Monsieur AYRAULT, le maire de NANTES, est troublé.
Monsieur AYRAULT réfléchit.
Monsieur AYRAULT discerne.
Monsieur AYRAULT questionne son corpus idéologique.
Il s'interroge dans un communiqué publié le Jeudi Saint sur l'opportunité du Rassemblement oecuménique prévu sur une place de sa ville, pour le dimanche de Pâques. Le communiqué est un chef d'oeuvre de langue de bois. Le maire dit ceci : dans un contexte "d'instrumentalisation du fait religieux au plus haut de l'Etat (!, de votre serviteur), j'invite chacun à mesurer la portée d'une manifestation à caractère religieux sur l'espace public dans le respect de la liberté de conscience" (cette phrase ne veut strictement rien dire ; relisez-là, vous conclurez comme moi). Et il poursuit "si des rassemblements à caractère religieux sont organisés sur l'espace public ["dans" m'eût paru de meilleure langue], après autorisation de la préfecture, pour autant cet espace appartient à tous et n'a pas vocation à être utilisé pour la célébration des cultes."
Mais le parti auquel il appartient a critiqué les remarques de Marine LE PEN sur l'occupation illégale de l'espace public pour la prière des musulmans. Les propos de Marine LE PEN sont outranciers et passent exactement à côté de la cible. Ceux de monsieur AYRAULT sont incroyablement lâches, pâles et sans portée pratique. De plus ils sont faux. Il ne s'agit pas de célébrer un culte, mais de manifester ensemble la foi en la Résurrection.
Comment un homme que je tiens pour honnête peut-il tenir de tels propos ? Voilà une manifestation d'unité. Ne devrait-il pas favoriser toutes initiatives qui tendent à rassembler les communautés humaines dispersées ? Et si le rassemblement avait inclus des concitoyens de confession musulmane, aurait-il dit la même chose ?
Monsieur AYRAULT dirige une ville qui, à la Révolution, comptait parmi ses richissimes armateurs de nombreux membres d'une société de pensée que je ne nommerai pas, et qui ont milité pour le maintien de l'esclavage. Alors chiche ! Monsieur AYRAULT accepterait-il d'ouvrir les archives municipales à tous les chercheurs que cette question intéresse ? On ne saurait l'accuser d'avoir approuvé cette vilenie, mais il n'y a jamais eu la moindre parole de repentance pour cette page sombre de l'histoire de la ville. Toute cette dialectique est misérable. Et l'espace public appartient à tous les Français, et non à l'Etat, au PS, à l'UMP, ou au FN, pour autant qu'ils l'occupent sans troubler la paix civile et en accord avec la loi.
Monsieur AYRAULT est un pâle héros de la laïcité. Dommage pour lui. C'est un communiqué de trop que ce communiqué fumeux.
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