Un fidèle lecteur de mon Blog me reproche affectueusement de ne taper que sur la gauche. C'est exact en partie et pour une raison simple, dont j'enrage : les chefs de la gauche ne font que critiquer l'action gouvernementale, mais ils ne proposent rien, rien de sérieux, surtout en matière économique. Et comme il faut quand même un peu se différencier de la partie adverse, les grandes réformes qu'ils proposent ou qu'ils ont conduites sont des réformes sociétales dont on n'a pas fini de mesurer les effets (par exemple la suppression de la transmission patrilinéaire du nom de famille, la possibilité de donner aux enfants des prénoms choisis hors du martyrologe ou de l'usage historique constant, ce qui autorise l'apparition de prénoms ridicules, imprononçables, ou étrangers, dans un pays qui a une forte identité nationale, les projets concoctés en coulisse sur l'homoparentalité, etc.).
J'avais répondu à mon lecteur que la droite aurait son paquet. Elle va l'avoir. L'occasion m'en est donnée par l'assouplissement portant sur la réglementation du travail dominical. Pour une fois, je suis d'accord avec de nombreux syndicats qui critiquent cette mesure. Elle est inspirée par la passion politique qui anime les tenants de la droite : la cupidité et l'égoïsme. Cupidité ? Certes, car l'argumentation proposée pour défendre la proposition est que du chiffre d'affaire, beaucoup de chiffre d'affaire est fait le dimanche (24 % des achats de meubles, par exemple), et que de toute façon les heures dominicales travaillées seront grassement payées. Et alors ? L'homme n'est-il qu'un homo economicus ? On voit bien en quoi l'ouverture dominicales des magasins remplira les caisses des entreprises et le porte-monnaie des salariés. (Il m'aurait paru préférable de supprimer purement et simplement l'idiote mesure des 35 heures.) Mais au détriment de quoi, cette mesure ? Le dimanche est fait pour se reposer, se cultiver, rencontrer ses amis, s'occuper de sa famille, rentrer en soi-même pour unifier sa vie, découvrir la nature, etc. Et tout cela, qui n'est pas monnayable, est une partie essentielle de l'humanisation de l'homme. En supprimant le repos dominical obligatoire, les autorités introduisent un élément perturbateur dans le grand équilibre cosmique des saisons, des semaines et des jours. Et voilà bien l'égoïsme qui se cache derrière la chose : on ne tient pas compte du légitime désir d'un grand nombre de nos concitoyens de vivre le dimanche, PREMIER JOUR DE LA SEMAINE, n'en déplaise aux modernes, comme l'ont vécu avant eux des générations d'hommes de toutes races, de toutes nationalités, de toutes confessions. Je simplifie à outrance, car pour les uns, le jour chômé est le vendredi, qui revient tout de même tous les sept jours, ou le samedi pour d'autres, lequel a la même propriété de récurrence que le vendredi. Les Chinois anciens font exception qui avaient un rythme décadaire.
Puisque nous en parlons des Chinois, permettez-moi de vous citer un grand érudit du XVIIe siècle, WANG FUZHI (1619 -1692). En l'absence de culture, "Les hommes ne peuvent rien faire, rien connaître de ce qui s'était passé avant eux, ni rien transmettre aux générations postérieures. QUAND AUCUNE RÈGLE n'existe, [...] l'homme n'est alors qu'une bête qui se tient debout, émet un ronflement quand elle a faim, et jette ses restes de nourriture une fois rassasiée". Prophétique, saisissant et toujours actuel (voir l'état de la Porte de Saint-Cloud après un match au Parc des Princes).
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