dimanche 1 novembre 2009

Signes des temps

Trois événements récents ont été traités très différemment par la presse : l'expulsion de trois afghans en situation irrégulière, le renvoi du Président CHIRAC devant le Tribunal correctionnel, l'assassinat à TOULOUSE, d'un chef d'entreprise et de son fils par un employé sur le point de quitter l'entreprise (je n'ai pas pu savoir s'il avait démissionné ou s'il avait été licencié).
Indignation pour l'expulsion, compréhension amusée pour les petites incartades supposées du Président, indifférence totale ou presque pour cet assassinat. Et cette différence de traitement me semble bien être un signe des temps, marqué par le politiquement correct, la tripe facile, le coeur sec, et la conscience élastique.
Les expulsions ? Indignation de la CIMADE, indignation de la gauche, indignation de toutes ces belles consciences qui, après tout, auraient pu se porter garant de ces Afghans, leur trouver du travail et les héberger. Indignation verbale, "paroles verbales", absence de propositions concrètes pour régler ce problème de l'immigration clandestine, absence de réflexion profonde sur ce qu'est un vrai partage qui ne consiste pas à offrir à des étrangers misérables une situation qui est jugée déjà difficile à vivre par des gens pourvus d'un salaire, de la sécurité sociale. Ils se plaignent de leur situation, mais ils veulent pour ces étrangers la même chose que pour eux. Nous avons perdu en Afghanistan des jeunes hommes dans la fleur de l'âge pour permettre aux Afghans de vivre en paix dans leur pays, et c'est ainsi que l'on salue leurs efforts ? C'est tout simplement incohérent.
Le Président au Tribunal ? Après tout ce n'est pas si grave que ça, dit la presse amusée, et une bonne part de l'establishment politique. Bien entendu, je ne sais pas si les accusations sont fondée ou non. Mais je me doute qu'elles ont un semblant de justification. A dire vrai, l'indulgence générale est imputable au fait que ces pratiques limites ont été et sont toujours en vigueur, et qu'il est plutôt urgent de ne pas généraliser ce genre d'enquête. On risquerait de voir que pour conquérir le pouvoir, tous les moyens, y compris les moins justifiables sont bons.
L'assassinat ? Avez-vous entendu un homme politique essayer de comprendre, par exemple qu'a force de monter les ouvriers, les salariés, les employés contre les salauds de patron, on finit par leur faire croire qu'il n'est pas illégitime de les supprimer. Monsieur BESANCENOT a-t-il condamné ? Et monsieur le maire de TOULOUSE ? Et les responsables syndicaux ? Non ! J'ai vu à la télévision sortir le fourgon qui emportaient deux corps recouverts d'un drap, mais je n'ai guère entendu s'exprimer la compassion de qui que ce soit.
Voilà les signes des temps, du déboussolement général, de l'absence de pensée. Olibrius contestera-t-il cette analyse ?

2 commentaires:

olibrius a dit…

De la provoc, dites-vous?
Je me fiche de ce que disent les journaleux, j'essaie de me faire une idée et de la partager avec d'autres comme sur ce blog philippien.

Les afghans, croyez-vous que les occidentaux soient présents là-bas pour apporter la paix aux gens locaux? C'est pour éradiquer les islamistes et le danger qu'ils font planer sur nous, surtout avec le Pakistan à côté qui est presque pire que les afghans et qui ont la bombe atomique et qui n'ont rien à faire avec la vie, la leur et les autres. Mais dites moi pourquoi, on n'organise pas un bombardement de napalm sur les champs de pavot du coin car c'est quand même cela qui finance les islamistes?

Pour Chirac,c'est tellement évident qu'il a du être mélé de près à ces magouilles. Mais c'est encore plus évident que c'étaient des méthodes en cours à l'époque; peut-être encore aujuourdhui mais moins quand même.

Pour l'assassinat, il faut savoir que la personne qui a tué n'a pas été licenciée, mais qu'elle a démissionnée et qu'elle argue du motif qu'elle n'a pas pu faire son préavis pour tirer. C'est bon de savoir également que le tireu possédait une entreprise de transport qui avait été rachetée il y a quelques temps par la boite où il travaillait. Que s'est-il passé?

Olibrius a-t-il contesté cette analyse? Va savoir!

Philippe POINDRON a dit…

Merci, cher Olibrius, de compléter mes remarques.
Que les politiques veulent contenir les islamistes est une chose vraie ; mais j'ai assez bien connu la société militaire, et je puis vous dire que nos soldats, eux, y vont pour construire, bâtir, pacifier, éduquer.

Si l'on peut tuer pour des raisons de préavis, alors où allons-nous ?

Mais là encore, mon billet n'est pas focalisé sur les faits, mais sur la manière dont les médias les ont traités. Etes-vous d'accord ?

Amicalement