jeudi 21 mai 2015

21 mai 2015. Nouvelles de la Résistance. Jean Zay avec Victor Hugo au Panthéon !

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Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté.
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1. La citation du jour.
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Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie
Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie.
Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau.
Toute gloire près d'eux passe et tombe éphémère ;
Et, comme ferait une mère,
La voix d'un peuple entier les berce en leur tombeau !

Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
À ceux qu'enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !

C'est pour ces morts, dont l'ombre est ici bienvenue,
Que le haut Panthéon élève dans la nue,
Au-dessus de Paris, la ville aux mille tours,
La reine de nos Tyrs et de nos Babylones,
Cette couronne de colonnes
Que le soleil levant redore tous les jours !

Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
À ceux qu'enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !

[...]

Victor HUGO.
Les Chants du crépuscule
1835.
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2. Commentaires.
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Victor HUGO ne pouvait pas prévoir l'horreur que fut la guerre de 14, et la décimation de la jeunesse qu'elle entraîna. Il n'empêche que ce poème célébrait par avance la mémoire de nos soldats de la grande guerre, et qu'il figure à juste titre sur de nombreux monuments aux morts érigés dans chacune des 36 000 communes françaises.
Il me semble donc juste de le mettre en regard de celui qu'écrivit Jean ZAY en 1924 et dont la teneur est toute différente comme je le montre ici.
Ainsi mes lecteurs pourront se faire une opinion sur l'opportunité de transférer au Panthéon les cendres de cet homme politique, une décision qu'a prise monsieur HOLLANDE. Je n'ajouterai rien. Les récits que me faisait ma grand-mère sur les exploits de nos soldats ont bercé mon enfance et je garde au fond de mon coeur une immense gratitude pour tous ces jeunes gens qui ont donné leur vie pour notre patrie, et pour l'honneur de notre drapeau. Ce ne sont pas les maréchaux qu'il faut faut célébrer, ce sont eux. Leurs âmes subtiles planeront sur le Panthéon lorsque la dépouille de Jean ZAY sera solennellement introduite dans ce temple glacé.
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 3. Informations diverses.
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Jean ZAY au panthéon. Réaction de l'ASAF. (Merci à mon ami Philippe.)


LETTRE D'INFORMATION - MAI 2015



Madame, monsieur,
Veuillez trouver ci-joint la lettre du mois de mai de l’ASAF qui éclaire la réalité des décisions prises le 29 avril en Conseil de Défense.
A propos de l’entrée de Jean Zay au Panthéon
Malgré le silence total des médias sur le sujet notre pétition a recueilli plus de 5000 signatures.
En dépit des propositions adressées par le Comité national d’entente de plus de 50 associations nationales et par l’ASAF dans une lettre ouverte et oralement, au président de la République, celui-ci semble maintenir sa décision de faire rentrer au Panthéon, avec trois héros de la Résistance, monsieur Jean Zay, ancien ministre mais aussi auteur d’un odieux poème sur le drapeau français.
A ce sujet, 2 questions demeurent :
·         Pour quelles véritables raisons le président de la République a retenu le nom de Jean Zay qui, à 20 ans, traita le drapeau français de «  saloperie tricolore », plutôt que celui d’un jeune Français qui au même âge, voire plus jeune, comme Henri Fertet à 16 ans, combattit les nazis et fut fusillé ? L’ASAF souhaite que les élus de la Nation, relayés par les médias, se prononcent clairement sur ce choix du président de la République.
·         Comment les porte-drapeaux pourraient-ils être présents à la cérémonie et honorer ainsi un homme qui a pensé et écrit que le drapeau, qu’ils portent lors des cérémonies avec fierté et dévouement, était une « immonde petite guenille » ?
L’ASAF ne sera pas présente au Panthéon le 27 mai, journée nationale de la Résistance, afin de ne pas cautionner ce qu’elle estime être une forfaiture, une insulte inacceptable faite à l’ensemble des Françaises et des Français, en particulier à ceux qui souffrirent et sacrifièrent leur vie pour le drapeau.
Elle sera à l’Arc de Triomphe et contemplera avec fierté, l’immense drapeau qui flotte au dessus de la tombe du Soldat inconnu.
Henri Pinard Legry
Président de l’ASAF




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Poème de Jean ZAY sur le drapeau français, écrit en 1924.

(Jean ZAY prétendait qu'il avait voulu faire un pastiche littéraire, je me dois de le souligner). 
Jean ZAY a été traitreusement assassiné par des miliciens français, il convient également de le rappeler. Mais ceci justifie-t-il cela ? 

"Ils sont quinze cent mille qui sont morts pour cette saloperie-là.
Quinze cent mille dans mon pays, Quinze millions dans tous les pays.
Quinze cent mille morts, mon Dieu !
Quinze cent mille hommes morts pour cette saloperie tricolore…
Quinze cent mille dont chacun avait une mère, une maîtresse,
Des enfants, une maison, une vie un espoir, un cœur…
Qu’est ce que c’est que cette loque pour laquelle ils sont morts ?
Quinze cent mille morts, mon Dieu !
Quinze cent mille morts pour cette saloperie.
Quinze cent mille éventrés, déchiquetés,
Anéantis dans le fumier d’un champ de bataille,
Quinze cent mille qui n’entendront plus JAMAIS,
Que leurs amours ne reverront plus JAMAIS.
Quinze cent mille pourris dans quelques cimetières
Sans planches et sans prières…
Est-ce que vous ne voyez pas comme ils étaient beaux, résolus, heureux
De vivre, comme leurs regards brillaient, comme leurs femmes les aimaient ?
Ils ne sont plus que des pourritures…
Pour cette immonde petite guenille !
Terrible morceau de drap coulé à ta hampe, je te hais férocement,
Oui, je te hais dans l’âme, je te hais pour toutes les misères que tu représentes
Pour le sang frais, le sang humain aux odeurs âpres qui gicle sous tes plis
Je te hais au nom des squelettes… Ils étaient Quinze cent mille
Je te hais pour tous ceux qui te saluent,
Je te hais à cause des peigne-culs, des couillons, des putains,
Qui traînent dans la boue leur chapeau devant ton ombre,
Je hais en toi toute la vieille oppression séculaire, le dieu bestial,
Le défi aux hommes que nous ne savons pas être.
Je hais tes sales couleurs, le rouge de leur sang, le sang bleu que tu voles au ciel,
Le blanc livide de tes remords.
Laisse-moi, ignoble symbole, pleurer tout seul, pleurer à grand coup
Les quinze cent mille jeunes hommes qui sont morts.
Et n’oublie pas, malgré tes généraux, ton fer doré et tes victoires,
Que tu es pour moi de la race vile des torche-culs."
Je laisse mes lecteurs juges ! Ce qui a été écrit a été écrit. Et la mort injuste de Jean ZAY ne l'exonère pas de la faute que constitue ce torchon poétique.


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