vendredi 30 septembre 2011

La voie de la beauté

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Des porteurs de valise de billets de banque, un très haut responsable de la police judiciaire de LYON soupçonné de trafic de drogue, de corruption et de connivence avec des trafiquants sud-américains, un Magistrat susceptible d'être mis en examen pour avoir demandé, illégalement dit-on, qu'on lui communique des factures de téléphonie mobile (les fameuses fadettes), un Président de Conseil Général mis en examen - "pour la première fois dans l'histoire de la République" clame Arnaud MONTEBOURG dans les rues de MARSEILLE - sous le chef "d'association de malfaiteurs", un Député-maire, celui de SARCELLES, que l'on suppose être en lien avec des malfrats corses, un ex-Président du FMI formellement accusé de tentative de viol - j'ai entendu Tristane BANON hier soir sur TF1 et je l'ai trouvée assez convaincante - et qui, après la confrontation avec sa victime supposée, sort des locaux de la justice d'un air goguenard, voilà le triste spectacle qu'offrent aux Français des personnages investis des hautes responsabilités qu'ils leur ont délégués, directement ou non, par leur vote. Il y aurait de quoi désespérer de l'humanité en général, et des élites françaises en particulier. Le pouvoir et l'argent rendent fous ; les vertus supposées de la démocratie sont mises en doute par un nombre croissant de nos concitoyens ; le système semble bien être à bout de souffle.
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Mais il y a la beauté, cette seconde voie qui peut aider l'homme à rencontrer Dieu. J'en ai fait l'expérience hier encore lors de la visite du Musée des Beaux-Arts de LYON : exceptionnel ensemble architectural ; collections de peintures (le seul département que j'ai pu voir, en raison du peu de temps que m'avaient imparti les nécessités du voyage) de premier plan. Une vierge à l'enfant de Quentin METSYS, presque à l'entrée de la salle consacrée au XVIe siècle, laisse sans voix. Quelle douceur dans le regard ; de longs cheveux blonds descendent le long du buste de la jeune femme ; elle porte des habits à la fois simples et superbes. La disposition de la peinture fait émerger la saisissante splendeur de l'oeuvre : le portrait est enserré dans les étroites limites d'un cadre arrondi vers le haut et de part et d'autre, deux sortes de petits vantaux sombres, et dépourvus de peinture font briller par contraste l'exceptionnelle clarté qui rayonne de ce portrait. Que dire du très célèbre portrait de François d'ASSISE par ZURBARAN ? Il est le reflet de toute la rudesse de l'ESPAGNE ; il rend bien les conditions très particulières qui ont inspiré le peintre (je n'en dis pas plus ; aller le voir). De superbes Philippe de CHAMPAIGNE dont une Cène extraordinaire. Au premier plan à gauche, Judas, chaussé de ces sandales qui ressemblent à des tongs, le regard dur et déjà perdu, avance la jambe droite comme pour barrer la route de la vie au spectateur ; il tient une bourse à la ceinture. Est-celle de la petite communauté des Apôtres ? Est-ce le prix de sa trahison ? Sur la nappe, à la blancheur est éclatante et dont les plis réguliers témoignent qu'elle vient d'être comme repassée, un pain et une sorte de calice. Le très jeune Jean incline sa tête vers Jésus, et Pierre, de l'autre côté regarde son Maître d'un air protecteur, comme s'il ignorait qu'il le renierait dans quelques heures ! Et puis il y a cette salle entièrement consacrée au "Poème de l'âme" : dix-huit toiles de même grandeur par un peintre que je ne connaissais pas, Louis JANMOT, un peintre qui se rattache selon moi à l'école de PUVIS de CHAVANNES ou de Maurice DENIS, en aussi bien sinon en mieux : impossible de décrire ces tableaux à fort contenu symbolique : le printemps, le mauvais sentier notamment. Ce ne sont pas des scènes religieuses, mais ils expriment toute la richesse de la vie intérieure de ce très grand peintre, lyonnais si je ne m'abuse. Ne parlons pas des MONNET (ah ! ce tableau de l'époque londonienne !), de la "jeune fille au ruban bleu" de RENOIR, des FANTIN-LATOUR, des MANNET, des DEGAS, des Berthe MORIZOT, dont beaucoup ont été légués au Musée par Jacqueline DELUBAC une des (nombreuses) épouses de Sacha GUITRY.
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Ci-dessous, la Vierge à l'enfant de Quentin METSYS.

Vierge à l’Enfant entourée d’anges - Quentin Metsys
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Une visite qui permet de respirer dans l'azur. Dans le jardin du Palais Saint-Pierre, avant que nous ne rentrions dans le Musée, nous avons vu des classes d'enfants, documents en mains, s'affairant dans les allées du cloître ou dans les bosquets du jardin, à la recherche d'une statue de bronze dont ils doivent trouver l'auteur (en l'occurrence BOURDELLE), d'un médaillon, du détail d'une sculpture. Deux jeunes gamins, aux yeux pétillants de malice, pleins d'entrain et d'ardeur au jeu passent devant nous. Nous les aidons ; ils sont fascinés et veulent gagner à ce jeu qu'ont organisé pour eux leurs instituteurs (ils sont en CM2) avec des parents. Ces deux jeunes garçons sont d'origine maghrébine ; ils sont délicieux de spontanéité et pleins de vie. Décidément, l'école est bien un lieu d'intégration et de lien social quand elle ne se mêle pas de politique ou d'idéologie, mais ne cherche que le biens des enfants. Honneur et gratitude à ces enseignants de SAINT-FONS !
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Ci-dessous, Le Printemps de Louis JANMOT. Je n'ai pas pu insérer une image plus grande !




2 commentaires:

tippel a dit…

Lecture du "Parisien" ce jour, et autre lecture du nouveau billet de Philippe Poindron ce même jour: Un homme est mort jeudi soir dans le métro parisien lors d’une bagarre qui a dégénéré. Les faits se sont déroulés vers 20 h 30 sur la ligne 7 à la station Crimée (Paris XIXème), en direction de la Courneuve. Selon plusieurs sources, l’agresseur était en train d’importuner une jeune femme quand la victime s’est interposée pour tenter de la défendre.



Ce dernier a alors été pris à partie par l’agresseur qui l’a poussé sur les voies du métro.

La victime est décédée électrocutée. Son agresseur a réussi à prendre la fuite et est activement recherché par la police. Il s’agit d’un homme de type nord-africain âgé de 25 ans environ et mesurant entre 1,75 m et 1,80 m. La brigade des réseaux des réseaux ferrés est chargée de l’enquête ouverte pour violences volontaires ayant entraînées la mort.


Deux jeunes gamins, aux yeux pétillants de malice, pleins d'entrain et d'ardeur au jeu passent devant nous. Nous les aidons ; ils sont fascinés et veulent gagner à ce jeu qu'ont organisé pour eux leurs instituteurs (ils sont en CM2) avec des parents. Ces deux jeunes garçons sont d'origine maghrébine ; ils sont délicieux de spontanéité et pleins de vie. Décidément, l'école est bien un lieu d'intégration et de lien social quand elle ne se mêle pas de politique ou d'idéologie, mais ne cherche que le biens des enfants. Honneur et gratitude à ces enseignants de SAINT-FONS !
décidement Philippe Poindron vous multipliez les bons points pour la population maghrèbine comme si il fallait inverser une tendance injuste envers une population particulierement pris a parti par des ignorants racistes de français.

Philippe POINDRON a dit…

Ce que j'ai vu, je l'ai vu, et personne ne me contraindra à dire le contraire. Je suis contre toutes les généralisations hâtives, et ces deux garçonnets n'ont strictement rien à voir avec l'horrible événement de la station Crimée. De ce que deux Français ont enterré vivants deux homosexuels en couple, vous ne conclurez pas que tous les Français sont des criminels... ou des homophobes.
Je maintiens donc que les instituteurs de Saint-Fons font un travail remarquable de lien social et d'intégration, voire d'assimilation. J'ajoute que je suis allé récemment à une messe avec partage d'évangile. Il y avait dans l'assistance un homme d'origine musulmane, converti, et qui a parlé de la petite Thérèse de Lisieux comme aucun d'entre nous ne saurions le faire. Ce sont là des expériences, pas le fruit de l'idéologie.