vendredi 9 novembre 2012

Les salons parisiens

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Mes très chers amis d'Avignon m'ont fait connaître un livre, lors du très bref séjour que j'ai fait dans le midi pour des raisons professionnelles, un livre délicieux, plein de cette culture assimilée, réfléchie, pensée, le livre aussi d'un éminent critique littéraire et musical. Je veux parler de Milan KUNDERA et de cette petite merveille qu'est Une rencontre (Collection Folio, N°5323. Gallimard, Paris, 2009).
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Moins bête que les élites à la mode, KUNDERA ne cache pas son admiration pour Anatole FRANCE et, dans la section III de son ouvrage, Les listes noires ou divertimento en hommage à Anatole France, il lance à l'adresse des faiseurs de mode qui ont classé très rapidement le romancier dans les auteurs mineurs, dont les livres reliés et dorés sont tout juste bons à remplir les bibliothèques pour y faire de la figuration, il lance, disais-je, cette petite réflexion :
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"Des salons. Nulle part au monde, ils n'ont joué un rôle aussi grand qu'en France. Grâce à la tradition aristocratique qui dure depuis des siècles, puis grâce à PARIS, où, sur un espace étroit, toute l'élite intellectuelle du pays s'entasse et fabrique les opinions ; elle ne les propage pas par des études critiques, des discussions savantes, mais par des formules épatantes [ Jean DUTOURD aurait été heureux de voir cette formule fleurir sous la plume de KUNDERA qui manie le français avec une rare élégance], des jeux de mots, des vacheries brillantes (c'est ainsi : les pays décentralisés diluent la méchanceté, les centralisés la condensent)."
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Réfléchissez-bien, très chers lecteurs, à la l'impertinente pertinence de ce propos. Les pays centralisés condensent la méchanceté. Ce sont les salons parisiens qui a force de calomnies, de bons mots, de vacheries approximatives, concoctés par les grossiums de la presse du genre Matthieu PIGASSE, les journalistes à leur solde (pas assez de place pour les citer tous), les folliculaires qui vous pondent des romans où se mêlent le morbide, le sordide, le languide et l'érotisme élégant, ont dézingué le Président SARKOZY. Il n'était pas énarque, lui ; il avait exercé un métier, lui ; oh, certes, il ne brillait par une culture exceptionnelle (tout le monde n'est pas Georges POMPIDOU, ni, je l'ajoute à mon corps défendant, François MITTERRAND), ni par un goût artistique aussi pointu que celui déployé par Jacques CHIRAC en matière de céramique japonaise, mais il avait du bon sens, une énergie farouche, et il ne crachait pas sur l'argent comme feignent de le faire ceux de nos hommes politiques qui cumulent les indemnités au titre de leur responsabilité ; et nous ne mettrons pas longtemps encore à  regretter le précédent Président. Ceci étant dit, je désapprouve absolument, définitivement et irrévocablement les vacheries et méchancetés qui circulent sur le net à propos de monsieur HOLLANDE et de sa compagne. On ne se grandit pas avec ces façons de faire. Argumentons, défendons nos points de vue de manière précise et rationnelle, mais de grâce, ne faisons pas à autrui ce que nous ne voudrions pas qu'il nous fasse.
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Indépendamment de cette notule, je vous recommande la lecture de ce petit chef-d'oeuvre qu'est Une rencontre.

2 commentaires:

elisseievna a dit…

"des vacheries brillantes (c'est ainsi : les pays décentralisés diluent la méchanceté, les centralisés la condensent)."

une vacherie n'est jamais plaisante ni meme intelligente mais l a i d e
cette apologie de la méchanceté m'insupporte, il n'y a que la bonté qui puisse etre intelligente, et les "idiots" valent mieux que les malins

ce que c'est un peu bête de dire ces évidences

Philippe POINDRON a dit…

Comme vous avez raison. Je ne supporte pas ces éructations de bêtises, et je préfère passer pour un idiot que pour un homme dans le vent, serait-il dans l'opposition à ce gouvernement.