vendredi 10 décembre 2010

Censure au Journal Vingt minutes

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Depuis plus de 150 ans, les Lyonnais ont coutume d'allumer des bougies qu'ils placent sur leurs balcons ou derrière leurs fenêtres, au soir du 8 décembre, fête de l'Immaculée Conception. La tradition est d'origine religieuse par conséquent, et elle a pour but de célébrer Marie, la mère de Jésus, dont les catholiques croient qu'elle est née sans être marquée du péché originel, par anticipation du salut apporté aux hommes par le sang de son Fils. L'origine de cette fête des lumières est parfaitement repérable historiquement. Que la sécularisation galopante de la Fille aînée de l'Église ait pu faire perdre aux habitants de Lyon le sens profond de cette fête est une chose ; qu'elle ait un caractère religieux en est une autre, avérée par l'usage quasi séculaire.
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Philippe BARBARIN, le cardinal de Lyon, (sportif et intellectuel de haut niveau, incidemment), désirait faire paraître dans l'édition lyonnaise du journal gratuit Vingt minutes, quatre page de publicité destinée à rappeler le sens de cette manifestation. Il avait recueilli les fonds nécessaisres pour en régler la dépense. Patatrac ! Le journal refuse de faire paraître cette publicité. Pourtant, le texte en avait été déposé dans les locaux du journal le 4 décembre. Le mardi 7 décembre dans la soirée, le diocèse de Lyon se voyait notifier par le journal un refus de le faire paraître. Il semblerait que ce fût la présence d'un "Je vous salue Marie" dans le corps de la publicité qui ait choqué les délicates oreilles laïques des rédacteurs, plumitifs et autres polygraphes de ce journal, qui annonce du reste qu'il n'est pas tenu de justifier son refus.
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Pendant ce temps, on projette sur la façade de l'hôtel de ville, des images grimaçantes représentant je ne sais quoi (ça ressemble à Baphomet), on sécularise ; on vend des crêpes, des sandwiches, des bibelots, place Bellecour. Et la belle fête instaurée le 8 décembre 1852 pour célébrer l'installation de la statue de Marie au sommet de Notre-Dame de Fourvière, est en train de devenir un Capharnaüm, un grand bordel de bouffe et d'ivresse, un culte rendu à Mammon, tandis que sur la Croix, Jésus perd son sang goutte à goutte pour le salut de tous, y compris des journalistes renégats.
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Mais de grâce, que les journalistes en général, et ceux de Vingt Minutes en particulier cessent de crier à la censure toutes les fois que des responsables, soucieux de bien commun, désirent empêcher la publication d'informations sensibles. On censure Jésus mais on encense ASSANGE dont les scandaleuses révélations mettent en péril la vie des militaires envoyés en AFGHANISTAN et celles des civils qui, partout dans le monde travaillent dans des lieux dits "sensibles", les désignant à la haine des activistes islamistes. Décidément, vienne le Royaume du Prince de la Paix. Il me faudrait la plume enflammée de mon cher Léon BLOY pour dire merde à tous ces imbéciles (au sens de BERNANOS) qui se croient courageux, mais ne sont que des toutous à la remorque du politiquement correct.
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4 commentaires:

Geneviève CRIDLIG a dit…

Dans notre continent : Naufrage de l’enseignement... Naufrage de l’éducation ...Naufrage de la culture...Naufrage de l’amour...Naufrage de la sexualité... Naufrage de la politique... Voici aujourd'hui encore un naufrage de l'information!
Naufrage et encore naufrage.
N’y aurait-il qu’une réussite : celle de la Consommation à conjuguer à tous les temps et à toutes les personnes ?

Je crois vraiment que la réussite et le dynamisme sont à chercher dans toutes ces petites « bulles de vie » qui naissent aussi bien dans les écoles, lycées, universités que dans les villages et quartiers, que dans telle association de solidarité, que dans tel mouvement, réseau ou communauté paroissiale : nous sommes tout de même - tous - appelés à être heureux !

Et il n’y a qu’une façon efficace d’étendre cette contagion, c’est de créer ou d’entrer dans l’une de ces bulles car la clef de toute croissance commune c’est le rayonnement personnel de chacun, là où il est planté.

Alors ouvrons l’œil pour en voir ne serait-ce qu’une - juste à côté.
Et y entrer.

Philippe POINDRON a dit…

Oui, Jade, vous avez raison. Et si je donne l'impression d'être pessimiste, il n'en eszt rien. Je vois des choses magnifiques tous les jours, avec les jeunes de l'aumonerie, avec tous mes amis séropositifs, avec des voyageurs du métro. Espérance, enthousiasme, certitude que l'Agneau de l'Apocalypse est déjà vainqueur.
Merci pour votre commentaire.

Geneviève CRIDLIG a dit…

Ce n'était pas une critique personnelle d'une tendance qui serait pessimiste:
simplement des constats issus aussi bien des billets que de mes propres regards sur notre monde - avec une perspective de sursaut tout à fait accessible à chacun.

tippel a dit…

Comme Philippe Poindron a raison de dénoncer le 8 décembre a Lyon, fête religieuse dédiée à la Vierge. Voilà des années que je dénonce cette débauche de phares multicolores et agressifs. J’ai connu la ville où, les ténèbres venues, des millions de petites bougies surgissaient comme par magie devant les fenêtres, moment magique. Hymne a la paix. Et voilà, la Ripoublique a fait main base, sur ce qu’elle considère du jour au lendemain comme son patrimoine. Bienvenue à la foire aux veaux gras, aux merguez et autres spécialités nullement lyonnaises, mais commerciales. Quant au primat des Gaules et son encart publicitaire, peut-être remontera-t-il le fil du refus de 20 minutes. Il apprendra que ce journal est dirigé au plus haut par un nommé Jacques Duquesne, un ancien de la JEC (Jeunesse étudiante chrétienne). Il pourra apprendre aussi que le journal a diffusé des publicités pour des marques de viandes hallal, signe je crois ? identitaire musulman. De vous à moi, je pense que même le journal LA VIE aurait donné une autre bonne raison pour ne pas passer le texte. Mais enfin ! Nous sommes dans un pays la nique.