jeudi 15 novembre 2012

Ethique universelle...

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Est-il possible à l'humanité de se référer à une loi morale universelle ? C'est à cette question ardue que s'est efforcée de répondre l'Académie d'éducation et d'études sociales dans le cahier qu'elle a publiée aux Editions François-Xavier de GUIBERT, Paris, 2012, cahier dont le titre est : "A la recherche d'uné éthique universelle".
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Je vous livre ici quelques réflexions que le Père Serge Thomas BONINO, dominicain a publié dans ce cahier. "Encore un curé" vont dire certains de mes lecteurs. "On n'en a rien à faire". Mais quand ce "curé" sort de Normale Sup', est docteur en philosophie, a enseigné dans diverses universités, a publié de nombreux articles de recherche, on se dit qu'il échappe à la double critique des laïcards et de Georges BERNANOS qui qualifie d'imbéciles les intellectuels, sauf les savants, les écrivains, les artistes, bref ceux qui créent.
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La contribution de BONINO est intitulée : "Introduction à la recherche d'une éthique universelle." Notons déjà que l'auteur ne prétend nullement être exhaustif ; il reste modeste et parle seulement d'Introduction. Si je me suis procuré ce livre c'est pour répondre aux critiques de mon ami Yves d'une part, et à celle d'Elisa de l'autre. Voyons un peu, au moment où la société française débat sur le "mariage homosexuel", si cet apport soulève quelque peu le voile de l'ignorance qui enveloppe l'opinion publique.
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"Allons plus loin : ce n'est pas la référence à la vérité qui est intolérante mais le relativisme. Car tout dialogue est une 'triangulaire'. Il suppose en effet une référence commune objective à laquelle accepte de se soumettre chacun des partenaires du dialogue. Sinon, si l'on en reste au face-à-face, on aboutit à un rapport de force, donc à la violence. Le relativisme réduit le dialogue (politique) à une combinaison instable d'intérêts subjectifs et sectoriels. quand la vérité et la justice cesse d'être la norme, la force matérielle et le droit du plus fort deviennent inéluctablement le critère ultime. C'est à celui qui crie le plus fort ou dont le lobby est le mieux financé.
"Il s'ensuit que la démocratie a absolument besoin de la vérité et de la loi naturelle. Il faut donc contester la réduction de la forme démocratique de gouvernement à son aspect purement formel ou procédural (par exemple à la règle de la majorité arithmétique). Historiquement et structurellement, la démocratie repose sur une certaines idée de l'homme et sur une éthique "substantielle" qui en découle et en énonce des valeurs stables qui ont leur source dans les exigences de la loi naturelle et ne dépendent donc pas des fluctuations du consensus d'une majorité arithmétique."
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BONINO explique, en reprenant Thomas d'AQUIN, que la nature n'est pas pensée à la manière statique d'une essence mathématique mais en termes de dynamismes finalisés : "(a) le premier est l'inclination à perdurer, à se conserver dans l'être, à résister aux forces de dissolution ; ainsi la loi naturelle prescrit à l'homme de rechercher ce qui assure sa propre conservation et de fuir ce qui lui est contraire ; (b) le deuxième dynamisme, l'inclination à se reproduire et à élever sa progéniture, lui est commun avec tous les vivants ; (c) le troisième dynamisme à l'oeuvre chez l'homme lui est propre comme être rationnel" ; il y en a au moins deux manifestations : "l'inclination à connaître la vérité sur Dieu et l'inclination à vivre en société". Il convient de noter ici, selon moi, que l'inclination à connaître la vérité sur Dieu ne préjuge pas de la réponse qu'on donne à cette question : elle peut être l'athéisme, l'agnosticisme ou la foi.
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Il est donc très important de comprendre (a) que l'incarnation historique et culturelle des ces inclinations naturelles peut prendre des formes superficielles diverses, mais que leur structure demeure permanente ; (b) que la nature et la culture ne s'oppose pas mais sont articulées l'une à l'autre par ces dynamismes. Une culture qui va à leur encontre est une culture de mort.
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Monsieur HOLLANDE et ses ministres, en persistant à vouloir le mariage des homosexuels, en octroyant à ce mariage les mêmes droits juridiques ET symboliques, contreviennent à ces dynamismes auxquels il semble que toute personne de bonne foi peut accorder crédit, et qu'ils vont à l'encontre du bien des personnes et de la société. J'irai donc manifester le 17 novembre, 14 h 30, Place Denfert-Rochereau, pour m'opposer à cette folie qui va encore accentuer la fracture laquelle fissure gravement la société française. Non, non et non au mariage homosexuel ! Oui à une union civile qui accorderait aux couples homosexuels les mêmes droits juridiques que les droits attachés au mariage, à l'exception de l'adoption et de la procréation médicalement assistée. Et m... au mouvement LGBT !
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