mardi 13 novembre 2012

Quid est véritas ?

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Quid est véritas ? Qu'est-ce que la vérité ? demandait PILATE à JESUS quand il instruisit, avec la lâcheté que l'on sait, le procès du Fils de l'Homme.
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Je vous ai déjà fait part de la réponse de SPINOZA ; j'y reviens, car elle éclaire de manière crue les raisons pour lesquelles notre patrie va si mal. "La vérité, disait-il, c'est l'intelligence de la nécessité."

Si monsieur HOLLANDE, au lieu de louvoyer, d'hésiter, de changer sans arrêt de cap, nous disait la vérité (encore faudrait-il qu'il voit la nécessité), il serait suivi par le peuple français. La vérité, c'est que nous avons dépensé et emprunté plus que nous ne produisions de richesses, et qu'il convient maintenant que tout le monde fasse des efforts, voire des sacrifices, pour sauver ce qui peut l'être. Monsieur HOLLANDE devrait nous dire ceci : "Je suis obligé d'augmenter les impôts ; c'est sans doute douloureux, mais ça n'aura qu'un temps. En effet, je vais supprimer les 35 heures et remettre aux partenaires sociaux le soin de régler la question du temps de travail ; je vais réduire drastiquement le train de vie de l'Etat, demander aux régions de ne plus embaucher de fonctionnaires à tout va ; cet effort, je le demanderai aussi aux élus de la République en réformant leur régime de retraite, en supprimant les avantages indus dont ils sont les bénéficiaires, en en diminuant le nombre ; j'étendrai cet effort aux élites ou à ceux qui se présentent ainsi, en supprimant là encore tous les avantages qui pleuvent aussi bien sur les membres des grands corps de l'état (du Conseil d'Etat à l'Inspection des finances) que sur les "grands patrons" (? ; le ? porte sur le qualificatif) ; je demanderai également cet effort aussi bien aux fonctionnaires qu'aux salariés du privé ; je le demanderai aux entreprises, car ce sont elles qui produisent les richesses mais j'allègerai leurs charges, en sortant enfin de ce ridicule concept de Lutte des Classes qui inspire la quasi totalité des hommes politiques, des journalistes et des enseignants. Je serai impitoyable avec les fraudeurs des impôts, avec les fraudeurs de la sécurité sociale, avec les abus commis par certains immigrés, mais je ferai ce qu'il est indispensable de faire pour ceux d'entre eux qui travaillent, payent leurs impôts, et s'adaptent à notre façon de vivre. Et par dessus-tout, je changerai le système idiot de l'Education dite Nationale, en donnant aux parents une allocation leur permettant de choisir l'établissement de leur choix, à l'unique condition que celui-ci soit agréé, tant pour ses infrastructures que pour la qualification de ses enseignants."
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Mais monsieur HOLLANDE ne semble pas être d'accord avec SPINOZA. Je vous invite à lire la charge terrible que Philippe TESSON a porté ce matin dans la Newletter du Point contre l'imposture (ce sont ses mots), les reculades, et finalement les hésitations de monsieur HOLLANDE.

"Le Grand méchant doute ?" ; "Y a-t-il un président en France ?" Tels sont les titres des deux plus importants magazines hebdomadaires. Il faudra plus qu'une interview de deux heures pour redresser la barre du bateau ivre qu'est devenue notre patrie.
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C'est tout pour aujourd'hui.

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