confine à la croyance, que le climat se réchauffe, mais elle n'en dit pas moins ce matin, à la radio, que la météo n'est pas une science exacte. Il est vraisemblable que les basses températures activent les centres cérébraux du bon sens. Car si la météo ne peut prévoir sur 24 heures, combien plus ne le peut-elle pas sur vingt ans. Peut-être pourrait-elle commenter ce point ?
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Accuser l'incurie des pouvoirs publics, le manque de moyens, les responsables politiques en charge du pays, de tous les inconvénients entraînés par ces chutes de neige me semble être d'une rare bêtise. C'est pourquoi il paraît que madame ROYAL "s'est lancée dans la bagarre" (dixit le site MSN ou France-Info, je ne sais plus). Prendre les citoyens pour des imbéciles afin de recueillir leur suffrage porte un nom : démagogie. Mais la candidate malheureuse n'en est pas à son coup d'essai. Je n'en disconviens pas : rester bloquer toute une nuit dans sa voiture, parce que les routes sont impraticables, est fort pénible. Je comprends que les victimes en soient énervées. Mais trouver un coupable dans les ministres est d'une rare injustice, à moins d'admettre qu'ils sont tout puissants et qu'ils font, littéralement, la pluie et le beau temps. Si les automobilistes, au lieu d'abandonner leur voiture en plein milieu de la chaussée, désespérés d'une longue immobilité, avait attendu quelque peu, il leur aurait été possible de la garer leur voiture, avec le concours des gendarmes et des policiers, sur le bord de la route. Mais en ces matières, l'incivisme prend le pas sur le souci des autres. Nombre d'embouteillages n'ont pas d'autres origines que cette obstruction égoïste.
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Il est une autre leçon à tirer de ces météores inattendus : notre société a atteint un tel degré de complexité, que le moindre grain de sable suffit à en bloquer les délicats mécanismes. On devrait plutôt s'étonner de constater que malgré cette complexité, ça marche plutôt bien en temps ordinaire. Mais non ; le gouvernement doit faire la pluie et le beau temps. C'est ce que disent les médias, l'opposition, et le citoyen ordinaire harassé par des conditions de transport difficiles. Et cela soulève bien des questions sur la façon dont nous prenons chacun notre vie en charge plutôt que la remettre entre les mains d'une idole inhumaine qui a pour nom État.
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Et la grande erreur de monsieur FILLON est de donner à nous faire croire que s'il avait été prévenu convenablement, il aurait pu éviter tous ces désagréments. Non, c'est faux, et de plus c'est faire croire que l'idole peut tout.
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