mardi 27 mars 2018

Mardi 27 mars 2018. Nouvelles du pari bénédictin. Pour une juste conception de l'homme !


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C’est le moment de sortir du sommeil !

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1. ROD DREHER, PATRICK DENEEN ET

L’ERREUR ANTHROPOLOGIQUE MODERNE.
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"Patrick J. DENEEN, professeur en science politique à l’université Notre-Dame-du-Lac, a publié en 2016 Conserving America ? Essays on Present Discontents. [Conserver l’Amérique ? Essais sur les mécontentements actuels.]. Il y écrit que le libéralisme issu des Lumières, d’où sont nés nos deux grands partis américains, est fondé sur la conviction que les hommes sont « naturellement libres et indépendants », et que le but d’un gouvernement est de libérer les individus autonomes. Pour progresser dans cette voie, il faut nier les limites naturelles, ce que font aussi bien [les] partis qui promeuvent l’ouverture des marchés que, à gauche, les partis égalitaristes et étatistes.
"Cette idée entre directement en contradiction avec ce que l’Écriture sainte et l’expérience nous donnent à voir de la nature humaine. Pour DENEEN, l’objet de la civilisation «  a toujours été de maintenir et de soutenir les pratiques et structures familiales, sociales et culturelles qui perpétuent et approfondissent toutes les formes d’obligation, de gratitude, de devoir et redevabilité, qu’elles soient personnelles ou intergénérationnelles ».
"En d’autres termes, la civilisation n’est pas là pour permettre aux individus de faire ce qu’ils veulent. Cette conception est une erreur anthropologique. Une civilisation dans laquelle personne ne sentirait la moindre obligation vis-à-vis du passé, de l’avenir, de l’autre ou de ce qui ne se rapporte pas à l’autosatisfaction serait bien fragile. Dans les dernières années de l’Empire romain d’Occident en plein déclin, saint AUGUSTIN décrivait une société préoccupée seulement par la recherche du plaisir, par l’égoïsme et la tentation de vivre dans l’instant."
In Rod DREHER. Ouvrage cité, page 139.
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2. CONTREPOINT DE G.K. CHESTERTON.
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"Tantôt dieu, tantôt démon, seul maître de la flamme irremplaçable, l’homme regarde à sa lumière le monde visible auquel son regard solitaire donne un sens. Il voit un monde organisé d’une certaine façon, qui semble obéir à certaines lois ou, du moins, procéder par répétitions. Il voit une architecture végétale qui se construit elle-même sans ouvriers visibles, qui semble suivre un modèle tracé dans les airs par un doigt invisible, et n’est pas ce que l’insinue, une poussée au hasard, une croissance aveugle, un développement à tâtons. Chaque plante poursuit sa fin propre — radieuse et admirable, même si elle n’est que celle d’une pâquerette — et procède d’autre chose que de la vertu de verdir. Toute fleur a sa propre finalité. Elle appartient à un monde couronné. Cette vision, qu’elle soit ou non trompeuse, a fortement impressionné la race qui pense et domine le monde matériel. Dans son immense majorité, cette race a pensé, à tort ou à raison, que l’univers, comme l’arbre, obéissait à un plan, qu’il poursuivait sa fin et cherchait sa couronne, comme la fleur. Mais, dans la mesure même où ils pensaient, ces penseurs ne purent éviter de passer de la notion de plan à une autre, plus angoissante, presque effrayante. S’il y avait un plan, quelqu’un devait l’avoir conçu. Invisible, différent, cet étranger, qui était avant tous les hommes, était aussi leur ami, leur mystérieux bienfaiteur. Il avait fait pour eux toutes choses. Pour eux, il avait creusé les vallées et planté les bois. Sur leur lever, il avait allumé les feux du soleil, comme le serviteur allume le feu du matin. Bien entendu, l’idée qu’un Esprit gouverne le monde s’affirma dans l’esprit des hommes par des voies plus subtiles et des méditations plus pénétrantes que l’argument de l’horlogerie universelle. Mais, puisque je désire conserver à  cet exposé un tour aussi simple que possible, je me contenterai de dire que la majeure partie de l’humanité, dont la plus sage, conclut que le monde a bien une fin ultime et donc une cause première. Cependant, lorsqu’ils en vinrent à développer cette conclusion, la plupart des hommes se séparèrent des plus sages d’entre eux. Deux manière de l’envisager se développèrent alors [CHESTERTON fait allusion à la mythologie et à la philosophie], qui constituent, pour l’essentiel, l’histoire religieuse de l’humanité."
G[ilbert] K[eith] CHESTERTON.
L’homme éternel. 2e édition, 2e tirage (nouvelle traduction).
Dominique Martin, Bouère, 2012. (Page 286.)
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3. COMMENTAIRE PERSONNEL.
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Si l’homme est susceptible, en utilisant sa raison, d’arriver aux conclusions que résume si bien CHESTERTON, alors on peut comprendre pourquoi Arnaud BELTRAME a donné sa vie pour sauver Justine, une femme prise en otage par le djihadiste. Il se trouve, là, que personne ne s’est avisé de deux choses : la première, c’est qu’Arnaud a pris en compte la fragilité féminine et la terreur qu’a dû éprouver Justine, la seconde c’est qu’il a volontairement pris un risque mortel parce qu’il avait la foi. Il s’en est remis aux mains d’un Sauveur qu’il avait rencontré intimement quelques années auparavant. Arnaud n’a point voulu se sauver lui-même, Arnaud a pleinement vécu le risque associé au pari bénédictin, celui de ne pas se conformer aux valeurs d’un monde en perdition. Il ne fait aucun doute qu’il est dans la pleine lumière et que son exemple va susciter bien des conversions.
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4. LIENS UTILES.
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Honneur à la Sainte Russie.






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