vendredi 16 septembre 2011

Relâche, encore

-
Je m'absente  pour une dizaine de jours. Je ne doute pas un seul instant que les habitués ne cessent de ronger leur frein ! Je ne saurais les quitter sans leur livrer une courte pensée de mon cher Gustave THIBON. Prémonition ? Nous verrons bien. Mais, tombé par hasard ce matin sur elle, je me demande si elle n'est pas un appel à mettre fin à une entreprise somme toute un peu vaine. On ne transforme pas le monde avec des mots, mais avec des actes, silencieux, fidèles, obscurs, parfois douloureux, mais remplis d'espérance.
-
"Qu'il s'agisse d'un homme, d'une doctrine ou d'une passion que tu dois abandonner au bord de la route pour suivre ton plus haut destin, tâche d'éviter, en te retirant, toute apparence de vulgarité ou de reniement. Tu dois prendre congé avec d'autant plus de courtoisie et de gratitude que tu sais que tu ne reviendras jamais. L'hôte dont tu ne franchiras plus le seuil, c'est celui-là que tu dois saluer le plus bas."

2 commentaires:

CORATINE a dit…

Cher Philippe (je vais me permettre pour le coup de vous appeler par votre prénom), votre billet du 16 septembre me fend le coeur! Ainsi, le doute vous a atteint, vous aussi !!

Après des années à tenter d’extraire la « substantifique moelle » de vos pensées pour les diffuser à vos lecteurs attentifs, vous êtes soudain, vous aussi, saisi par le doute ! Comme Jésus-Christ, au moment de sa crucifixion, sur le Mont du Golgotha, près de Jérusalem.


BOEGNER, Marc
La sixième heure étant venue, il y eut des ténèbres sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure. Et à la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte : Eloï, Eloï, lamnia sabachtani ? ce qui signifie : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? (Marc 15/33-34)
Voici venue la sixième heure qui sonne, pour les crucifiés du Calvaire, la moitié du temps que durera leur supplice.
Et pourtant, vous n’êtes pas supplicié, vous !!! Je vous mets le lien http://www.careme-protestant.org/spip/spip.php?article126
Mais Monsieur Poindron (décidément, j’ai beaucoup de mal à vous appeler par votre prénom, tant est grand le respect que je vous porte), ne serait-ce que pour un seul lecteur, vous vous devez de continuer votre œuvre !!!!
Figurez-vous que j’ai souvent eu envie de rassembler tous vos billets et d’en faire un livre ou, pour le moins, un recueil que j’aurais diffusé autour de moi !
Poursuivez ce chemin, je vous en prie. Il me tire vers le haut ! Il m’aide ! Et beaucoup d’autres, avec moi, j’en suis persuadée. Bien sûr que l’écriture est un travail ingrat, on ne sait jamais, dans l’immédiat, l’impact qu’elle a sur les lecteurs ; ce n’est pas comme la parole, où l’on peut moduler en fonction des réactions de l’interlocuteur, corriger le tir dans le moment même, percevoir ce que l’autre ressent d’après son expression, sa réaction….
L’écriture est un supplice, je le sais, elle nous torture, on n’est jamais sûr d’avoir utilisé le bon mot, jamais sûr que l’autre recevra ces mots écrits tels qu’on a voulu les transmettre, traduiront notre pensée exacte, précise, minutieuse ; on attend la réponse, la réaction, et on se rend compte tout à coup que l’interprétation est complètement différente de ce que l’on a voulu exprimer !!! Et l’on ne peut pas revenir dessus, sous peine de paraître incohérent, hésitant, mal assuré….
Les écrits restent, on ne peut les effacer, ce sont des perles de lumière, mais souvent, le lecteur n’a pas le courage, ni le temps, ni les mots pour exprimer son ressenti, et l’on reste là, prisonnier de sa torture intellectuelle, à se demander si l’on a utilisé les bonnes phrases.
Mais, cher Monsieur Poindron, restez vous-même. Peu importe les réactions de tel ou tel. Vous avez toujours votre « droit de réponse ». Peu importe si personne ne répond. Peu importe si tel ou tel n’est pas d’accord avec vous. L’essentiel, c’est que vous nous communiquiez votre espérance, votre foi, votre enthousiasme, votre amour des belles choses, vos images même parfois.
Ne terminez pas votre blog. Sachez que beaucoup de personnes lisent vos billets. Et même s’il n’y avait qu’une âme à sauver, qui vit dans l’ombre, continuez….

Philippe POINDRON a dit…

Merci très chère CORATINE pour votre commentaire. J'ai bien réfléchi pendant ces quelques jours de vacances dont je viens juste de rentrer. Je vais essayer de continuer. Philippe