La voie de la nature, un chemin vers Dieu ? D'où vient que devant le spectacle des beautés de la nature, quelque chose en nous s'émeut, nous élève l'esprit et nous interroge, confusément ou non, sur la signification de ce que nous voyons ? Voici quelques photos de diverses réalités naturelles. Je vous les livre en vous demandant d'en choisir une et d'écrire ce que vous ressentez à sa vue. A titre de démonstration, je vais le faire pour un des planches de Radiolaires publiées par HAECKEL au milieu du XIXe siècle.
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Je m'émerveille de la délicatesse de structure du squelette siliceux de ces micro-organismes qui constituent une composante du plancton animal, je suis étonné par la variété des formes, j'observe aussi que certains de ces Radiolaires épousent une forme quasi sphérique, et utilisent à cette fin des structures hexagonales et pentagonales. Je vérifie que le nombre de pentagones est bien égal à 12. Il est en effet impossible de construire de telle structure sans utiliser ce nombre, pas un de plus, pas un de moins. Et en outre, le nombre d'hexagones n'est pas quelconque. Il est possible de le déterminer mathématiquement. Les Grecs avaient déjà eu l'intuition des relations qui existent entre les mathématiques et le monde divin. Mais ici, on touche à autre chose ; je veux dire que l'on touche à la NECESSITE, à ces réalités nécessaires qui font que Dieu lui-même ne peut faire qu'elles soient autrement, et comme il est intellectuellement impossible de limiter la toute puissance de Dieu, il faut que cette nécessité de nature, dans le monde où nous vivons, soit un reflet de ce qu'il est et qu'il veut pour nous, dans la situation qui est la nôtre. Je les trouve très belles ces structures. Et quoique naturelles, elles rejoignent la voie de la beauté, autre chemin vers Dieu. Il y a comme une cohérence, une unité entre ces voies.
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Je vous invite à faire ce genre de commentaires. J'ai pris l'image la plus difficile. Mais il en est d'autres qui font naître en mon coeur des sentiments de douceur, d'émerveillement, d'éblouissement, en un mot qui m'émeuvent. Allons, maintenant au travail. Vous pouvez choisir entre six photos (celle des Radiolaires y compris) prises dans des domaines naturels très différents. Laissez-vous émouvoir. Mon commentaire n'est pas ému, je le confesse, mais s'il ne l'est pas c'est pour des raisons qui tiennent à ma profession ; j'ai enseigné la Virologie, et les règles de construction des virus quasi sphériques sont les mêmes que celles des Radiolaires. Je n'ai pas pu échapper à cette détermination.
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Dessins de Radiolaires publiés par HAECKEL au milieu du XIXe siècle.
Une orchidée.
Un papillon.
L'aube sur la montagne.
La nébuleuse d'Orion.
Cristal d'améthyste sur quartz.
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Et maintenant, que dites-vous ?
4 commentaires:
Une première version de ce billet comportait des fautes d'accord? Je prie mes lecteurs d'excuser ces erreurs. Il est difficile de les repérer sur écran.
Non, cher Monsieur Poindron, je vous ne suivrai plus sur ce chemin-là. Je suis entièrement d’accord avec vous sur la beauté de la nature, de la musique, de certaines peintures, j’ai beaucoup voyagé et vu des choses enchanteresses, j’ai été transportée maintes et maintes fois, mais c’étaient des émotions purement artistiques, des enchantements de l’esprit et des yeux.
Vos photos sont très belles, mais elles ne m’émeuvent pas. Je n’ai rien à en dire. Cette orchidée est parfaite. L’étincellement de cette améthyste est un pur enchantement. Cette aube sur la montagne est magnifique. Et vous avez pris la plus facile, la sidérante perfection de ces Radiolaires !!! Mais je ne ressens rien parce que, d’une part, ce ne sont que des photos et que je reste en deçà de l’artiste qui les a prises.
La nature est belle mais quand elle se déchaîne pour détruire l’homme, vous la trouvez toujours aussi profondément parfaite ? Vous restez en osmose avec elle et avec Dieu ? Quand les torrents de boue se déversent dans les villes, quand le Tsunami ravage le Japon, avez-vous trouvé ce spectacle transcendant ? Les volcans aussi sont très beaux mais quand ils entrent en éruption et déversent leur lave en fusion sur les habitations proches, que pensez-vous du phénomène ? Je suis allée aux Canaries, je peux vous dire que le spectacle de cette île ravagée par un volcan est d’une tristesse épouvantable. Tout est noir, le sable est noir, l’île est noire. Plus rien ne pousse, plus une fleur, plus une herbe. Il ne reste que la mer et le soleil qui rendent encore cette vision plus épouvantable. Il faut vraiment faire abstraction de cela pour aller s’héberger dans les hôtels clubs et se focaliser résolument sur la mer et le soleil !!!
En ne parlons pas des villes de Pompéi et d’Herculanum ensevelies sous les cendres du Vésuve et restées en l’état !!!!
Vous parlez toujours de la beauté, comme d’un passage vers Dieu, d’accord, mais regardez, Monsieur Poindron, la dictature de la beauté de nos jours. Est-ce bien raisonnable de parier sur des gens uniquement parce qu’ils sont beaux ? De conditionner des adolescents pour qu’ils soient tous la même copie conforme d’un modèle qu’ils définissent comme la beauté ? Avez-vous pensé aux centaines de jeunes et moins jeunes qui sont soumis à ce diktat, subissent des opérations insensées pour parvenir à cet idéal de beauté physique auquel ils veulent tous ressembler ? Et d’autres, qui sont malheureux, désespérés, parce qu’ils n’y arriveront jamais ? Puisque la beauté mène à Dieu, forcément que si l’on se trouve laid, ou que l’on est laid, la route nous sera barrée à tout jamais. Vous rendez-vous compte de l’horreur ? Vivre à tout jamais avec un être qui est vous et que vous n’aimez pas, parce qu’il n’est pas beau !!! Parce qu’en vous regardant, les gens ne trouveront pas le…. « chemin » ni « l’émotion mystique » ? Ni peut-être même simplement l’amour ? Et savez-vous à quel point il est difficile de prouver le contraire à un adolescent qui se trouve laid et qui s’enferme en lui-même ? Peu lui importe la beauté morale. Il n’a qu’une hantise. Se retrouver en proie aux moqueries des plus cruels….
Et ces hommes défigurés par les guerres, que l’on a essayé de reconstruire, ces visages détruits, faut-il détourner notre regard d’eux ?
Cher Monsieur Poindron, vous êtes chrétien et surtout aussi très épicurien. Mais je vous suis reconnaissante d’essayer de m’aider et je reconnais la perfection mathématique de nombreuses figures de la nature.
Mes émotions les plus fortes, moi, je les ressens maintenant en regardant grandir un enfant, en l’écoutant, en le regardant vivre, et surtout en voyant les miracles de la vie que sont mes propres enfants ! Et que je n’ai toujours pas réalisés ! C’est là que mes doutes se fissurent et que j’entrevois, dans ces instants magiques, la véritable lumière d’un Dieu éventuel !
Je répondrai à vos très sérieuses objections dans un billet spécifique. Tout ce qui touche l'homme m'intéresse, et en particulier tout ce qui exprime son expérience de la vie. Je voudrais indiquer clairement que mes propos n'ont aucune visée prosélyte. Chacun a sa propre voie (je l'ai souvent dit) et j'ai trop le respect de l'intériorité de mes semblables en général et de mes lecteurs en particulier pour rentrer dans des considérations qui seraient de ma part une preuve de stérilité humaine et spirituelle. Personnellement, je suis ému par la photo du lever de soleil sur les montagnes. La scène me rappelle trop de souvenirs sur lesquels je ne m'étendrai pas. Vous avez noté que mon commentaire sur les Radiolaires est très "intellectuel", sec même. Voilà la limite de ma tentative ; c'est mon expérience personnelle. En outre, et vous le soulignez avec beaucoup de justesse, il y a loin d'une photo à la réalité... Mais je suis très touché de votre droiture et je me permets de vous le dire.
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