Lu dans un petit livre dont je reparlerai cette définition de l'envie. Elle me paraît très juste. Elle nous invite à ne jamais regarder dans l'assiette du voisin non plus que de comparer ce que l'on a à ce que les autres possèdent.
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"C'est un sentiment horrible. L'envie est de tous les péchés le pire puisqu'il ne donne aucun plaisir intrinsèque, au contraire de la luxure, de la gourmandise, de la paresse, et même de l'orgueil. En cela, il est à peine humain. Les hommes pèchent en cherchant leur bien, et ils le trouvent en partie en péchant, mais l'envie vous installe dans le mal pur, désintéressé, sans plaisir, mal angélique qui vous surprend comme une subite possession. C'est pourquoi le devoir de l'éviter figure en dixième et dernière place sur la liste des commandements." (A. BESANCON. Une génération. Julliard, Paris, 1987)
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René Girard a magnifiquement commenté le dixième commandement, et il montre comment il vise à éviter la violence circulaire et le sacrifice de l'innocent. Je vous renvoie à cet immense penseur.
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Ceux qui excitent l'envie sont des fauteurs de violence. Quand monsieur MAUROY, dans les années 1980, a parlé "des gens du château", les opposant (implicitement) aux gens des cités ouvrières, il a commis une mauvaise action, pour cette raison-là. Et il n'a pas fait avancer d'un pouce la justice ; l'homme politique qui a parlé de la "France d'en-bas" n'a pas fait mieux. Etait-ce monsieur RAFFARIN ou monsieur SARKOZY ? Il ne m'en souvient pas. Mais c'était un homme "de droite". En aucun cas ces comparaisons et ces oppositions ne peuvent résoudre la question sociale, et la juste redistribution des richesses.
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Pour la même raison, utiliser le levier de l'envie pour critiquer le bouclier fiscal (il a permis la redistribution d'environ 350 millions d'euros d'euros à 834 foyers fiscaux, ce qui à l'échelle du pays est économiquement dépourvu d'effets lourdement négatifs), qui bénéficie "aux riches", opposés "aux pauvres", est une ineptie. Faire croire que sa suppression donnerait plus "aux plus démunis" est un mensonge grossier. Il faut supprimer le bouclier fiscal pour des raisons symboliques ; il est normal qu'en temps de crise, les mieux pourvus acceptent de faire un effort qui reste minime. Car ce qui est vrai dans un sens (remise d'impôts dépourvue de signification économique) l'est aussi dans l'autre (prélèvement fiscal lui-même dépourvu d'incidence sur la vie des contribuables aisés).
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Tout cela est une question de bon sens et d'équité ; non point d'envie et de rage impuissante.
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A méditer par les responsables du PS et par ceux de l'UMP.
2 commentaires:
"La France d'en bas" :une raffarinade; digne de « La route est droite, mais la pente est forte ».
Le vainqueur du prix "de bas en haut et de haut en bas" de la FNAC est tout trouvé!
Mais plus sérieusement (quoi que...)
Que faite vous de " l'envie d'avoir envie" de notre philosophe national?
Non encore plus sérieusement, pourquoi reprocher de vouloir envier le contenu du jardin de son voisin, lorsque c'est pour mieux cultiver le sien?
Cependant, je suis aussi d'accord avec Rostand:
"On renonce à ce qu'on possède plus aisément qu'on s'abstient d'envier ce qu'on manque."
Donc l'un dans l'autre...
Pour moi la vie se vit d'envies! C'est un peu le "je vis donc j'envie" ( pourvu que l'envie prenne vie après.)
Prenons l'exemple de notre pays (je parle de celui au drapeau: bleu, blanc, rouge, imprégné de taenias).
Infectée par le parasite de l'endettement,la France envie les pays aux taux de croissance fulgurants et faisant crédit à qui mieux mieux.
Mais envieuse de l'ulcère abyssale de la Grèce, par financiotaxie le parasite vient à son entourage!
"-On a le même génome: celui qui exprime la procrastination de notre dette.J'ai une solution: afin que je puisse muter:je te prête un et tu me remboursera deux!
-Mais tu n'as même pas de quoi faire ton propre métabolisme!
- Oui, mais je suis envieuse, et si tu acceptes tu le sera aussi!
-Marché conclu!" dit l'enkystée.
Et le parasitisme vécut heureux,en parfaite symbiose avec le virus "FMI" et eut beaucoup d'enfants!
Un peu tiré par les flagelles cette histoire: vivement que les exams commencent et se terminent!
PS: Outre le fait que je m'exprime :"Le lecteur déçu" n'est pas moi.
Cher Romrik, il ne faut pas confondre envie avec désir. Vous soulevez un énorme problème sur lequel je reviendrai. Bonnes révisions de parasitologie, à moins que ce soit de zoologie. Quelque chose me dit que c'est plutôt la première.
Mais vous verrez quand vous aborderez la virologie ! Alors là tous vos désirs seront satisfaits et vous n'aurez qu'une envie, c'est de devenir virologiste.
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