mercredi 28 janvier 2015

28 janvier 2015. Nouvelles de la Résistance. Liberté versus irresponsabilité...

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Il faudrait me bâillonner pour que je cessasse de clamer notre devise :

Non, mille fois non nom, dix mille fois non ! Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche 
de devenir vrai, c'est la lâcheté !
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Deux choses avant de vous délivrer la citation du jour :
Je voudrais rappeler à mes lecteurs que le point de départ de notre très bel échange avec Pascal HUTTEN et Pierre-Henri THOREUX est la constatation faite par les libraires : les ventes du Traité de la Tolérance ont bondi de 40 % consécutivement aux attentats qui ont frappé notre pays. Je m'étais étonné qu'on attribue à VOLTAIRE un esprit infini de tolérance, alors que nombre de ses écrits témoignent d'un mépris profond pour les juifs et leur religion. Pascal HUTTEN, à juste titre, a apporté quelques nuances au côté abrupt de cette affirmation et indiqué qu'il était nécessaire de pratiquer une lecture totale des oeuvres du "philosophe" pour comprendre ce qu'il voulait dire vraiment. Cela est vrai. Mais il faut bien reconnaître qu'en sélectionnant dans l'Ancien Testament ce qui allait à l'appui de sa démonstration, VOLTAIRE a délibérément oublié de pratiquer cette intertextualité sans laquelle il est impossible de comprendre ce dernier. Je rappelais aussi que les philosophes des Lumières ont préparé par leurs écrits et leurs réseaux de relation la Révolution et je vous résumais la prophétie de CAZOTTE qui, en 1788, dans un élégant salon parisien, a vu LA HARPE prophétiser la mort violente ou le suicide des grands noms qui formaient la compagnie de cette célèbre soirée. Je vous disais que cet aspect préparatoire à la Révolution des sociétés de pensée et des philosophes a été admirablement analysé par Augustin COCHIN (lequel a pu démontrer - il était archiviste-paléographe -  que ce crétin d'AULARD avait manipulé les données des archives relatives au Bureau dit des Exécutions [des lois]). Enfin, je vous disais aussi que l'on chantait en choeur, ce soir-là, le fameuse chanson que j'ai attribué à tort à DIDEROT, où il était question de pendre le dernier prêtre avec les tripes du dernier roi ; cette chanson a été écrite par l'abbé MESLIER, un prêtre athée, très bon au demeurant avec ses paroissiens, défenseur des pauvres, dénonciateur des injustices sociales. On ne découvrit son athéisme qu'après lecture de son Testament. Il semble que VOLTAIRE ait connu ce document assez longtemps après qu'il eut été divulgué.  Il faut à ce propos signaler ceci : (a) l'abbé MESLIER dénonça en chaire les injustices des grands à l'égard des petits et il eut maille à partir avec son évêque. (b) Il est encensé aujourd'hui, et publié, étudié, analysé par des philosophes ou des sociétés matérialistes voir communistes. On peut avancer que la qualité de prêtre de l'Abbé MESLIER est, outre sa pensée athée, matérialiste et communiste avant la lettre, un argument de poids pour le mettre en avant et faire rentrer dans la pensée des lecteurs le doute quant à la bonne foi des prêtres d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Voici un portrait de l'abbé MESLIER.



Deuxièmement, Pascal HUTTEN me reproche de parler de ce prêtre comme d'un imposteur (BERNANOS a très bien décrit dans son roman L'imposteur, un ecclésiastique que l'on pourrait comparer à l'abbé MESLIER). Il me semble en effet qu'il y a une certaine contradiction entre l'état de vie que l'on a choisi, dont on se réclame et dont on vit, et des pensées secrètes qui voient le jour longtemps après la mort de celui qui les a formées. Mais la situation n'est pas nouvelle, et des imposteurs pullulent dans notre monde : en somme la distorsion entre les pensées réelles (les sans dents) et l'action claironnée (je défends les pauvres) est un phénomène courant, surtout dans le monde politique.
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1. La citation du jour.
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Voici une citation tirée du très célèbre discours qu'Alexandre SOLJENITISYNE prononça à l'Université d'HARVARD : Le déclin du courage, Discours de Harvard le 8 juin 1978. Ce passage a été lu à une veillée organisée par les Veilleurs après les attentats. Je remercie AXEL qui a eu la gentillesse de me communiquer ces textes. Absent de PARIS je n'ai pu participer à cette magnifique soirée.

La faillite politique et spirituelle d’une liberté irresponsable.

«  A elle seule, la liberté dénudée ne saurait en aucune façon résoudre tous les problèmes de l’existence humaine et elle en pose une foule de nouveaux. Mais, tout de même, dans les premières démocraties, y compris l’américaine à sa naissance, tous les droits n’étaient reconnus à la personne humaine qu’en tant qu’oeuvre de Dieu ; autrement dit, la liberté n’était confiée à la personne que sous condition, en supposant une permanente responsabilité religieuse : tel était l’héritage du millénaire précédent. Il y a encore deux cents ans, en Amérique, il y a même cinquante ans de cela, il eût semblé impossible d’accorder à l’homme une liberté sans freins, comme ça, pour l’assouvissement de ses passions. Depuis lors, toutefois, dans tous les pays occidentaux, cette liberté s’est érodée, on s’est définitivement libéré de l’héritage des siècles chrétiens avec leurs immenses réserves de pitié et de sacrifice, et les systèmes étatiques n’ont cessé de prendre l’aspect d’un matérialisme de plus en plus achevé. En fin de compte, l’Occident a défendu avec succès, et même surabondamment, les droits de l’homme, mais l’homme a vu complètement s’étioler la conscience de sa responsabilité devant Dieu et la société. Durant ces dernières décennies, cet égoïsme juridique de la philosophie occidentale a été définitivement réalisé, et le monde se retrouve dans une cruelle crise spirituelle et dans une impasse politique. Et tous les succès techniques, Cosmos compris, du Progrès tant célébré n’ont pas réussi à racheter la misère morale dans laquelle est tombé le XXe siècle et qu’il eût été impossible d’imaginer, fût-ce à partir du XIXe. »

Le déclin du courage, Discours de Harvard le 8 juin 1978.
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2. Commentaires.
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JE NE SUIS PAS CHARLIE, si CHARLIE c'est se faire le porte-drapeau d'une liberté dénudée. Je n'ai rien d'autre à rajouter, tant je trouve lamentable la récupération politique, financière (nos impôts vont servir à pérenniser l'existence de ce torchon), psychologique et idéologique de l'assassinat monstrueux de nos compatriotes. Tout cela est misérable.
JE NE SUIS PAS CHARLIE, si CHARLIE c'est se faire le porte-drapeau officiel de l'injure faite aux croyants, si CHARLIE c'est être le champion de la dérision orientée (qui, curieusement, n'a jamais portée sur les juifs, les homosexuels ou sur les Africains, mais sur les musulmans, et surtout sur les chrétiens).
JE NE SUIS PAS CHARLIE, si CHARLIE élève la vulgarité et la bassesse à la hauteur d'un art admiré par des imbéciles (ah ! il fallait les voir les ministres quitter l'Elysée, un exemplaire du journal à la main, couverture tournée vers l'extérieur, et, pour tous, orientée dans le même sens, ce qui suggère une certaine mise en scène pour ne pas dire une mise en scène certaine).
Rien d'autre à dire, tant tout cela me dégoûte !
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3. Informations diverses.
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Merci à Yann qui me transmet ce lien au contenu très édifiant.

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Ci-dessous, des infos prises sur le site du Salon beige.

RIP.

Ayons une pensée pour les neuf aviateurs tués en Espagne à ALBACETE. En voici les noms.
  • Adjudant François Combourieu, 37 ans, mécanicien. Marié et père de deux enfants.
  • Adjudant Thierry Galoux, 41 ans, mécanicien. Marié et avait deux enfants.
  • Capitaine Gildas Tison, 35 ans, pilote. Marié et avait deux enfants.
  • Capitaine Mathieu Bigand, 30 ans, pilote.  Marié et père d’un enfant.
  • Lieutenant Arnaud Poignant, 26 ans, mécanicien.
  • Lieutenant Marjorie Kocher, 29 ans, navigatrice
  • Sergent Nicolas Dhez, 25 ans, mécanicien.
  • Sergent Régis Lefeuvre, 25 ans, mécanicien.
  • Sergent-chef Gilles Meyer, 27 ans, mécanicien. Marié, il allait être père.
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Et ça continue ! Lisez bien cela !


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Sentinelles/Veilleurs debout à TOULOUSE.


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Un ancien franc-maçon témoigne.


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Dachau, le plus grand cimetière de prêtre catholique au monde :



Je vous invite à regarder le billet où je raconte un témoignage que j'ai personnellement vécu : le jour des obsèques de mon grand-oncle, déporté à DACHAU pour fait de résistance, nous avons appris du prêtre qui célébrait la messe de funérailles qu'il avait reçu de son ami, lui et d'autres prêtres venus de SOISSONS et arrivant tout juste au camp, le pauvre morceau de pain de son que l'on donnait chaque jour aux déportés.
A mettre sans doute en relation avec ce que monsieur VALLS dit à propos de l'éventuel départ des juifs français pour ISRAEL.
Mais dans quel univers mental vivons-nous ? Comment peut-on dire des bêtises pareilles à celle que monsieur VALLS a proférée sur ce sujet ?

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