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QUEL EST LE CHEMIN ?
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Jean-Pierre DENIS (Directeur de Rédaction du
journal La vie) commence ainsi, et c’est
poignant, son livre très intéressant : Un
catholique s’est échappé). Voilà un ouvrage qui soulève toutes sortes de
questions justes, avec des solutions dont certaines parfois, me paraissent susceptibles d’être discutées.
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"Nous sommes assis côte à côte, ce sera l’une
des toutes dernières fois. Lui dans son fauteuil, tourné vers le bouquet de
bouleaux qui ferme son ultime horizon. Moi sur une chaise et, plus ou moins,
entre deux avions. Il a un peu perdu la tête. Les crises de démence alternent
avec les épisodes lucides, mais sombres. Soudain, le vieux monsieur parle.
— Dis-moi quel est le chemin ? me
demande-t-il.
"[…].
"Peut-on devenir le père de son père ?
Maintenant que le chemin devient essentiel, chemin de la vie et chemin de la
mort, chemin qui mènera au lieu où l’attend celle que nous aimions et qui est
partie tellement en avance, je ne sais pas quoi dire.
"Il y a bien ce passage de Jean :
"— Je suis le chemin, la vérité et la vie.
"La vérité est chemin de vie. Le chemin est
la vie véritable. La vie est dans la vérité de chaque pas, pour si étroite que
le sentier devienne, pour si abrupt qu’il semble. Pourtant, je ne pense pas un
seul instant au Christ. Je n’ai pas le nom de Jésus sur mes lèvres, mais le vertige
d’une grande ignorance, aphasique.
"Quelques mois plus tard, j’arriverai trop
tard. À peine trop tard pour le revoir vivant. Beaucoup trop tard pour lui
donner la réponse. Il l’aura trouvé lui-même du coup. Non sans avoir dit en mon
absence – ce fut d’ailleurs sa dernière et sa seule volonté :
"— Je veux un enterrement religieux."
In
Jean-Pierre DENIS.
Un catholique s’est échappé.
Éditions du Cerf, Paris, 2019. (Pages 9 et 11.)
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COMMENTAIRES.
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Il n’a pas échappé à ceux de mes lecteurs qui me
connaissent bien, que je passe la majeure partie de mon temps à poursuivre, dans
l’espérance, ce qui à vue humaine est voué à l’échec : faire connaître à ceux que je rencontre le
chemin du bonheur, (qui sans aucun doute pour ce qui me concerne, passe par le
Christ). C’est la raison pour laquelle je m’acharne à relever ce qui dans l’actualité,
dans les événements contemporains ou passés, les fourvoiements moraux, politiques, juridiques, médiatiques qui éloignent l’homme
charnel de son vrai bonheur, et lui font abandonner le chemin.
Il ne faut pas se leurrer. On ne peut édifier
une Cité de Dieu sur la terre. Tout juste peut-on s’efforcer de faire des lois
justes, de partager équitablement les richesses de la terre, de défendre la vie
dans toutes ses composantes, depuis la conception jusqu’à la mort, de refuser
toutes formes de racisme (et il y en a de nombreuses formes dans le monde
politique qui semble être ignorés des médias) ou de xénophobie. C’est déjà un vaste programme. Mais il est vrai
que la vie est un chemin qui prend le nom d’une personne, et qu’en cheminant
avec elle, on marche vers la vérité et la lumière.
Il revient au Petit Reste, évoqué par tant de
prophètes de l’Ancien Testament, et par Jésus quand il parle de Petit Troupeau,
d’être comme une sorte de fanal, de phare, de lampe pour éclairer autant qu’il
est possible la longue route des mortels. C’est bien ce que se propose de faire
le parieur bénédictin. Allons, courage ! La route est difficile, certes, mais elle vaut la peine d'être suivie.
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